vendredi 29 mai 2020

Pêché d'orgueil...

Ceci n'est qu'un billet défouloir. Le genre de papier que l'on écrit pour exulter sa peine, et tenter au fil des mots qui s'ajoutent les uns par dessus les autres, d'intellectualiser tant et si bien sa détresse intime, que l'on espère égarer ses sentiments dans une jungle de lettres et de ponctuation. Ça ne soulage jamais vraiment et cela ne règle rien. Mais c'est une trace laissée à la postérité numérique, un ensemble de questions intimes, un besoin d'envoyer se faire foutre ses émotions et avouer une faiblesse. Car oui je dois le confesser, c'est aujourd'hui l'orgueil qui me tiraille. 

J'ai mille et une raisons d'admettre que bien des idées et initiatives que je défends, seront toujours bien mieux exécutées par d'autres que moi. Parce que je n'ai pas les moyens financiers d'assumer les plus essentielles. Parce que suis fatigué mentalement, parce que je n'aime ni communiquer, ni solliciter les gens qu'il faut, ni m'accrocher envers et contre tout lorsque je ne parviens pas à susciter une quelconque émulation sur une initiative. Par dépit, je procrastine sur du travail physique personnel, j'ouvre mon cœur à ma guitare et je chante comme je pleure, et j'écris. Aussi donc, je peux comprendre que tôt ou tard, des points longtemps analysés, défendus et travaillés ne trouvant guère de concrétisation suffisamment forte, il se trouvera d'autres que moi pour s'engouffrer dans la brèche. Et c'est tant mieux, les idées comptent plus que ma personne. Il faut que certains travaux avancent de toute façon. Mais pourtant, j'ai de l'orgueil...

Un orgueil que je ravale pourtant constamment. J'ai soutenu des personnes plutôt connues et estimées de notre dissidence de bien des façons, et j'ai eu en retour des coups de couteau dans le dos. Le simple fait de défendre par exemple la logique de plébiscite d'un gouvernement de transition, c'est en soi porter reconnaissance à d'autres que moi, qu'ils ont des talents, de la vision, de l'expertise, et qu'il me parait à la fois salutaire politiquement, et sain moralement, de réhabiliter la logique d'incarnation de la réflexion politique. J'ai organisé des conférences pour permettre à certains de mieux faire connaître leurs travaux ; je renvoie constamment vers certains penseurs le quidam qui m'interroge sur des questions que je ne maîtrise pas suffisamment ; je ne rentre jamais dans les polémiques assassines sur nos leaders d'opinion, j'essaye de rester à la fois critique mais protecteur. 

Bien des notoriétés de notre dissidence me citent parfois dans leurs allocutions, mais lorsque je les sollicite pour nous aider à donner un peu de visibilité à une manif organisée devant les médias ou toute autre initiative qui rendrait leur présence pertinente, rien ne se passe...

Si j'ai une méfiance ou pour le moins beaucoup de retenue face à celles et ceux qui ont des propos trop élogieux à mon égard, je demande à ce que mon travail soit connu et reconnu. Aucun éditeur dans nos propres réseaux ne considère que l'essai que j'ai rédigé sur le droit de résistance et les moyens d'organiser cette dernière, mérite d'être publié. Et je suis pourtant certain que c'est du bon travail. Lorsque j'aurais pu être invité à expliquer quelques points de philosophie du droit sur la résistance à l'oppression, et en profiter pour inviter un grand nombre d'auditeurs à nous rejoindre dans nos manifestations, on écarta cette idée sciemment et en toute connaissance de cause. Alors que j'avais obtenu avec quelques camarades une couverture médiatique pour une personne à laquelle je pense. Cela à force justement d'assiéger les médias.

C'est assez étrange de se savoir connu et même cité par certains penseurs ou acteurs notables de notre dissidence, tout en étant écarté d'initiatives où je pourrais apporter une petite pierre à un vaste édifice. C'est même douloureux en vérité sur le plan moral d'avoir le sentiment d'être négligé, ou tenu à l'écart lorsque l'on a quelques raisons de penser que ce que l'on fait n'est pas inutile, et est pour le moins considéré par des gens qui pour leur part, ne jouissent d'aucune notoriété particulière. Je n'ai pas d'ambitions excessives, mais un tant soit peu de reconnaissance ou simplement d'aide me ferait tellement de bien moralement. Cela fait tout de même dix années que je me bats - cela dans une misère absolue - pour qu'une révolution advienne dans ce pays. Et si justement ces "notoriétés" de la dissidence me connaissent bien et savent bien que je reste un penseur et activiste à la fois iconoclaste et dans la droite lignée de tous les révolutionnaires qui ont planifié et réussi des révolutions en leur temps sur des considérations pratiques, pourquoi refuser de m'apporter un peu de soutien ?

Est-ce un crime que de le penser ? Est-ce immoral ? Est-ce que ma peine est mal placée ? Pourquoi ma façon de considérer le combat révolutionnaire semble compter pour quelques milliers d'illustres inconnus, mais que je ne peux jouir d'un peu plus de reconnaissance de la part d'intellectuels qui pourtant disent estimer le travail que je fais sans jamais oser m'apporter un peu plus de soutien que cela ? Alors certes, je reconnais qu'il y a des penseurs, des écrivains, des analystes politiques et sans doute des activistes plus performants, talentueux, subtils ou singuliers que je ne le serais jamais. D'ailleurs je me nourris intellectuellement de leur propre grille d'analyse. Pour autant, n'ai-je pas une pensée et un travail militant qui mérite un peu plus de promotion par ceux qui jouissent déjà d'un auditoire plus étendu que le mien ? Est-ce que les camarades qui me font confiance malgré tant de déconvenues, ne méritent pas que laborieux travail intellectuel et militant de plusieurs années, jouisse d'un un peu plus de soutien. ? Est-ce que j'ai tort de vouloir organiser le plébiscite d'un gouvernement de transition ? Organiser des tribunaux populaires pour juger les traîtres à la nation ? Assiéger les médias pour reprendre le contrôle de ces derniers puisqu'ils nous censurent ? De solliciter le soutien des armées pour faire aboutir la chute du régime politique ? De m'attaquer aux symboles de l'U.E que sont les drapeaux européens et l'euro ? Est-ce que le problème est ma pensée ou ma personnalité ? Est-ce que j'ai tort parce que pratiquement personne d'autre ne prend le parti de défendre mes propres axiomes de travail ?

Aujourd'hui, la question de la constitution d'un gouvernement de transition est revenue sur la table, par l'entremise d'une initiative alternative à celle que je défends, animée par des gens que je connais bien et qui me connaissent bien. Parce que l'idée compte bien au-delà des considérations techniques (et démocratiques) qui sous-tendent cette nécessité, je m'en suis tout de même fait l'écho. Mais à part réclamer mon partage sur les réseaux sociaux de cette initiative, on a pas pensé judicieux de me mêler à ce travail ou pour le moins réclamer un retour d'expérience ou quelques avis utiles. L'idée compte plus que tout, j'insiste, mais j'ai le sentiment d'être indésirable pour contribuer à sa promotion et son institution. Tant d'années à défendre cette nécessité, de textes rédigés pour l'expliquer, un site créé et un autre en cours de montage, pour au final voir des projets "concurrents" se monter sans que l'on trouvât pertinent de me solliciter pour contribuer ou faire converger des travaux déjà en cours, avec des textes, outils et réseaux militants déjà impliqués dans une telle logique de travail.

Je ne peux m'empêcher de me sentir affecté, et je suis bien conscient que cela relève de l'orgueil d'une certaine façon. Mais il n'en reste pas moins que je me sens inutile, canard boiteux, tout juste bon à relayer et soutenir ce que d'autres font, sans que mon propre travail méritât lui aussi un peu de mise en lumière. J'ai le sentiment que tout ce que je fais permet à d'autres de "s'accaparer" un peu de ce que je pense pour le remodeler à leur sauce, le travestir à leur goût, tout en veillant bien à ce que mes propres considérations restent planquées sous le tapis. Bien sûr, les idées sont universelles et l'on ne m'attend pas pour méditer la question du gouvernement provisoire. Mais de mémoire quant à notre époque contemporaine, je fus le premier à formaliser la nécessité de constituer un gouvernement de transition il y a déjà plus de cinq ans. Je me dois par honnêteté intellectuelle de signifier qu'Eric Fiorile pour lequel je n'ai aucune affinité, y réfléchissait aussi à la même époque que moi mais avec beaucoup d'escroquerie conceptuelle cependant. Quoi qu'il en soit, j'ai l'indécence de penser que je méritais qu'on me sollicite un peu et que l'on tentât si les accommodements restaient possibles, que l'on cherche à jouir de ce qui avait déjà été débroussaillé, tant sur le plan de la réflexion constitutionnelle, des outils existants et des réseaux déjà constitués sur le plan militant. Tel n'a pas été le parti pris des initiateurs de ce nouveau projet, qui me connaissent et me sollicitent quand leur propre travail est globalement achevé, et je ne peux en déduire que pour une raison qui m'échappe, il était préférable de m'écarter.

Certes, ces derniers ne font pas le choix d'organiser un plébiscite et préfèrent des candidatures ou désigner pour nous leur gouvernement idéal. Certes comme le faisait remarquer un commentateur, leur volonté d'une "parité" parfaite pour faire gouvernement, est une logique "gauchisante" qui me parait plus marketing qu'efficience sur le fond. Ce sont des points que j'aurais évidemment soulevé si l'on avait cru bon de me consulter, et c'est sans doute pour s'éviter de telles objections, qu'il était nécessaire de me tenir à l'écart. A moins que ce soit mon côté un peu "trublion" qui s'avère gênant quand on verse dans le "marketing" politique. L'un dans l'autre, on a pas jugé utile de me mêler à une telle initiative que je défends pourtant depuis plus de cinq longues années, et je reconnais me sentir profondément affecté. Car cela s'ajoute à d'autres antécédents que j'ai dû digérer alors que pour ma part, j'insiste sur le fait que je ne crache jamais sur les miens.

Cela au final ne fait qu'ajouter du plomb à ma propre fatigue mentale en appuyant mon sentiment de me battre contre des moulins à vent. Si je gène, si ce que j'écris ou fais est sans intérêt dès lors que j'en suis à l'origine, mais que c'est forcément mieux lorsque c'est d'autres qui reprennent à leur compte une idée générale, alors à quoi bon poursuivre ? Un énorme sentiment d'inutilité m'envahit, et plus encore le fait d'être quelque part rejeté des miens. On peut me citer et dire que ce que je fais est intéressant, mais cela reste hypocrite si l'on se refuse à m'approcher de trop près ou m'apporter quelques encouragements en prenant part à une des initiatives que je promeus avec mon propre logiciel de pensée. Bien évidemment mon sentiment de peine me fait sans doute exagérer les raisons qui expliquent une telle mise à l'écart, mais les faits sont là. Et ma peine aussi impudente soit-elle, est sincère...

Faut-il vraiment continuer le combat puisque d'autres sont convaincus de faire mieux que moi ? Quel intérêt de diluer une idée sous différentes formes en sachant que cela nuit de toute façon à la visibilité de toutes les possibilités ? Il est certain que je ruminerai encore la question demain en martelant rageusement la terre de ma pioche pour épuiser mon sentiment d'inutilité. Je me sens coupable de ressentir de l'orgueil et pourtant quelque part, j'aimerais crier "eh oh, je suis là !"

Que l'on me pardonne de vouloir m'accorder un tant soit peu d'importance, je pensais être utile...

mardi 26 mai 2020

Nos enfants nous jugeront...

Une fraction de la population est passionnée d'Histoire. Pas celle des livres ou des controverses entre historiens. Pas celle qui a eu cours de l'Antiquité à nos jours. Non, à leurs yeux, l'histoire de France débute au tournant de l'année 1940. Elle se confond et se fond même totalement dans l'histoire récente de l'Allemagne. Car la France est une hérésie à leurs yeux. C'est une France coloniale. C'est une France qui pratique la traite négrière, même si nos passionarias semblent ignorer qu'elle a cessé de perdurer peu de temps après l'ère napoléonienne. C'est la France qui livre des juifs à l'Allemagne d'Hitler. C'est une France qui, honte suprême, est redevenue puissante et pleinement indépendante sous l'ère gaullienne.

Cela ne pouvait pas et ne devait pas durer. A leurs yeux, notre Histoire doit s'inclure, se fondre et se terminer dans l'impérialisme allemand. C'est beaucoup mieux. Pour tout dire, Il faudrait que la France disparaisse. Notre langue, notre culture, notre majorité ethnique, nos frontières, notre souveraineté, tout doit disparaître ! Si l'on demande à ces gens qui était Louis XII et quel fut son apport politique pour notre pays, ils ne situeront pas la période du Moyen-Age dont nous parlons. Tout juste saisiront-ils que ce dernier était un Roy de France à son seul nom. Forcément un salaud ! Forcément un tyran ! Un despote !

Face à une telle réaction épidermique, on pourra leur évoquer un "despote"  qui de l'avis de la majorité de ses contemporains, était un homme bon et juste. On soumet donc à leur esprit le nom d'Henri IV. Moue gênée, on flaire le piège. Même au seing d'une école républicaine qui ne conte plus notre Histoire, sa chronologie et ses grands personnages, on en parle encore un peu de ce béarnais qui signa un certain Édit de Nantes. A cette époque, on ne pointait pas du doigt le juif ou le musulman, mais le huguenot. C'est bien loin tout ça, c'est vrai. Parlons plutôt de ces millions de juifs qui ont péri dans des camps de la mort... hors de France. Ça c'est important ! Car nous sommes éternellement coupables ! Des générations après. Des millions de gens morts qui refusent de céder la place aux générations suivantes, pour entrer à leur tour dans l'Histoire. Celle qui s'explique, se raconte, mais n'est pas sensée serrer nos petits cœurs d'émotion. Nous serions contemporains des années 40 et tant qu'à faire, des proches des victimes, alors oui, nous serions saisis par l'horreur dont se sont rendus coupables les nazis. Nous serions extrêmement touchés. Mais presque 80 années ont passé. La majorité des vivants n'ont jamais connu la guerre. Ni même les premières années d'après-guerre. Nous ne sommes tout simplement pas concernés.

Cependant, nos passionarias qui pour l'essentiel n'ont pas 30 ans, se sentent extrêmement concernées. Il y a un devoir de mémoire à entretenir, comprenez-vous ? Un DEVOIR j'ai dis ! Alors on fait preuve de malice et on leur répond :

Et si je choisis de concentrer mon devoir mémoriel sur la St Barthélémy, est-ce que sur l'échelle des souffrances, on peut considérer que les larmes et trémolos que je mettrais dans ma voix, seront justifiés ? Nouveau silence gêné. Ne serait-ce pas un nouveau piège ? Alors notre passionné d'histoires en sarouel ou en chemise blanche ouverte, cela après un court instant de réflexion, finit par répondre : ça n'est pas pareil ! Et pourquoi donc ? Parce qu'ils... n'étaient pas juifs ! Et parce que le fascisme, ça n'existait pas ! Parce que "l'Europe" n'était même pas un projet ! Pourquoi tu me parles de vieux trucs comme ça ?

Ah ? Parce que l'occupation de la France par l'Allemagne, cela se poursuit encore ? Oui, enfin non ! Maintenant c'est l'Union européenne. L'Allemagne est gentille désormais, et on va tous s'aimer et devenir des "citoyens du monde" ! Et puis tu me parles d'un temps où l'on sacralisait ces affreuses frontières alors qu'on est tous pareil !

Comment cela nous sommes tous pareils ? Tu en as discuté avec combien de milliards de personnes de ton projet "sans-frontiériste" ? Combien de Mexicains, de Chinois et d'Indonésiens, t'ont fait part de leur volonté de voir leur pays disparaître ? Combien t'ont signifié qu'ils désirent voir leur citoyenneté se fondre dans ton mondialisme enchanté ?

Ah mais tu m'embêtes avec tes questions ! T'es un "natio", toi, c'est sur ! Espèce de fasciste va ! Dégages ! Détends-toi, je te taquinais mon bichon... Tu as voté pour qui au fait aux dernières présidentielles ? Bah Macron évidemment, fallait bien faire barrage à la Haine ! Parce que Macron, c'est pas la Haine justement ? Si bien sûr, mais heuuuu.... moins quand même ! Et puis avec Le Pen, le fascisme se serait hissé au pouvoir ! Ah parce que Macron, c'est pas du fascisme ? Si, mais moins quand même ! Et je suppose que Macron est aussi moins "capitaliste" que la mère Le Pen ? Si mais, mais... pourquoi toutes ces questions ? Bah écoute, je t'ai vu nous rejoindre à une manif des Gilets Jaunes, et pendant qu'on gueulait "Macron démission", toi tu traquais avec tes amis des.... Gilets Jaunes justement ! Mais c'est pas pareil, on a reconnu des fachos ! Des enfoirés de "natios" comme toi ! Des putains de souverainistes ! Des Chouardiens qui sont nécessairement Soraliens si on connait bien l'extrême droite et les confusions qu'elle aime entretenir ! Désolé, je ne jouis pas de ton expertise sur l'extrême droite. Moi je voyais juste des citoyens français qui se battaient contre le facho au pouvoir justement. Qu'ils soient Chouardiens, Soraliens ou mes couilles, je m'en foutais pour être honnête. Eux semblaient parfaitement comprendre que le fascisme EST au pouvoir. Ils étaient avec nous et ils se moquaient pas mal de savoir si j'étais pro Mélenchon ou pro Tartempion. Ils voulaient virer le despote pour lequel tu as voté je te rappelle !

Mais je savais pas moi qu'il virerait fasciste, Macron ! Ah bon ? Un banquier qui te sort des slogans sans queue ni tête pour te parler de l'U.E comme une fin en soi, ça t'as pas alarmé ? Un mec qui a jouit d'une propagande tonitruante et était sponsorisé par toute l'oligarchie financière, le MEDEF, les médias, toute cette engeance hostile au peuple, cela n'a soulevé aucune question en toi ? Attends, même Philippe Martinez, il a appelé à voter Emmanuel Macron. C'est quand même pas rien, c'est un gars de la CGT ! Donc si Soral prend sa carte à la CGT, il ne sera plus un facho à tes yeux si je comprends bien ? Suffit juste d'avoir sa carte dans la bonne boutique, j'ai bien compris ? Mais non, mais putain arrête avec tes questions ! C'est du confusionnisme ça ! J'admets que pour certains esprits creux, Philippe Martinez puisse susciter quelques confusions, mais toi, t'es un expert de l'extrême droite ! T'as une vraie culture historique et politique, comment t'as pu gober aussi facilement que ce fils de pute était du côté du peuple ? Bah il défend bien les immigrés ! Je te parle pas des immigrés, mais du PEUPLE bordel ! Ils sont Français les immigrés ou les mots ont encore un sens ?

Quoi sale raciste, t'as un problème contre les immigrés, c'est ça ? J'ai un problème contre l'immigration de masse plus que je n'ai un soucis contre des personnes que je ne connais pas. Mais effectivement, cela suppose qu'une bonne partie de ces gens que je ne connais pas, je souhaite que nous les ramenions dans leur pays. Même si le MEDEF, Macron et Philippe Martinez s'y opposent. Mais c'est pas pareil, nous à gauche, on est humaniste ! On pense pas comme Macron et le MEDEF ! Ah, tu connais combien d'humanistes qui de concert avec les flics, viennent bolosser des Gilets Jaunes ? Mais je t'ai dis que ceux là étaient des fachos, c'est pas pareil ! On peut les taper ceux-là ! D'ailleurs, si jamais l'un d'eux ne se relève pas, ça sera toujours un facho de moins ! Effectivement, ta réflexion est très humaniste... Mais pour un facho anonyme, au smic, sans influence concrète sur quoi que ce soit dans ce pays, et un facho banquier qui sévit à l’Élysée, y'a pas comme une hiérarchie à faire sur la dangerosité politique des uns et des autres ? D'ailleurs, je suis tombé sur votre "cartographie de l'extrême droite" sur vos sites "antifas" : j'ai toujours pas vu Macron dedans, tu m'expliques ?

Ah mais ça c'est bien un discours de confusionnistes que de chercher à hiérarchiser les problèmes ! Non, c'est le votre aussi. Vous avez mis en avant un certain nombre de personnalités et officines que 99 % des Français ne connaissent pas (c'est dire leur influence), mais vous n'avez jamais cité Gattaz, Macron et leurs copains. Vous auriez pu au moins les mettre au sommet de la pyramide dans votre façon de présenter l'extrême droite et ses ramifications, non ? Je veux dire, entre un péril imaginaire et totalement fantasmé, et Macron qui lui est bien réel et a bien les commandes du pays, ton choix, c'est de botter le cul de celui dont nous n'avons rien à craindre ? Mais c'est pas pareil j'te dis ! 

Oui je t'accorde que c'est plus facile de tabasser celui qui n'est même pas ne serait-ce que Conseiller Municipal ou simple syndicaliste, que de s'attaquer à Macron qui pour sa part, détient tous les pouvoirs. T'es sûr que tu serais pas toi-même un peu facho ? A force de t'intéresser aux années 40, de te passionner pour l'extrême droite, tout ça, tout ça... T'aurais pas viré facho tout simplement ?

Comment oses-tu ? Bah j'ose tout simplement. Je pense qu'en fait, t'es un facho et même un larbin de Macron pour tout dire ! 

Je vais te péter la gueule ! 

Tu veux que je te prête un LBD pour te faciliter la tâche ?

ÉPILOGUE

Nous sommes en 2020 et le fascisme est bel et bien au pouvoir. Le fascisme le plus totalitaire et emprunt de haine qui soit. N'en déplaise à Martinez, aux "antifas" et autres gauchistes de tous poils. Ces derniers restent et demeurent les idiots utiles des tyrans au pouvoir. La responsabilité morale et politique de la "gauche" est écrasante. Et comme les milices traquant une extrême droite fantasmée ne suffisent pas, le vrai facho qui est aux commandes, s'est ingénié à détourner tout l'appareil d’État, et en premier lieu, la Police Nationale, afin d'en faire la milice officielle du gouvernement. Cette dernière a ordre de démonter la gueule des contestataires ; verbaliser qui ne se "confine" pas ou ne porte pas le masque qui hier était proscrit parce qu'inutile ; et il est formellement interdit pour tout flic ou gendarme de se poser des questions. Les ordres peuvent être illégaux et l'abolition de nos libertés fondamentales peuvent violer les dispositions les plus sacrées de notre ordre constitutionnel,  il est exclu de faire des vagues.

Pendant que la pire des dictatures s'installe en appuyant sur l'accélérateur en France, les mêmes abrutis qui se disent être de "gauche" continuent de dénoncer des périls imaginaires et défendre des causes aussi marginales que contraires à nos intérêts nationaux. Nos mêmes flics font preuve d'une lâcheté et d'une médiocrité indicible en obéissant aux ordres d'une bande de mafieux qui vend à la découpe notre pays à tous les intérêts prédateurs, tout en leur passant consigne de ne pas trop chatouiller les racailles de banlieue (que Belloubet fait libérer en masse). Car c'est la population générale qu'il faut faire taire et terroriser. Nos journalistes poursuivent leur propagande macronienne, car l'U.E c'est le bien, et le "populisme", c'est un peu la "gilet-jaunisation" des idées. Un "populisme"  qui menace sérieusement leur ordre culturel, moral et politique. Nos mêmes cadres supérieurs et soixante-huitards, continuent de soutenir avec toute leur crasse intellectuelle la dictature en cours. Les communautaires et racailles de tous poils, crachent leur haine du Français ostensiblement puisque la ligue des traîtres les soutient. Aux agapes, on rappelle aux magistrats que la Souveraineté n'est plus nationale et que Macron peut violer toutes les lois pénales et constitutionnelles sans qu'il soit pertinent que des juristes diplômés s'en préoccupent. La si mordante députée Avia abolit des pans entiers de notre Liberté d'expression pour mieux établir la censure, cela afin de combattre les discours de "haine" des "sans-dents". Notre peuple lui, continue de subir tout en refusant de s'intéresser à la politique parce que "c'est chiant". Bien plus chiant que "Plus belle la Vie" et le dernier veston commercialisé par la chaîne de vêtement Zara. Notre même dissidence de canapé continue de s'invectiver sur les réseaux sociaux tout en refusant fermement d'occuper la Rue, "parce que ça sert à rien". 

Pendant ce temps, les drones survolent nos villes. Des zombies masqués suivent les "consignes" car on ne sait jamais. On règlemente le simple fait de se promener tandis que les chiens fous de la BRAV-M astiquent leurs LBD pour la prochaine fois. On garde à vue, on verbalise, on matraque et l'on cède à l'Allemagne ce que même Pétain n'osait pas lâcher. Nos vieux pour leur part qui pour certains, ont connu la guerre, n'ont plus la force de se battre. D'ailleurs, même sous le régime de Vichy, bien peu se battaient déjà. Nos enfants quant à eux, ne sont pas encore en âge de résister à quoi que ce soit. C'est un sujet qui relève de la responsabilité des citoyens adultes. Et nous les adultes justement dans la force de l'âge, en pleine conscience de cette tyrannie qui s'installe, nous regardons sidérés (et sans même nous considérer comme impliqués), un monde à la Orwell se dessiner sous nos yeux. L'Histoire est faite par les autres, jamais moi en somme. Sous leur pierre tombale, une poignée de résistants s'insurge contre ce défaitisme si français qu'ils ont bien connu en leur époque...

Oui mon chéri, tu peux reprendre de la compote, tout va bien ! Papa repart au travail pour te financer des études qui ne te mèneront à rien. Après moi, le déluge. Maman et moi t'avons fait parce que NOTRE DÉSIR était d'avoir un enfant. Pas pour t'offrir une vie dans un pays où tu te sentiras bien. On consomme de la grossesse comme une belle bagnole. C'est joli, c'est valorisant, mais ne commence pas à m'interroger sur le sens de la vie. Tu me fatigues déjà, va te coucher, l'émission d'Hanouna va bientôt débuter et j'ai besoin de me vider un peu plus la cervelle. Quoi ton futur te fait peur ? Mais pourquoi me parles-tu d'avenir ? Vis l'instant présent ! Si un flic te crève au jour de tes 20 ans parce que tu auras été assez stupide pour contester le régime en place, c'est que nous t'aurons mal éduqué ! Nos valeurs sont l'individualisme, la soumission et la lâcheté. Fais comme nous. Courbe l'échine et ferme ta gueule ! Et cesse de parler en français s'il te plait ! Habitue toi à l'anglais, l'arabe et l'allemand. Demain la France disparaîtra, prépare-toi au monde qui vient. On a autre chose à foutre que te léguer un pays qui se tient. Tu seras un esclave apatride mon fils ! 

Nos enfants nous jugeront...

vendredi 22 mai 2020

Les intellectuels (même alternatifs) méprisent le peuple !

Le 3 Décembre 1851, à la suite du coup d’État de Napoléon III, Alphonse Baudin, médecin et député, encourage les ouvriers du Faubourg St Antoine à se soulever. Se présentant jusqu'à l'une de leurs barricades avec un autre député, Victor Schœlcher, on se gausse de ces parlementaires qui viennent se mêler à la populace, cela dans le seul dessein de sauver leur mandat et les 25 francs d'indemnités journalières qu'il représente pour eux. A cela, Alphonse Baudin, brandissant un drapeau tricolore, grimpe sur la barricade, et répond à ses détracteurs :

"Vous allez voir comment on meurt pour vingt-cinq francs !"


C'est ainsi qu'il se rend célèbre, parce qu'effectivement, il meurt foudroyé sous la mitraille, suite à un échange de tir entre les insurgés et la soldatesque.

Quelques décennies plus tôt en 1796, un certain Gracchus Babeuf (de son vrai nom François Noël Babeuf), écrivain et homme politique de son temps, marche en direction du camp militaire de Grenelle avec quelques centaines de camarades révolutionnaires. A l'époque du Directoire, l'expression d'opinions contestataires au gouvernement et plus encore le soulèvement des masses, est sévèrement réprimé par le régime bourgeois ayant désormais les pleins pouvoirs. Babeuf en déduit que le soutien des soldats reste la seule issue possible pour renverser l'ordre établi. Suite à une dénonciation émanant de son propre camp, l'entreprise échoue dans le sang, et Babeuf sera jugé et guillotiné l'année suivante.

Lors de la Commune de Paris en 1871, Louise Michel et Jules Vallès ne se contentent pas d'écrire et théoriser la Révolution. Ils y participent activement.

Il fut ainsi des temps glorieux ou quelques femmes et hommes de lettre, mouillaient la chemise lorsque l'on évoque le fait insurrectionnel. Mais à la vérité, bien plus nombreux furent les opportunistes qui soutinrent les entreprises révolutionnaires sans pour autant y participer pleinement. Plus nombreux encore, furent les intellectuels qui se firent les garde-chiourmes de l'ordre établi.

Et aujourd'hui, qu'en est-il ? Bien sûr, nous avons vu quelques artistes et intellectuels soutenir le soulèvement des "Gilets Jaunes" et citons ici l'ami Fabrice Grimal, qui a fait un remarquable travail de recherche au-travers de son essai "Vers la Révolution", et qui fut de toutes les manifestations. Plus platement, nous pourrions faire valoir que de puissants tribuns ou penseurs tels que Jean-Luc Mélenchon ou Frédéric Lordon, prennent le parti de marcher aux côtés de leurs camarades, lorsque des manifestations syndicales ou de contestation politique, sont organisées par des militants de gauche. Ils ne prendront pas de grands risques, mais ils seront là, car ils ont bien compris tout le capital sympathie que cela leur procure auprès des militants, autant que cela sert la cause de ces derniers qui ont besoin d'autorités morales et intellectuelles, pour donner de la visibilité ainsi que des accents de légitimité à leurs initiatives. Et il y a aussi tous ces penseurs, écrivains et Hommes politiques parfaitement inconnus, qui sans nul doute prennent part anonymement à bien des mouvements populaires. Moi-même, si je reconnais ne pas être un penseur et écrivain de la trempe de bien de nos illustres, je m'emploie autant que faire se peut, à rester l'un des fers de lance de la Révolution. C'est entendu, nous ne pouvons pas dire qu'il n'y a strictement aucun "intellectuel" pour soutenir les coups de force populaires. Mais reconnaissons que quelques brebis galeuses de la pensée politique, ne suffisent pas à former une "élite" révolutionnaire.

Avez-vous vu Emmanuel Todd, Jacques Sapir, François Asselineau, Michel Onfray ou Natacha Pologny être présents chaque samedi dans les cortèges des Gilets Jaunes ? Avons-nous vu ces mêmes intellectuels et leurs comparses idéologiques, se dresser devant la maréchaussée avec la geste de nos chevaliers d'antan ?

Absolument pas. Bien évidemment, il arrive parfois qu'à l'occasion d'une journée où les minorités agissantes reviennent à la charge dans nos rues, qu'ici ou là, un journaliste aux accents "populistes", un politicien ou un universitaire ayant les faveurs de la dissidence politique, vienne montrer un peu sa trogne ou plus anonymement humer la colère du peuple. Mais aucun n'acceptera de prendre une part autrement plus active au fait insurrectionnel, pour les quelques raisons que je compte expliciter ici.

Citons deux raisons marginales qui ne sont pas forcément au discrédit de nos penseurs les plus célèbres, du moins parmi les plus appréciés de nos cercles militants.

La première n'est rien de moins que la peur. Faisons-leur grâce d'une certaine compréhension. Le régime macronien répond de tous les critères propres à une tyrannie, si l'on considère le nombre de gueules cassées par les véritables criminels qui sévissent au sein même de la Police Nationale, transformée définitivement en milice gouvernementale. Ajoutons que d'autres moins officielles et constituées par les idiots utiles de l'oligarchie, sont là pour semer du désordre et faire la chasse à quiconque ayant acquis un peu de notoriété en défendant avec ardeur la restauration de notre souveraineté nationale, et qu'elles ne sont pas moins violentes que des policiers prêts à obéir à tous les ordres les plus arbitraires. Je comprends ces peurs et en accepte les fondements. Mais durant l'ère Sarkozy et Hollande où l'on conservait en haut lieu encore quelques scrupules sur la répression des mouvements sociaux, ces peurs étaient aussi justifiées qu'elles ne peuvent l'être aujourd'hui ?

La seconde est de l'ordre de la fausse pudeur ou du moins l'inquiétude d'être considéré(e) comme un(e) opportuniste en quête d'un bon coup politique à faire auprès des insurgés. Ce qui est un tort manifeste. S'il est vrai qu'il se trouvera toujours quelques exaltés (les fameux idiots utiles) pour crier au loup sitôt qu'une notoriété politique vient à notre rencontre, la majorité des petites gens est au contraire ravie et spontanément protectrice, de quiconque d'un peu connu et ami de la cause populaire, nourrit la volonté de se joindre à nos cortèges. On réclamera même un discours, un "selfie", ou même d'accepter une simple bise en guise de remerciement, à celle ou celui qui aura osé rejoindre notre piétaille militante.

La troisième raison est en revanche de l'ordre du mépris, et il convient ici de s'y appesantir.

L'intellectuel se veut au-dessus de la masse. Car ce dernier ne saurait s'avilir à se mêler à une populace criarde et volontiers sujette à toutes les hystérisations du débat public. Comprenez que le penseur a la rude de tâche de disséquer la situation politique du moment. Cela nécessite de fastidieux travaux de recherche préalables à la rédaction de son sujet, de longues heures à user de sa plume afin de poser les marqueurs historiques et philosophiques d'une chaîne de causes et de conséquences, cela non sans un douloureux effort cognitif pour extraire la substantifique moelle d'une analyse qu'il faudra finalement livrer en pâture à son lectorat avide de sa propre réflexion. Alors admettez que cela exige un environnement calme qui ne puisse perturber notre penseur du moment. Mais rassurez-vous. Messieurs Onfray et consort nous soutiennent ! Mais de loin... Venez assister à leur prochaine conférence, vous saurez tout le bien qu'ils pensent de vous. Bien sûr, si vous les interrogez sur leur absence manifeste au dernier grand rassemblement que nous avons organisé, ils auront une réponse toute faite et souvent similaire :

- Mais voyons, constatez que vos manifestations n'aboutissent à rien. Elles sont réprimées dans la violence, infiltrées par les appariteurs et milices officieuses du gouvernement, et puis constatez que la majorité du peuple ne jouit pas du niveau d'éducation politique nécessaire au renversement de l'ordre établi. Il faut poursuivre le travail de pédagogie politique, et je m'y emploie. Constatez les efforts produits ! Tous ces intellectuels que j'ai réuni dans notre journal politique ou parti. C'est un réel travail à plein temps !

Et c'est ici que toute leur superbe intellectuelle s'effondre. Oubliés tous les épisodes révolutionnaires où ce sont bien les masses qui ont renversé l'ordre établi, et certainement pas les intellectuels. On louait nos penseurs pour leurs connaissances historiques, philosophiques et même leur radicalité politique, et voila que soudain, tout a disparu. Les voila vides de toute pensée révolutionnaire. Ils ne sont plus les héritiers de ceux qui bien avant nous, ont contribué aux révolutions passées. Ils savent pourtant que ces derniers n'étaient jamais le peuple tout entier, que le contexte était tout aussi difficile pour nos aïeux, mais qu'ils ont pourtant vaincu une oligarchie régnante. Ils savent aussi que seuls les militants ou personnes intéressées à la chose politique les lisent ou les écoutent, et qu'il n'y aura pas d'autre force vive de la nation sur laquelle compter pour mener une révolution. Ils savent tout cela, mais l'amnésie brutale est confortable à leur mauvaise foi. Eux sont les détenteurs du logiciel politique. Ils jurent ne pas être intéressés par le pouvoir, mais se tiennent pourtant prêts à l'assumer en misant sur leur seule notoriété. Ils ont conscience que toute dissidence politique se doit d'être censurée ou diabolisée par les despotes au pouvoir, et que par voie de conséquence, leur visibilité ne souffre que de bien peu de concurrence. Ils seront appelés par le peuple insurgé à reprendre les rênes de la nation, puisqu'il y a si peu d'intellectuels acquis à la cause du peuple qui ne soient connus des dissidents politiques. Pléthorique est le nombre d'oligarques fortement médiatisés, mais nos penseurs qui savent se montrer éloquents pour les contester, sont si peu nombreux à jouir d'une quelconque attention médiatique. Alors à qui donc faire confiance le Grand Soir venu ? Rien ne sert de courir, les crasseux se chargent des sales besognes, et le moment de consécration finira bien par arriver.

Oui, nos manifestations "ne servent à rien". Elles sont du temps et de l'énergie perdue, alors que l'intellectuel de son côté, continue de faire œuvre utile en communiquant son petit avis sur le sujet d'actualité qui suscite les débats du moment. Devant un parterre de sympathisants venus encore une fois l'écouter, il fait montre de tant de ferveur et d'habileté oratoire pour s'indigner de la tyrannie du gouvernement. Il a bien mieux à faire que de participer à tant d'agitation inutile.

Et puis, s'il fallait gouverner un jour, il y aurait nécessairement des contestations qu'il faudrait supporter. Sans doute des manifestations et autres troubles, que d'une façon ou d'une autre, il faudrait bien tarir avec un tant soit peu de fermeté. Ce serait une position bien inconfortable que l'on nous rappelasse qu'il fut une époque où l'on condamnait l'arbitraire du pouvoir exécutif et que nous étions si étroitement mêlés aux insurgés qui prenaient le parti d'occuper la rue. Alors que si l'on prend grand soin dès à présent de ne point se mêler aux coups de force populaire, il sera si aisé de répondre que l'on ne participait pas à de quelconques manifestations. Qu'il s'agit bien d'un trouble à l'ordre public que l'on ne peut laisser perdurer. Que la démocratie suppose que la représentation politique soit en mesure de gouverner librement. Pourquoi s'imposer de futures difficultés, quand il suffit de parler et d'écrire loin du bouillonnement révolutionnaire jusqu'à ce que la nécessité de salut public vous impose comme le plus à même de reprendre les commandes de l’État, cela aux yeux mêmes des insurgés que l'on pourrait réprimer demain ? Non, laissons les plus agités mettre en difficulté le régime, et cultivons notre propre notoriété jusqu'à ce que les lignes de force se rejoignent. Le peuple est versatile, alors que le penseur lui reste constant. L'engeance crasseuse qui vocifère sa colère dans la rue, ne saura jamais s'ériger à sa propre profondeur intellectuelle pour comprendre ce qui relève de la raison d’État et de la complexité des réformes à mettre en œuvre. Alors pour les formes, on s'extasie de ces grands moments d'émulation populaire, il faut bien se faire aimer un peu, comprenez-vous ?


Mais dans le fond, on en pense pas moins.

On m'a souvent demandé pourquoi si peu d'écrivains, politiciens en vue, philosophes et journalistes appréciés de nos cercles, soient les grands absents de nos rassemblements. Ça n'est pourtant pas faute de les convoquer. La vérité est que ceux qui ne vivent que pour les mots, sont souvent des gens extrêmement prudents et hautains, quand bien même ils peuvent s'en défendre. Venir au pied des grands médias pour dénoncer de concert avec nous les tombereaux de propagande que nous subissons, leur ferait courir le risque de perdre l'attention médiatique qui leur est si nécessaire justement. Il est indispensable de conserver les bonnes faveurs des journalistes. On peut les moucher sur un plateau de télévision, mais ne surtout pas remettre en cause leur légitimité professionnelle. On peut décrire en long et en large pourquoi telle politique nuit au bien être social de la nation, mais l'on évitera de se joindre à ceux qui réclament la tête des gouvernants. On peut louer l'audace et le courage de ce bon peuple qui se révolte, mais jamais ô grand jamais, on ne se mêle directement de sa Révolution.

On patiente jusqu'au bon moment, voila tout...

mercredi 20 mai 2020

Nous sommes tous des meurtiers bien hypocrites !

Lorsque j'étais minot, je n'aimais guère les embrassades et gestes affectueux de toutes sortes. J'ai toujours conservé une certaine pudeur, mais la vie m'a permis peu à peu d'accepter et même apprécier le jeu de ces conventions sociales. Si bien qu'à 40 ans, faire la bise autant à une femme qu'à un homme (exception faite des inconnus) ou serrer quelqu'un dans mes bras, cela a désormais du sens  à mes yeux.

Or l'ingénierie sociale que nous subissons abolit rien de moins que ces rites culturels progressivement. Car à partir de quand décrète-t-on qu'une épidémie est terminée ? Osera-t-on expliquer à la population qu'un virus - quand bien même il peut muter et changer de forme - a peu de chance de disparaître purement et simplement ? Il y aura toujours des personnes infectées chaque année par des virus. Qu'on les nomme Covid19, grippe, varicelle, rougeole, ou tout ce que vous voudrez, ces nano-robots organiques se maintiennent toujours  à un seuil minimal d'existence, car ils trouveront éternellement des hôtes à infecter. Une infection ne signifie pas pour autant que nous développions des symptômes,  et le coronavirus en est la preuve formelle : l'écrasante majorité des personnes infectées n'auront pas ou pratiquement aucun symptôme de la maladie. Si bien d'ailleurs qu'en l'absence de dépistage généralisé de la population, il nous est impossible de constater l'ampleur de sa propagation, mais aussi relativiser très clairement son taux de létalité. C'est d'ailleurs sans doute pour cette raison que la Macronie se refuse à organiser le dépistage généralisé. On verrait sans nul doute le taux de létalité s’effondrer au fur et à mesure que des millions de porteurs sains seraient détectés.

Chaque année, la France voit disparaître entre 600.000 et 700.000 personnes. Ces dernières meurent le plus souvent d'une tumeur ou d'un arrêt cardiaque (environ 15 % des décès pour chacune de ces pathologies). De la même façon, différents virus se chargeront de remplir les cimetières, notamment au-travers de deux maladies récurrentes : la grippe et la pneumonie. La première est strictement virale, la seconde peut être d'origine bactérienne ou autre (virale ou liée à un champignon). Les chiffres de 2013 font ainsi état de près de 600.000 personnes infectées par la pneumonie en France, dont plus de 12.000 qui n'y survivent pas. Cela essentiellement chez les personnes âgées comme c'est le cas pour la grippe. La pneumonie tue 17 fois plus que ce dernier virus et 3,5 fois plus que les accidents de la route. Est-ce que pour autant, nous subissons un matraquage médiatique sur la question et des mesures de confinement ou de "distanciation sociale" pour ne pas contaminer nos contemporains ?

Non, la pneumonie, ce n'est pas assez exotique pour nos journalistes, quand bien même son taux de létalité est supérieur à 5 % pour les moins de 65 ans et 45 % pour les plus de 85 ans ! Là où le Covid19 a un taux de létalité de 0,53 % pour la population générale et voit son pic culminer à 8 % environ pour les personnes âgées. Comparaison n'est pas raison, c'est entendu. Mais doit-on pour autant dire merde au bon sens ?

Si certaines personnes travaillant dans les hôpitaux laissent à entendre que sous le terme générique de "Covid19", on est capable de faire rentrer n'importe quelle maladie respiratoire pour gonfler les chiffres (dont la pneumonie), il sera difficile pour tout un chacun de se faire une idée exacte de la situation et dénouer le faux du vrai. Nous ne sommes pas épidémiologistes pour la majorité d'entre nous, et encore une fois, sans dépistage généralisé de la population, on ne peut quantifier correctement le niveau de propagation du virus. Mais même en considérant les chiffres officiels et en les juxtaposant au taux de mortalité d'autres maladies infectieuses, on ne peut éluder qu'il y a une volonté de grossir ce qui s'avère au final être un banal virus - certes un peu virulent et très infectieux - mais dont les effets sanitaires sont en réalité marginaux. Bien plus que la pneumonie encore une fois, qui de son côté tue un enfant dans le monde toutes les 37 secondes (ce qui n'est pas le cas pour le coronavirus) et laisse sur le carreau plus de 5 % des personnes qui seront infectées indépendamment de leur âge. Les deux maladies entrainent des insuffisances respiratoires et j'ai tendance à considérer avec beaucoup de sérieux, les soignants qui évoquent l'idée que l'on fasse une petite tambouille de chiffres en haut lieu, afin que les pneumonies (entre autres) soient directement classifiées sous l'étiquette du Covid19. Il serait d'ailleurs intéressant d'interroger les autorités sanitaires sur le taux d'infection et de mortalité de la pneumonie cette année, et comment nous parvenons à distinguer le Covid19 d'autres maladies développant des symptômes similaires. Je rappelle que chaque année, plusieurs centaines de milliers de personnes en France, contractent la pneumonie. J'ajoute qu'au moins 12 pathogènes peuvent entrainer des symptômes similaires au Covid19. Serions-nous dans une année où la pneumonie autant que ses petites copines, se soit réduite à quelques milliers ou dizaines de milliers de personnes infectées ? 

Quoi qu'il arrive, on peut aisément se faire une opinion claire du niveau de propagation et de dangerosité d'une épidémie par une observation assez simple : combien de nos connaissances ou proches, n'ont pas seulement été infectés par le pathogène du moment, mais en sont décédés. A mon propre niveau, je constate qu'effectivement, certaines de mes connaissances ont bien été dépistées positives au coronavirus, et quelques-unes ont développé quelques symptômes, cela sans conséquences sérieuses. En revanche, aucun mort parmi ces quelques connaissances sur des dizaines d'autres qui n'ont rien à déclarer. Transposons maintenant à un autre pathogène qui a imposé des mesures drastiques au siècle dernier :  la grippe espagnole. Elle a emporté 400.000 Français dans la tombe entre 1918 et 1919, en sachant que ce n'est pas la première vague qui a été la plus létale, mais la seconde qui outre se satisfaire des conditions sanitaires et alimentaires dégradées de la première guerre mondiale, a vu le virus muter sous une forme beaucoup plus virulente durant l'été 1918. La France au sortir de la guerre est peuplée de 38,5 Millions d'habitants.  Cela signifie donc qu'un peu moins de 2 % des Français de l'époque, ont été emportés par la Grippe Espagnole. Même à cette période (pour le cas particulier de notre pays), l'écrasante majorité de la population n'observait nullement les conséquences de l'épidémie pour elle-même et son entourage. Et pourtant, ce virus est considéré comme un tueur plus redoutable encore que la guerre qui venait de s'achever ou d'autres pathogènes comme la Peste qui ont pourtant fait des ravages au Moyen-Âge. En réalité, ce n'est pas en France que la Grippe Espagnole a fait le plus de morts, et il suffit de faire le décompte macabre à un niveau mondial, pour que les chiffres prennent des allures inquiétantes. Mais au niveau du simple quidam, en l'absence d'informations sur une pandémie en cours, c'est bien l'observation autour de soi (ou sur soi-même)  de l'infection et des morts qu'elle entraîne, qu'on se fait une idée assez sûre de la dangerosité d'un pathogène.

Si quelques vieux en meurent (et à l'échelle de 67 Millions de personnes, quelques dizaines de milliers de morts ne sont pas grand chose), cela est considéré comme l'issue fatale de la vie. C'est une mort naturelle. Si en revanche sa jeune épouse, ainsi que son voisin travaillant à l'usine ou encore un collègue de travail sont emportés par une même maladie, on commence à se poser des questions. Car si c'est bien autour de soi que l'on observe des gens mourir (et pas seulement être infectés), l'on a donc de bonnes raisons de s'inquiéter et prendre des précautions sanitaires fortes.

A l'inverse, si nous n'observons rien de tel pour l'écrasante majorité d'entre nous, c'est donc que la virulence du pathogène n'a rien de particulier. Bien des maladies considérées comme bénignes font leur lot de morts chaque année, mais l'on ne vit pas dans une psychose permanente d'être infecté(e) pour autant. D'autres maladies auraient aussi de quoi nous inquiéter puisque nous aimons les grands nombres. La grippe et la pneumonie sont encore une fois des pathogènes qui tuent plusieurs dizaines de milliers de personnes chaque année et en infectent plusieurs millions à elles-deux. Pourtant, pas de propagande anxiogène, pas de mesure de confinement, pas de mesures de distanciation sociale. Comme s'il était plus acceptable que l'on soit un porteur sain de la grippe ou la pneumonie, alors que l'on infecte sans le savoir notre entourage. Pourquoi ce qui vaut pour le Covid19 ne vaut pas pour les autres maladies infectieuses, potentiellement létales pour une partie de la population ?

Je ne crains pas le Covid19 (mais bien plus de chopper un cancer un jour très clairement) et rien de ce que je lie, écoute ou observe tout simplement dans la vie de tous les jours, n'est en mesure d'alimenter mes craintes. Pourtant, je constate qu'une bonne partie de la population souffre d'une réelle psychose sur la question du fait de la propagande tonitruante sur le phénomène. Les paysans avec qui j'ai l'occasion de discuter régulièrement (toutes des personnes âgées) sont excessivement craintifs et ont des réflexes spontanés d'évitement lorsqu'il s'agit simplement de leur serrer la main. Les regards suspicieux et comportements défensifs sont clairement visibles aux caisses des supermarchés pour une partie de la population. Et actons que dès le début de l'épidémie, certains ont immédiatement fait le choix de stocker de la nourriture et des produits d'hygiène alors qu'aucune raison valable ne l'exigeait. Qui a intérêt à effrayer les Français ainsi ?

Alors évidemment, on peut difficilement juger de la dangerosité du Covid19 tant qu'on ne lui aura pas laisser le temps de muter à sa guise ce qui peut avoir un effet d'aggravation ou au contraire de réduction de sa virulence. Et il faut bien compter sur deux années d'observation pour se faire une idée exacte de la dangerosité d'un virus qui n'a encore une fois aucune raison de disparaître. Il peut muter certes, trouver plus difficilement des hôtes à infecter sur le temps long, mais le coronavirus n'étant pas une nouveauté, ce pathogène continuera son petit bonhomme de chemin pour les siècles à venir, qu'on se le dise.

En conséquence de quoi, et cela puisque le coronavirus, les pneumocoques, souches du H1N1 (la grippe) et bien d'autres pathogènes continueront de vivre en nous sans doute jusqu'à l’extinction finale de l'humanité, faut-il donc établir une dictature "hygiéniste" qui nous martèle quotidiennement que l'on ne doit plus embrasser son prochain ? Poser la question, c'est y répondre. La vie est un risque permanent et c'est de toute façon une expérience éphémère (ce qui suppose que nous devons savoir vivre pleinement). Nous sommes des organismes fragiles, sénescents et mortels. Il est fort probable que chacun d'entre nous est responsable directement ou indirectement d'un décès parce que nous étions les hôtes d'un pathogène que nous avons transmis à quelqu'un. Nous sommes tous des salauds en puissance et toute paranoïa sur la question est totalement stupide à ce sujet. Il est inutile de ressasser l'argument consistant à vouloir protéger son prochain quand on a déjà tué malgré soi. Il me semble moins hypocrite de signifier que toutes les mesures de précaution que l'on prend, visent d'abord à nous protéger nous-mêmes d'une quelconque infection. Ou alors exigeons du gouvernement qu'il institue définitivement sa dictature, car les bambins sont les premiers vecteurs de la pneumonie chez les adultes. Oui, nos enfants sont des meurtriers en puissance. Exigeons l'institutionnalisation définitive de cette dictature hygiéniste, car notre petit rhume hivernal tue chaque année un quidam que nous avons croisé dans un lieu public. Aucune mort n'est tolérable, pour notre sécurité il est urgent d'abolir notre Liberté. Obéissons servilement aux salopards qu'il y a quelques mois, nous souhaitions renverser. Ne manifestons plus, ne sortons pas, ne nous étreignons plus, soyons de bons robots bouffis d'angoisse sur notre propre fragilité. A bien y réfléchir pourtant, notre culture très française si peu avare de gestes affectueux, est aussi l'un des ferments de notre unité. Quand on n'angoisse pas à l'idée que son prochain puisse nous contaminer, nous ne craignons donc pas ce dernier. Aucun repli individualiste nous permet de justifier une distanciation antisociale entre nous. La paranoïa en revanche, peut permettre de comprendre ces réflexes imbéciles.

J'éprouve un profond malaise et un sentiment extrêmement suspicieux s'agissant de toutes les mesures arbitraires prises par le "gouvernement" concernant la gestion de cette pandémie. La propagande nous encourageant à conserver des distances entre nous et abolir nos rites sociaux les plus prégnants ne cesse de m'interroger sur des motivations d'arrière-fond. En revanche, s'agissant de l'interdiction des rassemblements politiques de plus de 10 personnes, je ne me pose aucune question. Ils pourraient tout à fait être autorisés, moyennant le port du masque obligatoire durant l'événement en plus de quelques recommandations sanitaires minimales. Si les manifestations sont interdites, c'est clairement pour des raisons strictement politiques et certainement pas pour des motifs sanitaires. Je rappelle que bien des pays européens (notamment l'axe germano-scandinave) n'ont imposé des mesures aussi totalitaires qu'en France. Soit leurs gouvernements et épidémiologistes sont des imbéciles, soit les imbéciles (ou plus certainement les desseins malveillants) sont de notre côté. Pour le moins, rien n'indique que "l'indolence" de nos voisins sur la gestion de la pandémie, génère un nombre incalculable de morts. Cela sans même évoquer les considérations économiques.

Aussi, j'appelle tous les courageux personnels hospitaliers qui sont confrontés quotidiennement à des maladies infectieuses au-delà du Covid19, à ouvrir la voie aux Français. Une grande partie de notre population cessera d'alimenter sa propre psychose du fait des médias collabos, dès lors que nous verrons des médecins, infirmières, aide-soignants, brancardiers et ambulanciers dans la rue par milliers pour exiger que "le gouvernement" cesse de maintenir ses mesures totalitaires en leur nom !

Car les Français s'ils sont majoritairement hostiles à Macron, se fient tout de même au message colporté par les gens les plus directement confrontés à la lutte contre ce maudit virus.  Si nos infirmières et médecins bravent les interdictions de manifester et signalent qu'il faut cesser d'avoir peur (ce qui ne signifie pas s'interdire quelques mesures simples de précaution), alors le taux de psychose induit par ce matraquage médiatique faiblira drastiquement. Voyez cela comme une mesure sanitaire. Et il ne sera plus possible pour nos politicards de s'accrocher au coronavirus pour justifier leurs mesures clairement attentatoires à nos libertés fondamentales. C'est une urgence politique, sociale et démocratique que de faire cesser cette gigantesque farce de guignol. On peut exiger le dépistage total de la population, la distribution globale de masques à tout le monde et rappeler quelques consignes de prudence, mais pas légitimer le durcissement de la dictature du fait d'un pathogène qui n'a rien de nouveau, rien d'aussi létal et dangereux que l'on cherche à nous le faire croire, mais dont il est si aisé de se servir pour jouer sur nos peurs et obtenir la soumission de tout un peuple.

Ou alors encore une fois, que l'hypocrisie cesse et que l'on exige le maintien définitif d'une dictature hygiéniste, car la grippe, la pneumonie et bien d'autres microbes et virus vont poursuivre leur macabre besogne pour les années à venir. Et nous serons tous responsables de la propagation de ces pathogènes qui n'excitent nullement les médias et le régime macronien. Soit nous prenons conscience que nous sommes déjà des meurtriers bien malgré nous, car nous fourmillons de millions de vilaines bestioles au sein même de notre corps, soit nous restons hypocrites et refusons d'admettre notre propre bilan macabre, sur lequel nous ne nous posions jamais de questions jusque-là. 

J'ai mille défauts à me reprocher, mais jamais celui de l'hypocrisie. Je prie toutes les familles qui ont perdu un proche à cause de moi, de bien vouloir me pardonner. Mon hygiène est tout à fait standard, mais je suis un vrai nid à microbes. J'ai tué bien malgré moi, peut-être des dizaines voire des centaines de personnes au cours de ma vie comme tout un chacun. Et je vais continuer de le faire jusqu'à mon dernier souffle. Ça n'est en rien une volonté de ma part, cela s'appelle la Vie.

Prenez soin de vous, mais restez vivants.

Pardonnez-vous aussi, car il est grand temps.

VOUS NE TUEREZ PAS PLUS AVEC LE COVID QU'AVEC TOUTE AUTRE MALADIE !





mardi 19 mai 2020

Lettre de haine adressée à Laeticia Avia (Fiona)


Chère Fiona,

Tu permets que je t’appelle Fiona ? Tu ne permets pas ??? A vrai dire, je m’en fiche, je souhaite en effet te faire part de ma haine sincère à ton égard, et j’userais dans ce but, de toutes les attaques possibles contre toi. Sur le fond, il parait évident que d'autres s'en sont déjà chargés. Que ce soit pour te poursuivre en Justice au vu de ton comportement abject avec certains de tes collaborateurs, ou bien pour relater ton "mordant" avec les chauffeurs de taxi. Quant au torche-cul totalitaire dont tu es le rapporteur et prête-nom, toute une communauté de "haters" (ou "youtubeurs") ont dû étudier le texte pour en expliquer toutes les mesures attentatoires à nos libertés les plus fondamentales, dont tu sembles si fière.


Parmi ces libertés fondamentales, il y a celle de pouvoir te haïr librement et ostensiblement par exemple. Je suis même de ceux qui considèrent qu'un certain nombre de lois attentatoires à la Liberté d'expression, doivent impérativement être abrogées, et leurs rédacteurs, signataires et votants, frappés de la peine d'indignité nationale (que l'on rétablira, sois en certaine). Pour ton propre cas, puisque ma "haine" n'a de limite que mon pur mépris vis-à-vis de la sombre merde que tu représentes, j'aime l'idée de t'attaquer sur les formes. Pourquoi ? Parce que cela permet d'une part de te pousser à engager des poursuites contre moi, et je n'attends que ça. Par ailleurs, cela permettra à tes petits amis aussi bien-pensants que malfaisants au quotidien, de me jeter quelques fatwas en racisme et tout ce qui peut salir évidemment. Cela fait dix ans que je subis ces abrutis hostiles autant à la France qu'à la réflexion intellectuelle, et je prends toujours un plaisir à voir les trolls s'agiter en vain.

Commençons donc par dire une grande vérité pour tous les Français à ton sujet. Bon dieu, ce que tu es laide ! Je t'avais prévenu, je vais clairement être au plus bas niveau des attaques ad hominem te concernant, mais je considère que c'est aussi de ton niveau de compréhension. D'ailleurs, certains échos disent que tu es toi-même  coutumière de ce type de jugement sur le physique des personnes. Celles et ceux qui ont entendu cette information, continuent de réfléchir sur la question psy qu'elle soulève. Comment un laideron de ton calibre, une mocheté capable de rassurer la plus moche des femmes sur Terre par ta seule existence, comment disais-je, une erreur génétique telle que toi, peut se permettre de juger du physique des gens ? Est-ce une façon pour toi d'écarter de ton esprit que ton miroir préfère se suicider plutôt que d'avoir à refléter ta sale gueule ? Paraît que t'es mariée à un concepteur de drone. Souffre t'il de cécité, d'une profonde dépression ? Est-il zoophile ? Shrekophile ? Car oui, Shrek peut se taper Fiona dans le monde imaginaire qui a été créé pour lui. Mais dans la vie réelle, du moins pour ce qui concerne les humains, personne ne veut se taper Fiona. Même complètement bourré...

Cela dit, ce n'est pas parce que tu permets aux poux d'être beaux à mes yeux, que je ne peux définitivement pas t'encadrer. Je te hais en toute conscience parce que je supporte pas les connasses qui ont un problème avec la France et notre peuple. Tu milites pour sa destruction en étant rattachée à une cohorte de parvenus qui défendent mordicus l'abolition de notre pays sur l'autel de l'U.E et de l'Allemagne, et tu voudrais peut-être qu'on te dise merci de nous haïr autant ? Je sais, tu es née dans ce pays, tu y as fait carrière. Mais tu es justement la preuve manifeste que le droit du sol a ses limites face à celui du sang. Car pour ma propre part, je pense qu'il faut déchirer ta carte d'identité, et te renvoyer dare-dare au Togo d'où sont issus tes parents, sauf bien sur si le peuple togolais dans sa grande sagesse, réclamerait qu'on t'achemine loin de ce pays où tu ne serais pas plus la bienvenue qu'ici. L'univers de Shrek et sa copine Fiona étant fictif, il nous reste les îles Kerguelen. Je crois même qu'on a petit morceau d'Antarctique sous notre juridiction. Mais je crains les poursuites des manchots et éléphants de mer de tous poils pour la pollution visuelle que tu représenterais sur place. Sans compter les frais nécessaires permettant de soulever ton quintal de graisse afin de te charger dans un cargo. J'ai en effet consulté le syndicat des pilotes de ligne, ils m'ont expliqué que les limites de poids au décollage pour les avions, excluent très clairement qu'on te foute dans un zingue pour t'expulser du territoire. Affréter un porte-conteneur est bien notre seule solution pour te dégager du pays.

Oui bien sûr, il fut une époque dont tu n'es guère l'héritière (ne serait-ce que sur le plan politique) où l'on traquait les traîtres pour les amener à la guillotine ou au peloton d'exécution. D'ailleurs, ton grand copain le poudré qui souille l’Élysée actuellement, devrait faire attention. C'est au nom des mêmes lois sur les intelligences avec des puissances étrangères, qu'un certain Laval a fini fusillé. Ces lois sur les crimes de trahison n'ont pas été abrogées, loin s'en faut. Elles se sont même affinées sur le temps long, pour rendre compte de toutes les formes d'intelligences possibles avec les ennemis de la France. On garde en mémoire l'affaire Alstom parmi tant d'autres pour les futurs procès à venir de l'usurpateur.

Quant à toi, que dire ? Tu nous ponds une loi qui abolit rien de moins que le droit de "haïr" librement qui bon nous semble sur internet ; ou pour le moins, véhiculer des idées ou opinions portant atteinte au discours politico-médiatique satisfaisant à la propagande des puissants. Et grosse conne que tu es, tu t'en réjouis, tu es contente, tu es fière d'être la "femme" la plus moche autant que la plus hostile à la Démocratie en France. Avec un tel CV tant sur les formes que sur le fond, j'aurais tendance à me faire discret. D'une part pour ne pas faire peur aux enfants par ma seule présence sur l'espace public, et d'une autre part, parce que le peuple des Hommes Libres n'est pas du genre à s'en laisser compter face à la médiocrité de ceux qui prétendent le "gouverner". Dans ce pays chère Fiona, on a le verbe haut et l'on parle fort. Contrairement aux politiciens, les gueux n'ont aucune image médiatique à lisser, alors ils disent ce qu'ils pensent. Et généralement, ça ne plait pas aux despotes de la Macronie. Te souviens-tu les éborgnés en gilet jaune ? Que dit le droit pénal déjà, sur les crimes contre l'humanité ?

Donc ton poudré, je considère qu'il est bon pour l'asile psychiatrique (mais quand même avec quelques décennies de prison avant), et je ne lui reconnais aucunement le statut ni même la carrure d'un président. Un usurpateur ne peut être qualifié d'un titre qu'il ne mérite pas. Un criminel n'a par ailleurs rien à foutre au sommet de l’État. Et toi la grosse vache totalitaire aux dents qui rayent les épaules des chauffeurs de taxi autant que le parquet, t'es pas une députée non plus. Oui je sais, tu as bénéficié de larges soutiens dans la petite communauté des avocats d'affaire. Tu as été remarquée comme la bonne coconne "issue de la diversité" (l'image Bénéthon compte pour beaucoup désormais dans le marketing politique) qu'on devrait pousser un peu. Tu hais la France, tu as un énorme problème avec la Démocratie, tu es prête à tout pour faire carrière, et visiblement, le fait d'être "haïe" par disons un bon gros 75 % de la population qui ne peut vraiment pas supporter ta sale gueule, ça te gène pas trop. Un grand bienfaiteur de l'humanité comme Jean-Michel Darrois ne pouvait que te remarquer. Oui je sais, il a soutenu Fabius dans l'affaire du sang contaminé et a fait du bon travail. Et je suis certain que si un jour la même ordure devait avoir des ennuis pour ses crimes très clairs en Syrie, son grand copain Darrois serait encore là pour lui comme il est là pour toi. Même si cet avocat est plus spécialisé sur les questions de business que sur la défense de la veuve, l'orphelin et Fabius évidemment. Après tout, la politique, c'est du business aujourd'hui. Tu crois tout de même pas que tu as été élue parce que tu suscitais une émulation populaire autour de toi ? Non, t'as compris comment ça marchait. Faut savoir faire son trou, soigner ses relations, faire preuve d'opportunisme. Les médias aux ordres feront le reste. Et il y aura toujours des personnes d'influence pour dicter qui peut être visible sur l'espace médiatique, et qui devra rester censuré ou diffamé au mieux. Toi, t'étais la caution Bénéthon du poudré avec quelques autres petits bourgeois "issus de la diversité". Et ne me dis surtout pas que ta vie a été difficile (sauf face à ton miroir, je te le concède). Oui tu es issue d'une famille de prolos, cela va sans dire. Mais quand on démarre sa carrière dans le plus grand cabinet d'affaire parisien, on ne peut pas prétendre souffrir de la misère et bien la comprendre. D'ailleurs, loin d'avoir choisi la thématique de cette dernière pour t'essayer à la fabrication d'une loi, tu as préféré défendre les intérêts de tes sponsors. Eux aussi, qu'ils soient avocats, politiciens, assureurs, banquiers, etc, n'aiment pas trop les gueux, les sans-dent, les "Rien". Si on peut faire fermer sa gueule à ce peuple crasseux qui ose faire montre de sa contestation, c'est toujours bon à prendre. Ton cher et tendre fabriquera les drones qui fliqueront les gens osant prendre l'air en période de "confinement", et toi tu t'assures que ces derniers cessent de s'attaquer au poudré et toute la cohorte de fils de putes au sommet de l’État, en qualifiant leur contestation de "haine" ou "propos haineux". Car c'est tout l'aspect vertigineux de la haine. C'est un sentiment plus qu'une opinion. Il faut être dans la tête et le cœur des gens pour la percevoir, la ressentir. Aucune opinion y compris la plus virulente ou la plus sulfureuse à l'égard d'une personne voire d'une communauté, ne permet de traduire ce qui est réellement ressenti par son auteur. Par exemple, lorsque j'écris ici te haïr, qu'est ce qui te prouve qu'en réalité, j'en ai strictement rien à secouer de toi ? Prétends-tu ressentir mes émotions ? Lorsqu'on désigne des responsables de crimes de lèse-nation, ça n'est évidemment pas pour ressasser la propagande tout choupoutoux de notre petite bourgeoisie journalistique. C'est bien pour dénoncer leurs crimes et même faire part de notre colère, voire notre "haine" légitime. Mais ce sentiment profondément humain et incontrôlable (même sur le plan judiciaire) se nourrit toujours d'une injustice. "La haine" n'existe pas par elle-même. Elle vient toujours en réaction à quelque chose. S'attaquer à la "haine" des gens, c'est non seulement faire silence sur la racine de ce sentiment, mais c'est en outre dire à celui qui l'éprouve, qu'il n'a pas le droit d'être humain, sensitif, pensant, face à l'oppression qu'il subit, notamment de la part des politicards qui lui crachent à la gueule.

Et puisque tu as en haine mon propre pays et ma liberté d'expression, il va de soi que véhiculer un discours de "haine" à ton égard est légitime pour tout un chacun. Ce n'est pourtant pas un "appel à la haine", car il n'est pas nécessaire d'inviter des gens à te haïr pour qu'ils le fassent spontanément et sans même que mon influence soit utile pour cela. Ce n'est pas non plus un discours prêchant des appels au meurtre sur fond de discrimination sociale, raciale ou autre : je suis hostile aux assassins, même lorsqu'ils s'attaquent à des déchets humains dans ton genre. En revanche je maintiens ceci : il serait une mesure de salut public que l'on hisse tes grosses fesses dans le premier bateau disponible pour te dégager loin d'ici. Très loin. Et qu'on ne revoit plus jamais ta sale gueule. Le gueux est de nature irritable et l'on obtient une bien meilleure paix sociale, lorsque les poudrés, les banquiers, traîtres et malfaisants ordinaires qui squattent nos institutions, sont assagis voire éloignés du territoire national. Bien que je sois démocrate et que je considère que le référendum soit un merveilleux outil de légitimité politique pour approuver des lois, te concernant, je pense qu'une mesure arbitraire serait suffisante. Pas besoin de RIC révocatoire, et de toute façon, ça n'est pas la Macronie qui l'instituera dans notre Constitution, c'est entendu. J'ajouterais que pour la forme, un bon coup de pied au cul pour parachever une telle mesure d'éloignement, serait de nature à soulager les gueux que tu haïs de tout ton cœur. Et un gueux soulagé de sa haine, est un gueux qui ne haït plus justement.

Voila chère Fiona. Si tu veux, nous pouvons régler notre différent manifeste selon la méthode LRM. On se donne rendez-vous dans un lieu sombre et vide. Tu peux venir avec ton copain M'jid El Guerrab en exigeant qu'il n'oublie pas son casque ou toute autre arme par destination pour me savater la gueule, tandis que tu useras de tes dents pour me faire mal. Normalement, un Benalla ou une racaille de la BRAV-M équipée de son flashball devrait pouvoir compléter au mieux ta petite équipée sauvage. De mon côté, je ne viendrais qu'armé de ma seule haine. Pas d'enculé notoire de la BRAV-M (oui, oui, j'exprime aussi ma haine à votre égard en toute conscience) pour m'appuyer, pas d'arme par destination, ni même un bon copain "d'extrême droite" ou en Gilet Jaune pour me seconder. Juste ma haine. Mais je pense que cela suffira. Car contrairement à toi, je porte dans ma chair toute la souffrance de ce peuple que vous méprisez, humiliez et haïssez sans discontinuer. Je vaux tout un peuple en arme à moi seul, si je peux laisser la colère guider mes coups.

Autre solution pour toi : contacter l'éditeur du site où je publie tout mon fiel à ton égard, et t'assurer que ce dernier soit menacé de sanctions s'ils ne supprime pas l'ensemble de mes publications, indifféremment de leur contenu éditorial. Et comme tu es avocate et a de bons copains dans le milieu, alors que je suis un gueux survivant avec 500 balles par mois, tu peux aussi tenter de me faire taire via une quelconque condamnation pénale. Sauf que je n'ai plus rien à perdre. Toi si. Et c'est cela que toi et tes petits amis macroniens, n'ont pas bien saisi. Il vaut mieux éviter d'insulter un peuple qui n'a plus rien à perdre. Parce qu'il vient un moment (notamment à la veille d'une Révolution) où cela peut s'avérer dangereux. Peut-être que toi, le poudré et toute la bande de cloportes qui démolissez au bulldozer notre indépendance nationale et le peu de démocratie que nous avions
, aimez l'adrénaline, les sensations fortes, tout ça... Cela pourrait expliquer votre total "lâchez-prise" pour nous faire savoir à quel point vous nous haïssez. Une forme de masochisme bourgeois. Une volonté de jouer avec le feu. C'est rigolo, il est vrai. Jusqu'à ce que....

Je te prie d'accepter l'expression de mon indicible haine à ton égard, Fiona

Cordialement,

S.B


mercredi 13 mai 2020

Vis ma vie d'assisté !

Une semaine. C'est ce qu'il me reste en termes de jours de provisions. Une fois cette période passée, c'est au pire la disette jusqu'au prochain mois, au mieux l'humiliation consistant à obtenir de la nourriture ou de l'argent par différents réseaux de solidarité, afin de tenir et ne pas souffrir de la faim jusqu'au mois de Juin. Aucune des deux solutions ne me convient.

Cela fait quelques jours que je ne réponds plus aux messages et aux courriels reçus. Ici un camarade me questionne : "Sylvain, le déconfinement commence, que fait-on ?" - J'aimerais lui répondre que l'on monte à Paris, que l'on déploie les banderoles à nos fenêtres, que l'on va faire quelque chose de toute façon. Mais je suis moi-même tétanisé, je ne peux mieux décrire le sentiment qui m'habite. Je ne peux rien répondre. Si les quelques pièces de monnaie et victuailles restantes, me permettent de me projeter qu'à une semaine de survie strictement alimentaire, comment envisager les nécessités militantes ? Elles exigent elles-même leur financement. Que ce soit pour se déplacer, s'équiper du matériel nécessaire ou même financer des actions de plus grande envergure, tout a un coût dans notre œuvre collective de résistance. Il y a des maillons de notre chaîne qui sont payés à penser et donner leur avis, que ce soit en tant qu'universitaires, chefs de partis politiques, journalistes ou youtubeurs, et d'autres qui organisent de réelles actions militantes, à l'image des Gilets Jaunes Constituants. Non pas qu'ils ne pensent pas eux aussi, mais ils ont bien compris que l'on ne bouleverse pas l'ordre établi avec la seule pensée.

Pour ma part, je revendique être à cheval entre deux mondes. J'ai le goût de l'écriture et de la réflexion politique, mais je comprends aussi la logique militante, qui je le rappelle, trouve ses origines sémantiques dans le terme "militaris", c'est à dire ce qui évoque les soldats (miles) que livraient chaque tribu romaine à la République antique pour assurer sa défense. Les criminels qui sont à la tête de nos institutions ne se soumettront pas à l'intérêt supérieur de la nation, s'ils ne trouvent pas des combattants authentiques pour leur faire face. On peut apprécier les écrits et allocutions de bien des penseurs, mais ils resteront sans conséquences politiques sur le dépeçage en règle de la France qui est en cours. Aucun des combattants que je retrouve régulièrement sur des rassemblements communs, ne touche une solde ou n'est crédité de faire "œuvre d'utilité publique", ce qui ouvrirait le droit à quelques menues subventions que perçoivent certaines associations tout à fait inoffensives pour nos oligarques. La Résistance est une œuvre totalement bénévole. C'est une conviction autant que le partage d'un fardeau moral et éthique, qui exige sa propre sueur, le peu de monnaie dont on dispose, du temps et une immense force psychique.

Force psychique dont je ne dispose pas à titre personnel, cela plus encore face à mon propre désœuvrement.  Un fermier que j'avais contacté suite à une offre d'emploi à laquelle j'avais répondu, m'a finalement rappelé cet après-midi. L'ouvrier agricole avec qui il devait faire affaire, ne répond plus à ses coups de fil. J'ai rendez-vous demain, je n'arrive plus à espérer, j'ai déjà des difficultés à être présentable, mais en outre, je manque de qualifications à faire valoir. Et mon CV n'est pas celui d'une personne stable sur le plan professionnel. J'ai commencé à travailler à l'âge de 15 ans. Sur les marchés d'abord, où j'aidais les commerçants à décharger et recharger leur matériel. Cela m'a permis de m'initier au commerce que j'ai continué de pratiquer sur les plages durant mon adolescence, pour vendre aux estivants des rafraichissements.  Malgré une formation sylvicole, j'ai en réalité travaillé dix années de ma vie dans le transport routier. J'ai aussi monté des chapiteaux, vendu des fenêtres et polices d'assurance et aujourd'hui, je suis revenu à la terre. J'aime travailler, j'aime apprendre, me renouveler, être actif... être vivant d'une certaine façon. Bouger, c'est vivre. Mais lorsque la misère la plus profonde m'écrase, ne me permet pas de voir au-delà d'une semaine pour simplement me nourrir, je me sens tétanisé. Comme des millions d'autres "assistés" je me reclus dans ma tanière, sans qu'un "confinement" arbitraire l'exige.

Je ne parle évidemment pas de ces assistés encravattés qui sévissent dans les hautes sphères économiques et politiques, et qui sont biberonnés à l'impôt des peuples. Ces parasites sociaux qui nous coûtent "un pognon de dingue" sont évidemment l'ennemi contre lequel nous luttons, et il n'est pas question d'en faire cas ici. Je parle de ces "assistés" de "la France d'en bas" ; de ces "Riens", c'est "Sans-Dents", de cette engeance crasseuse des bas-fonds de la France, ces salauds de miséreux qui "se refusent à travailler". Oh ne soyons pas aveugles et bornés, il y a très clairement parmi les pauvres, des gens qui se refusent à "travailler". Comme disait Coluche, "de l'argent leur suffirait". A l'égal de nos parasites encravattés, ce sont des gens indolents voire paresseux, et plutôt individualistes. On pourra leur trouver mille défauts, et je n'y circonviendrais pas, il faut de tout - malheureusement - pour faire un monde. Mais par delà ces marginalités, il y a des millions d'autres Français qui veulent et AIMENT aussi travailler. Pour le moins, personne n'apprécie survivre (et le mot n'est même plus approprié) avec des minimas sociaux. Tout le monde préfère toucher un salaire récompensant ses efforts et  à même de nous valoriser sur le plan psychique et même sociétal. Celui qui jouit d'un emploi ou qui est son propre patron, jouit par ailleurs d'une aura de respectabilité supplémentaire dans notre Société, face au "Rien" qui lui se meurt entre trois cartons pour les plus désespérés ou dans son appartement pour ce qui relève du gros de la misère invisible.

Il y aussi la très insidieuse marginalisation des canards boiteux de notre Société. Ces emmerdeurs qui pensent de travers, qui ont mille inventions à proposer, mille indignations sur lesquelles fonder un grand projet de Société, une culture académique sans le conformisme intellectuel, ces trublions qui font de leur vie un vaste apprentissage au long cours, et qui accouchent en retour d'une créativité et d'une capacité à bouleverser nos façons de penser, travailler ou faire de la politique. Dès l'école ils sont pointés du doigt par leurs petits camarades : c'est "l'intello" ou le timide que l'on chahute un peu. Que croyez-vous qu'une Société qui dans ses premiers babillages, se conditionne déjà à la ségrégation sociale, puisse produire sur le long terme ? On jalouse l'intello, on chahute celui qui aura la décence de ne pas trop se défendre. Le gamin victime de ces constantes railleries, lui, grandit avec la conscience d'être un peu à part, un peu canard boiteux. Car il est boiteux face au conformisme ambiant. Il ne comprend pas, n'imagine même pas que les boiteux soient ses bourreaux du quotidien, que la jalousie des uns puisse l'éclairer sur ses propres talents. C'est désormais un canard boiteux de 18 ou 20 ans pas très à l'aise sur le plan social qui s'élance dans la vie. Et l'on remarque vite que cet être est dérangeant. Il ne fait rien comme tout le monde, il est maladroit, pas bête pour autant... C'est même gênant, ce qu'il dit viole les "vérités" du temps. Et comme il est pas bête, il tranche dans les croyances avec un esprit acéré. Ça fait mal bordel ! Au fou ! Au facho !

Les canards boiteux, c'est bien connu, sont souvent des petits génies en puissance. Une instruction publique à la fois réhumanisée et plus soucieuse de méritocratie, détecterait ces germes de talents français, et s'assurerait de les armer psychologiquement face à la bêtise. Elle les pousserait dans leurs affinités culturelles primaires, elle les laisserait s'armer intellectuellement et les motiverait à continuer vers des études plus poussées. Tous les Français ne sont pas formatés pour devenir de grands intellectuels, ingénieurs, médecins, mais encore faut que l'on ne crache pas sur l'intellect - cette forme "d'autorité" morale - qui nous renvoie à nos propres limites. En d'autres époques, on brûlait les livres, aujourd'hui, l'intellectuel iconoclaste subit les fatwas en hérésie des bien-pensants et conformistes de tous poils. Une ségrégation sociale qui en a mené combien à la ruine sociale et matérielle ? Quant au timide qu'on se plaisait à chahuter au départ de sa vie, car il incarnait ce que la petite frappe de sa classe n'était pas, avec quel sentiment de soi s'est il construit durant son adolescence, puis sa vie d'adulte ? Quel impact cela peut avoir dans sa vie personnelle, professionnelle, sociale ?

Notre Société est terriblement violente. Non seulement, nous subissons une guerre de classe qui amène des gens de bonne volonté à l'état de misère le plus absolu, mais en outre, notre bêtise collective génère par elle-même les fondements de notre mal être social. Nous sommes réputés être un pays "conflictuel" pour les peuples scandinaves, germaniques, asiatiques, ou même africains qui nous observent. Cela contribue au génie social et intellectuel français, mais aussi à notre perpétuelle décadence politique. Nous sommes incapables d'être unifiés ne serait-ce que provisoirement sur ce qui compte. Il faut toujours qu'une minorité consciente des enjeux sociaux et démocratiques à recouvrer ou conquérir, organise le coup de force nécessaire à la prise de contrôle de l’État. Et les révolutions - je ne le répéterais jamais assez - ne sont jamais le fait d'une population toute entière. C'est au contraire une portion très congrue d'elle-même et confrontée à toutes les adversités, qui réussit le coup de force politique. La majorité du peuple est "suiviste", une extrême minorité de lui-même, est pro-active politiquement. Et plus petit encore est le nombre de dissidents politiques qui franchissent le pas pour occuper une place ou un bâtiment public. Ce tout petit nombre de personnes est incarné par des gens qui "travaillent" et des "assistés" dans mon genre. Tous partagent une réelle conscience politique, mais aussi un supplément d'âme qui leur fait admettre que le rapport de force nous engage au-delà des mots.

"L'assisté" que je suis considère sur le plan politique, que si l’État me fournissait en loca-vente une ferme à retaper et quelques hectares de terre autour, je deviendrais un producteur autonome, bien portant sur le plan matériel et en mesure de payer des impôts. D'autant que la puissance publique a les moyens de racheter le foncier et bâti agricole à l'abandon. Mais l’État n'invite pas les jeunes Français qui veulent revenir à la Terre, à se lancer par de telles politiques publiques qui seraient contraires au conformisme de la SAFER, de la FNSEA, du Crédit Agricole et de la Banque en général. Il y a donc pénurie de producteurs en France, un grand mal-être social dans la profession, un exode urbain empêché puisque la jeunesse est fauchée et n'a aucun capital à investir pour se lancer. Cela contribue à la fabrique du chômage de masse. Dans ma commune, il y avait autrefois un tissu industriel plus important, et beaucoup de commerçants. Aujourd'hui, presque tous ont fermé boutique, et des usines ont délocalisé leur activité. Il y a moins d'agriculteurs qu'il y a 50 ans pour faire vivre des ouvriers agricoles, prestataires, fournisseurs, saisonniers, tout ferme. La Komizion Europereich applaudit à cette réduction de la main d’œuvre dans le monde agricole moyennant mécanisation et chimie à outrance subventionnées, et nos campagnes s'appauvrissent. On y trouve même des "assistés" désormais. Une autre part de la misère invisible, celle qui a plus que largement contribué à cette révolte essentiellement rurale qu'est le mouvement des Gilets Jaunes.

Je suis donc à la fois intimement conscient de la classe miséreuse à laquelle j'appartiens et que je ne peux absolument pas trahir pour en éprouver en commun toute la détresse morale qui surpasse les questions plus matérielles ou alimentaires ; mais je suis aussi tout à fait conscient des raisons politiques, juridiques, financières, géopolitiques, monétaires, etc... qui expliquent notre misère à tous.

Je ne suis pas intellectuel en tant que tel. Encore moins un youtubeur, président de parti politique, économiste en vue ou petit bourgeois cancanant sur les ondes de France Inter. Ma volonté est de travailler et de poursuivre des activités qui ont du sens pour moi. D'une part mes activités de maraîchage qui sont profondément utiles à la collectivité et apaisent mon propre bouillonnement cérébral, mais aussi répondre aux camarades qui m'interpellent que j'ai de quoi me déplacer sur Paris, payer une banderole, un avocat ou la location d'une salle pour organiser les prémisses des futurs tribunaux populaires, et que j'ai donc mille propositions militantes à lui fournir. 

Mais je me sens encore une fois tétanisé. Il me reste une semaine de provisions avant l'humiliation et la démerde. Qu'est ce que je lui réponds à l'ami qui me fait confiance sur les bons sentiers de luttes à emprunter ?


Voila comment la misère vous écrase.

Patientez de meilleurs jours pour ceux qui s'étonnent de mon silence.