dimanche 28 septembre 2025

L'alliance des "souverainistes" qui n'arrivera jamais...


Le 27 septembre 2025, je me suis rendu à l'université d'automne de l'UPR avec pour principal objectif de remettre mon livre à Idris Aberkane ainsi qu'une invitation lui étant faite de prendre attache avec notre association VIGIMEDIAS dans l'espoir d'obtenir un peu plus de visibilité quant à nos mobilisations devant les médias. Ce fut aussi une excellente occasion de prendre le pouls de l'UPR en tant qu'organisation militante et humaine et de converser avec beaucoup de sympathisants de François Asselineau.

Une thématique est ainsi revenue régulièrement dans nos échanges, sans que cela ne soit vraiment à mon initiative, mais qui prouve que le sujet s'impose dans les esprits : faut-il une alliance des "souverainistes" (notez les guillemets) pour remporter la bataille idéologique ? A cette question, les avis divergent au sein de l'UPR. Il y a les pour et les contre bien évidemment. Mais si ceux qui s'y opposent en parlent spontanément, c'est sans doute que ces derniers ont conscience qu'il y a une insuffisance à faire cavaliers seuls dans la reconquête de la Souveraineté nationale. Je vais donc essayer de retranscrire des propos entendus traduisant les différents points de vue et livrer mon analyse de la situation. 

Evidemment, j'ai pu discuter avec quelques personnes souffrant d'une certaine radicalité dans leur grille d'analyse à ce sujet. J'ai ainsi été qualifié de "traitre" par un militant lorsque j'ai expliqué avoir quitté l'UPR en 2013 (c'est-à-dire bien avant l'époque des défections faisant suite à aux accusations qui ont été portées contre François Asselineau concernant des problèmes de comportement avec l'un de ses cadres). J'ai bien précisé alors que mon regard se portait à l'époque uniquement sur une forme de frustration militante ou d'autres sympathisants très actifs, tout comme moi, avions le sentiment d'être bridés dans notre activisme afin de ne pas porter atteinte à l'image de l'UPR et donc à M. Asselineau lui-même par voie de conséquence. Mon accusateur considérait que toute initiative menée en dehors du cadre de l'UPR n'avait mené à rien de substantiel sans qu'il ne veuille assumer le fait que M. Asselineau n'était pas parvenu non plus à franchir le mur médiatique ni remporter une quelconque victoire électorale depuis la création de son parti politique. Pour ce militant, la voie tracée par le président de l'UPR était donc la seule valable et il était inutile de s'inspirer d'autres modes d'action ni envisager des synergies ou associations politiques permettant de croître en visibilité et sur les résultats électoraux qui en découleraient.

Un autre militant qui me connaissait bien, me demanda si j'étais celui qui avait contacté M. Berkoff pour me plaindre publiquement dans son émission du sectarisme de François Asselineau quant aux associations politiques qu'il refusait objectivement. Ce à quoi je faisais valoir ma dénégation pour la bonne et simple raison que si je ne m'abstiens pas d'un regard critique sur notre représentation politique, j'en limite l'exercice et considère que TOUS portent une responsabilité sur cet écueil. Si l'on a peu évoqué (à tort) la question des relations entre l'UPR et Solidarité & Progrès, il va de soi que d'autres personnalités et partis ont été cités dans nos échanges. A savoir Florian Philippot, Nicolas Dupont-Aignan, Annie Lacroix-Riz et Georges Kuzmanovic.

Il est reproché, à juste titre, à Nicolas Dupont-Aignan son manque de radicalité sur la question de la sortie de l'UE tout comme cette absurdité consistant à défendre "l'alliance des droites" visant à s'associer à des organes politiques se prétendant patriotes sur les questions migratoires mais refusant de sortir de l'UE et l'euro de toute façon. Florian Philippot a subi les foudres de certains militants qui lui reprochent essentiellement sa participation à une soirée organisée par Republican Overseas ; des prises de position changeantes entre l'apparition de l'épidémie de Covid 19 et tout le cirque politico-médiatique qui a suivi ainsi qu'une attitude trop politicienne et conciliante vis-à-vis du régime israélien quant au génocide que ce dernier commet sur la population palestinienne. Ajoutons qu'il lui est reproché d'avoir menti sur la question des parrainages qu'il disait avoir obtenu lors de sa présentation aux élections présidentielles de de 2022. Annie Lacroix-Riz et le PRCF suscitent à la fois une admiration intellectuelle pour leur radicalité sur la question de l'UE et leur maitrise des sujets économiques et historiques mais aussi beaucoup de dépit sur le fait qu'ils s'adonnent trop aisément au "cordon sanitaire" propre à la gauche afin de maintenir leur "pureté" idéologique. Enfin, Georges Kuzmanovic suscite de la méfiance sur sa personnalité, ses quelques ambiguïtés dans ses discours et plus encore un désintérêt quant à sa valeur ajoutée sur le nombre de militants et sympathisants qu'il pourrait apporter à une "alliance des souverainistes".

Avant d'en arriver à mon propre regard sur la situation que j'ai bien évidemment exposé à mes interlocuteurs, je note tout de même que d'autres militants avec qui j'ai conversé se disaient favorables à des alliances politiques objectives mais aussi à une communication publique de l'UPR beaucoup plus offensive, ce à quoi je n'ai rien à redire. Toujours est-il que l'on peut constater que chacun à son avis sur la question, que celui-ci n'est pas nécessairement figé au-travers de "la ligne" propre de François Asselineau et qu'il y a donc une réflexion en cours sur ce point au sein de l'UPR.

Pour ma propre part, je considère bien évidemment qu'il soit nécessaire de rassembler les forces tout comme je suis bien conscient que l'on ne peut jeter la seule pierre à François Asselineau concernant la difficulté à parvenir à cette finalité. Tous ces représentants politiques, acteurs d'une critique féroce contre l'UE sur nos vies, ont la fâcheuse tendance à voir leurs intérêts propres avant de considérer l'importance de la cause elle-même. Ajoutons que les dissensions humaines ajoutent de la difficulté à celle déjà existante. TOUS pourraient faire un effort de bonne intelligence au profit de l'intérêt national mais TOUS, d'une façon ou d'une autre, s'en abstiennent. A ce titre, je partage l'avis de certains militants de l'UPR qui se disaient agacés par le fait que l'on reprochait à François Asselineau d'être le premier responsable de cette situation. Il doit prendre sa part comme les autres mais il convient d'objectiver notre analyse politique à ce problème en considérant les manquements de chacun.

Néanmoins, quelques points peuvent être examinés s'agissant de ce que l'on peut reprocher à François Asselineau. D'abord, il est devenu, par la force des choses, celui qui a le plus de poids politique et structurel concernant la question de la sortie de l'UE, loin devant les autres. Ce qui suppose aussi une responsabilité de conciliateur pour rassembler les forces. J'en faisais l'analogie suivante à mes interlocuteurs de cette façon : l'UPR peut, de très loin, devenir la locomotive d'un attelage dit "souverainiste" avec pour réserve de charbon militant "les Patriotes" du fait que Philippot a au moins bien compris l'importance essentielle de permettre à ses militants d'avoir le sentiment d'agir par le biais des manifestations qu'il organise régulièrement là où les autres formations politiques plus confidentielles que sont le PRCF, le PARDEM, S&P et République Souveraine, outre apporter une caution "plus à gauche" à cette alliance, restent aussi un vivier important de militants en plus de faire valoir une grille d'analyse sociale et politique utile au mouvement général. A cet attelage particulièrement clair sur la question de la nécessaire sortie de l'UE, il va de soi que Nicolas Dupont-Aignan et peut être quelques formations de droite radicale, pourraient vouloir in fine s'associer plutôt que de rester en dehors du jeu, ce qui signifierait de facto l'obligation d'accepter la revendication du Frexit pur et dur que les réels "souverainistes" défendent ardemment. Dans ce cadre, et particulièrement s'agissant des élections législatives où il s'agirait de faire entrer au parlement plusieurs centaines d'élus, il y a un réel intérêt à ce que ces représentants politiques acceptent de discuter et mettent leurs désaccords de côté afin de constituer une sorte de confédération respectant leur indépendance, leur singularité propre et leur identité politique, tout en donnant plus d'écho à notre message : il faut sortir au plus vite la France des griffes de l'Union européenne et de l'euro. 

A titre personnel, je considère qu'il serait nécessaire de patienter un peu avant de sortir de l'OTAN ou du moins de son commandement intégré, mais essentiellement du fait des circonstances géopolitiques actuelles. En effet, face aux va-t-en-guerre européens et américains, il devient pertinent que la France devienne "la (très puissante) minorité" de blocage pour forcer une grande partie des Etats-membres de l'OTAN à adopter une politique différente vis-à-vis de la Russie. Pour le moins, les empêcher de plonger les populations européennes dans une troisième guerre mondiale. Nous restons et demeurons une puissance nucléaire ainsi qu'un membre permanent du Conseil de Sécurité de l'ONU ce qui peut nous donner un certain poids au sein de l'OTAN pour réduire les fous au silence. Ajoutons que ce n'est pas parce que la France sortirait immédiatement de l'OTAN, rétablirait ses bonnes relations avec la Russie, que cela n'empêcherait les autres Etats-membres de poursuivre leurs provocations jusqu'à ce qu'une confrontation nucléaire puisse en découler et nous impacter directement. Nous n'avons aucun intérêt à ce que des villes européennes où des bases militaires, dépôts d'armements et munitions, parfois des ogives nucléaires, soient détruits et nous exposent à des radiations que les vents pourraient pousser sur notre pays. Sans compter les conséquences économiques qui en découleraient. A ce sujet, je suis bien évidemment minoritaire dans cette analyse vis-à-vis de mes interlocuteurs mais je n'en demeure pas moins convaincu qu'il ne soit pas inutile de s'interroger sur la question. 

Toujours est-il que théoriquement, rien ne s'oppose à ce qu'un attelage transpartisan puisse se former au moyen d'une charte (qui ne soit ni celle de l'UPR ni celle d'autres partis) qui reconnaisse à la fois l'indépendance des formations politiques réunies dans cette alliance ; la promesse de tout faire pour sortir la France de l'UE ; faciliter les référendums sur d'autres questions essentielles et destituer Macron s'il est encore à la tête de l'Elysée. Cela sans ajouter d'autres revendications qui puissent être à la source de divisions intestines entre les participants. En pratique, cela n'aura bien évidemment jamais lieu pour les raisons que nous avons vues plus avant. De même qu'il semble inenvisageable que chacun se nourrisse des pratiques militantes des uns et des autres pour performer un peu mieux notre communication générale et adopter des synergies utiles en ce sens. Quant à constituer un gouvernement de salut public avec différents acteurs défendant la Souveraineté de la France, la question est encore plus sensible puisque tout le monde s'interrogera sur qui en sera le Président. Raison pour laquelle une telle alliance ne pourrait fonctionner que s'agissant des élections législatives et qu'elle supposerait en premier lieu une concertation entre François Asselineau et Florian Philippot dont les méthodes de communication et radicalités sur le Frexit se complètent parfaitement outre qu'ils constituent, objectivement, le plus gros vivier de militants disponibles et actifs. Devraient alors s'ajouter immédiatement, suite à un premier accord entre ces deux hommes, une invitation faite à S&P, le PRCF, le PARDEM et République Souveraine à rejoindre la coalition ainsi constituée. Tout simplement parce qu'il n'y aurait pas de difficulté majeure à s'entendre sur la question du Frexit avec ces formations politiques. Enfin, des formations de droite bien moins claires sur la question de la sortie de l'UE auraient toujours le choix de prendre langue avec la coalition et décider ou non de faire un pas en avant vers le Frexit pour obtenir le droit d'intégrer la dite-coalition.

Si je suis à peu près certain que les militants du PRCF seraient tout de même ennuyés à l'idée de mettre de l'eau dans leur vin s'agissant de la pureté idéologique qu'ils revendiquent face aux méchants droiteux ou capitalistes plus ou moins fascisants qui constitueraient cette coalition, je ne doute absolument pas que l'écrasante majorité des militants de l'UPR, des Patriotes, de S&P et d'autres formations politiques considéreraient l'initiative comme porteuse d'avenir pour la cause. Pour le moins, si chacun espère qu'une telle coalition puisse un jour advenir, je ne crois pas qu'il soit utile, à ces fins, de constamment vitupérer sur les uns et les autres quant aux réticences affichées ou dissimulées de chacun. Au contraire, les propositions positives tout comme la reconnaissance que nos "leaders" restent humains avec leurs qualités et leurs défauts, reste à mes yeux la meilleure façon de militer sur cet objectif. Ce n'est pas en braquant les gens dans leurs positionnements initiaux que l'on obtient des avancées. C'est plutôt en glissant sous le tapis les discordes passées et en se montrant exemplaires dans nos vœux de concorde militante que l'on puisse espérer influer sur les décisions des dirigeants des partis politiques concernés.

N'en reste pas moins que je considère que je crois plutôt en la Révolution par le fait que par toute posture électoraliste et que vous invite à nous rejoindre le Samedi 8 novembre prochain à partir de 9 h devant la Maison de la Radio (avenue Kennedy à Paris) pour déjà mettre sous pression nos médias qui censurent tous les émissaires de notre courant de pensée tout en s'adonnant à une propagande éhontée en faveur des européïstes et du bellicisme contre la Russie.