lundi 15 janvier 2018

Stop à la propagande de l'U.E à l'école !

Madame le Maire,

En date du 15 janvier 2018, je vous informe avoir soustrait de la façade de l'école élémentaire Pierre Dufour, situé au 59 rue Grouès à St André de Cubzac, un drapeau européen que je vous remets ce jour en annexe de ce courrier.

Je tenais ici à faire valoir mes explications et mises en garde à ce sujet :

Les juristes s'accordent tous à reconnaître le caractère vulnérable de l'enfant, que ce soit sur sa condition physique, sa dépendance aux soins prodigués par les adultes, mais aussi sur sa maturité intellectuelle. A ce titre, différentes lois, qu'elles soient inscrites dans le Code de l'Education ou dans la Convention Internationale relative au droits des enfants, invitent à tenir compte de cette vulnérabilité et permettre par l'instruction publique, à donner les bases nécessaires à l'enfant pour qu'il puisse développer son exercice critique à partir d'un socle de connaissances minimum.

Nous conviendrons ici que les enfants ayant moins de 15 ans, voire au-delà, ne disposent donc pas des capacités intellectuelles et des connaissances nécessaires pour appréhender les volontés politiques et idéologiques des adultes. Que ces derniers fassent partie de la communauté éducative (parents et enseignants) ou même du personnel politique, toujours prompt (notamment depuis ces dernières années) à faire entrer dans l'école, un certain nombre de considérations idéologiques particulières sous couvert des « valeurs » de la République.

Je témoigne ici directement de ces inclusions idéologiques au sein de l'école, au-travers de la Loi Anicet Le Pors qui déresponsabilise les fonctionnaires (et en particulier les enseignants) quant à la distinction qu'ils doivent opérer entre leurs considérations politiques personnelles et leur mission de service public ; la récente introduction de l'idéologie du « genre » à l'école durant le mandat de François Hollande ; la volonté de certains enseignants de déstructurer la langue française ayant même nécessité un rappel à l'ordre de notre actuel ministre de l'éducation ; la défaisance progressive de l'enseignement de l'Histoire et les considérations idéologiques qui l'accompagnent ou encore pour ce qui concerne l'objet de mon interpellation, l'article L111-1-1 du Code de l'Education, prévoyant le pavoisement du « drapeau européen » sur les façades des établissements scolaires.

Si l'on constate que la majorité des citoyens français ayant atteint l'âge de maturité, sont pour l'essentiel très mal formés à la philosophie du droit et méconnaissent même les principes établis par notre bloc de constitutionnalité, il va de soi que les enfants ne peuvent pas eux-mêmes comprendre ce qui relève de l'idéologie politique pure, et ce qui relève réellement des intérêts fondamentaux de la nation.

Ainsi, le principe de Souveraineté Nationale, sanctuarisé par le Titre premier de notre Constitution, mais aussi évoqué dans nombre de textes internationaux relatifs aux Droits de l'Homme et portant reconnaissance au principe d'auto-détermination des peuples, suppose d'être enseigné pour être compris, et pour le moins être connu de tous. Et si la majorité de nos concitoyens ignorent ce qu'est la Souveraineté Nationale, c'est évidemment parce que son principe n'est pas enseigné, mais qu'en outre, ils subissent une propagande tonitruante de la part des médias et politiciens sur le caractère indépassable de la « construction européenne ».

L'idéologie européïste niant spécifiquement la Liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes et abolissant la Souveraineté des nations enclavées dans ces traités scélérats, est donc une considération politique marginale et propre à une représentation politique elle-même idéologisée et félonne à ses devoirs édictés par l'article 4 de notre Constitution :

« Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie ». 

Je vous rappelle pour mémoire, que si l'essentiel de notre représentation politico-médiatique a milité pour nous faire accepter le projet de Traité Constitutionnel Européen, que les Français se sont prononcés à plus de 55 % par référendum (réputé décisionnel en France) contre ce projet. Le Traité de Lisbonne qui reprend la presque totalité des articles de ce traité a malgré tout été adopté, ce qui constitue une trahison et un viol explicite de la Constitution. 

Toujours est-il que la France n'a jamais reconnu dans l'article 52 des déclarations annexées aux Traité sur le Fonctionnement de l'Union européenne, les symboles de l'U.E, tels que « le drapeau européen » ; « l'euro » ; « la journée du 9 Mai » et « l'hymne à la joie ». De la même façon, l'article second de notre Constitution ne reconnaît qu'un seul emblème pour symboliser l'unité du peuple français : le drapeau bleu, blanc rouge. Le drapeau européen lui-même n'est pas un emblème national, puisque l'U.E n'est pas un pays. Son statut n'est rien d'autre qu'un moyen visuel de propagande.

A ce titre, chaque fois que des élus utilisent le budget de la collectivité pour acheter ces objets de propagande et les faire pavoiser sur des places et établissements publics, cela peut être considéré comme un usage illicite des deniers publics, puisque cela ne sert en rien l'utilité commune, mais vise à imposer les vues idéologiques particulières de ces mêmes élus à la population. Le drapeau européen, a la même valeur qu'un drapeau symbolisant un parti politique ou une religion. Les Français sont très divisés sur la question européenne et tout élu responsable doit en tenir compte. Cette prudence qui doit être exercée face aux symboles politiques ou religieux, est ainsi rappelée dans la circulaire N° 70-416 du 27 Octobre 1970 et disposant que :

"les exhibitions sur la voie publique d'insignes ou d'emblèmes associés aux couleurs nationales, sont d'une manière générale, de nature à compromettre la sûreté et la tranquillité publique ; elles peuvent dont être interdites ;

[…] L'éventualité de l'exhibition ou l'utilisation, sur la voie publique, de l'emblème national, associé à des emblèmes ou insignes présentant un caractère politique ou religieux soit lors de cortèges, défilés et rassemblements, soir lors de quêtes, dans des conditions de nature à entraîner de la part d'une catégorie de citoyens, des réactions créatrices de troubles de l'ordre public [Art. 431-3 du Code Pénal], doit conduire les Maires à refuser d'autoriser ou à interdire la quête ou manifestation envisagée".

Pour en revenir au monde scolaire, l'article L141-6 du Code de l'Education dispose que :

« Le service public de l'enseignement supérieur est laïque et indépendant de toute emprise politique, économique, religieuse ou idéologique ; il tend à l'objectivité du savoir ; il respecte la diversité des opinions. Il doit garantir à l'enseignement et à la recherche leurs possibilités de libre développement scientifique, créateur et critique ».

Étrangement dans cet article de loi, n'est mentionné que l'enseignement supérieur qui pourtant n'intéresse que de jeunes adultes, mais pas les enfants en bas âge. Je vous disais plus haut qu'en bien des façons, que ce soit par les silences de la loi ou au contraire sa rédaction violant des principes constitutionnels évidents, ou au moyen de circulaires encourageant une certaine propagande politique à l'école en fonction des vues idéologiques de nos ministres successifs, il y a une volonté évidente des instances politiques à utiliser le terreau de l'éducation nationale pour idéologiser les enfants, tout en évitant soigneusement de leur apporter des clés de compréhension sur des sujets importants en matière de droits fondamentaux. L'école ne forme plus des futurs citoyens, mais plutôt des futurs consommateurs serviles et dénués des savoirs minimums sur ce qui constitue l'essence de la démocratie ou de leur lien avec leur pays.

Pourtant, la Convention Internationale relative aux droits de l'enfant dans son article 8, tout en rappelant dans ses attendus qu'elle se réfère à la Charte des Nations Unies et au Pacte International relatif aux droits civils et politiques de l'ONU – textes reconnaissant tous deux le principe d'auto-détermination des peuples – édicte que :

“Les Etats parties s'engagent à respecter le droit de l'enfant de préserver son identité, y compris sa nationalité” 
Madame le Maire,

Je suis conscient que même s'agissant de nos élus locaux, la maîtrise de ces notions fondamentales est toute aussi altérée que pour la plupart de nos compatriotes, et qu'il y a parfois un caractère moutonnier à faire appliquer des lois violant les principes les plus sacrés des droits de l'homme et de notre Constitution. Non une intention formelle de nuire.

Cependant, j'estime à travers ce courrier qui malgré sa longueur, reste très avare de bien des lois que je pourrais mentionner ou explications et citations de textes majeurs de la philosophie du droit, vous avoir fourni les éléments nécessaires à votre bonne compréhension du problème soulevé ici. 

Que nos élus et journalistes de propagande s'acharnent à vouloir “européïser” les électeurs est une chose. Mais que cette idéologie politique violant expressément l'article 4 de la Constitution sur la Souveraineté Nationale, s'introduise à l'école tant dans les programmes scolaires que dans des symboles ostensibles visant à faire accepter insidieusement “l'évidence” inébranlable de l'Union européenne sur nos vies, cela n'est pas acceptable. Cette propagande est en soi suffisamment immorale – et même anti-constitutionnelle – s'agissant des publics adultes sensés disposer des connaissances et facultés critiques pour comprendre les enjeux, mais elle s'avère proprement scandaleuse vis à vis des enfants qui restent des êtres vulnérables à tous les conditionnements idéologiques.

Pour cette raison, je vous remets ci-joint le “drapeau européen” que j'ai donc retiré de la façade de l'école publique mentionnée plus haut, et vous invite à ne pas le faire ré-accrocher. Auquel cas je m'engage de toute façon à le retirer à nouveau, autant de fois qu'il sera nécessaire. Je suis tout à fait prêt à répondre de mes actes au niveau judiciaire si besoin était. Vous comprendrez qu'étant éduqué sur les lois, je n'aurais pas de mal à faire valoir mes arguments, et même invoquer le droit de résistance à l'oppression afin de réclamer du juge qu'il fasse parvenir une question prioritaire de constitutionnalité au Conseil Constitutionnel, quand bien même je considère cette institution elle-même corrompue.

Loin de vouloir engager un rapport conflictuel, je suis bien au contraire disposé à tout entretien avec vous sur ce sujet, si des précisions vous sembleraient utiles pour étayer vos connaissances. De la même façon que je suis disposé à participer à un débat public ou une conférence permettant à vos administrés d'être avertis sur ces questions. Enfin, je puis aussi avec votre aimable recommandation, proposer aux enfants des ateliers d'éducation civique permettant à ces derniers de faire connaissance avec le principe de souveraineté nationale, son historique, les lois qui l'encadrent, son lien intrinsèque avec la démocratie et avec la légitimité des lois qui assujettissent une nation ; et dans le cadre pédagogique le plus neutre que possible, expliquer pourquoi l'U.E est si contestée par une grande part de la population, notamment au regard des choix économiques édictés par les traités, et bien évidemment s'agissant des dépossessions de souveraineté qui en découlent.

Je tiens enfin en conclusion à évacuer de votre esprit toute idée soutenue par la propagande, sur le fait que la défense de notre souveraineté relèverait spécifiquement de considérations idéologiques de l'extrême droite (d'autant qu'historiquement, c'est une idée développée par la gauche) ou encore que tout patriotisme pragmatique, relèverait du “repli sur soi” ou autre slogan de propagande du même acabit.

Dans l'espoir que vous comprendrez les ressorts de mon acte et que vous entendrez parfaitement à quels grands principes constitutionnels je me réfère, veuillez accepter Madame le Maire, l'expression de ma considération républicaine.

Sylvain Baron

Secrétaire national de l'association “Les Décrocheurs”


















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