dimanche 13 septembre 2020

Le temps des grands Hommes

Le 12 septembre dernier si l'on tient compte des chiffres des autorités, nous n'étions que 6500 personnes à manifester à travers la France. Un double sentiment en découle chez les Gilets Jaunes. Le premier reste fondamentalement celui de l'espérance et l'autre est violemment contradictoire, puisqu'il s'agit de l'amertume. Mais ceux qui sont venus sur Paris savaient que ce ne serait pas le Grand Soir. Ce qui est notable, c'est que nos réseaux s'affinant, s'écrémant mais se consolidant et se liant tout autant, ont plus de capacité à faire front commun dans la bataille. Il n'y a donc pas matière à désespoir, bien au contraire, les gens qui se battent encore aujourd'hui restent déterminés et mieux coordonnés.

Pourtant il manque un souffle pour emporter le peuple français vers la victoire. Notre base militante est désormais consolidée, mais nous devons redonner l'envie aux Français de sortir de leurs foyers pour aller conquérir une bonne fois pour toute le pouvoir. Ce qui revient en d'autres termes à faire place nette en chassant Macron et ses sbires qui sont au gouvernement.

Pour arriver à une telle finalité, il est absolument nécessaire d'avoir une vision stratégique et politique d'ensemble qui soit cohérente, efficace et rationnelle. En clair un plan de bataille à suivre pour tous. Nous aurons besoin des grandes foules pour aller au bout de cette épreuve, ne nous en cachons pas. Ceux qui suivent mes travaux savent que de plan, j'en ai un. Plutôt complet et exhaustif et qui paraîtra prochainement sous la forme d'un livre. Au-delà des écrits, je considère qu'il faut continuer de montrer l'exemple et c'est la raison pour laquelle je m'obstine à appeler les Français à assiéger les grands médias de propagande, la prochaine date étant prévue pour le 3 octobre prochain. Il faut aussi sensibiliser l'Armée à notre cause, arracher les symboles de l'occupant (européïste) de l'espace public, payer des avocats pour rédiger le procès fictif de Macron avant de jouer celui-ci dans toutes les salles municipales de France. Il nous faut par ailleurs disposer d'un gouvernement de transition prêt à l'emploi. Je ne fais que résumer ici l'arborescence du plan de bataille, il va de soi que les détails peuvent difficilement tenir en un article de blog. D'où le livre...

Les Français qui se battent encore aujourd'hui avec la foi au cœur, sont à mes yeux les vrais grands Hommes de ce pays. Très peu hériteront d'un mandat politique quelconque à l'issue de cette guerre que nous menons contre l'oligarchie, mais pourtant tous méritent que leur nom soit gravé sur des monuments futurs. Tous ces gens sont en train de bousculer l'Histoire, patiemment, résolument, imperturbablement. Pourtant, le souffle viendra d'ailleurs désormais. Les Français sont si désespérés de la situation, qu'ils seront prêts à s'attacher à n'importe quel personnage politique qui apparaîtra avec une dimension de "sauveur". C'est ici que commence un dilemme qu'en réalité, j'ai résolu depuis peu, mais que l'honnêteté (la vanité ou l'ambition diront certains) m'impose d'exposer.

L'incarnation du "sauveur" est plus gaullienne ou militaire dans ses formes que réellement politique. Les Français n'accordent que peu de confiance (voire aucune) aux politiciens, même parmi les meilleurs dont nous disposons. Ces derniers, aussi visionnaires et talentueux sur le plan intellectuel qu'ils soient, ne sont pas des meneurs d'Hommes. Ils se refusent à organiser des manifestations ou d'autres événements militants dans lesquels ils s'impliqueraient. Ils s'excluent de fait du statut mythique de "sauveur", car ils ne sont pas des Hommes d'action et encore moins des gens subversifs. Ils parlent beaucoup, mais font peu. Ils ne défient nullement le pouvoir, ne le remettent pas en question, ne cherchent pas à l'attaquer de front, bien au contraire ils se conduisent comme si nous n'étions pas dans un régime d'exception et que la place de chef d’État leur était rendue accessible par les voies électorales traditionnelles. Et c'est ce qui est la première cause de mon dilemme. Nos politiciens sont tellement à côtés de leurs pompes s'agissant de la conquête du pouvoir, que l'on ne peut décemment pas compter sur eux à ce sujet. Ils ne l'auront jamais.

Pour autant on peut être Homme de combat, sans manquer de densité politique. Si l'on se réfère au personnage qu'était De Gaulle, c'était un homme qui était manifestement doté d'une grande profondeur intellectuelle. C'était pourtant d'avantage un Homme d'action. Il mêlait les deux aspects de sa personnalité habilement. Il serait sans doute resté un parfait inconnu si les circonstances de la guerre ne l'avaient pas amené à faire des choix qui allaient profondément bouleverser sa vie. Et il se trouve qu'il réunissait comme bien d'autres en son temps, les qualités nécessaires pour redonner de l'espoir aux Français. Du moins à ceux qui résistaient.

Nous avons dans nos réseaux des gens qui ont à la fois cette profondeur intellectuelle tout en restant des Hommes de terrain. Mais je sais être le seul à disposer d'un réel plan de bataille, de quelques réseaux militants et intellectuels utiles, d'un semblant de notoriété et d'une expérience militante authentique. De là vient la seconde branche de mon dilemme. Quand je suis entré dans la bataille, mon arrière pensée était que si nous parvenions à renverser l'oligarchie et constituer un gouvernement de transition avec nos meilleurs intellectuels et politiciens, je pourrais reprendre le cours de ma vie, l'esprit serein pour la suite. Sauf que cela fait dix années que je me suis habitué à une certaine veulerie de nos intellectuels et politiciens et que je constate que pratiquement aucun des militants que je connaisse, n'a une vision d'ensemble sur la stratégie permettant de défaire notre "représentation" politique actuelle. Tous sont très performants dans leurs actions. Beaucoup sont immensément cultivés et veulent faire aboutir cette révolution. Mais peux savent emboîter différents aspects de celle-ci dans un schéma qui soit cohérent et implacable. En outre, et là je reconnais ma part de vanité : je trouve que beaucoup manquent d'imagination politique ou même de discernement sur la façon de traiter nos plus grands maux. Ce qui signifie que j'ai le sentiment d'être un meilleur animal politique que mes semblables. Ce qui est sans nul doute faux puisque je ne peux être dans la tête de chacun pour en juger avec circonspection. Et d'ailleurs, peu de gens pourraient juger de mes capacités à ce sujet puisque je parle bien peu de politique au quotidien. Toutefois, je ne parviens pas à me départir de ce sentiment tout en ne pouvant solutionner mon dilemme par l'espoir qu'à minima, l'un de nos politiciens prenne une dimension plus révolutionnaire. J'ai ainsi l'intime conviction que je n'ai pas d'autre choix que de m'engager toujours plus loin et bien au-delà de ce que j'imaginais il y a 10 années en arrière. Je suis certain d'en avoir les capacités, d'être hermétique à toutes les formes de corruption et d'être capable de hisser mon pays à nouveau dans le rang des nations que l'on respecte et même que l'on envie un peu. 

Je me suis toujours demandé comment le Général De Gaulle avait-il pu avoir la prétention de croire qu'il était le plus à même de se présenter comme "le chef de la France libre". J'ai longtemps pensé que c'était de l'orgueil. Mais plus je vieillis et constate à quelles difficultés je suis confronté, plus je crois comprendre ce qui a motivé De Gaulle dans cette auto-proclamation : il ne trouvait pas dans les politiciens et militaires autour de lui, des gens qui combineraient toutes les qualités nécessaires pour chasser le gouvernement de Vichy autant que les Allemands du pouvoir en France, et se faisant, faire aboutir une transition politique qui remettrait notre pays sur ses bons rails. Si je ne m'étais impliqué dans ce combat et n'en avait tiré pour moi-même certaines conclusions que l'expérience de la bataille m'ont conduit à méditer, j'aurais continué de penser que De Gaulle était un homme présomptueux. Aujourd'hui j'en doute profondément. Certes, il connaissait ses propres qualités et était sûr de lui-même, cela ne fait aucun doute. Mais je crois surtout qu'il s'est senti terriblement seul avec une responsabilité qui s'imposait à lui naturellement. Parce que personne d'autre, il en était convaincu, n'était capable de faire aussi bien que lui.

Or l'époque actuelle n'est pas facile pour les personnes ayant un tant soit peu de talent sur quelque chose. Après tout, qui est toujours la tête de turc dans une école ? Le gamin qui aura de meilleurs résultats scolaires que les autres. Il emmerde tout le monde celui-là. Il ramène chacun à ses faiblesses, ses manquements...

Rien ne change dans le monde des adultes, et les milieux militants sont encore plus féroces dans le reste de la Société. Vouloir assumer ses responsabilités et s'engager, c'est assurément s'exposer à des procès d'intention, des critiques sévères et des soupçons. Il y a 10 ans, assumer cela m'aurait été totalement impossible. J'étais encore trop jeune, trop gentillet, trop naïf et sensible au regard d'autrui. Aujourd'hui, tel n'est plus le cas. Je me suis rendu compte que malgré des quantités de mystifications à mon égard, de procès d'intention, d'insultes et même d'agressions subies, je n'ai finalement jamais courbé l'échine ni cherché à me rendre sympathique. J'assume ce que je fais et la justesse de mon combat. Point.

Je comprends donc désormais comment certaines personnes ont fait irruption dans l'Histoire et ont laissé une empreinte définitive sur celle-ci. Je comprends comment des crises politiques ou des guerres ont forgé des "Grands Hommes". Peut-être qu'à ma façon, j'en deviendrais un puisque je ne vois personne en capacité de prendre la place pour le moment. Et pour dire vrai, si personne ne peut jouer de fausse pudeur sur le fait que disposer d'un pouvoir suprême est à bien des égards une source d'honneur, il faut bien admettre aussi que ce sont des responsabilités écrasantes. Il y a certains sujets, en particulier sur l'économie et la diplomatie, où il ne faut clairement pas se tromper au risque d'emmener son pays vers une catastrophe. Le paradoxe étant qu'on ne sortira pas la France du gouffre dans laquelle elle est embourbée sans des décisions radicales et puissantes dans leurs effets. Ça n'est donc pas spécialement une position enviable que d'endosser le poids de telles responsabilités, particulièrement quand il s'agit de jouer à "pile ou face" avec la destinée de son pays. Mais si cela est nécessaire, je prendrais ces responsabilités le moment venu car j'en suis capable et qu'il faudra bien que quelqu'un le fasse de toute façon.

En revanche, je reste ancré à ma réalité quotidienne et humaine. Et je trouve l'Histoire injuste. Certes, il est essentiel de connaître la trajectoire de ceux qui ont eu à gouverner un jour la France, mais "les Grands Hommes" du quotidien sont pourtant mes camarades. Beaucoup ont des qualités et des parcours de vie que je n'aurais jamais. Ils ont tous leur singularité et les historiens ne s'intéresseront jamais à eux. Alors que ce sont bien ces gens qui sont en train de forger la Révolution à venir. Ce sont eux qui auront le dernier mot sur la représentation politique future. Ce sont eux qui sont en train de bouleverser l'Histoire de France. Chacun de ces gens qui se battent, mériterait qu'on puisse recueillir son témoignage pour comprendre de quelle trempe "les Grands Hommes" sont forgés. Quels sont leurs points communs ? Pourquoi ont-ils franchi le pas de s'engager sur les sentiers de la Résistance, là où la majorité est désespérément apathique ? Que peuvent-ils enseigner aux générations futures qui n'en doutons pas, auront sans doute d'autres problèmes politiques à régler ? Sylvain Nisole qui m'avait narré son parcours de vie, m'a permis de comprendre que c'est avant tout son mental d'acier et son désir de justice qui l'avaient amené au combat. Sa vie était bien remplie. Il avait connu des hauts et des bas. Il n'était pas un homme parfait loin s'en faut, mais il était attachant, humain, à l'écoute des autres et profondément libre. Il se revendiquait anarchiste et il l'était assurément sur le plan spirituel et politique. Cette liberté intérieure et ce goût d'un monde plus juste où chacun s'écouterait pour se comprendre et finalement faire de la Démocratie bien plus concrètement qu'avec les règles constitutionnelles que l'on se donne, c'était son fil d'Ariane et son moteur de vie. Il n'aura pas eu le loisir de voir la Révolution aboutir, mais je sais ce que je lui dois et que je lui ai promis de ne rien lâcher de mon côté.

Je suppose que ce qu'on appelle des "Grands Hommes" doit plus au besoin d'un "libérateur" pour l'essentiel d'une population, mais que ces premiers voyaient autour d'eux des illustres inconnus pour le grand public comme d'autres "Grands Hommes" à qui la France devait tout. On ne renverse pas seul une tyrannie, on n'est pas hissé au sommet par sa seule volonté, et l'on ne peut indéniablement pas gouverner seul. Si aujourd'hui j'ai le sentiment de devoir m'engager toujours plus en avant, raisonnablement l'on peut signifier qu'il y a bien peu de chance que je sois un jour conduit à gouverner le pays. Mais quand bien même cette possibilité se ferait jour : je ne crois pas être un "Grand Homme". Je n'ai jamais cherché la reconnaissance dans ce que j'entreprenais parce mes choix de vie me paraissent naturels. Ils sont spontanés et uniquement intéressés par mon besoin de sérénité. Je ne supporte pas de voir mon pays se déliter jour après jour et donc je me bats. Je ne veux pas vieillir et mourir apatride ou dans un pays subissant les affres de la guerre et de la famine. Je veux pouvoir regarder l'avenir sereinement, c'est tout. Je n'ai jamais eu d'autres motivations. Si l'argent m'intéressait, une vie "rangée" aurait été nettement plus simple pour accéder à un minimum de confort matériel. Si la reconnaissance, l'envie de briller ou d'être aimé me tiraillaient, je serais autrement plus mielleux et maléable avec mes camarades comme avec des inconnus à courtiser. Quant au pouvoir, j'y vois plus des nuits blanches entretenues et la fin d'une certaine tranquillité qu'une réelle source de contentement. Plus encore, j'ai toujours eu le sentiment d'être un homme libre et en pleine capacité de faire ce que bon me semble, sauf sur ce qui nécessite évidemment un puissant effort monétaire. Je suis jeune, en pleine forme, j'ai déjà un pouvoir d'agir et influencer le monde à ma maigre mesure et mes responsabilités sociales sont plus que limitées. C'est un pouvoir immense que de pouvoir décider de sa vie et de n'avoir pratiquement aucun devoir vis-à-vis d'autrui.

La notion de "Grand Homme" est donc une considération extérieure à soi-même. Je vois des Grands Hommes autour de moi, mais je n'estime pas que ce je fasse soit exceptionnel.  D'autres peuvent le penser. Tour à tour je peux être adulé par des gens déraisonnables, apprécié ou au contraire envié voire jalousé. Qu'on m'apprécie ou que l'on me déteste, je sais ne pas laisser indifférent et cette conscience de ce que l'on renvoie comme image, est pourtant à mille lieues de ce que l'on pense de soi-même. Je connais tous mes défauts, tous mes manquements, tous mes actes manqués et échecs et il n'y a absolument rien d'héroïque en moi. Je fais ce que j'ai à faire, c'est tout.

Il m'aura fallu cependant 40 années de vie et une expérience politique et militante de dix années, pour bien saisir ce qu'on appelle "Les Grands Hommes" et comment l'Histoire les forge. Ils sont tout autour de nous, beaucoup seront oubliés et nous serons très peux à assumer nos responsabilités jusqu'au bout. Non par réel choix, mais parce que c'est ce qui s'impose. Le temps des "Grands Hommes" est venu et j'ai l'intime conviction que l'Histoire va bientôt s'accélérer. J'y prendrais ma part et il est probable que mon rôle deviendra plus politique d'ici quelques mois ou quelques années. Mais je n'ai plus peur. La jalousie comme la bêtise et la méchanceté n'ont jamais fait mieux que nourrir ma propre combativité. Voila pourquoi je sais que mon dilemme est finalement réglé. Ce qui doit advenir adviendra et si je dois me revêtir un jour des mystifications populaires sur les "Grands Hommes", il n'en restera pas moins que je demeurerais moi et que je continuerais d'être hermétique aux louanges comme aux médisances.  Nous avons tous une mission à remplir et je continuerai toujours de penser que la Révolution est de toute façon une affaire collective, chacun étant un engrenage nécessaire pour tous les autres. J'en suis encore au stade où je cherche un mensonge intime qui ferait que cette volonté d'engagement soit pour le coup une réelle vanité de ma part. Mais même en sondant dans mes blessures les plus profondes ou dans mes désirs les plus refoulés, je ne trouve aucun lien évident. La seule raison qui "m'oblige" (je n'ai pas de meilleur mot), c'est le sentiment d'être le seul révolutionnaire à peu près bien câblé de ce pays. La France fourmille d'excellents militants, de brillants intellectuels et politiciens, mais pratiquement personne pour faire l'alliage de ces deux aspects de la vie politique en temps de crise. Je suis seul. Le seul... Et ça n'est pas du tout ce que j'aurais souhaité. La phase d'acceptation est désormais derrière moi. Désolé si je vous paraît présomptueux. Je suis prêt à encaisser les coups, rien ne peut altérer une intime conviction.

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