Christophe Chalençon n’est plus. Je n’ai pas eu l’opportunité de faire sa connaissance et je me garderai bien de m’accaparer la tristesse de ceux qui l’ont connu et aimé. Simplement, de Gilet Jaune à Gilet Jaune, je souhaitais lui rendre hommage et lui témoigner de mon respect pour le courage qui a été le sien et dont je sais ne pas être à la hauteur, à titre personnel.
Christophe était en soi quelqu’un d’iconoclaste si l’on en juge par le métier qu’il s’était choisi. Combien d’entre nous connaissons ne serait-ce qu’un seul forgeron ? Cet antique artisanat ayant permis aux peuplades conquérantes d’Eurasie de façonner les outils nécessaires à leur développement agricole ainsi que les armes qui leur permettraient de se défier de leurs ennemis depuis les temps antiques jusqu’à nos jours. Il faut nourrir un certain caractère pour oser se griller la peau, s’endolorir les muscles et mettre à l’épreuve sa patience afin de façonner une pièce par le feu et le martèlement de l’acier jusqu’à obtenir un chef-d’œuvre de son propre fait. Peu avant son décès, il avait pour projet de forger une épée pour un camarade Gilet Jaune qui est une connaissance commune. Malheureusement, la maladie ne lui aura pas laissé la possibilité d’honorer ce dernier ouvrage.
M. Chalençon était un homme pragmatique et comprenant parfaitement l’intérêt pour tout peuple en insurrection de chercher de la reconnaissance internationale. Ainsi, il avait en 2019 réussi le coup de force de générer une crise diplomatique entre les autorités italiennes et la Macronie en rencontrant, à Montargis, Luigi Di Maio, l’un des leaders du Mouvement 5 Étoiles et ancien Président du Conseil Italien. Sur cette rencontre, il avait répondu avec sagacité dans les pages du Parisien :
« Personne ne nous manipule. Ils se servent de nous et nous nous servons d'eux. Cette rencontre nous a apporté du crédit et nous a permis de prendre une dimension internationale. Di Maio a fait l'effort de venir nous voir, contrairement à nos ministres et à notre Premier ministre. Je pense qu'ils vont mal dormir ce soir, Macron aussi ».
Là où les doctrinaires refusent d’agir avec la tête froide pour porter d’habiles coups de canif à l’ennemi, Christophe Chalençon comprenait parfaitement l’intérêt de faire feu de tous bois pour faire enrager le tyran qui hante les couloirs de l’Élysée et donner une aura internationale au mouvement révolutionnaire en France, quand bien même cela pourrait être utilisé par d’autres politiciens étrangers pour des raisons qui leur sont propres.
La presse nationale a usé de tous les qualificatifs dégradants contre M. Chalençon. Il était bien évidemment, aux dires de cette dernière, « un populiste d’extrême droite controversé et complotiste ». Ce qui est toujours l’hommage du vice à la vertu en la circonstance. Julien Denormandie, proche conseiller de Macron et petit bourgeois plein de morgue contre les gueux que nous sommes, s’offusquait des déclarations de Christophe Chalençon lorsque ce dernier expliquait en 2019, dans une entrevue accordée à la chaîne de télévision italienne LA7, que des groupes paramilitaires français se tenaient prêts à prendre le pouvoir et que Macron devrait prendre garde à ce que l’on ne bricole pas une guillotine en place publique pour en finir avec sa personne. Son souhait ardent qu’il soit mis fin à la tyrannie en France, y compris physiquement si les voies judiciaires ou politiques s’avèrent irrémédiablement compromises, lui avait valu un séjour en prison de plusieurs mois. Cela parce qu’il avait osé signifier ce que la majorité des Français pensent tout haut mais susurrent tout bas. Oui, les petits juges, les journalistes compromis et les politiciens traîtres, se faisant passer pour des gens plein de vertu et de modération, nourrissent une haine féroce pour ces gueux qui refusent de voir leur pays disparaître sur l’autel de Bruxelles, Washington et tant d’autres intérêts prédateurs. Cette bourgeoisie bien-pensante et braillarde qui oublie bien volontiers, que M. Chalençon ne faisait que reprendre à son compte l’article 27 de la Constitution du 24 juin 1793 disposant que : « Que tout individu qui usurperait la souveraineté soit à l'instant mis à mort par les hommes libres ». Et lorsqu’un Français, plus fort en gueule que les autres, plus déterminé que ses semblables à crier la vérité du peuple à la face de ces quelques milliers de salopards qui règnent sans partage sur notre vieux pays, il va alors de soi, pour cette caste de bourgeois bouffis d’orgueil, qu’il faille briser moralement, socialement et jusque dans son moindre souffle de vie, l’impénitent qui aura osé délivrer les mots que, dans notre lâcheté collective, nous confinons dans les tréfonds de notre cœur.
Christophe Chalençon a osé pour nous tous. Il n’eut que des petits bourgeois félons pour s’indigner de ses propos. Pour le peuple épuisé de subir tant d’humiliations de l’ado attardé qui usurpe le mandat présidentiel et de ses semblables, la vérité délivrée toute nue par Christophe Chalençon fut une respiration. Elle valait bien une certaine gifle infligée au cri de Montjoie Saint-Denis en 2021 par un autre courageux du nom de Damien Tarel. Le peuple français, pour quelques secondes, si ce n’est quelques heures d’indignation politico-médiatique, était alors vengé.
Christophe Chalençon était de la trempe de ces guerriers français qui ne s’en laissent pas conter. Il disait ce qu’il pense sincèrement, provoquait l’ennemi avec brutalité quitte à en subir les conséquences sur sa propre liberté et sa vie même.
Cette colère largement partagée par tout un peuple ne pouvait cependant être totalement exultée par une glorieuse insurrection finale. Elle a fini par le ronger comme tant d’autres résistants avant lui jusqu’à l’achever. Il ne verra désormais le Grand Soir advenir que depuis les champs Élyséens. Nous lui sommes redevables d’avoir eu le courage dont nous n’avons pas osé faire preuve. Espérons que nous lui rendrons honneur bientôt, non pas dans des larmes vaines, inutiles sinon hypocrites, mais en reprenant à notre compte sa volonté d’en découdre avec notre oligarchie et de la renverser définitivement. Peut-être a-t-il souhaité, par son exemplarité, rappeler aux Français que nous pouvons toujours être un peuple guerrier. À nous de nous en inspirer et de ne surtout rien lâcher à ce juste combat : celle du peuple contre sa tyrannie, celle de la Justice contre les renégats, celle du Bien public contre le Satanisme de nos prétendues « élites ».
Force à toi Christophe et bon vent vers les étoiles.