Je suivais avec un certain intérêt hier soir, une conférence donnée par Jean-Michel Salgon et David Desgouilles, intitulée : "pourquoi les souverainistes perdent-ils leurs guerres". Je ne prétends pas me faire le critique de leurs arguments qui relèvent plus de l'analyse des querelles partisanes et électoralistes habituelles des Français qu'autre chose, mais qui traduisent tout de même notre difficulté à transcender les courants idéologiques qui nous divisent, ne serait-ce que pour sortir la nation des griffes de Bruxelles et de l'euro. Je songe ici à compléter leurs propos, car il me semble que leur analyse sur les raisons de notre constante "défaite" doit s'affranchir des logiques électoralistes traditionnelles et même en profiter pour faire un détour du côté de nos humanités.
Revenons-en au titre de la conférence pour commencer : "pourquoi les souverainistes perdent-ils leurs guerres". Je répondrais pour commencer qu'une guerre exige des combattants. Et au risque d'agacer "les souverainistes" (toutes tendances idéologiques et partisanes confondues), refaire le monde dans un café-philo, débattre d'axiomes programmatiques, envisager un prochain scrutin à venir comme si nous étions en temps de paix, ce n'est pas faire la guerre à l'ennemi. C'est entretenir la farce de Guignol ! Si l'on souhaite ardemment mettre son cerveau au service de la guerre, alors ce sera pour méditer des considérations tactiques ou logistiques qui accompagnent l'occupation d'un bâtiment stratégique. Éventuellement nos neurones peuvent nous permettre d'affuter nos meilleurs recours juridiques. Mais la réalité d'une guerre, c'est mouiller la chemise. Accepter d'occuper la Rue et imposer une démonstration de force à l'ennemi. S'assurer de son désarroi et de son inquiétude grandissante. Or, lorsque ce dernier a la capacité de faire enfermer les Français chez eux tout en les abreuvant de sa propre propagande dans les médias, ce ne sont certainement pas nos discutailleries sur "le monde d'après" qui a de quoi le faire trembler.
Une guerre suppose de désigner correctement l'adversaire ainsi que ses collaborateurs les plus zélés. S'il s'agit de perdre du temps à convaincre le peuple que nous avons raison, alors nous avons déjà perdu. Nous ne disposons pas de l'arme médiatique nécessaire pour nous faire entendre du plus grand nombre (voila pourquoi il faut reprendre le contrôle des médias en premier lieu). Par ailleurs, non seulement le peuple nous suivrait à l'issue du Grand Soir, mais en outre, est-ce que les Résistants durant la Seconde Guerre Mondiale, perdaient leur temps à tenter de convaincre la populace ou (pire encore) les collabos de les suivre ? Ne préféraient-ils pas user de leur temps pour combattre de front la puissance occupante ?
Nos bataillons sont prêts. Nous sommes au moins quelques milliers sinon quelques dizaines ou centaines de milliers de soldats au bas mot. De quoi discutent nos généraux ? De politique. Nous appellent-ils à occuper l'Assemblée Nationale ou une grande chaîne de télévision nationale comme ce fut le cas lors de la Révolution qui entraina la chute de Ceausescu en Roumanie ? Que nenni ! Ils discutent de politique. Est-ce que nos "leaders" mouillent la chemise en preux chevaliers d'un autre temps, en allant au-devant de la bataille pour nous montrer l'exemple ? Non, ils discutent de politique ! Pourtant, si l'on considère le large auditoire des intellectuels et personnalités politiques qui défendent le principe de souveraineté nationale, il leur suffirait d'un appel à manifester pour que nous soyons des milliers, peut-être même des millions au bout de quelques jours à nous rassembler à leurs côtés. Car une guerre ne se réduit pas à quelques batailles aussi symboliques qu'éparses. Une guerre, c'est du temps long, de la sueur, des larmes et bien souvent du sang.
D'ailleurs, sur le compte du sang versé, combien de nos généraux se disent prêts à mourir pour la France ? Certainement plus que cet ennemi eurocrate qui douterait de sa propre idéologie s'il fallait donner sa vie pour Bruxelles. Notre ennemi est lâche, il en faut si peu pour le renverser. De notre côté, des bataillons de Français qui ont laissé un œil ou une main sur l'autel de la Révolte, preuve est faite que nous n'en manquons pas. Et si le régime macronien assumait plus ostensiblement son totalitarisme jusqu'à ce que prendre les armes ne soit plus un problème éthique, moral ou même juridique, nul doute que nous trouverions parmi nous de premières cellules résistantes. Et j'en ferais indéniablement partie. Je crève même d'envie d'exulter ma part de violence contenue contre l'oligarchie aux manettes du pays. Nous sommes obligés de jouer une difficile partie d'échec ou blessures et incarcération de nos soldats n'est pas admissible. Ce qui n'empêche pas que la guerre exige des mouvements de troupes massifs !
Le camp "souverainiste" ne perd pas la guerre. On peut même dire que sur le plan des idées, il a déjà remporté celle-ci, de l'aveu même de Macron. C'est bien pire que cela : nos généraux entretiennent la logique de la constante capitulation. Au lieu d'appeler à une démonstration de force en réclamant que toutes nos troupes témoignent de leur colère face aux bâtiments les plus stratégiques de la nation, nos éminences politiques et intellectuelles font de notre "défaite" un débat au long cours. Nous pourrions aisément remporter cette guerre en quelques jours seulement. Démoraliser l'ennemi jusqu'à l'effrayer n'exige qu'un peu d'audace et de confiance en notre juste cause. Décrocher tous les torchons "européens" des écoles et mairies, organiser des tribunaux populaires pour juger les traîtres, converger devant les grands médias et le parlement, même de façon pacifique et "déclarée" : si nous sommes nombreux et constants dans l'épreuve de force, nous gagnerons !
Ce qui nous manque donc, et cela vaut autant pour nos généraux que la plupart des partisans du "frexit", c'est un mental de guerrier. Nous ne sommes pas là pour discuter de politique, nous sommes là pour renverser le gouvernement de traîtres et parvenus qui nous assassine ! Nous n'avons absolument pas le désir de négocier le poids de nos chaînes ou faire des courbettes à des collabos qui véhiculent leur haine pathologique de la France, nous sommes là pour leur rappeler qu'ils ont perdu leur légitimité politique depuis un certain 29 Mai 2005. Que les idiots utiles restent dans leur entre-soi idéologique, nous n'avons pas besoin d'eux, n'en déplaise à M. Mélenchon et consort qui aiment tant ménager la chèvre et le choux. Lorsque le Grand Soir adviendra, vous les verrez accourir au-devant des bâtiments que nous occuperons, pour chanter avec nous la Marseillaise ou le Chant des Partisans. Les "gauchistes" n'ont pas d'autres valeurs que celle de l'opportunisme et de s'assurer d'être toujours du côté des gagnants. C'est ce qui explique qu'ils sont les chiens fidèles de la Macronie en défendant l'immigration de masse, l'U.E et l'euro, les "droits de l'Homme" et mon cul sur la commode. Il y a suffisamment de socialistes et communistes sérieux sur les questions de souveraineté, pour que nous ne cherchions pas à nouer des alliances contre-productives avec la chienlit que dénonçait déjà De Gaulle en son temps, et même Lénine pour les communistes ayant un peu de culture historique. Que les Eric Coquerel, Clémentine Autain, Danièle Obono et autres ayatollahs plus anonymes de la bien-pensance qui partagent leur haine de la nation, aillent se faire foutre ! Nous n'avons pas besoin d'eux ! Que la gauche authentique et légitimement patriote fasse le ménage dans ses rangs ! Choisissez votre camp camarades !
Pour remporter cette guerre, il nous faut des "notoriétés" politiques qui s'engagent réellement. Ce qui n'a rien à voir avec le fait d'entretenir des causeries sur les réseaux sociaux ou dans quelques médias pour répéter ce que nous savons déjà. Lorsque nous verrons des gens comme Michel Onfray, Etienne Chouard, François Asselineau, Jean-Luc Mélenchon, Djordje Kuzmanovic, Florian Philippot, Emmanuel Todd, Pierre-Yves Rougeyron, Natacha Pologny, Frédéric Lordon, Coralie Delaume, Jacques Sapir, Aurélien Bernier et bien d'autres encore, appeler à assiéger les grands médias nationaux et exiger à la fois la destitution du gouvernement et la sortie immédiate de la France de l'U.E et l'euro, alors nous vivrons les dernières heures qui précèderont le Grand Soir tant attendu.
Ce sont nos "généraux". Ces éminences politiques qui aiment tant discutailler du déclin de la France. Y a t'il un mépris de leur part pour les bases besognes militantes ? Pas nécessairement. Mais ils estiment visiblement ne pas devoir souiller leur aura médiatique et intellectuelle pour partie d'entre eux, en allant se mêler aux gueux qui n'ont aucun débat politique à formuler, mais juste leur volonté de combattre l'ennemi au-devant de ses portes. Certains ont peut-être peur de se retrouver face à des hordes de C.R.S, quand bien même nous pouvons être très procéduriers dans nos mobilisations ? Je ne saurais le dire. Constatons simplement que nos porte-voix ne sont jamais au-devant de la bataille, et de fait, leurs partisans ne trouvent aucun encouragement, aucune exemplarité sur laquelle se fondre et nous rejoindre. La réelle guerre, celle qui exige de la sueur et des mouvements de foules considérables, n'a toujours pas débuté.
J'appelle donc nos "généraux" à cesser de faire preuve de veulerie ou de "hauteur de vue" plus que confortable, et à accepter de regarder la guerre avec nos propres yeux. Ceux des militants de seconde zone. Ceux des simples Français qui ne revendiquent rien, pas même une réflexion politique totalement aboutie. Juste un désir de Liberté, et le courage d'affronter l'ennemi par-delà les mots.
Le "confinement" n'aura qu'un temps. Et nous n'attendrons pas 2022 pour nous remettre en ordre de bataille. Avec ou sans généraux pour poursuivre le combat. Les véritables leaders de demain, émergeront de cette Rue qui chante et qui crie. Pas d'un café-philo ou d'une convention où l'on parle de la prochaine campagne électorale à venir.
A bons entendeurs.
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