vendredi 19 décembre 2014

Il y a les Lois et il y a la Raison...

J'ai des "expressions de jeune". Mais de jeune déjà vieillissant. Les us de langage d'un adolescent de quinze ans ne sont pas les mêmes que ceux d'un adulte de trente-cinq ou cinquante ans. Il en va de même s'agissant de nos repères culturels et politiques qui diffèrent d'une génération à l'autre.

C'est ce qui explique en partie le fait que la désagrégation des faibles normes démocratiques en France, soient d'abord le fruit d'un conflit générationnel, au-delà d'un problème politique pur.

Ce que j'ai gardé de "jeune" en réalité, c'est ma spontanéité et ma constitution physique qui associés à ma tolérance vis à vis d'une part de bêtise enfantine sur des sujets immensément sérieux, me permettent de considérer que décrocher un drapeau européen de l'espace public ou maculer légèrement un billet du sceau "FRANCS" n'a rien de fondamentalement immoral, bien au contraire.

La plupart d'entre-nous (si ce n'est tous) avons commis quelques bêtises étant enfants. Que se passait-il alors ?

Nos parents, en fonction de la gravité du préjudice, proportionnaient leur réaction et leur châtiment pour nous éduquer, sans pour autant "moins" nous aimer. 

Ces règles correspondent au premier "code juridique" auquel est soumis un être humain : la loi du Code Familial.

Il est ce qui va fonder nos normes fondamentales telles que :

ne pas tuer, ne pas nuire, se rendre utile, s'éduquer.

Et la morale de chacun devient ce qui est accepté, enrichi ou rejeté dans les subtilités du Code Familial. Ceux qui décrochent un drapeau européen ou gribouillent le mot "francs" sur un billet de banque font passer dans la hiérarchie des normes leur "Code moral propre".

Ce qui est du ressort de la désobéissance civique et non du délit est ce qui recevra au sein du Code moral propre et familial, la tolérance objective face à la relativité du délit ou du crime sur des biens privés ou publics, proportionnellement au bénéfice hypothétique ou effectif pour la collectivité, si des millions de citoyens le répercutaient pour résister à une oppression.

Ma mère n'est par exemple pas d'accord avec ce que je fais. Elle a sa morale propre. En partie du fait de sa culture générationnelle et en partie du fait de la relativité de sa culture économique et politique. Cependant, sa réaction reste mesurée et elle ne considère pas que je mérite un quelconque châtiment de la part de la Justice, du fait que la "bêtise" commise n'est pas de nature à nuire à la collectivité de façon générale, et que le bénéfice attendu peut être effectivement évident si nous étions des millions à commettre le même "délit".

Pour jauger de ce qui fait la pertinence d'une désobéissance civile, il faut s'en référer à son Code moral propre ainsi qu'au Code Familial. Ainsi, si vous racontez un crime ou un délit commis par autrui sur un bien ou une personne à l'un de vos proches, et que ce dernier juge l'action non répréhensible et moralement neutre voire positive, alors nous devrions considérer qu'aucune Loi Pénale ne devrait pouvoir se superposer aux lois naturelles découlant du Code Familial.

Il ne s'agit pas d'opposer fondamentalement les lois rédigées et votées par les politiciens (et exécutées par les Magistrats) aux conceptions morales de chacun. Il s'agit de reconsidérer que notre Droit découle de lois naturelles et de valeurs morales partagées, pour le moins lorsqu'il s'agit de répondre de l'état de nécessité face à une oppression quelconque. Dans ce cadre, la Loi ne peut être arbitraire face à celui qui défend son pays sans que cela ne soit ressenti comme un dommage conséquent pour la majorité des citoyens de ce pays. 

A ce titre, il est nécessaire de raison garder. Bien des lois sont considérées comme iniques, et l'on peut même dire de notre Constitution, qu'elle bafoue pour grande partie les normes démocratiques les plus élevées connues à ce jour. A quoi bon nous gargariser d'être une espèce animale supérieure et capable de s'organiser et moderniser sans cesse notre vivre ensemble, si l'on ne tient pas compte de l'enseignement des philosophes, des historiens, des juristes et tant d'autres intellectuels dans la "modernisation" de nos institutions et nos lois ?

Ceux qui décident aujourd'hui des lois sont aussi ceux qui nous oppriment dans leur grande majorité. Ceux qui exécutent les lois, ne sont pour autant pas ceux qui mettent hors d'état de nuire ceux qui nous oppriment, même lorsque ces derniers violent effrontément les intérêts fondamentaux de la Nation. Raison pour laquelle, nous n'avons pas à nous soumettre à des lois qui pourraient empêcher le peuple de faire lui-même Justice, dès lors que nous réprimons toutes nos pulsions barbares découlant de notre colère, pour faire le choix d'une insurrection pacifique et ordonnée.

Je suis conscient que certaines personnes apprécient le fait que je propose une voie alternative (et pourtant si simple) pour discréditer massivement notre oligarchie et la pousser vers la sortie. Mais je tiens à rappeler que je ne suis pas indispensable à cette résistance. Certes, j'ai proposé quelques idées (pas réellement nouvelles en vérité), et assumé mon activisme pour provoquer la Justice et en même temps montrer l'exemple, mais si demain je devais disparaître, je suis certain que le combat continuerait, voir s'intensifierait.

Nous pourrions cependant être des Millions si rapidement, chacun en revenait à replacer dans la hiérarchie des normes leurs propres réflexions éthiques sur le caractère positif ou non d'une désobéissance civile. Et sans doute dans l'après-révolution, nous serions alors capables de mieux méditer notre Constitution et ce qui doit fonder les lois les plus efficientes pour prévenir et sanctionner les abus, mais aussi pour pardonner voire encourager ce qui mérite de l'être.

Un peuple qui a peur de désobéir à son Gouvernement lorsqu'il a toutes les raisons de le faire, est un peuple qui perd tout discernement pour juger ce qui relève du bien et du mal, et ce qui transcende toutes formes de normes légales visant à abolir l'idée de justice.

Par ce que je suis intègre, et que je refuse que l'argent, la notoriété ou la loi me corrompe, je souhaite faire savoir que vous n'avez rien à attendre de moi, mais tout de vous-mêmes. Lorsque la Révolution aura pris fin, je traverserais un océan vers l'Amérique du Sud - je l'espère sur un voilier - et ne prétendrais à rien d'autre que marcher seul sur les pentes escarpées des volcans Andins, contempler le Soleil se coucher sur les côtes du Pacifique, et nourrir mon esprit d'une Révolution plus intime que je ne cesse de remettre au lendemain par Devoir Civique.

Si je conclue ce billet sur ces mots, c'est qu'en refusant de cesser le combat dans lequel je suis engagé aujourd'hui, je m'attends peut-être à ce qu'un jour les marques de sympathie que je reçois régulièrement puissent me dépasser, voire susciter mon trouble et raviver un désir de m'engager sur un cheminement plus politique dans l'Après. En gravant ici mon engagement à reprendre le cours de ma vie comme l'essentiel des Français qui bravent déjà ou braveront un jour le Gouvernement par leurs actions, j'espère quelque part achever de convaincre ceux qui doutent encore de nous suivre de ne plus attendre. Nous ne prétendons à aucun mandat, à aucune consécration personnelle de nos contemporains, et encore moins à des monuments ou noms de rue pour célébrer notre furtive existence. Nous souhaitons juste établir la démocratie en notre pays, et affirmons que le point de départ ne peut être qu'insurrectionnel, puisqu'il s'agit de signifier que le Démos de toute sa masse démographique, est bien le Kratos en ses frontières, ainsi que sa propre police, milice et justice si le Gouvernement nous trahit. 

Français, faites preuve de raisonnement !

Vous n'avez à craindre aucune loi qui puisse vous interdire d'arracher de l'espace public les Symboles d'une Dictature qui s'installe en dépeçant notre propre Souveraineté Populaire ! Arrachons les drapeaux, rétablissons le FRANC sur les billets de banque, chassons l'occupant !

S.B

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