lundi 28 décembre 2020

La Société illibérale de la Macronie

Depuis quelques années, il est un terme qui revient régulièrement dans le champ médiatique, visant à discréditer quiconque ne pense pas en vertu de la doxa ambiante. Le libéralisme étant érigé en doctrine économique allant de soi, tout en se gardant bien de préciser qu'absolument rien dans l'ordre juridique actuel qui s'impose à la France, n'a quelque chose à voir avec le libéralisme.

Commençons d'abord avec les traités européens, paraît-il d'essence libérale alors qu'ils provoquent constamment des distorsions de concurrence manifestes entre les Etats. Ces traités INTERDISENT (un verbe philosophiquement très libéral, n'est-il pas ?) aux Etats-membres de réguler aux frontières les entrées et sorties de capitaux ; d'apposer des restrictions douanières, fiscales, quantitatives ou règlementaires sur les flux de marchandises ou d'avoir le contrôle sur leur propre monnaie. L'UE OBLIGE par ailleurs (encore un terme excessivement libéral) les Etats-membres à placer sur le même plan les services et entreprises publiques dont leur vocation n'est nullement mercantile, avec le "marché" (sous-entendu les grands monopoles privés). Nous parlons ici des articles 101 à 109 du TFUE pour les plus curieux. La conséquence logique de ces normes délirantes, c'est la privatisation constante de nos services et entreprises publiques. Actuellement, ce sont nos barrages hydro-électriques qui doivent être cédés au privé dans l'agenda européen. La Commission européenne l'exige et l'impose. Je ne vais pas évoquer ici les milliers de pages de règlementation européenne visant à standardiser les produits et services, jusqu'à finalement compromettre l'innovation.

Or, même les libéraux les plus sérieux comme par exemple Charles Gave, savent parfaitement que l'UE n'est en rien libérale, et que l'Etat ne se gère nullement comme une entreprise ni ne rend les mêmes services à des citoyens (et non des clients) . Certes, les libéraux considèrent que l'on doit restreindre le champ des compétences de l'Etat à ses missions régaliennes pour l'essentiel, mais ils savent pertinemment que ce n'est pas "le marché" qui, de bon cœur, financera les premiers secours, le système de soin, d'éducation des enfants ou acceptera de distribuer des allocations diverses et variées à des ménages précaires ou réduits à la dépendance pour des raisons d'âge, de handicap, etc.

Chacun son rôle. Le marché lorsqu'il ne connaît aucune entrave particulière, répond normalement des lois de l'offre et la demande. Si l'on prend l'exemple d'un producteur de lait, ce dernier est sensé pouvoir vivre librement de sa production, sans entraves ni subventions. Or, nos agriculteurs subissent les deux :

1) Le taux de change de l'euro et l'absence de politique douanière nationale, placent nos producteurs dans une situation intenable face à des producteurs étrangers qui ont des coûts en terme de main-d'œuvre (les salaires), de réglementation ou de fiscalité, autrement moindres qu'en France. Ce qui permet aux industriels de négocier le prix du litre de lait à la baisse en arguant qu'ils peuvent importer à plus vil prix la même matière première au sein du "marché unique".

2) S'il n'y a rien de scandaleux à que les entrepreneurs puissent disposer d'une aide publique à l'installation ou à l'équipement, ces subventions n'ont nullement vocation à se pérenniser. Autrement, cela signifie que l'Etat entretient la survivance d'entreprises zombies qui auraient dû disparaître depuis longtemps face à une concurrence qui peut s'affranchir de telles subventions. 

Une Société libérale ne génère aucune distorsion de concurrence par une doctrine libre-échangiste, morbide et totalement déconnectée des réalités économiques propres à chaque pays, ni ne subventionne des agriculteurs, des organes de presse ou des banques dites "too big to fail". Cette dernière expression visant à consacrer l'impunité d'un certain milieu financier, est profondément "illibérale". Les libéraux lui préfèrent la doctrine du "marche ou crève". Si une banque du fait de ses investissements moribonds, a un bilan comptable indiquant clairement son état de faillite (un peu comme c'est le cas pour la Deutsch Bank en ce moment-même), cette banque doit crever. Ni plus, ni moins. C'est cela la réelle loi du marché.

L'exemple le plus agressif entre les valeurs prônées et la réalité de la politique de Macron, peut se retrouver dans sa gestion calamiteuse de "l'épidémie" de Covid21. Une maladie dont le taux de mortalité (c'est à dire rapporté à la population toute entière) est inférieur à 0,6 % et dont ce dernier est essentiellement marqué chez les personnes âgées et malades, ne justifie nullement des mesures qui restreignent les libertés fondamentales. Qu'elles soient civiques ou économiques. D'ailleurs, notons qu'aucune loi ne précise un taux de létalité ou de mortalité minimum avant que l'Etat puisse soustraire aux médecins, la gestion au quotidien d'une épidémie quelconque. Rien n'est cadré en ce sens, et donc toute décision politique à ce sujet est profondément arbitraire. Elle est le fait du prince, nullement d'un Etat de droit qui se respecte. Un gouvernement libéral en resterait à sa doctrine du "marche ou crève" tant que les proportions en terme de santé publique, ne seraient pas de nature à provoquer une chute de la démographie ou des ennuis économiques sérieux pouvant mettre en péril la nation.

Or, à quoi assiste-t-on précisément ? Un pathogène infectieux parmi tant d'autres, est CO-responsable pour 99 % de personnes très âgées et déjà malades, de leur décès. Bien sur on trouvera toujours ce triste exemple d'une personne jeune et en bonne santé qui n'y a pas réchappé. Mais cela ne traduit nullement la réalité générale des chiffres. Rien de nouveau donc, quand on sait qu'on ne meurt jamais réellement de "vieillesse", mais justement d'une infection respiratoire, d'un arrêt cardiaque, d'un cancer ou d'une toute autre pathologie liée au grand âge. Dès lors que la majorité des personnes âgées se portent bien et qu'elles répondent parfaitement des traitements prescrits par leur médecin lorsqu'elles subissent une infection liée au coronavirus, il n'y a absolument rien d'anormal par rapport aux années précédentes vis-à-vis de tous les germes infectieux. Une légère surmortalité même pondérée de la croissance démographique annuelle, est un phénomène cyclique que l'on peut aisément observer sur certaines années particulières. En 2017, la Grippe a été particulièrement virulente. La canicule de 2003 a généré plus de 20.000 morts. Mon grand-père est mort pour sa part d'une pneumonie, soit d'une infection respiratoire, comme près d'un tiers de nos anciens passés de vie à trépas. En clair, il n'y a que le narratif politico-médiatique pour nous faire croire que le coronavirus constituerait un péril d'envergure pour la nation. Alors que rien de ce que nous observons tant sur les chiffres que tout simplement dans notre quotidien, ne démontre une seule bonne raison de s'inquiéter et s'astreindre à des mesures liberticides. Je porterais un discours tout autre, si nous parlions d'un pathogène ayant un temps d'incubation relativement long (ce qui n'est pas le cas du coronavirus), qui serait extrêmement virulent y compris avec des gens jeunes et en bonne santé, et cela pour l'écrasante majorité des personnes contaminées. Un virus qui n'est pas fichu de générer des symptômes pour plus de la moitié de ses hôtes, qui se traite parfaitement avec de la cortisone et de l'oxygène pour les cas les plus sévères, et ne pouvant pas mieux faire qu'être CO-responsable de la mortalité naturelle d'une partie de nos anciens, c'est une maladie bégnine, ordinaire, qui ne se démarque nullement d'un nombre incalculable de pathogènes ayant une "dangerosité" similaire. Près d'un tiers de la population est porteuse saine du bacille de Kock, s'en soucie-t-on ? Nous sommes 80 % de porteurs sains du virus Herpès à l'origine de la mononucléose. Ce virus est rarement agressif, mais lorsque la charge virale est suffisante et le terreau propice, il peut amener jusqu'à la tombe de jeunes gens. Dans notre gorge, quantité de streptocoques responsables de nombreuses infections respiratoires, s'y nichent constamment. S'en soucie-t-on ? Nous sommes près de la moitié des Français à être porteurs sains du staphylocoque doré, responsable notamment des méningites foudroyantes. Qui s'en inquiète ?

Non seulement le modèle économique de la France, n'est certainement pas libéral à tous les égards, mais nous pouvons désormais dire sans sourciller, que nous vivons dans un régime totalitaire. Les vrais libéraux (au plan philosophique du terme), s'étranglent en constatant toutes les atteintes graves et répétées contre nos libertés fondamentales. Il est d'ailleurs risible (si cela n'était pas si inquiétant sur le fond), de constater que François Bayrou qui s'est toujours proclamé "libéral", évoque avec indolence sa motivation à ce que l'on restreigne définitivement les libertés individuelles à toute personne qui refuserait de se vacciner. Le discours serait tout à fait admissible pour un despote complètement fou d'un Etat totalitaire quelconque, mais il a de quoi nous glacer le sang en France ! Il est tout aussi notable de constater qu'un homme qui ne cache nullement sa haine de la France en soutenant mordicus la destruction de notre pays au sein de l'UE, qui a toujours été hostile à toutes les régulations aux frontières, la nationalisation d'entreprises stratégiques et la planification industrielle, puisse avoir été nommé au seul poste où il ne pouvait que nuire : le Commissariat au Plan. Rétablir cette institution pour finalement y placer un individu dont les ferments idéologiques l'amèneront à faire le contraire exact de la mission qui lui est dévolu, c'est à la fois un exercice de com coutumier de nos politiciens autant que la nomination d'un incendiaire s'imposant de brûler toutes les perspectives industrielles d'avenir pour notre pays.

Sous le mandat du Général de Gaulle, le Commissariat au Plan élaborait un plan de route à 50 ans. Nos centrales nucléaires, le TGV, le Concorde et bien d'autres technologies où la France a performé et le peut d'ailleurs encore, cela exigeait des investissements publics sur des entreprises contrôlées par l'Etat, et qui répondaient d'un cahier des charges en terme de recherche et développement très ambitieux. Pour autant, est-ce qu'à cette époque, la Société était-elle moins libérale qu'aujourd'hui ? Assurément non ! Toutes ces normes européennes règlementant la vie courante n'existaient pratiquement pas. Les producteurs et industriels ne subissaient pas de distorsion de concurrence avec la main d'œuvre étrangère. Ils pouvaient donc payer correctement leurs ouvriers, recruter constamment et innover sans contrainte. Et bien que nous ayons eu à subir des épidémies durant les 30 glorieuses tout comme c'est le cas aujourd'hui, jamais il ne fut question d'emmerder la population et les acteurs économiques pour retarder la mort de quelques vieux, alors que cette constante de la vie est inéluctable pour tout un chacun. Est-ce que la fièvre de Hong-Kong a donné lieu à toute cette hystérie politico-médiatique ? Absolument pas. Il n'y avait nullement péril en la demeure comme aujourd'hui, en revanche, l'on faisait confiance en notre système de soin pour accompagner ce qui n'est qu'un phénomène naturel, cyclique et sans réelles conséquences lorsqu'on parle à l'échelle d'une nation. Ce n'est pas une épidémie de Peste ou du virus Ebola que nous subissons ! Où est passé la raison critique des Français ?

Adopter des mesures liberticides en jouant sur les bons sentiments, le pathos ou les peurs primaires des gens, ce n'est nullement agir pour le bien public, et encore moins dans le fil droit des valeurs libérales qui sont par nature, excessivement libertaires. 

Alors comment pourrait-on définir l'idéologie défendue par la Macronie ? 

Sur le plan économique, indéniablement, nous avons affaire à du capitalisme de connivence. Soit l'intrication des milieux d'affaires avec l'appareil d'Etat. Les institutions sont vampirisées par des hauts-fonctionnaires pratiquant en totale impunité le pantouflage ainsi que par des politiciens promus pour leur docilité par ce petit 1% de gens très fortunés et profondément malveillants. Ajoutons qu'une idéologie supplémentaire se greffe à cette vampirisation des institutions de l'Etat et des deniers publics par ce capitalisme de connivence : la haine profonde et viscérale de la France et de notre propre peuple. Le globalisme ou mondialisme, qu'importe le nom qu'on lui donne, n'a absolument rien à voir avec de l'internationalisme, qui suppose justement des relations entre nations toujours existantes. Les milieux les plus aisés autant que la classe moyenne supérieure qui a une fâcheuse tendance à adopter le narratif des ultra-riches dans l'espoir de se surclasser, même artificiellement, au sein d'une même communauté de "valeurs" et de réussite sociale ; haïssent la France (qui leur a pourtant tout donné) et adoptent un militantisme clairement séditieux. Leur sentiment apatride n'étant manifestement pas partagé par l'écrasante majorité du peuple à qui il ne reste plus grand chose d'autre qu'un pays à défaut d'une condition sociale digne, c'est avec une réelle férocité et une ardeur pathologique, qu'ils défendent ce capitalisme de connivence, autant que la démolition de notre souveraineté nationale sur l'autel de l'UE et du mondialisme enchanté. Ils ne veulent plus de nos frontières qui régulent les prédations économiques et sanctuarisent notre indépendance nationale. Ils méprisent jusqu'à notre langue lorsqu'une certaine Christine Lagarde imposait à ses assistants de ne parler qu'en anglais au sein même du ministère dont elle avait la charge sous Sarkozy. Oui, ils méprisent notre langue lorsque même nos médias publics promeuvent des prétendus artistes qui éructent des borborygmes sur des boites à rythme, bien éloignés des chansons à texte que l'on peut entendre au détour d'une station de métro. Ils détestent notre peuple, ils veulent l'abolir à la fois par sa destructuration anthropologique, culturelle et politique sur l'autel de l'immigration organisée par ce même capitalisme de connivence, mais aussi en proclamant que désormais, nous devons penser en tant qu'Européens. 

Défendre notre singularité culturelle, notre pays, notre volonté d'exister encore pour de nombreux siècles, c'est être renvoyé à tous les extrémismes politiques, alors que la Macronie elle-même fait la démonstration qu'elle pratique le fascisme sans aucune vergogne. La censure des opposants, la répression violente des Gilets Jaunes,  les interdictions constantes de manifester, de se rassembler, de défendre son livre dans un débat public ou simplement de chanter dans une petite salle, si ça n'est pas du fascisme, qu'est-ce donc ? Interdire à des commerçants d'exercer leur métier et si ce n'est le cas, leur imposer des normes sanitaires complètement farfelues et ingérables, c'est du libéralisme sans doute ? Humilier un peuple tout entier en le confinant d'autorité, en l'obligeant à porter constamment une muselière (contre toute logique de santé publique réelle) et en laissant à entendre que nos anciens devraient être isolés et pour le moins, empêchés de pouvoir nous étreindre et nous embrasser, n'est-ce pas une forme de totalitarisme digne d'un fou à lier ? Quant aux familles déchirées parce que ce climat anxiogène alimente la paranoïa d'une partie de la population à l'idée de tomber malade, là où au contraire, une autre partie plus lucide essaye de ramener les siens à la raison critique, n'est-ce pas typiquement l'œuvre de réels sociopathes ?

Si je ne me revendique pas libéral, j'apprécie tout de même que les mots conservent leur sens. Et Macron tout comme les saltimbanques qui sont à sa botte, n'a aucune raison de se considérer comme un libéral, lui non plus. Un bon chien-chien aux intérêts de Drahi ou De Castries sans nul doute, mais il n'est pas plus que cela. De même que je ne supporte plus d'entendre ces éditocrates et prétendus journalistes jacasser dans leurs micros que la France serait un Etat démocratique, cela alors que nous subissons concrètement un totalitarisme aussi inouï qu'inédit dans ce pays. Un totalitarisme qui justifierait que l'on passe par les armes tous les responsables de ces atteintes à nos libertés et à notre souveraineté nationale. Le temps du jugement viendra tôt ou tard, et je suis certain qu'à minima, la plupart de ces gens finiront leur vie en prison. Dans l'attente, tant pour la salubrité mentale et intellectuelle de chacun, j'aimerais que l'on cesse de pratiquer l'inversion constante du sens des mots, des concepts et idéologies, voire des faits scientifiques ou historiques. Je ne supporte plus de vivre dans le cerveau d'un aliéné mental et subir tout le monde imaginaire qu'il s'est construit. Je souhaite que l'on fasse disparaître les licornes que croient chevaucher les idiots utiles de ce capitalisme de connivence, et que le monde réel redevienne l'objet de toutes nos attentions. J'appelle toujours à la Révolution. Plus que jamais, indéfectiblement et sans un seul doute sur la légitimité de celle-ci.

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Introduction au droit de résistance (extrait du livre "Révolte !")

Je ne suis en rien un homme de droit. Je ne prétends donc pas interpréter mieux qu'un avocat ou un juge les lois qui nous assujettissent. Cependant, comme la plupart des Français je sais lire et comprendre ma langue maternelle. Ce qui ne semble pas être le cas des membres du Conseil Constitutionnel qui interprètent de façon très alambiquée la Constitution et permettent que celle-ci soit constamment révisée depuis près d'un demi-siècle au moyen du congrès chaque fois qu'une loi ou un traité pourrait se mettre en porte-à-faux avec ce texte fondamental. 

En clair, le Conseil Constitutionnel nous trahit dans le sens où plutôt que de proposer au législateur de modifier les lois ou traités litigieux pour être en accord avec la Constitution (ou à défaut exiger un referendum pour autoriser une révision constitutionnelle), cette instance en charge de préserver notre ordre constitutionnel, explique à nos chers oligarques ce qu'il faudrait modifier dans la Constitution pour faire voter et ratifier leurs lois scélérates. 

Le premier chapitre de ce second livre visera donc à exposer quelques points de droit et prendre le temps de la réflexion sur un sujet aussi sensible que le droit de résistance à l'oppression.

Le droit de résistance à l’oppression, est bien la Liberté fondamentale pour les êtres humains qui a été la moins codifiée par nos hommes de loi et pour cause : elle relève du suicide politique pour nombre d’entre eux…

Si l'on veut bien éluder ce qu'en disaient déjà les philosophes de l'antiquité, du Moyen-Age ou de la Renaissance, on peut dire que le premier texte ayant une certaine valeur juridique qui mentionne le droit de résistance à l'oppression est la déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique du 4 Juillet 1776 :

« Nous tenons pour évidentes par elles-mêmes les vérités suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont dotés par le Créateur de certains droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. Toutes les fois qu'une forme de gouvernement devient destructive de ce but, le peuple a le droit de la changer ou de l'abolir et d'établir un nouveau gouvernement, en le fondant sur les principes et en l'organisant en la forme qui lui paraîtront les plus propres à lui donner la sûreté et le bonheur. La prudence enseigne, à la vérité, que les gouvernements établis depuis longtemps ne doivent pas être changés pour des causes légères et passagères, et l'expérience de tous les temps a montré, en effet, que les hommes sont plus disposés à tolérer des maux supportables qu'à se faire justice à eux-mêmes en abolissant les formes auxquelles ils sont accoutumés. Mais lorsqu'une longue suite d'abus et d'usurpations, tendant invariablement au même but, marque le dessein de les soumettre au despotisme absolu, il est de leur droit, il est de leur devoir de rejeter un tel gouvernement et de pourvoir, par de nouvelles sauvegardes, à leur sécurité future ».

La dernière phrase de cet extrait de la déclaration d'indépendance des États-Unis d'Amérique est une véritable mise en garde : elle témoigne en effet que le despotisme absolu vient rarement brutalement mais à la suite d'une succession « d'abus et d'usurpations » dont le dessein est de justement nous entraîner vers le despotisme le plus total. Il est alors un droit naturel et même un devoir de défaire le gouvernement qui se rend coupable de crimes de lèse-nation, cela par tous les moyens possibles.

C'est sans doute ce qui motivera les « premiers » Américains à établir indirectement le droit de résistance à l'oppression en 1787 sous la forme d’un article de loi constitutionnelle mais qui paraîtra très ambigu pour un Français du XXIe siècle. En effet, il s’agit du second amendement de la « Bill of right » étasunienne - loi sur les droits – qui dispose que :

« Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, il ne pourra être porté atteinte au droit du peuple de détenir et de porter des armes. »

Il faut tout d’abord s’accorder sur la sémantique et se rappeler qu’une milice signifie une armée de civils encadrés par des militaires. A la base du système républicain, on considère qu’un peuple en arme oppose directement la souveraineté qu’il détient sur son armée pour assagir voire défaire son corps politique lorsque cela s’avère nécessaire. Interdire donc le port d’arme dans les plus dangereux ghettos des USA comme l’interdire dans la très paisible Suisse, c’est attaquer le droit fondamental pour les citoyens de ces deux contrées de résister tant à une oppression étrangère, qu’à une oppression intérieure…

Mais c'est toutefois dans la déclaration des droits de l'Homme de 1789 que la consécration du droit de résistance à l'oppression apparaît clairement. Ce texte qui fait partie de notre bloc de constitutionnalité est supérieur à notre Constitution ainsi qu'à toutes nos lois. Ce qui signifie en pratique que nulle loi ne peut être votée et nulle décision de justice ne peut être rendue, si ces dernières sont de nature à violer les 17 articles de ce texte sacré. Si le droit de résistance à l'oppression est donc reconnu par notre Constitution, il nous appartient d'en connaître l'étendue comme les limites. C'est l'article 2 de la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1789 qui le consacre de la façon suivante :

« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression ».
Commençons par dire qu'en 1789, si des tendances politiques existaient déjà, les partis politiques en eux-mêmes à l’aune de ce que nous connaissons aujourd'hui étaient totalement inexistants. Les rédacteurs n'avaient absolument pas en tête de céder à des partis politiques le rôle de garde-fou démocratique qu'est le droit de résistance à l'oppression. Le terme « association politique » décrit en fait la réunion de différents citoyens s'engageant pour une même cause avec à cœur de défendre l'intérêt général. Je tiens à ce que cette précision soit faite car il serait trop facile pour certains politiciens d'arguer qu'il suffit de s'engager dans une formation politique et jouer le jeu des urnes pour que l'on ne parle plus du droit de résistance à l'oppression.
Nous noterons par ailleurs que l'article 2 de la déclaration des droits de l'Homme de 1789, se montre peu bavard sur le droit de résistance à l'oppression. Il ne nous dit pas si ce droit peut être saisi au moyen des armes en toutes circonstances ou s'il impose des méthodes plus pacifiques en fonction d'une situation politique donnée. Enfin et plus gênant encore : il ne définit pas ce qu'est l'oppression. Il faudra attendre la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen de 1793 pour que le droit de résistance trouve une première définition dans son article 33, quoi qu'encore très insuffisante :
« La résistance à l'oppression est la conséquence des autres droits de l'Homme ».
La déclaration des droits de l'Homme de 1793 n'a malheureusement pas de portée constitutionnelle mais permet malgré tout aux étudiants en droit de se familiariser avec sa philosophie notamment s'agissant des droits de l'Homme. Ce qu'édicte ici l'article 33 de la déclaration des droits de l'Homme de 1793 est une idée simple : si un seul des droits de l'Homme est aliéné ou aboli par le législateur ou encore par le pouvoir exécutif, alors il y a oppression contre le peuple tout entier. Les droits de l'Homme étant le fondement de notre ordre juridique, les libertés qu'ils garantissent et les grands principes généraux de l'état de droit qu'ils établissent ne peuvent être altérés par la loi ou l'exécution d'une ordonnance, sans quoi il y a tout à craindre qu'une forme de tyrannie s'imposerait en violant de facto le pacte républicain. Par exemple, l'article 16 de la déclaration des droits de l'Homme de 1789 dispose que : « toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée, n'a point de constitution ». Cet article établit donc bien l'idée d'un ordre juridique à respecter. Si des droits comme par exemple la liberté d'expression sont abolis ou aliénés, il y a donc oppression puisqu'un droit fondamental est remis en cause. De la même façon si le pouvoir exécutif devait s'arroger les prérogatives du pouvoir judiciaire ou législatif – ce qui est malheureusement le cas en France sur bien des aspects – alors on peut dire que le peuple ne dispose plus d'institutions distinctes à même de limiter la tentation de l'arbitraire des unes des autres. Il y a donc dans ce cas l'expression d'une tyrannie qui s'installe en abolissant notre ordre juridique. Voilà pourquoi il est dit ici que « la résistance à l'oppression est la conséquence des autres droits de l'homme » en établissant que leur non-respect implique que nous soyons soumis au joug d'une tyrannie. L'article 34 du même texte va pour sa part un peu plus loin :
« Il y a oppression contre le corps social, lorsqu'un seul de ses membres est opprimé ; il y a oppression contre chaque membre, lorsque le corps social est opprimé ».
Maximilien de Robespierre qui a grandement contribué à la rédaction de la Constitution de 1793, souhaitait sans doute faire valoir qu'il suffisait qu'une personne soit opprimée en raison d'une discrimination fondée sur ses origines ethniques, religieuses ou autres, pour que l'ensemble de la Société soit opprimée. En effet, si la Société accepte qu'un seul de ses membres ne jouisse pas d'une égalité de droit avec l'ensemble de ses concitoyens, alors il y a fort à parier que des persécutions de toutes natures auront tôt fait de s'étendre à d'autres citoyens en raison d'autres distinctions sociales existantes. En fait, l'article 34 consacre le principe de fraternité de tous les citoyens face à toutes les formes d'oppressions qui peuvent survenir sur une infime partie du corps social. Il consacre aussi le principe d'égalité devant la loi de l'ensemble des citoyens français, sans laquelle il n'est point de Liberté que l'on puisse défendre ou conquérir.
Le second alinéa de l'article 34 de la déclaration des droits de l'Homme de 1793, marque l'idée que la nation toute entière peut se voir opprimée. Les trois formes les plus connues d'une oppression contre le corps social tout entier sont la trahison, le despotisme et l'agression militaire émanant d'une puissance étrangère. Le second alinéa consacre donc le principe de l'unité du peuple français et l’idée que défendre la nation toute entière revient au final à défendre chaque membre de notre Société.
L'article le plus célèbre de la déclaration des droits de l'Homme de 1793 reste cependant celui-ci :
Article 35 de la déclaration des droits de l'homme de 1793
« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs ».
La première idée importante que véhicule cet article de la déclaration des droits de l'Homme de 1793, c'est que le gouvernement n'est pas forcément constitué de gens honnêtes et ayant tous à cœur de défendre les intérêts de la nation. Il peut aussi être une association de despotes, en tout cas de personnes fort mal intentionnées ce qui n'est pas peu dire à l'aune du recul historique que nous pouvons porter sur la question. En consacrant l'idée que l'oppression peut provenir – et a même le plus de chances de provenir – directement du gouvernement, Maximilien de Robespierre nous avertissait que la première institution capable d'exercer une tyrannie méritait notre vigilance accrue et notre résistance immédiate à la moindre de ses tentations d'affaiblir les droits du peuple.
Par ailleurs, la question de la légitimité du gouvernement est abordée intrinsèquement dans l'énoncé de cet article. Cette légitimité ne tient que si le gouvernement respecte les normes démocratiques établies au profit de tous et en particulier les droits imprescriptibles et inaliénables reconnus dans les droits de l'Homme.
Mais là où le texte prend définitivement toute sa force, c'est que l'on parle d'insurrection (violente) comme étant non seulement un droit sacré, mais aussi un devoir indispensable. Si aujourd'hui la déclaration des droits de 1793 était inscrite dans notre bloc de constitutionnalité, nul doute que nos irresponsables politiques réfléchiraient à deux fois avant de nous trahir ou détricoter nos libertés premières.

Au-delà de l'aspect constitutionnel du droit de résistance à l'oppression, la France est aussi l'un des rares pays où l'on trouve jusque dans le Code pénal la consécration d'une idée simple :

Aucune norme n'est supérieure au principe de conservation qui habite chacun des Hommes, car c'est une loi naturelle qui guide l'essence même de nos actions en dépit de ce que peuvent édicter les lois. Ainsi, la légitime défense introduit ce principe de résistance à l'oppression mais à titre individuel dans le droit français. Il paraît évident que si la loi peut nous contraindre à ne jamais tuer autrui, cela vaut dès lors qu'autrui ne représente pas une menace aussi puissante qu'imminente pour notre propre intégrité physique. Mais la logique de survie n'est pas consacrée qu'au niveau de l'individu dans le droit français. Elle accepte aussi l'idée que le corps social puisse vouloir désobéir à la loi si celle-ci contrevient aux intérêts bien compris d'une communauté politique toute entière. Il y a ainsi dans le Code pénal une loi qui délimite les contours du droit de résistance à l'oppression sans le dire :

Article 122-7 du Code pénal sur l'état de nécessité :
« N'est pas pénalement responsable la personne qui, face à un danger actuel ou imminent qui menace elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien, sauf s'il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace ».

Yves Mayaud, professeur de droit, explique ainsi dans un petit ouvrage sur les grands articles du Code pénal que :

"dans l'état de nécessité, la provocation à l'infraction ne vient pas d'un agresseur personnalisé, mais de circonstances ou d'un contexte défavorables, qui soumettent ceux qui y sont confrontés à un choix très cornélien : soit en subir injustement le poids, et souffrir de ce fait d'une atteinte irréparable, soit, au contraire, leur opposer une résistance, y compris par la commission d'un crime ou d'un délit, et échapper de la sorte à leurs méfaits".

C'est ainsi que l'état de nécessité a été invoqué au cours de différentes affaires. La première ayant justifié sa rédaction, était somme toute banale : un homme qui se lavait dans une rivière vit ses vêtements volés par un individu. Il ne pouvait décemment pas rentrer chez lui nu et à son tour vola des vêtements pour circonvenir à sa situation plus que délicate.

D'autres affaires trouveront aussi une décision favorable d'un juge au nom de l'état de nécessité, comme ce père de famille qui construisit illégalement une bicoque pour protéger les siens des intempéries, ou encore cette mère de famille qui vola une miche de pain pour nourrir sa progéniture. Mais l'affaire la plus intéressante où l'état de nécessité a été invoqué avec succès (avant que le jugement ne soit cassé), est celle de 49 faucheurs OGM qui étaient poursuivis pour leur action militante sur un champ de céréales en 2004. L'arrêt du 9 décembre 2005 rendu par le tribunal correctionnel d'Orléans est rédigé de la façon suivante :

« Les prévenus rapportent la preuve qu’ils ont commis l’infraction de dégradation volontaire pour répondre à l’état de nécessité » (…). Cet état de nécessité résulterait de « la diffusion incontrôlée de gènes modifiés qui constitue un danger actuel et imminent, en ce sens qu’il peut être la source d’une contamination affectant des cultures traditionnelles ou biologiques » qui en déduit que « La commission d’une infraction pénale pour remédier à la situation de danger était en l’espèce fondée au regard des enjeux en cause » rappelant par ailleurs le droit « à valeur constitutionnelle de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé pour les citoyens, ainsi qu’il a été reconnu dans la charte de l’environnement de 2004 ». 

Ce jugement était ainsi fondé sur la nécessité de circonvenir – y compris par une infraction ou un délit – à un péril écologique actuel et imminent. L’imminence du péril est d’ailleurs un concept relativement large, puisque le fait de devoir voler des vêtements pour ne pas être immédiatement exposé en tenue d’Adam devant autrui ou empêcher l’imminence d’une crise majeure telle qu’une guerre, une famine, une faillite financière ou toute autre crise pouvant déchaîner les ires populaires, rend la notion de temps excessivement relative. L’imminence d’une guerre du fait d’une situation géopolitique allant en se dégradant ne se mesure ni en minutes ni en heures mais bien en semaines voire en années. C'est pourtant la difficulté première à laquelle celui qui pratique la désobéissance civile sera confronté, cela s'il devait invoquer l'état de nécessité : il faut non seulement prouver le péril sans se référer à une considération politique particulière mais il faut en outre justifier de son actualité ou de son imminence pour légitimer son acte délictuel voire criminel. Néanmoins, cet article de loi introduit l'idée de proportion de la réponse à donner et c'est à mon sens le fond du débat juridique que l'on se devrait d'ouvrir s'agissant du droit de résistance à l'oppression. Un autre angle intéressant de cet article de loi est que l'on évoque un « bien » ou une « personne » à sauvegarder sans préciser quels peuvent être ces biens ou ces personnes. Peut-on dire par exemple qu'un bien public comme l'est un pays tout entier corresponde au genre de bien qui mériterait d'être sauvegardé au titre de l'état de nécessité ? Peut-on considérer que la personne morale qu'est la nation puisse correspondre à une personne qui mériterait d'être sauvegardée selon cette même loi ? Lorsque la loi se montre imprécise ou est totalement silencieuse, par défaut nous pouvons considérer qu'elle intègre la portée la plus large que possible au droit qu'elle établit.

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dimanche 27 décembre 2020

Débunkage : Non, Mauricette n'a pas été vaccinée contre son gré !

Cela a fait le tour des réseaux sociaux le 27 décembre dernier. Les premières doses de vaccin sont parvenues dans des HEPAD de Sevran et Dijon et ont été inoculées sur des personnes âgées. Parmi ces héros ordinaires ayant accepté de participer aux études d'impact du laboratoire Pfitzer sur son vaccin à ARN messager : Mauricette, 78 ans et pensionnaire à l'hôpital gériatrique René-Muret à Sevran en Seine St Denis. Alors que les caméras de BFM enregistraient cette toute première vaccination contre le coronavirus, Mauricette va surprendre et créer un certain malaise auprès des soignants qui l'entourent. En effet, alors que l'infirmière lui explique le déroulement de l'opération, Mauricette visiblement étonnée s'exclame : "Ah, il faut un vaccin ?". Il n'en suffisait pas plus pour que toute la complosphère crie au scandale. Hugo, journaliste à Libérafion, est donc revenu sur les lieux afin d'obtenir des témoignages permettant de redonner du crédit au narratif de notre journal.

Nous avons d'abord rencontré Martin Hirsh, directeur général de l'APHP pour lui demander d'expliquer ce couac faisant le jeu de l'extrême droite et des conspirationnistes :

M. H : Franchement, quand Mauricette a lâché cette petite phrase, ça nous a un peu gêné. Aurélien Rousseau qui dirige l'ARS d'Île de France et qui était avec moi à ce moment-là, était même furieux. J'ai dû le calmer un peu et le rassurer sur le fait qu'on pourrait arranger ça. Je tiens d'ailleurs à remercier votre journal de venir encore une fois à notre secours. Ca fait du bien de se sentir soutenus.

Libérafion : Pourquoi ne pas avoir vacciné en premier le cardiologue de 65 ans tout en autorisant seulement ces dernières images à être livrées au grand public ? Ce médecin était en outre assurément volontaire en plus de faire autorité.

M.H : Ah Jean-Jacques ? Oui, c'est un bon copain. C'est pas une lumière mais il a le diplôme qui va bien. Il a toujours eu ce sentiment de devoir et de sacrifice qui nous manque tant en haut lieu. Quand il a su que l'hôpital où il travaille allait être le premier à recevoir le vaccin, il n'a pas hésité : il nous a contacté pour recevoir sa dose. Ce qui nous a soulagé d'une certaine façon. Mais vous avez raison pour Mauricette. On aurait dû exiger que sa petite phrase n'apparaisse pas au montage. Elle fait vraiment chier Mauricette !

Pour approfondir notre enquête, nous sommes ensuite partis interroger Samir Tine, le gériatre qui s'occupe de Mauricette, pour savoir sur quels critères cliniques, il avait été décidé de la vacciner en premier.

S.T : Ah Mauricette, vous savez, c'est une gentille dame. Elle souffre malheureusement de la maladie d'Alzheimer, à un stade léger certes, mais comme elle n'est pas contrariante, qu'elle dit oui à tout avant d'oublier la question posée, on s'était dit qu'elle ferait un bon cobaye.

Libérafion : Vous voulez dire que Mauricette n'a plus toute sa tête ?

S.T : Si bien sûr que si, voyons. J'ai entendu certaines mauvaises langues l'appeler "Mamie Zinzin" depuis cette histoire. C'est mal la connaître. Pour l'instant elle reste propre, elle ne se fait pas dessus et j'insiste : c'est une dame très gentille ! 

Libérafion : Certains n'hésitent pas à crier à l'abus de faiblesse...

S.T : C'est vraiment n'importe quoi ! Ce n'est pas parce que Mauricette est une dame très gentille que nous abusons de sa vulnérabilité ! Elle a simplement oublié la question, voila tout. Je vois pas pourquoi on en fait toute une histoire !

Nous avons finalement pu rencontrer Mauricette qui a bien voulu répondre à nos questions :

Mauricette : Macron, en prison ! Macron, en prison !

Libérafion : Ouh là... Hummmm... Pardon madame, mais c'est grâce à notre jupitérienne sainteté que vous avez pu bénéficier d'un vaccin ?

Mauricette : De quoi vous parlez jeune homme ? De quel vaccin il s'agit ? J'ai été vaccinée contre la poliomyélite quand j'étais petite mon bon monsieur !

Libérafion : Oui mais contre le coronavirus, vous avez été vaccinée récemment ?

Mauricette : Vous croyez ? C'est donc ça qui me fait mal au bras et me fait sentir fatiguée ? Vous dites qu'il s'agit de quelle maladie déjà ?

Libérafion : Le coronavirus madame. Vous avez crié "Macron en prison" lorsque je suis arrivé dans votre chambre. Que lui reprochez-vous ?

Mauricette : Voyons jeune homme, vous ne lisez pas les journaux ? Ce type n'est pas président, c'est une véritable fripouille ! N'avez-vous pas fait attention à ses fréquentations douteuses ? Comment il a réprimé ces pauv' Gilets Jaunes ? Il nous fait passer pour des abrutis à l'international, se mêle d'affaires qui ne nous regardent pas et il m'empêche de voir mes petits enfants. Ma fille m'a dit qu'ils étaient... comment qu'elle a dit déjà ? Ah oui : confinés ! Vous avez connu un président qui empêchait les gens de vivre et travailler normalement sous prétexte qu'un microbe ou un virus vienne prendre sa part annuelle chez les vieux ? Quand la grippe de Hong-Kong est passée en France, le pays ne s'est pas arrêté de vivre pour autant. Est-ce que Pompidou a empêché les gens de vaquer à leurs occupations à l'époque ?

Libérafion : Non bien sûr, mais c'est un peu dérangeant ce que vous dites. Vous êtes sûre que le vaccin n'a aucun effet secondaire sur vous ?

Mauricette : De quel vaccin vous parlez déjà ?

Libérafion : Celui contre le coronavirus, madame.

Mauricette : Monsieur, j'ai 78 ans. J'ai désormais bien vécu et vous vous doutez bien qu'à mon âge, on peut mourir de pas grand chose. Alors si votre vaccin écourte ma vie, ou alors que c'est le coronavirus, un cancer ou une maladie du cœur, qu'est-ce que vous voulez y changer ? Vous serez vous aussi un jour vieux, et ça finira même par vous tuer. Alors vous voulez savoir si j'ai peur de votre vaccin ou même du coronavirus ? Non. Je veux juste pouvoir vivre normalement à nouveau et voir mes petits enfants tant que Dieu me donne encore un peu de temps. Et si vous êtes journaliste, allez bien dire aux Gilets Jaunes que Mauricette les soutient et attend d'eux qu'ils renversent le poudré qui occupe l'Elysée !

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samedi 26 décembre 2020

Ginette fait barrage au Pangolin !

Ginette raccrocha furieuse le combiné du téléphone. Elle avait vécu comme un électrochoc la réponse du médecin : pour le moment, aucun vaccin contre le Covid n'était disponible. Il allait falloir patienter encore un peu le temps que l'ensemble des pharmacies soient approvisionnées. Mais Ginette était parfaitement résolue à trouver ce maudit vaccin. Quand Olivier Véreux avait annoncé à la télévision que ce dernier serait bientôt disponible, elle avait ressenti un profond soulagement.

Non pas qu'elle fut particulièrement inquiète s'agissant du coronavirus. Il n'y avait eu aucun mort dans son quartier ces derniers mois. A part peut-être le fils de Rolande qui avait eu un accident du travail. On s'était posé un instant la question de classifier le décès du jeune homme en Covid, mais il avait été estimé que manifestement, lorsqu'un corps vous arrivait en plusieurs dizaines de morceaux, il était très difficile de faire accepter à la famille que le coronavirus soit responsable du décès.

Non, Ginette n'a pas peur du coronavirus. Simplement, c'est une bonne citoyenne qui fait de son mieux pour faciliter la vie au gouvernement. Elle avait approuvé quand Macrotte avait dit qu'il suffisait de traverser la rue pour trouver du travail. Elle avait applaudit son téléviseur, lorsque le même homme avait adressé un message de fermeté contre les Gilets Jaunes. BFM, LCI, France Télévisions, Radio France, Europe 1 et RTL étaient tous très clairs à ce sujet : ce ne sont pas des gens en colère, mais des casseurs violents, adeptes des théories du complot et proches de l'extrême droite. Or, Ginette a toujours voté contre le Front National. Oh, certainement pas pour Mélenchon ou ces petits candidats dont elle s'est toujours demandé pourquoi on leur accordait du temps d'antenne. Ces gens n'ont jamais l'air sérieux, la preuve : ils sont peu médiatisés. L'essentiel est de voter pour quelqu'un qui présente bien, qui ne soit pas un populiste et dont les journalistes semblent considérer qu'il aura toutes les chances d'être élu. C'est la meilleure façon de faire barrage à l'extrême droite. Elle était ainsi très satisfaite d'avoir voté pour Emmanuel Macron, et plus encore lorsque celui-ci fut déclaré "élu" par la presse. Cela ne faisait que confirmer qu'elle votait avec bon sens et qu'au moins sur cet aspect de sa vie, elle faisait un peu partie des gagnants.

Ginette réfléchit un instant, puis se décida. Elle partit dans sa chambre récupérer son châle, sa muselière et son sac à main, attrapa au vol les clés de sa Twingo et descendit jusqu'au parking. Ginette roula une bonne heure depuis son village d'Eure et Loir, jusqu'à la Courneuve en Seine Saint-Denis. Bientôt les imposantes barres de béton de la Cité des 4000 lui firent face. Elle gara son véhicule sous l'ombre d'un platane et se dirigea directement vers une petite meute de jeunes criant fort devant un hall d'immeuble. Un peu intimidée, elle interrogea l'un d'entre eux :

- Vous n'auriez pas un vaccin tombé du camion ?
- Wesh ! Biensûr M'dame qu'on a ça ! Tu veux combien de doses ?
- Une seule, c'est pour moi-même.
- Viens, suis-moi ! lui répondit le jeune au teint hâlé.

Il entraina alors Ginette dans une cage d'escalier crasseuse et sentant la pisse. Il lui fit monter quatre étages, avant d'accéder au pallier débouchant sur deux appartements. Le jeune frappa lourdement sur l'une des deux portes. Un homme l'air patibulaire ouvrit, toisa quelques secondes Ginette et s'effaça pour les laisser entrer. Elle pénétra dans un capharnaüm où les odeurs acres de shit et de sueur se disputaient la primauté sur l'atmosphère. 

- Elle veut une dose, avertit immédiatement l'ange-gardien de Ginette.

L'hôte fit signe à cette dernière d'approcher. Il se planta devant une armoire blanche et expliqua à Ginette : C'est un super congélateur. Ca nous a coûté 15.000 balles pour pouvoir stocker à -80 °C les vaccins. Alors il nous faut du retour sur investissement. Donc si t'as des copines qui veulent se faire vacciner contre le Covid plus rapidement que les autres, t'hésite pas ! Tu sais où trouver ce qu'il faut désormais. Il sortit une dose du congélateur, Ginette crû voir un instant le saint Graal. Ses yeux brillaient de satisfaction. Elle tendit un billet de 500 € que le jeune homme lui arracha presque des mains. L'air soudain menaçant, il pencha sa tête contre celle de Ginette et lui dit :

- Qu'on soit clair toi et moi : si jamais tu joues les poucaves avec les flics, on te saigne.
- Que signifie "poucave" ? demanda Ginette, terrorisée. 

Son hôte répondit par un sourire méprisant et la congédia. Elle descendit l'escalier puant, traversa la meute de racailles qui vociféraient un morceau de rap évoquant avec entrain le meurtre de blancs, de flics ou érigeant les femmes au statut de "chiennes". Alors qu'elle se dirigeait vers sa Twingo, à quelques dizaines de mètres de là, Fred et Tonio observaient le manège qui se déroulait devant le hall d'immeuble. Fred appuya sur le bouton de son micro accroché à sa veste et demanda du renfort. Les deux hommes sortirent de leur véhicule et marchèrent à grand pas vers Ginette en présentant leur insigne de police. Déjà les racailles détalaient. Mais Fred et Tonio savaient qu'elles allaient revenir en nombre et armées, il ne fallait donc pas trainer. 

- Madame, je vais vous demander de nous suivre dit Fred à Ginette.
- Mais, je n'ai rien fait ! s'indigna le visage empourpré, la sexagénaire.
- Ecoutez, vous venez d'acheter une dose ? On va pas se mentir ? Je vous prie de ne pas discuter et de nous suivre, autrement on va devoir vous menotter.

Ginette, terrifiée, suivit les deux agents de la BAC qui la firent monter dans leur véhicule. Déjà la meute de racaille réapparaissait. Comme prévu : en plus grand nombre, plus armée et vociférante qu'il y a quelques minutes à peine. Fred colla le pied au plancher et s'éloigna de la cité des 4000 sous les jets de projectile. Une fois au poste, on fit délacer à Ginette ses chaussures avant de lui signifier sa garde-à-vue. On amena la vieille dame jusque dans une petite cellule au sous-sol du bureau de police. Elle y rumina une bonne heure jusqu'à ce qu'un bruit de verrou la sorte de sa discussion intime. Elle fut conduite dans un bureau où Tonio et Fred l'attendaient pour débuter son audition. Une fois les informations civiles récupérées, Tonio lui posa la question que tous les flics du commissariat se posaient :

- Mais pourquoi vous achetez un vaccin sur le marché noir ?
- Parce que les pharmacies autour de chez moi ne sont toujours pas approvisionnées.
- Mais vous pourriez attendre un peu. Vous êtes si pressée que ça de vous faire vacciner ?
- N'êtes-vous pas au courant qu'il y a une très grave épidémie en ce moment ? s'indigna presque naturellement Ginette.
- D'accord, mais si vous attendiez un peu, vous seriez sûre d'acheter le bon vaccin, et ça vous serait remboursé par la sécurité sociale. Combien vous avez payé pour votre dose, là ?
- 500 € répondit calmement Ginette.
- 500 € !?! répétèrent les deux flics ébahis derrière leur bâillon.
- Mais Madame, vous savez qu'à cause de gens comme vous, les convois qui transportent le vaccin se font braquer par de vrais criminels ?
- Il me semble que c'est à la police de sécuriser ces transports. D'ailleurs, n'est-ce pas le gouvernement qui a déclaré que les transports du vaccin seraient sécurisés par vos services ?

Les deux policiers restèrent quelques secondes sidérés par la réponse formulée avec calme par Ginette.

Fred n'y tint plus et rompit le silence :

- Ecoutez Madame Dupuis : effectivement, on a entendu comme vous que les transports de vaccins seraient sécurisés par la gendarmerie. Ca nous a beaucoup fait rire au commissariat, puisqu'on ne voyait pas vraiment quel voyou s'y intéresserait. Pour nous, c'était juste de la com gouvernementale pour laisser à entendre que le vaccin était très attendu et donc précieux. Mais vous comprendrez que nous restons ancrés dans la vie réelle, Madame ?

Après un bref silence, Fred reprit :

- Ce qu'on imaginait pas, c'est que nous verrions déferler des centaines de gens comme vous dans les cités pour aller réclamer une dose de vaccin à des dealers. Quand on a entendu aux infos que les convois transportant le vaccin, même assistés de la gendarmerie, se faisaient braquer : vous n'imaginez pas quelle fut notre surprise. Aussi, puisqu'on se pose tous la question dans le commissariat : qu'est-ce qui vous arrive ? La télé vous a rendu complètement cons ? Vous êtes possédés ?

Ginette hoqueta d'indignation. Alors qu'on lui signifiait qu'elle serait déférée au parquet, elle entendait au-dehors, les sirènes hurlantes des véhicules de police pourchassant les voleurs de vaccin contre le Covid. A quelques milliers de kilomètres de là, dans les brumes d'une forêt tropicale, un pangolin signifiait à un général chinois que la phase 3 du plan pouvait désormais être activée...

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mardi 22 décembre 2020

Lettre au père Noël d'un rescapé

 Cher petit papa Noël,

J'espère qu'au vu de ton grand âge, tu n'es pas tombé malade du Covid et que la mère Noël va bien aussi. Comme chaque année, je reconnais ne pas avoir été très sage, du moins conforme à ce que le gouvernement attendait de moi. Malgré tout, j'espère que tu seras indulgent et que tu accepteras de me faire un joli cadeau.

J'aimerais bien te réclamer une guitare électrique ou quelques bons livres comme chaque année, mais la situation est un peu particulière aujourd'hui. Aussi, j'espère que cela sera dans tes cordes, mais voilà : je souhaiterais une guillotine. Ce merveilleux objet a la faculté de régler de nombreux problèmes politiques et démocratiques en France, quand manifestement, des abus graves et répétés sont perpétrés par le gouvernement. 

Je souhaiterais que tu la déposes face au parlement, afin que chacun de nos députés puisse l'admirer en long, en large et en travers quotidiennement. Je peux aisément contacter des bricoleurs motivés pour t'aider à l'ériger en bonne place. 

Dans le cas où tes petits lutins ne pourraient fabriquer un tel cadeau, je souhaiterais savoir si tu pouvais placer dans ta hotte l'ensemble de notre représentation politique pour l'amener avec toi jusqu'au pôle nord, cela afin de nourrir les ours qui souffrent du recul de la banquise. Comme tu le sais bien, nos éminents politiciens sont adeptes du green washing, et l'on souhaiterait par conséquent "washer" nos institutions de ces derniers, définitivement si c'est possible.

Si malgré les difficultés du moment, tu oses finalement survoler la France pour nous faire un tel cadeau, je dois t'avertir qu'il conviendra de faire attention aux drones de surveillance. Ces derniers sont capables de vérifier jusque dans ton slip si tu as bien une attestation en bonne et due forme, t'autorisant à te déplacer au pays des droits de l'homme. L'épidémie qui nous frappe est terrible et tu le verras bien vite du haut de ton traineau : de grands bûchers sont allumés dans toutes les grandes villes pour incinérer en urgence des centaines de milliers de cadavres qui s'amoncellent.

Rien qu'aujourd'hui, 12 de mes voisins sont encore morts. Il y a quantité de chats errants dans mon quartier du fait que la moitié de celui-ci, a été décimée par le couillonavirus. Les survivants se terrent chez eux et se reconnaissent aisément dans la rue avec leur bâillon. Je comprends parfaitement leur terreur indicible au vu de la réalité quotidienne qui nous fait face. J'ai dû moi-même participer au terrassement d'une gigantesque fosse commune dans mon village. 

Dieu merci, les médecins qui contestent les mesures draconiennes actuellement en vigueur, sont renvoyés de leur poste et poursuivis en justice par les instances dont ils dépendent. On a même enfermé l'un d'entre eux dans un hôpital psychiatrique récemment, mais un sombre petit juge des libertés à finalement décidé de lever cette mesure pourtant essentielle à la tranquillité publique. Chaque jour dans les médias, le décompte macabre se poursuit. Nous étions un peu plus de 67 millions de Français fin 2019, nous sommes désormais moins de 30 millions ! Tous nos vieux sont morts, ne restent que des adultes gravement malades et quelques enfants.  Chaque jour, les enseignants qui n'ont pas encore été emportés par le coronavirus, expliquent à leurs élèves ce qu'étaient autrefois nos libertés fondamentales, tout en exigeant qu'ils redressent leur muselière au-dessus du nez. Je tiens à remercier vivement l'éducation nationale pour son abnégation, sa capacité à faire barrage au totalitarisme cela en expliquant que ce dernier fait désormais partie de l'histoire ancienne, autant que je souhaite saluer son engagement constant à éveiller l'esprit critique de nos enfants. Toutes les théories du complot que ces derniers colportent devront être endiguées avec un argument d'autorité qui soit rassurant.

A ce propos, cher petit papa Noël : il faut que tu saches que comme 80 % des Français, les enfants sont extrêmement nombreux à être porteurs sains du très dangereux virus de la mononucléose. Cette maladie peut infecter l'ensemble de nos organes vitaux jusqu'à même nous tuer. Comme tu es vieux, normalement tu ne devrais avoir aucun soucis à embrasser les enfants. En effet, ce sont d'avantage les très jeunes gens qui contractent cette maladie mortelle. Si tu vas livrer un petit quelque chose à des pauvres, fais bien attention à toi. Nous sommes 30 % de Français à être porteurs sains du très dangereux bacille de Koch qui provoque la tuberculose. Or, c'est typiquement une maladie qui se développe chez les plus précaires. Cependant, là où tu pourrais courir un risque autant chez les bourgeois que les chez les gueux, c'est avec le staphylocoque doré. Ce dernier est à l'origine de la méningite foudroyante. Nous sommes entre 50 et 80 % de Français à en être porteurs sains. Autant que tu le saches, la France est une immense zone infectieuse et cela fait des millénaires - sinon des millions d'années - que cela dure. 

Les scientifiques s'interrogent encore pour savoir comment les Français sont parvenus à survivre à leur propre environnement naturel ainsi qu'à leur famille et leurs proches depuis des siècles. Certes, les épidémies de choléra, de peste, de variole ou de lèpre étaient d'une gravité autrement moindre que celle que nous connaissons aujourd'hui, mais elles ont elles aussi mené "la guerre" aux Français, selon les propres termes de notre Premier sinistre Jean Castex. Celui-ci d'ailleurs, conscient de la gravité de la situation, vient de déposer un projet de loi pour pérenniser ses mesures totalitaires (mais nécessaires pour notre bien). C'est un peu comme un papa pour nous Castex, tu sais. Il est question d'interdire définitivement le droit des personnes à pouvoir circuler, se rassembler, travailler, s'éduquer et vivre normalement si elles ne peuvent justifier de leur bonne santé (si elles n'ont pas été dépistées, vaccinées, certifiées et tamponnées conformes sur le front). Afin d'être totalement certain de bien distinguer les terroristes paranoïdes (c'est-à-dire ceux qui refusent de se faire dépister, vacciner, certifier et tamponner conformes) des humanistes rationnels (ceux qui se soumettent avec joie ou résignation à la "règle"), il est question d'imposer aux premiers une étoile jaune sur la gueule pour mieux les reconnaître. Cependant, quelques conseillers en communication ont suggéré à notre jupitérienne saleté, que cela risquerait d'évoquer des périodes sombres de l'histoire, etc, etc... Du coup, il a été décidé que la muselière suffirait à remplacer un tel dispositif de marquage. Seuls les humanistes rationnels pourront s'affranchir de l'obligation de porter le bâillon une fois vaccinés et tamponnés, mais il leur sera tout de même conseillé de continuer de le conserver en toutes circonstances et d'éviter tout contact humain comme embrasser sa grand mère, faire l'amour à sa femme ou porter son gosse sur ses épaules. C'est très dangereux, et je te prierais cher papa Noël de bien vouloir te montrer prudent comme à ton habitude, et surtout de considérer les enfants comme de potentiels foyers infectieux.

Je me permets de conclure ce courrier en ajoutant finalement une dernière demande. Sans doute celle qui a finalement le plus d'importance : pourrais-tu offrir un peu de lucidité à mon peuple ?

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samedi 19 décembre 2020

Le coronavirus contaminé par Macron : les réactions

C'est le 18 décembre que la terrible nouvelle est tombée : notre Jupitérienne saleté a trouvé le moyen d'être contaminée par le coronavirus ! 

Pourtant, Emmanuel Macron a énormément pris sur lui concernant le respect des gestes barrières. 

Ses copines du Fucking Blue Boy qui étaient venues célébrer à ses côtés la fête de la musique à l'Elysée en juin 2018, s'en sont émues : "Ca fait deux mois qu'on le voit plus, Manu. Il nous a expliqué que sa maman - pardon Brigitte je veux dire - lui a strictement interdit de sortir. Je ne vous cache pas notre déception. Manu, c'est un vrai boute-en-train. Sans lui nos soirées cuir-queer ont moins de saveur"

C'est donc à la Lanterne qu'est parti s'isoler le Président élu par nos journalistes, tandis que d'affreux Gilets Jaunes chantaient dans les rues : "Ah ça ira, ça ira". Cependant, ça n'est pas la seule pathologie qui affecte notre leader suprême. Ainsi, dès 2015, Jacques Attila, négociant en pantalons pour unijambistes et grand Chancelier au démantèlement de la France, avait ainsi prévenu :

"Emmanuel Macron souffre de sociopathie d'après son psychiatre. Certes, on ne comprenait jamais rien à ce qu'il disait. Il utilise des mots ronflants qu'il associe entre eux sans que cela ne donne un sens à ses phrases. Mais quand on a compris à quel point il haïssait le peuple, on a dit banco dans toute l'équipe. On l'a fait bosser un peu sur la Loi El Khomri après l'avoir imposé à Hollande, puis on a demandé à nos larbins [NDLR : les journalistes] de bien vouloir faire sa promotion pour 2017. On a clairement tiré le gros lot !"

Emmanuel Macron a tenté pour sa part de se montrer rassurant : "Vous savez, tout cela fait partie du Story Telling. Il s'agit d'instaurer une transcendance méta-anxiogène sur mon état de santé. Il fallait démontrer que le Covid peut franchir de nombreuses barrières physiques et paroxystiques comme le masque ou ma douce Brigitte. Mais rassurez-vous : je n'ai jamais infecté un quelconque coronavirus, je ne m'attaque qu'au peuple français"

Le Premier sinistre Jean Castagnette a de son côté immédiatement fait une allocution : "nous constatons que la situation s'aggrave ! Malgré toutes les mesures barrières pour faire échec au coronavirus, celui-ci est parvenu à frapper jusqu'au cœur de nos institutions. Nous sommes en guerre ! a-t-il martelé. Nous allons donc devoir prendre des mesures supplémentaires, ainsi que me l'a réclamé notre grand leader suprême. Sachant que le virus circule dans l'air à une hauteur moyenne de 1,70 m, nous attendons de nos concitoyens qu'ils cessent de marcher lorsqu'ils se déplacent, car cela aggrave le risque d'exposition. Je viens de signer un décret ce matin, qui obligera chacun à ramper, que ce soit dans les rues ou les commerces et institutions que nous n'avons pas encore fermés. Toute personne contrevenant à cette obligation de déplacement par reptation, sera sanctionnée".

Le monde médiatique pour sa part est en émoi. Ainsi, Christophe Barbier, seul caniche au monde à porter une écharpe rouge, a fait part de son inquiétude : "Il y a réellement de quoi s'inquiéter ! Si même notre grand leader suprême peut-être contaminé par le coronavirus, c'est que le niveau de la menace est sans limite ! Nous entendons ces complotistes qui contestent la réalité scientifique officielle, et comme nos prisons sont saturées, reste la solution des hôpitaux psychiatriques. Mais il se trouve encore certains juges des libertés pour faire libérer les médecins et gueux qui contestent notre narratif ! Ah mon avis, on devrait laisser aux seuls préfets, ou pourquoi pas, au Ministre de l'Intérieur directement, le soin de décider qui peut-on enfermer sans possibilité de libération". 

Evidemment, "Jojo" le Gilet Jaune n'est pas de cet avis : "Bah moi vous savez, je pense qu'on devrait isoler le poudré directement aux îles Kerguelen, mais chaque fois qu'on veut l'expliquer sur Radio France ou dans la presse subventionnée, les journalistes font barrage. Du coup, on continue de manifester mais là avec leur couillonavirus, ils nous interdisent même le droit de se rassembler. D'ailleurs, faut que je coure, vous m'excuserez, y'a la BRAV-M qui approche... aïe ! Nan, laissez-moi ! Pas la tête !"

Jean-François Défraichi, le président du Conseil scientifique a prévenu : "le virus mute dangereusement. J'en veux pour preuve qu'Emmanuel Macron, pourtant être supérieur et intimidant, n'a même pas réussi à effrayer le coronavirus ! C'est une preuve scientifique qui doit encourager le Premier sinistre a faire un pas supplémentaire en rendant la vaccination obligatoire. J'ai ainsi conseillé ce dernier d'envoyer le GIGN et le RAID avec une infirmière dans chaque maison, chaque appartement, chaque cabane en carton sous les ponts, pour s'assurer que toute la population soit vaccinée sans qu'il n'y ait de contestation possible".

Olivier Véreux, Ministre de schizophrénie, n'a pas caché son inquiétude : "On espère tout de même que le coronavirus va survivre à l'infection macronienne. Chaque jour, on injecte en intraveineuse à notre grand leader suprême, de l'ester méthylique de benzoylecgonine ; un composé qui permet à la fois au patron de proposer des idées auxquelles personne ne penserait, mais aussi de donner un coup de fouet à la souche de coronavirus qui l'a contracté. Logiquement, dans neuf mois, Manu accouchera de "la cinquième vague" ce qui nous permettra de reporter jusqu'en 2050 les élections présidentielles. Cela devrait freiner la propagation du coronavirus et nous permettre de lever l'obligation de ramper dans la rue pour la population. Mais ça dépendra surtout si les gueux acceptent ou non de subir Macron encore 30 années."

Face à ces contraintes nouvelles impactant la population, nous avons été demander au Professeur Raoult ce qu'il en pensait : "Ecoutez, je me suis déjà exprimé là-dessus. Tout ce que nous subissons n'a rien à voir avec de la science : on se fait juste déboiter le cul sans vaseline par l'oligarchie. Néanmoins, je dois avouer que cette crise à révélé une autre très grave épidémie dont nous ne parlons jamais, et qui pourtant affecte une très grande partie de la population : le masochisme débilium tremens. Cette très grave maladie qui est inoculée par l'éducation nationale et les médias, rend complètement con et servile la majorité de nos concitoyens. Nous pouvons dépister aisément les formes les plus sévères de cette pathologie. Le symptôme clinique le plus visible est une personne en apparence normale, conduisant son véhicule avec sa muselière, quand bien même elle serait seule dans l'habitacle. Nous avons mobilisé tous nos chercheurs et cliniciens de l'EHESS, et malheureusement notre analyse est sans appel : la débilité mentale ne se soigne pas". 

D'après nos informations émanant d'une source autorisée, le coronavirus contaminé par Macron lui survit encore aujourd'hui. Une pétition circule d'ailleurs sur internet pour lui souhaiter "virulence et détermination". L'avenir nous dira si le Covid mérite sa réputation de tueur, même si beaucoup craignent qu'Emmanuel Macron n'ait raison de lui.

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samedi 26 septembre 2020

Anthropos

Notre dissidence politique est, par nature, profondément anarchiste. Pour la raison bien simple qu'elle refuse de s’assujettir à tous les conditionnements. Elle peut croire en Dieu, ne pas nécessairement vouloir abolir l’État ni même déconsidérer les logiques hiérarchiques qui prévalent à notre organisation sociale, mais elle croit en l'Homme. C'est à dire en la capacité que possède chaque individu de s'émanciper de tous les dogmes et d'exercer sa raison critique en toutes choses. L'anarchie est à ce titre un logiciel profondément humaniste. Mais inabouti...

Notre esprit ne réside qu'en nous-même. Ce qui suppose que nous avons une fâcheuse tendance à vouloir dupliquer ce que nous sommes sur autrui. Nous le pensons capable d'admettre notre conception du monde par ce que nous sommes certains de disposer d'une clairvoyance aux accents universels sur ce qui pourrait extraire l'Homme au-delà de ses propres conditionnements. Et bien souvent, nous  supposons que le simple fait que chacun accepte de s'émanciper de ses propres chaînes qu'elles soient télévisuelles, éducatives ou étatiques, suffira à élever l'humanité dans son ensemble. Du simple militant à l'intellectuel contemporain, notre dissidence condamne ce peuple moutonnier consentant à ses asservissements ou au contraire, le supplie de s'extraire du registre de la croyance sur ce que l'ordre établi lui martèle.

Et pourtant nous devons bien admettre être une minorité de la population à être parvenue, pour des raisons obscures que notre seule conscience ne peut sans doute pas suffire à expliquer,  à ne plus croire en ce que les politiciens, journalistes, experts et religieux de tous poils nous imposent de penser. Nous sommes d'une certaine façon en train de léviter au-dessus du monde, et nous le regardons courir à sa propre perte. 

Mais si beaucoup d'entre nous ne parvenons pas à prendre part à la Révolution qui vient, c'est parce que nous constatons notre incapacité permanente à influencer nos proches, nos collègues, notre famille et tout ces gens qui gravitent dans notre sphère sociale, à se déconditionner eux-mêmes d'une doxa qui nous est infligée quotidiennement. Le conformisme est partout. Y compris chez ceux qui se prétendent anarchistes.

Observez cet "antifa" qui se prétend lui-même anarchiste. Il est pourtant la plus pure caricature d'un zombie conforme à la doxa ambiante. Les puissants lui susurrent qu'il  n'est pas de plus noble cause que l'anti-racisme, et il fait de cette idée une bataille existentielle. Sa tribu portée par quelques sociologues et militants plus religieux que les autres, se farde de codes vestimentaires et lexicaux, et l'antifa les adopte immédiatement. Le Système lui fait savoir que le plus grand péril social est constitué par des gens dits "d'extrême droite" à partir de quelques critères bien définis, et l'antifa voit tout autour de lui des gens qu'il s'agit de déshumaniser par leur destruction sociale et physique si nécessaire. Or l'un des fondements de l'anarchie, c'est le respect de la diversité des opinions, des croyances, y compris celles qui peuvent heurter nos propres valeurs morales et spirituelles. L'anarchie ne peut être un régime totalitaire qui promeut la violence contre tout mal-pensant que quelques inquisiteurs fascisants et pleins de pureté idéologique, pointeraient du doigt.

Mais nous pouvons trouver bien d'autres caricatures. Aujourd'hui, de jeunes filles se scandalisent que leur établissement scolaire attendent d'elles qu'elles se présentent dans une tenue relativement sobre. Ce serait une atteinte à leurs "liberté individuelle". Pourtant, à bien y réfléchir, l'école n'est point un lieu où il s'agit de se valoriser par des artifices vestimentaires. Il ne s'agit pas de faire valoir que l'on est plus sexy ou plus en harmonie avec les canons de la mode que ses autres camarades de lycée, elles-mêmes sensibles aux mêmes us vestimentaires que soi. Cela parce que des stars et magazines spécialisés cherchent dans notre cerveau reptilien nos propres aspirations à la conformité. Oui, tu peux ressembler en apparence à ce mannequin et porter ce petit haut du dernier cri. Mais cela n'est point valoriser ta liberté individuelle, celle qui suppose l'émancipation de ta conscience au-delà de ce que ton environnement social et marchand promeut. Tes atours ne sont que l'indéniable preuve de ta volonté de conformité. On vient au collège ou au lycée pour apprendre. Et plutôt qu'un uniforme que l'univers mercantile te propose de porter pour te différencier tout en ressemblant pourtant à des millions d'autres jeunes filles, peut-être qu'un uniforme scolaire bien réel t'apprendrait comme à tes camarades masculins, à te distinguer plutôt par l'esprit. Car l'anticonformisme comme la liberté d'être, ça n'est jamais une question d'apparence.

Ce qui vaut pour des jeunes filles vaut en réalité pour beaucoup d'entre nous. Il faut travailler et être raisonnable. Il est une haute valeur contemporaine que de vouloir faire carrière. Un diplôme du supérieur et un métier fortement rémunérateur sont les meilleures distinctions sociales qui soient. De même que nous nous devons d'être tolérants avec ce qui suscite pourtant notre rejet sur le plan culturel voire civilisationnel. Sois aussi féministe, gay-friendly voire bisexuel(le) et androgyne que possible. Aime l'Europe - surtout celle promue par les puissants - oublie ta patrie mais sois plutôt altermondialiste. Ne mange plus de viande et de produits laitiers. Donne en revanche des leçons d'écologie à cet odieux paysan qui vit dans une campagne bien éloignée de ta station de métro. Porte ton masque pour "protéger" l'autre ! Sois conforme ! Obéis !

Des millions de gens qui pensent, jusque dans certaines de leurs activités sociales ou militantes, avoir acquis un supplément d'âme, ne sont pas autre chose que des zombies. Les médias et influenceurs de toutes sortes leur ont signifié ce qu'il est bon de croire ou penser. Et nos zombies se sont jetés à cœur et à corps perdus dans la cause du moment. Une masse plus considérable de gens, ne se laisse pas influencer tout aussi aisément par les maîtres de la bien-pensance. On peut même dire que cette majorité n'aspire qu'à la paix de l'âme qui peut se résumer en quelques mots : confort ; divertissement ; irresponsabilité maximale. Le confort se doit d'être autant matériel que mental. C'est à dire disposer d'un peu plus que du minimum vital pour s'autoriser le loisir du divertissement qui satisfera à son propre confort mental : celui permettant de s'affranchir de toute forme de réflexion. Par ailleurs, il leur est agréable de réduire au maximum le champ de leurs responsabilités sociales ou professionnelles pour ne jamais avoir à en subir leurs conséquences les plus pénibles. Cette masse vit sans exister. De la naissance à la mort, sa trajectoire est linéaire, sans aucune aspérité et absolument conforme !

Et voila qu'une petite fraction de la population, qui dès l'enfance était déjà boulimique de Savoir, évolue dans un troupeau de moutons blancs et arc-en-ciel et finit par sauter par-dessus les clôtures disposées autour du pré social. Elle regarde effarée ses contemporains continuer de brouter paisiblement ce que les médias, l'éducation nationale et les politiciens leur donnent à manger. Les brebis galeuses finiront intellectuels, écrivains, révolutionnaires ou ermites résignés. Les voila qui réclament la démocratie, le contrat social émancipateur, l'indépendance de la patrie et une certaine reconnexion à ce qui est essentiel. Les voila donc ostracisés par le reste du troupeau. Mais l'intellectuel, l'écrivain ou le révolutionnaire se veulent les nouveaux bergers tandis que l'ermite n'attend plus rien du troupeau, sinon qu'il lui fiche la paix.

Nous sommes ici précisément à la naissance même du sentiment anarchiste. Ce monde dirigé et façonné par les puissants les plus cyniques et malveillants qui soient, est une gigantesque entreprise à produire des êtres humains certifiés conformes et moutonniers. Le rejet des "maîtres" comme des dogmes en est évidemment la conséquence pour l'être sensible à la raison critique, et ne reste que la question du peuple à régler : on tente de convaincre le troupeau de s'émanciper alors que l'essentiel de ce dernier s'y refuse obstinément (c'est le parti pris de l'intellectuel et d'un certain nombre de militants) ; on compose sans le troupeau pour renverser l'ordre établi et instaurer l'Utopia qui élèvera l'essentiel du peuple hors de ses conditionnements (c'est le parti pris du révolutionnaire) ; on choisit de vivre hors du monde autant que possible, car il n'y a rien à espérer de la pédagogie populaire ou de la révolution (c'est le parti pris de l'ermite).

Je fais donc partie de la classe des révolutionnaires car à la différence de l'intellectuel, je crois suffisamment en l'humain pour lui reconnaître ses limites ordinaires. Après tout, de quoi sont nées les chefferies ? Du désir de confort mental et d'irresponsabilité maximale de la majorité des membres des tribus primitives. Autrefois, l'on désignait le meilleur chasseur, le plus expérimenté, le plus sage ou le plus habile guerrier pour prendre la responsabilité de la survie du clan tout entier. Et si le chef faillait à sa mission, on le sacrifiait volontiers pour apaiser la colère des dieux. Il était une époque où être chef n'était ni illégitime ni une position sociale enviée ou enviable. C'est une constante anthropologique et même pro-survie que d'être un individu lambda depuis la nuit des temps. Étienne de la Boétie cherchait les causes de la servitude volontaire dans l'incompréhension de cette dernière. En bon révolutionnaire, je cherche les leviers de l'émancipation populaire dans les causes les plus primitives de notre appétence à la servitude. Je ne prétends pas convaincre un âne qui n'a pas soif. Je prétends convaincre d'autres révolutionnaires de me suivre pour renverser l'ordre établi et forger l'Utopia ensuite. L'ermite et l'intellectuel ont chacun leurs raisons de ne pas nous suivre. L'un reste engoncé dans sa désillusion et son défaitisme, l'autre ne dispose pas assez d'empathie nécessaire pour comprendre M. Anthropos, cet autre être humain si conforme à ses semblables, qui ne s'élève que si son nouveau maître lui apprend à le faire malgré lui. L'anarchie est donc un logiciel inabouti, dès lors que ses penseurs et promoteurs, se refusent à regarder l'Homme, ce grand singe stupide et toujours aussi primitif, bien en face. Nous ne resterons et cela peut-être à jamais, qu'une minorité à jouir d'une conscience plus éveillée, plus encline à la perpétuelle remise en question de tout. Croire au mythe de l'individu-miroir de sa propre conscience et donc par lui-même capable de s'émanciper, ça n'est pas regarder l'Homme dans sa réalité objective et générale. C'est se regarder soi et transposer ses espérances sur autrui.

Certes, si l'élévation suppose d'abolir un ordre sur le déclin pour en bâtir un nouveau, les dangers qui ont concouru à forger la tyrannie du précédent, existent toujours bel et bien. Pour autant, si l'on peut espérer que l'humanité progresse malgré tout au fil des siècles et des idées qui la nourrissent, alors ayons un peu foi en notre bienveillance, notre lucidité et notre désir de faire au mieux, pour que nos enfants d'aujourd'hui puissent disposer des armes mentales, politiques et spirituelles nécessaires à leur propre émancipation, cela durant leur vie d'adulte. Nous ne sommes ni comptables des erreurs des générations passées, ni des reniements des générations futures. Nous n'avons qu'un rôle à jouer : empêcher les pires catastrophes à venir et poser les jalons d'une Société plus juste et bien mieux armée pour résister aux tyrannies de demain.

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