vendredi 25 janvier 2019

Chers antifas et consort, vous avez gagné !

On peut être un activiste suffisamment mobile et déterminé pour sauter dans le train d'une Révolution qui commence, tout en restant sous la contrainte de sa condition sociale et matérielle. Ce qui implique le plus souvent une incapacité financière à se déplacer, se restaurer sur le pouce, imprimer des documents à distribuer, mais aussi par extension : payer les honoraires d'une armée d'avocats, la location une scène mobile, les cachets des artistes, des chapiteaux, des banderoles, des flyers, des locations de salles, des bus, etc...

Lorsque le budget mensuel pour tenir est de 500 €, la trésorerie de guerre est évidemment insuffisante. Alors on ne peut que laisser de côté certains pôles de combat trop éloignés de chez soi, pour revenir à une logique de proximité. Certains parmi ceux qui me vouent une haine aussi aveugle qu'irrationnelle feignent de l'ignorer : mais je suis pauvre. Je suis donc limité dans mon engagement et dans l'influence que je peux lui donner, par les contraintes budgétaires qui sont les miennes. Si je compte passer plus de temps à Bordeaux, c'est tout simplement parce que je réside en Gironde depuis plus de 15 ans, et que c'est bien à Bordeaux que tout mon éveil politique et mon combat révolutionnaire à débuté. Par ailleurs, je n'ai plus les moyens de remonter sur Paris pour le moment.

Cependant, un certain nombre de personnes, se disant elles-mêmes inscrites dans le mouvement des "Gilets Jaunes" bordelais se sont offensées de quelques unes de mes provocations (il est vrai), où je faisais part de mon constat qu'une minorité de blocage compromettait la possibilité d'organiser des rassemblements et cortèges sans heurts conséquents depuis plus de neuf semaines d'engagement. Qu'un trop grand nombre de blessures en découlait d'une part, mais aussi que l’interaction avec la gendarmerie et la police nationale pour un peuple qui tient à renverser son gouvernement, s'en trouvait aliénée par les vociférations et provocations d'un certain nombre d'agitateurs, autant que par les ordres répressifs et brutaux, communiqués par M. Macron et M. Castaner au Préfet Didier Lallement, lui-même s'étant montré particulièrement zélé dans l'accomplissement de sa tâche. 

Si mes passages réguliers et amitiés militantes sur les Rond-Points de Gironde m'ont permis sur plusieurs semaines de rester connecté à l'actualité girondine, il est vrai que le week-end, c'était à Paris que je battais le pavé durant huit semaines. Je ne crois pas que cela me disqualifie à pouvoir aider de ma personne et de mes connaissances sur Bordeaux, mais certains en sont convaincus. Parmi eux, sans doute des gens qui sont Bordelais ou "Gilets Jaunes" depuis bien moins longtemps que moi. Parmi eux aussi, beaucoup de gens manifestement issus de l'extrême gauche (NPA ou pseudo Insoumis tendance Autain/Obono) et notamment pour les plus excités d'entre eux, des autoproclamés "antifas"

Bien évidemment, je reconnais que je ne suis pas très doué pour la communication (et ne le serais probablement jamais), et que mon goût de la provocation et de l'ironie, n'est pas fait pour faciliter les choses lorsqu'on reste malgré tout attaché au dialogue. J'aime les discussions rudes et franches, où l'on se dit réellement ce qu'on pense, soit pour convenir d'un désaccord manifeste et irréconciliable, soit pour convenir d'un certain nombre de compromis possibles. En particulier si nous parlons de mener à bien une Révolution, c'est à dire évincer celui qui prétend disposer du commandement suprême en France, ainsi que son gouvernement.

Il se trouve donc que la minorité de blocage qui, quoi que réellement composite (je ne prétends pas que tous soient de gauche) reste tout de même très idéologisée dans sa façon d'opérer. Plus ennuyeux, cette minorité de blocage coopte totalement l'organisation et la conduite des cortèges sur Bordeaux. Si ces derniers se terminent constamment en pugilat sur la place Pey Berland le samedi soir venu, c'est du fait de la volonté d'une poignée de personnes, d'en découdre avec la maréchaussée par haine anti-flic, esprit revanchard ou juste besoin d'exulter sa violence intérieure sur des gens qu'ils estiment payés pour être leur défouloir. Quoi qu'il en soit, ils font en sorte que les foules les accompagnent et ne remettent pas en cause leur organisation et méthode de travail pour assurer la sécurité des gens dans les cortèges. Lorsque de nombreux "Gilets Jaunes" sur les Rond-Points insistent pour que l'on déclare en préfecture nos actions sur Bordeaux et que l'on assure un service d'ordre pour calmer les agitateurs, la même minorité de blocage met son veto. Le service d'ordre sera constitué de milices "antifas" pour dégager les vilains "fachos" et rien ne sera jamais déclaré en préfecture dans le soucis de prévenir les violences policières. Ce qui compte, c'est entretenir et accroître la haine des foules contre la police, en s'assurant que les masses soient confrontées à des opérations de dispersion du fait que ces événements ne soient pas déclarés aux autorités préfectorales, et que des têtes brûlées complètement irresponsables, tentent de faire réagir la maréchaussée par leurs provocations.

Ainsi, la situation reste et demeure préoccupante sur Bordeaux, mais cela est aussi vrai pour d'autres villes de France où ces infiltrations ou rattrapages idéologiques s'opèrent sur certains groupes de "Gilets Jaunes", notamment à Toulouse. Les "gauchistes" et "antifas" ayant pénétré le mouvement ont déjà commencé leur "chasse aux fachos". Plusieurs témoignages font état d'un Bordelais qui en marge du rassemblement à Pey Berland, s'est fait courser par une meute de cinq connards cagoulés qui se sont ensuite acharnés sur lui à coups de barres de fer. Personne n'a pour le moment de nouvelles de ce garçon. Cependant, il m'a été signifié que cette personne aurait discuté avec moi ce jour là, et je m'en inquiète d'autant plus. Quant aux menaces constantes dont je bénéficie sur les réseaux sociaux, je ne les compte désormais plus.

Tous les "Gilets Jaunes" que j'ai rencontré que ce soit à Paris, en Dordogne, en Touraine ou en dehors de Bordeaux ne se sont jamais montrés agressifs avec qui que ce soit. Qu'importe les opinions des uns et des autres et à tout sujet. En revanche, sur Bordeaux, quelques personnes qui prétendent s'inscrire dans l'esprit de fraternité et de volonté démocratique des "Gilets Jaunes", ne cachent pas leur empressement à trouver l'occasion de me ratonner en meute. Je n'ai pas les moyens de faire entendre mon signal d'alarme sur ces infiltrations de milices d'extrême gauche dans l'organisation même des événements à Bordeaux à tous les autres "Gilets Jaunes" du département. Quand bien même cette poignée de cons-plotistes notoires me croient être "une balance" au service de la police, je ne bénéficie d'aucune protection policière particulière, sans doute parce que je ne suis justement pas le type de personne que décrivent ces exaltés.

Quelles conclusions j'en tire :

Chers antifas et consort, vous avez gagné, je m'incline. Quand bien même il est évident que vos méthodes et votre totalitarisme idéologique reste ultra minoritaire au sein de la population générale comme au sein des "Gilets Jaunes" ; vous avez néanmoins réussi à prendre le contrôle des manifestations estampillées "Gilets Jaunes" à Bordeaux ; vous ne laisserez personne vous exfiltrer de l'organisation ou réduire votre influence à ce qu'elle est réellement dans l'opinion générale ; et vous agissez en bande organisée pour réduire au silence quiconque osera vous contester, à coups de barres de fer à la gueule s'il le faut.

Je vous félicite, votre terrorisme de petits voyous fonctionne très bien, je ne reviendrais pas à Bordeaux à ce titre. L'un d'entre vous avait osé exiger de moi devant l’Hôpital Pellegrin que je retirasse mon gilet jaune, indiquant par là qu'il fallait une pureté d'âme au moins équivalente à la sienne, pour que l'on méritasse de porter ce signe de reconnaissance. Sur le moment, je n'ai évidemment pas retiré mon gilet. Cependant aujourd'hui, je m'interroge. D'autant que si un con haineux de talibantifa ou une collabo du genre Jacline Moureau peut être "Gilet Jaune", alors notre unité est facticeAprès tout ce signe ne permet pas de savoir ce qui fait réellement consensus pour nous, autrement que nos revendications les plus prégnantes (destitution de Macron ; RIC et refonte de notre système social). Les talibantifas ne veulent pas de la Démocratie et les Jacline Moureau et consort ont des ambitions personnelles qui supposent de bien se conduire avec les tyrans contestés. Donc à quoi bon conserver un gilet jaune si de tels trolls de compétition sont là pour annihiler la force et les espérances de notre mobilisation ?

Car chers antifas, vous n'êtes pas les seuls à porter atteinte à la dynamique révolutionnaire du mouvement. La majorité des Gilets Jaunes est bienveillante et résolue à renverser Macron ainsi que toute la bande de canailles qui gravite autour de lui et au parlement. Ce sont certes des Français anonymes comme les autres, mais qu'importe leur niveau d'éducation politique, ils se conduisent en révolutionnaires et en citoyens. Néanmoins, renverser un Gouvernement n'est pas à la portée des masses, si elles ne sont pas éduquées à certaines considérations constitutionnelles ou stratégiques, permettant de mener à bien un projet insurrectionnel abouti. Les "leaders" éphémères d'une telle crise politique sont pour l'essentiel des gens qui n'arrivent pas avec un CV d'activiste politique ou de spécialiste du droit constitutionnel dans un tel mouvement. Ce qui signifie que les gens qui chercheront de l'information vers ces quelques figures évanescentes, ne trouveront qu'assez rarement des propositions pertinentes pour durcir le rapport de force entre le peuple et le gouvernement. "Durcir" ne signifiant pas ici rendre l'insurrection plus violente par elle-même, mais simplement de mieux en mieux ciblée dans ses objectifs opérationnels et son ascendant politique. Le durcissement ne venant pas, le moral des troupes s'amenuise et la foi en notre succès collectif tout autant, puisque rien ne se passe.

Pour ma propre part, mon inscription dans la révolte des "Gilets Jaunes" est une continuité dans le combat. Ça n'est ni un début d'engagement militant, ni une fin de guerre contre l'oligarchie en ce qui me concerne. La révolte des "Gilets Jaunes" a le mérite il est vrai d'accorder plus d'audience à mes propositions plutôt invariantes sur le plan opérationnel depuis des années. Je ne peux pas vraiment m'en plaindre. Désormais, les médias font partie des institutions de plus en plus ciblées par les Français ; la question de l'Armée et de son influence dans les Révolutions commence à être audible ; la nécessité du Gouvernement provisoire à instituer est aussi une logique qui doucement se fait jour ; et l'organisation des tribunaux populaires progresse. De même qu'un programme radiophonique qui permettra à certains grands noms de la dissidence de se faire connaître avec le soutien d'une radio d'envergure nationale. Je ne m'étendrais sur les avancées de chacun de ces pôles de travail, qu'au moment où elles seront bien établies.

Dans l'attente, je ne vois pas l'intérêt de me faire défoncer la gueule par des hordes de talibantifas, et je sais ne pouvoir me faire entendre du plus grand monde, afin d'alerter sur ces infiltrations contre-révolutionnaires. Beaucoup de travail m'attend encore sans même évoquer ma propre vie personnelle elle-même exigeante en temps libre disponible. C'est donc tout à fait navré pour les "Gilets Jaunes" de Gironde qui aimeraient que l'organisation de nos opérations soient plus sécurisée et pertinente, mais serein quant à l'aboutissement de mon travail de plus long terme, que je déclare abandonner toute velléité d'aider sur Bordeaux. "Les Gilets Jaunes" de Gironde pourront donc continuer de profiter de vos "Ahouuuuuuuuuu"  dans les cortèges ; du son joyeux de vos pétards jetés aux pieds des gendarmes et policiers pour s'assurer de leur tranquillité ; de vos vociférations contre "les fachos" ainsi que vos ratonnades permettant de garantir l'unité des GJ sur vos propres convictions ; et bien entendu de vos ballades touristiques autour du centre-ville sans que des arrêts soient établis sur des sites stratégiques à occuper. 

Félicitations à vous encore une fois, vous avez prouvé par vos insultes, vos menaces et votre attachement à garder la maîtrise des foules sur Bordeaux, que vous maîtrisez votre affaire en terme d'infiltration. Le trotskisme et sa variante lambertise sont une bonne école.

Vous pouvez désormais éructer votre joie de me savoir indisposé à venir me faire casser la gueule par vos nervis sur Bordeaux. La Démocratie avance grâce à vous.

Sylvain Baron




3 commentaires:

  1. Je partage ce triste constat, avec moins d'éléments sur Tours. Les antifas sont des vrais-faux gauchistes touchant généralement des subventions pour leurs associations socio-culturelles (argent public distribué par la franc-maçonnerie pleine de bons sentiments, avec un parreterre de bobos persuadés de servir une noble cause).
    Mais l'argent manquera bientôt car notre pays ne produit plus rien de vendable, et ceux qui qui ne vivent que pour cet argent comprendront qu'ils se sont fait avoir.

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    1. https://medium.com/antipresse/les-antifas-sans-cagoule-antipresse-101-64f955e94a48

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