samedi 10 avril 2021

Puisqu'une députée accepte de nous écouter....

Le document que je retranscris ici, est un court mémoire que je vais remettre le 13 avril 2021 à Mme Frédérique Dumas, députée (ex LRM) qui porte un intérêt particulier sur le financement public des médias. Accompagné de Redwane du Service Public Libre (ex Gilets Jaunes Constituants), nous rencontrerons la députée à sa permanence parlementaire. Nous la remercions pour l'attention qu'elle accepte de porter à nos sollicitations. Nous espérons que ce document sera lu par d'autres députés...

A l’attention de Mme Frédérique Dumas et Béatrice Piron, ainsi qu’à l’ensemble de la représentation parlementaire du peuple français.

C’est dans le cadre des investigations menées par la députée Frédérique Dumas à l’encontre de France Télévisions s’agissant d’un contrat passé avec la société « Air productions » pour un montant de 100 millions d’euros, que j’ai découvert votre intérêt sur la question des médias. Plus encore, j’ai pu constater que dès l’année 2017, vous aviez rédigé un « avis » en collaboration avec la députée Béatrice Piron quant à la politique de financement en matière de culture. C’est à ce titre que je me permets de vous interpeller au travers de ce document.

Présentation

En liminaire, je tiens à signifier que je n’ai aucune relation d’intérêt avec un quelconque média privé ou public, ni toute autre puissance financière, étrangère ou gouvernementale. Je crois cependant être tout à fait représentatif d’une grande part de la population ne cachant plus sa défiance vis-à-vis des grands médias audiovisuels privés et publics, mais aussi une contestation populaire dont les revendications politiques permanentes et intangibles sont :

1) La destitution d’Emmanuel Macron et la révocation de son gouvernement. De façon plus globale, nous souhaitons un assainissement de nos institutions, par l’éviction d’une grande part de notre « représentation » politique en passant par certains membres de la haute fonction publique, de la magistrature ainsi que d’autres grands corps d’État.

2) La restauration pleine et entière de notre indépendance nationale par la sortie de l’UE, l’euro et l’OTAN, et pourquoi pas d’un certain nombre de traités préjudiciables à nos intérêts nationaux.

3) L’instauration d’une constituante populaire et pleinement participative, et pour le moins, l’introduction de garde-fous démocratiques au sein de notre Constitution permettant au peuple de s’autosaisir par référendum en toute indépendance de sa représentation politique (y compris parlementaire) pour légiférer ou abroger des lois en toutes matières, ainsi que révoquer si nécessaire et dans certaines conditions, tout élu ou mandataire du peuple s’étant rendu coupable d’un crime de lèse-nation (corruption, trahison, détournement de fonds publics, etc.).

Bien sûr, nous sommes capables de certains consensus sur des sujets plus socio-économiques ou géopolitiques, mais nous considérons bel et bien que la Démocratie et la Souveraineté effective du peuple sur son territoire ainsi que sur ses lois et sa représentation, sont les moyens politiques de débattre et légitimer des réformes, quels que soient leurs champs d’application respectifs. Tout juste pourrais-je signifier que globalement, nous considérons qu’il est du devoir de l’État de réguler l’économie, indépendamment des intérêts financiers ou particuliers que cela pourrait ennuyer.

Les gens que je représente ne sont pas structurés en « partis politiques ». Une très petite part d’entre eux milite néanmoins pour différentes formations politiques partageant peu ou prou les revendications explicitées plus haut. L’essentiel de notre dissidence est tout à fait informel et constitue ce que l’on peut appeler une « nébuleuse ». J’estime cette dernière forte de 2 à 3 millions de personnes très interconnectées sur les réseaux sociaux. À des degrés moindres, les partis politiques tels que le « Rassemblement National » ou « La France Insoumise », partagent en partie nos aspirations, sans toutefois être capables d’assumer nos radicalités ni notre désintérêt pour leurs guerres idéologiques stériles. Nous ne sommes pas des extrémistes de gauche ou de droite, nous sommes davantage des démocrates radicaux. Ce qui signifie malgré tout que notre dissidence a une influence qui porte bien au-delà d’elle-même, depuis les maillons les plus structurés et médiatisés de la « contestation » populaire, jusqu’à ces 70 % de Français qui soutenaient « les Gilets Jaunes » aux premiers jours du mouvement.

J’évoque ici le terme « dissidence » à dessein. Une dissidence est par définition ostracisée, marginalisée et diffamée si nécessaire par un ordre politico-médiatique régnant. Monsieur Mélenchon et madame Le Pen, ne peuvent ainsi prétendre au statut de « dissident », puisqu’ils n’ont aucune difficulté particulière à exister politiquement et médiatiquement. Ils sont même d’une très grande utilité pour l’oligarchie au pouvoir. Ils ne souhaitent nullement sortir de l’UE et de l’euro, mais jouent de la « popote électorale » en dénonçant les aberrations économiques et démocratiques que nous imposent ces institutions ; leurs vues économiques sont globalement convergentes car régulatrices, voire keynésiennes, mais puisqu’il est de bon ton de diviser cette frange majoritaire de l’électorat qui ne se revendique ni mondialiste, ni européiste, ni « libérale », le « Rassemblement National » et la « France Insoumise » entretiennent des clivages stériles sur des considérations sociétales et morales dont l’intérêt est mineur face à des enjeux démocratiques, économiques et géopolitiques.

Si vous avez le sentiment que la dissidence que je décris porte des revendications récurrentes chez les « Gilets Jaunes », indépendamment de vos opinions propres sur ces sujets, vous conviendrez qu’outre le climat socio-économique dégradé et le sentiment justifié de la population d’être méprisée par les représentants des plus hautes instances de l’État, il y a aussi une chape de plomb médiatique qui pèse sur des questions politiques déterminantes pour la nation. Être ou ne pas être dans l’UE et l’euro, ça n’est pas un débat politique de même envergure qu’autoriser ou non le mariage entre personnes de même sexe. L’introduction d’une procédure de référendum d’initiative citoyenne dans la Constitution suppose des enjeux démocratiques bien plus profonds qu’une réforme n’affectant que le mode d’exercice d’un quelconque mandat représentatif. Assumer intellectuellement le fait de vouloir révoquer un chef d’État n’est pas une considération politique anodine. Dans toute démocratie qui se respecte, la remise en cause de la légitimité même d’une représentation politique à gouverner, est un droit absolu et salutaire pour le peuple.

Si j’évoque cet univers intellectuel, politique et populaire que j’incarne avec des millions de mes concitoyens, c’est précisément parce qu’il n’a pas droit de cité dans les grands médias audiovisuels publics, pas plus que dans la presse écrite subventionnée. Vous conviendrez que ces sujets ne sont pas davantage débattus au parlement. Et sans nul doute, vous vous opposez radicalement à notre désir de rétablissement plein et entier de la souveraineté nationale, pourtant érigée en principe cardinal de la démocratie dans le titre premier de notre Constitution. Nous sommes d’ailleurs la nation qui a formalisé jusque dans le droit international le principe d’autodétermination des peuples. Principe que notre caste politique (qui n’en a pas le droit) renie, là où tant d’autres peuples aspirent à leur propre indépendance.

Dans ce cadre, et puisque nous avons le sentiment que le fait de défendre des principes constitutionnels intangibles et de façon plus générale l’établissement de la démocratie (qui ne peut être strictement représentative sauf à vouloir dénaturer sa définition même), les plus déterminés dans nos réseaux se sont résolus à assiéger chaque premier samedi du mois l’ensemble de nos grands médias publics et privés pour leur opposer un rapport de force citoyen. Nous n’étions qu’une dizaine au premier jour, nous sommes désormais plusieurs centaines voire plusieurs milliers de personnes à revenir constamment désormais. Notre progression en termes de mobilisation est constante et nous sommes résolus à atteindre la masse critique nous permettant de nous faire entendre. Bien évidemment, vous n’aurez jamais entendu parler de nos manifestations sous les fenêtres des grands médias, même lors de nos plus grosses mobilisations, car il est hors de question pour les journalistes et leurs directeurs éditoriaux (et actionnaires) de se remettre en cause publiquement. Pas plus qu’exposer au grand jour nos griefs (qualifiés sur le plan pénal) contre Emmanuel Macron et certains de ses ministres ou laisser des citoyens faire de la pédagogie sur le droit constitutionnel, la philosophie politique, la monnaie et la démocratie à leurs téléspectateurs.

Il y a donc un très grave problème de liberté d’expression en général en France, et plus spécifiquement de diversité des opinions dans les grands médias (qu’ils soient publics ou privés).

Le déclin intellectuel, moral, éthique et politique des grands médias.

Le problème est davantage humain, mais aussi institutionnel. En premier lieu, les universités telles que « Science-Po », l’ENA, l’ENS ainsi que les écoles de journalisme sont à l’origine du déclin culturel et philosophique du monde intellectuel, politique et médiatique français. Le recrutement d’enseignants dont le conformisme politique est saisissant, induit que certaines thématiques ne seront pas ou très mal traitées face à des élèves trop jeunes encore pour disposer du bagage culturel et intellectuel nécessaire à l’exercice critique. Je rappelle d’ailleurs que bien avant que de jeunes gens se retrouvent à l’université, nos enfants subissent une propagande obscène en faveur de l’Union européenne dès l’école primaire. En témoignent les « drapeaux européens » (que nous avons plaisir à décrocher régulièrement) qui surplombent les frontons des écoles, collèges et lycées publics. Comment les jeunes citoyens pourraient-ils comprendre les enjeux de souveraineté lorsqu’ils pénètrent chaque jour dans un établissement scolaire sous une bannière non seulement illégitime mais qui de plus n’a aucune valeur juridique ou constitutionnelle en France ? Ou lorsque les enseignants sont tenus de faire la promotion de cette institution dans le cadre des programmes scolaires ?

Donc, de jeunes gens qui s’orientent vers des études de sciences politiques ou de journalisme rentrent à l’université avec des conditionnements idéologiques (très représentatifs des orientations politiques des couches sociales les plus aisées) que l’État lui-même impose par des procédés marketing (le drapeau européen) ou programmatiques. Ils se retrouvent face à des enseignants qui poursuivront cette propagande, et c’est ce qui explique que la majorité de nos journalistes, hauts fonctionnaires et politiciens, soient acquis à une idéologie mortifère qui n’est nullement partagée par la majorité de la population. Deux événements peuvent en témoigner : le référendum perdu par les européistes en 2005 (et violé par la suite) ou encore la déclaration d’Emmanuel Macron à la BBC en janvier 2019, sur le fait que si la France organisait un référendum en vue de sortir de l’UE, « les Français voteraient probablement » dans le même sens que nos amis britanniques. Ce qui signifie du reste que notre oligarchie (dont M. Macron n’est qu’un maillon) est tout à fait consciente des aspirations politiques de la majorité du peuple, mais se garde bien de lui rendre la possibilité de s’autodéterminer en ce sens.

Pour en revenir plus spécifiquement à la question du déclin intellectuel et déontologique de nos journalistes, nous avons noté que la majorité d’entre eux ignore ce qu’est « la Charte de Munich ». Cela signifie donc que les écoles de journalisme ne semblent même plus s’assurer que les notions éthiques et déontologiques encadrant une telle activité soient enseignées. 

Autre facteur de la ruine intellectuelle et du conformisme permanent dans nos médias : le recrutement lui-même des journalistes dans les services politiques de ces derniers. Car à défaut d’un haut niveau de déontologie personnelle des journalistes qui comprendraient que leurs opinions propres sont sans intérêt pour les citoyens qu’il s’agit d’informer, un autre parti pris aurait pu être de s’assurer du recrutement des journalistes sur des critères d’opinions cette fois-ci. Mais dans le sens d’une diversité politique réelle à faire valoir. Ça n’est pas le cas. Bien au contraire, nous avons le sentiment que tant pour le service public de l’information que pour nos grands médias privés, il s’agisse de recruter des journalistes tout à fait conformes à la doxa. Et d’ailleurs, si un quelconque journaliste du service public décidait d’accorder la parole à des gens qui accusent M. Macron d’être un criminel, ou encore qui tienne à expliquer la nécessité absolue de sortir de l’UE et l’euro, ou même de réchauffer nos relations avec la Russie alors qu’il faudrait les refroidir avec l’Allemagne ou les USA, quelles en seraient les conséquences ? La première serait tout simplement qu’un directeur éditorial empêcherait sans nul doute que de tels débats extrêmement préjudiciables à la majorité de notre représentation politique, puissent avoir droit de cité sur les grandes ondes. À défaut, il est fort probable que ce journaliste serait placardisé pour avoir osé mettre en lumière les grands sujets tabous pour une représentation politique qui nomme les directeurs des grands médias publics et votent les budgets de ces derniers. Rappelons que la concurrence à l’emploi pour exercer une activité de journaliste est très forte en France. Lorsqu’il s’agit de payer son loyer et ses factures, n’importe qui est prêt à faire des concessions avec son intégrité morale et intellectuelle.

Face à la propagande, l’essor de la contestation sur internet

L’essor d’internet, média qui permet aux citoyens d’être émetteurs de leurs propres opinions sur l’espace public, mais aussi leur permettant de choisir les canaux d’information qui les intéressent, a réellement débuté en 2005, à l’occasion de la propagande tonitruante qui a été véhiculée en faveur de la ratification du Traité Constitutionnel Européen. Face au peu d’espace médiatique qui était accordé aux opposants ou pour le moins, aux « éléments de langage » visant à discréditer ces derniers constamment, des leaders d’opinion et nouveaux médias jusque là inconnus ont émergé progressivement. Bien entendu, la majorité des Français (et c’est encore le cas aujourd’hui), malgré les signaux d’alarme répétés par les enquêtes du CEVIPOF chaque année, continue de « s’informer » via le mainstream médiatique et ne connaît pas nécessairement les personnalités ou médias web alternatifs leur permettant d’accéder à des analyses très différentes (et autrement plus profondes) que ce que leur télévision ânonne continuellement. Car c’est un fait, les grands médias publics se désintéressent des débats politiques qui agitent la toile mais aussi des penseurs qui bénéficient d’une audience bien supérieure sur internet, à la plupart des « experts » et politiciens qu’ils invitent régulièrement. Pourtant, le rejet du T.C.E à plus de 55 % des voix aurait dû les alerter sur le fait qu’un glissement idéologique s’opérait et qu’à terme, toute une génération de Français allait finir par lâcher totalement prise avec notre représentation politico-médiatique. La maturité de cet essor de la contestation sur internet, a pu être observée à l’aune de la crise des « Gilets Jaunes ». Ces derniers étaient d’abord interconnectés sur les réseaux sociaux avant même de déferler dans les rues.

Aujourd’hui, de nombreux médias de réinformation existent sur internet. Par exemple, pour la presse écrite, peut-on citer « La lettre A » ou « Le Grand Soir », tandis que pour le format audiovisuel, « Le fil d’actu » ; « Le média pour tous » et dernièrement « Blast » se partagent une grande part de l’audience web sur des sujets qui ne seront pas ou très mal traités par les grands médias publics et privés. Cependant, les moyens financiers de ces derniers restent infimes. Par ailleurs, comme signifié plus haut, la majorité des Français a une attitude passive et bien peu critique face à l’information. Très peu ont la curiosité d’effectuer des recherches sur certaines thématiques pouvant les amener à découvrir des penseurs et médias différents. Seule la dissidence sait où chercher ses informations. Ajoutons par ailleurs que les grands médias publics et privés ont les moyens financiers de payer leur référencement sur les moteurs de recherche, de telle façon que les premières occurrences qui sont présentées à un internaute sur un sujet spécifique, seront le plus souvent des articles issus de la presse subventionnée.

De fait, la majorité de la population reste ignorante de toutes ces alternatives politico-médiatiques issues du web. S’il est de bon ton pour l’oligarchie de discréditer l’information dissidente sur le web en mettant en lumière quelques sites complotistes, les grands médias eux-mêmes avec le plein soutien du gouvernement et des GAFAMs, se sont octroyé le ministère de la vérité. Ainsi, le journal « Le Monde », mais aussi « Libération », reçoivent des subsides pour « vérifier » des informations circulant sur internet et accorder les bons et mauvais points. La pratique de la censure explose aussi sur les réseaux sociaux, de même que nous avons observé que les algorithmes de ces derniers ont évolué de façon à réduire l’exposition des publications et penseurs politiques en dissidence avec la doxa ambiante. Il n’y a donc pas lieu de considérer qu’Internet représente un contre-pouvoir suffisamment puissant à opposer aux grands médias publics et privés.

Ajoutons que certaines lois aussi mal rédigées que profondément attentatoires à la liberté d’expression, sont utilisées à des fins politiques contre des mal-pensants qui auraient la mauvaise idée d’aborder des thématiques plus polémiques. Ainsi, la loi sur « l’incitation à la haine » est utilisée très régulièrement pour faire condamner des personnes exposant des problèmes de communautarisme ou d’ingérence étrangère dans notre appareil d’État. Cette loi est, j’insiste, particulièrement mal rédigée, inutile et utilisée essentiellement à des fins politiques. Si, par exemple, je devais vous signifier un propos particulièrement xénophobe contre les Esquimaux, en tant que destinataire du propos, vous seriez sans doute choquée, mais certainement pas « contaminée » par ma propre xénophobie. Si l’on m’interdit en revanche de dire tout le mal que je pense des Esquimaux, qui pourra me répondre que j’ai tort ? Et en quoi le fait de me condamner pour un propos xénophobe, sera de nature à éteindre mes propres préjugés ? Une condamnation judiciaire ne serait-t-elle pas au contraire de nature à me radicaliser là où la liberté d’expression la plus extensible, y compris s’agissant « des propos qui heurtent ou dérangent », permet à tout un chacun de se confronter à la réaction morale et intellectuelle de ses adversaires ? Si vous ne pouvez pas vous-même m’interroger sur mes propres préjugés et y répondre, comment dans ce cas peut-on espérer lutter efficacement contre la montée de toutes les formes de xénophobie ? Des personnes dont je réprouve pourtant le discours se sont vues condamnées par la justice à des peines de prison ferme pour des écrits ou propos heurtant la bien-pensance, alors que lorsque de célèbres journalistes et éditorialistes pratiquaient la propagande de guerre contre la Syrie ou la Libye, ils n’ont jamais été inquiétés. Pourtant, le droit international public comme les lois relatives à la presse et le Code pénal, condamnent la propagande de guerre. Internet n’est donc plus l'espace de liberté qu'il a pu être à ses débuts. Le champ de la liberté d’expression se réduit d'année en année sur ce média, et la loi Avia vient encore confirmer cet état de fait.

Quelques propositions pour garantir la diversité des opinions dans les grands médias.

Les données du CSA, mais aussi la consultation des Unes de la presse subventionnée, permettent de se faire une idée du très haut niveau d’influence politique que peuvent avoir les médias sur les résultats des scrutins. M. Macron, que personne ne connaissait et qui incarnait pourtant un courant idéologique repoussoir pour la majorité des Français, a été élu moyennant force propagande de tous les grands médias. Nier cette influence et la capacité des Français à voter contre leurs intérêts ou opinions du fait de l’ingénierie sociale pratiquée à leur encontre, c’est courir au désastre social et démocratique définitif. « Le Rassemblement National » est désormais constamment utilisé comme épouvantail médiatique pour faire gagner le candidat souhaité par des intérêts d’argent. Ces derniers ont tout à fait compris que la majorité des Français refuse la marginalisation et le rejet social du fait de leurs opinions. Ils préféreront la plupart du temps se ranger à une logique conformiste – quand bien même ils la réprouvent intellectuellement – pour garantir en apparence pour le moins, leur bonne morale politique. Ces pratiques journalistiques permanentes au sein de nos grands médias publics et privés, doivent cesser. De même que la censure des opposants ou courants d’idées gênants pour les cercles de pouvoir, ne peut plus se poursuivre, sauf à vouloir forger une insurrection violente. Les Français sont suffisamment dégoûtés par leurs politiciens et journalistes pour que l’abstention et les mouvements sociaux de plus en plus violents en soient la conséquence. Quelques mesures simples, mais radicales, peuvent pourtant améliorer considérablement les choses :

1) Porter reconnaissance dans la Constitution du pouvoir médiatique et y introduire de facto la Charte de Munich comme garde-fou éthique et déontologique imposé à tous les journalistes.

2) Transformer le CSA en Cour Supérieure de l’Audiovisuel et du Numérique (CSAN). Veiller à ce que seul le Parlement puisse nommer les magistrats et sans que l’exécutif puisse soumettre ses propositions. Établir un conseil pouvant être sollicité par les citoyens, qui soit constitué de journalistes et d’un jury de citoyens tirés au sort pour instruire et juger les dossiers reçus. Veiller à ce que cette nouvelle institution dispose d’un pouvoir de contrainte réelle.

3) Mettre un terme aux subventions à la presse politique. Imposer la diversité des opinions au sein de Radio France et France Télévisions, que ce soit dans le recrutement des journalistes ou la ligne éditoriale elle-même. Garantir que les mécanismes de saisine du médiateur de chaque grand média public pour dénoncer le fait que telle personnalité politique ou opinion soit sous-représentée, oblige ces derniers à apporter une amélioration éditoriale. Cela avant même de devoir faire saisine du CSAN en dernier recours

4) Empêcher les grands médias privés d’être assujettis à des actionnaires majoritaires fortunés. Obliger les grands médias privés à adopter un statut de coopérative de journalistes. Faciliter l’entrée du grand public au capital des grands médias privés.

5) Imposer aux grandes écoles de sciences politiques et de journalisme un enseignement contradictoire et tenant compte de toutes les sensibilités (pas seulement européistes, libérales ou mondialistes).

6) Dans l’attente (et dans l’urgence), produire une consultation des Français s’agissant des opinions et personnalités qu’ils considèrent censurées, maltraitées ou minorées par les grands médias, exiger du service public qu’il rende des comptes et réponde concrètement à ses propres manquements.

Je vous ferai grâce d’autres propositions et je vous laisse le loisir de méditer les nécessités et difficultés qu’imposeraient de telles réformes. Sans pouvoir prétendre qu’elles seraient de nature à régler tous les problèmes relatifs à la presse, ces quelques propositions seraient néanmoins salutaires pour restaurer un débat public qui soit digne, sérieux et réellement contradictoire sur les grands sujets politiques affectant la vie de la nation.

Dans l’espoir que ce document aura une influence positive dans vos propres travaux parlementaires, veuillez accepter Mesdames et Messieurs les Députés, mes meilleures salutations.

Sylvain Baron

Gilet Jaune et auteur de l’essai« Révolte ! » aux éditions Ka’

(Avec le soutien de Paloma)



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