Monsieur le
Ministre,
Je suis un activiste
ayant quelques raisons d'ordre démocratiques, morales et sociales de
ne reconnaître aucune légitimité à l'actuel usurpateur se
prétendant «Président de la République ». Pour
autant je reste critique dans le regard que je porte sur chacun de
nos « représentants »,
qu'ils soient membres - de fait - du gouvernement ou du parlement.
N'étant pas adepte du « tous pourris », je
reconnais que jusqu'à ce que vous fassiez directement ou
indirectement montre de votre félonie à l'égard de la France, rien
ne laisse supposer pour le moment une quelconque malveillance de
votre part à l'égard de nos intérêts fondamentaux dans votre
action politique.
Vous-même,
comme les observateurs politiques et médiatiques commentant vos propos publics,
reconnaissez qu'une idéologie mortifère et égalitariste est venue
s'insérer dans l'éducation nationale, et vous tentez aujourd'hui de
remettre un peu d'ordre dans les priorités et la déontologie que se
doivent de s'imposer les acteurs de l'enseignement public.
Je
tiens à saluer vos prises de positions en attendant de constater
leurs effets de long terme. Pour le moins, je ne puis que vous
encourager à poursuivre votre œuvre de responsabilisation de
l'institution, en vertu du fait qu'elle s'adresse en premier lieu à
un public jeune, et ne disposant donc pas des connaissances et de
l'esprit critique suffisant, pour embrasser les convictions
idéologiques avec le discernement nécessaire, des précédents
ministres ayant eu la charge de votre mandat.
Ainsi,
nous constatons depuis quelques années, une « européïsation »
de l'école, que ce soit au-travers des fanions étoilés apposés
sur les façades d'établissement, ou encore la présentation
uniquement positive (et très biaisée) de « la
construction européenne »
dans les programmes scolaires (exit les questions de démocratie, de
souveraineté, d'auto-détermination des peuples, des dérégulations
économiques et sociales, des intérêts géopolitiques américains,
de la propagande et de son financement, etc) ou même sa promotion
insidieuse dans les exercices donnés aux élèves dans n'importe
quelle discipline, même très éloignée de l'éducation civique ou
de l'histoire.
Je
voudrais vous citer ici les extraits d'une circulaire (N°
70-416 du 27 Octobre 1970 ) rédigée par Raymond
Marcelin, ministre de l’intérieur sous Georges Pompidou et
disposant notamment que :
« les exhibitions
sur la voie publique d'insignes ou d'emblèmes associés aux couleurs
nationales, sont d'une manière générale, de nature à compromettre
la sûreté et la tranquillité publique ; elles peuvent dont être
interdites;
[…]
L'éventualité de l'exhibition ou l'utilisation, sur la voie
publique, de l'emblème national, associé à des emblèmes ou
insignes présentant un caractère
politique
ou religieux soit lors de cortèges, défilés et rassemblements,
soir lors de quêtes, dans des conditions de nature à entraîner de
la part d'une catégorie de citoyens, des réactions créatrices de
troubles de l'ordre public, doit conduire les Maires à refuser
d'autoriser ou à interdire la quête ou manifestation envisagée ».
A
cette époque la laïcité était encore un concept philosophique et
politique parfaitement intelligible. Il était entendu que les
emblèmes incarnant des idéologies politiques ou religieuses
particulières, ne pouvaient être associés aux côtés du seul
drapeau reconnu dans l'article 2 de notre Constitution, à savoir le
drapeau bleu, blanc, rouge. Je
vous invite d'ailleurs à lire une étude de Christina Sterie sur
l'origine du "drapeau européen", qui vous informera
notamment de la différence existante entre un drapeau national et un
emblème politique particulier, sans valeur juridique réelle.
Ainsi,
la ratification récente de M. Macron de l'article 52 desdéclarations annexées au TFUE portant reconnaissance au « drapeau
européen »
et autres symboles politiques de l'institution, ne retire rien au
fond comme sur les formes constitutionnelles, au caractère purement
politique (et même idéologique) du drapeau européen. Lorsqu'il est
pavoisé sur un bâtiment public aux côtés du drapeau tricolore,
cela revient à la même chose qu'exhiber un drapeau aux couleurs du
communisme, de la chrétienté ou de l'islam sur le même support.
J'appelle cela une provocation politique ostensible et ouvertement
factieuse vis à vis de l'indivisibilité de la République et
l'unité de la nation.
Je rappelle par ailleurs que
notre assujetissement aux traités européens et plus encore à ses
idéologues, quand bien même disposant de responsabilités
politiques grâce au concours d'une propagande éhontée véhiculée
par les grands médias publics et privés, est contestable et
contestée partout sur le territoire français. A plus forte raison
du fait que la propagande européïste, quoi que violant de grands
principes constitutionnels, ne serait pas totalement immorale, si
elle ne s'ajoutait pas à la censure méthodique des opposants
(sérieux) à l'Union européenne, ou à la calomnie ou la diffamation lorsqu'il s'agit de disposer d'épouvantails populistes à agiter
pour maltraiter un sujet extrêmement sérieux relatif aux atteintes à la démocratie en France. L'U.E autant que son idéologie est
sabordée en définitive par ses propres promoteurs, puisque plus
elle s'institue avec des méthodes totalitaires, plus l'hostilité à
son égard est croissante.
Toujours est-il que si les
Français se sont prononcés en 2005 contre le TCE par référendum et que le Traité de Lisbonne - je suis prêt à en dérouler la
démonstration juridique auprès de vos services - est appliqué
illégalement en France ; que nos concitoyens votent pour des partis
populistes (ou non) critiquant, voire souhaitant le démantèlement de
l'Union européenne et l'euro, cela laisse au moins à supposer que
le peuple est extrêmement divisé sur la question. D'ailleurs, même
les eurolâtres critiquent l'actuelle institution. Personne n'est
d'accord sur le projet, et je fais partie de ceux qui considèrent
qu'il est totalitaire, mondialiste, anti-social et nous entraîne sur
les chemins de la guerre. En rien je ne souhaite que la dissuasion
nucléaire de la France soit partagée avec d'autres Etats dans le
cadre d'une fédération ou d'une confédération européenne à créer.
Les Allemands sont les Allemands, les Français sont les Français.
Nos intérêts fondamentaux, nos repères culturels et linguistiques
diffèrent, tout comme nos traditions politiques. Les peuples ne sont
pas fongibles entre eux, et plus encore au mépris des référendums.
A
ce titre, je vois au-travers de l'érection du drapeau européen sur
les façades de nos établissements scolaires, une atteinte profonde
au droit des enfants à ne pas subir les idéologies politiques
particulières des (ir)responsables politiques du moment. L'emblème
européen n'étant pas reconnu par la constitution, et véhiculant le
symbole d'une idéologie politique particulière violant expressément
les principes de souveraineté et d'indépendance nationale, il ne
peut être exhibé ostensiblement sur l'espace public, au risque de
«
compromettre la sûreté et la tranquillité publique ».
Pour
le moins, l'école doit rester un sanctuaire abritant les enfants des
idéologies religieuses ou politiques des adultes. C'est l'exercice
de la raison critique, l'éducation à l'Histoire, l'économie (et
non à la seule doctrine libérale), le droit public et
constitutionnel, la philosophie politique et au vocabulaire, qui
permet de donner des clés de compréhension à un jeune adulte, pour
qu'il se forge librement une pensée politique circonstanciée. Mais
un enfant ne peut pas à 10 ou 16 ans, savoir si un drapeau européen
ainsi que des cours plus qu'angéliques donnés sur les fondements de
l'institution, répondent d'une légitimité politique et
constitutionnelle en France.
Monsieur le Ministre,
Bien
que je sois conscient que M. Macron et son premier ministre soient
des eurolâtres convaincus et en ce sens des traîtres à la patrie (pardonnez-moi ici d'appeler un chat un chat), il n'en reste pas moins que
vous avez la possibilité de faire valoir votre discernement ainsi
que votre sens de la morale et de l'éthique concernant le
fonctionnement de l'institution dont vous avez la charge aujourd'hui.
Vous jouissez en outre d'un « capital
sympathie »
et d'un rôle « stratégique »
dans les calculs politiciens de M. Macron, pour que des décisions
rétablissant l'ordre républicain à l'école, jusque dans le
retrait des emblèmes européens sur les façades des établissements et une réécriture des programmes relatifs à la description de « la
construction européenne »
afin d'en faire connaître un regard plus neutre ou du moins
équilibré, ne soient pas de nature à compromettre votre place au
Gouvernement.
L'un
dans l'autre, je considère que les intérêts personnels de nos
« représentants »
passent après les nécessités d'Etat et de l'intérêt public.
J'accuse vos prédécesseurs d'avoir mené des réformes qui visent à
défaire l'unité de notre peuple, et la conscience de sa
souveraineté sur sa représentation, son territoire politique et ses
lois. Je vous appelle à rétablir l'école dans ses prérogatives et
responsabilités éducatives originelles. La citoyenneté n'est pas
un concept creux et malléable, et si l'école est censée former de
futurs citoyens, il me semble nécessaire que ces derniers
comprennent quels sont les périls qui menacent leur souveraineté
politique, et aient donc conscience pour cela, de ce que signifie en
profondeur le principe de souveraineté nationale.
Quand rien n'est fait pour
leur enseigner un minimum de philosophie du Droit, que l'on s'attache
à européïser ou communautariser voire atomiser les enfants pour
dissoudre tout sentiment de fraternité, d'unité et d'intérêt
commun à la nation, alors l'école devient complice de tous les
totalitarismes.
Dans
l'espoir que vous tiendrez compte de ma requête, et que mes
comparses et moi-mêmes, n'auront plus besoin de décrocher
directement les « torchons »
des façades d'écoles, collèges et lycées à l'avenir,
Bien cordialement,
Sylvain Baron
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