dimanche 28 juillet 2013

Lettre ouverte aux libéraux

Depuis plus de quarante années, (surtout depuis l’avènement de Mai 68 en France), les thèses libérales autant que libertaires ont gagné du terrain partout en occident, et notamment dans notre pays.

Cependant, les libéraux toujours insatisfaits que libéralisme total n'existe pas, nous conseillent toujours plus de libéralisme quand il est raisonnable de signifier que plus de quarante années de dérégulations clairement d'inspiration libérales, n'ont pas amené un mieux, mais bien un moins disant social. Ce n'est pas moi qui ait inventé le terme des "trente piteuses" faisant suite aux trente glorieuses. Trente glorieuses que les Français ont vécu sous l'égide du plan Marshall d'inspiration Keynésienne, avec le pouvoir centralisateur fort, incarné par De Gaulle, et le programme du Conseil National de la Résistance clairement d'inspiration communiste.

Si les trente glorieuses ont été possibles avec une politique si peu libérale, c'est que ne vous en déplaise, les économies planifiées ne sont pas plus irrationnelles et obsolètes en terme de modèle à suivre, que le libéralisme qui est pourtant la doctrine réelle de toutes nos élites, qu'elles soient politiques, médiatiques ou économiques.

Le petit nombre de ces gens ne réussit pourtant pas à forger l'adhésion populaire à vos idées, puisque des partis politiques comme le Front de Gauche, le Front National, l'Union Populaire Républicaine, Debout la République et leurs satellites rassemblent un électorat de près de 13 Millions de Français, parmi ceux qui votent encore.

Je vous éviterais une analyse de ce qui conduit d'autres Français à encore soutenir le P.S et l'UMP étant bien plus proches de vos idées, mais ça n'est certainement pas pour les promesses qu'ils font à leurs soutiens financiers de déréguler toujours plus l'économie et démolir les Etats-Nations, qu'ils recueillent encore des votes.

Quoi qu'il en soit, vous n'avez que le mot Liberté à la bouche. Mais un adage dit bien que la Liberté s'arrête là où commence celle des autres. Ce qui signifie que la contrepartie de la Liberté est le mot "Responsabilité". Par ailleurs, la Liberté est moins un point de vue économique qu'une question Démocratique. Et votre critique de l'Etat centralisateur quant à son interventionnisme sur l'économie est en cela infondée. Car selon qui est aux manettes (et notamment ses compétences techniques autant qu'une bonne dose d'altruisme) et par quel régime constitutionnel il gouverne, l'Etat peut intervenir intelligemment sur l'économie d'un pays. Ce qui pose problème est la corruption et l'électoralisme, notamment sur les questions de subventions, de moins disant fiscal sur les hauts revenus et de réglementations. Après tout, l'affaire des éthylotests obligatoires dans les véhicules n'était-elle pas d'abord une histoire de copinage entre le monde des affaires et du politique ? Des exemples de ce genre, nous en avons beaucoup, et même ceux qui défendent le principe de la planification de l'économie et l'interventionnisme d'Etat, reconnaissent le fait qu'il faille mettre un terme à ces pratiques, tout comme nous pouvons faire des économies sur les redondances institutionnelles (Union Européenne, Conseils Régionaux, Sénat, Conseil Economique et Social, toutes les institutions versant des allocations ou retraites si l'on met en place un Salaire de Vie digne pour tous, etc).

Les subventions sont effectivement un problème lorsqu'elles se pérennisent dans le temps au lieu d'organiser l'émergence d'un marché d'utilité publique ou refonder des normes agronomiques entre autres. Une subvention n'a de valeur que dans sa limitation dans le temps pour favoriser une certaine organisation de la société, Libre de l'influence de très grosses structures privées comme Monsanto ou B.A.S.F par exemple. Car derrière un choix de planification de l'économie sous certaines formes, il y'a forcément une volonté populaire qu'actuellement on brime par la division médiatique et la censure. Mais elle existe. La plupart des gens et sans doute beaucoup de libéraux appellent de leurs vœux à que nous ayons à nouveau beaucoup de producteurs de matières premières agricoles, respectant des normes agronomiques et environnementales douces, vendant à proximité immédiate leur production, et obtenant un revenu digne de la vente de leur production sans que l'Etat n'interagisse pour cela.

Mais je vous rappelle que ce choix est possible actuellement pour les agriculteurs et que la majorité d'entre eux continue de faire le plus mauvais, du fait même des vues libérales inscrites dans le marbre des traités européens, et de subventions clairement accordées à ce qui est nuisible et l'absence de fiscalité sur les importations de matières premières agricoles que nous pourrions produire localement. Ni la carotte, ni le bâton ne sont là pour influencer un adoucissement de notre conception de l'agriculture et de la paysannerie, car le point de vue mercantile l'emporte toujours. Sans même parler de l'influence de puissantes holdings sur les institutions.  Et pourtant vous hurlez contre les subventions et les droits de douane existant toujours, alors que nous considérons de notre côté, que c'est la mauvaise utilisation de ces mécanismes ou leur disparition qui justement ont fait perdre à la France des millions d'agriculteurs et d'ouvriers. Vous pourriez le contestez que la force des faits s'opposerait à votre aveuglement. Les matières premières déclinent, la pauvreté existe toujours, la cupidité est en train de détruire le progrès démocratique autant que l'investissement sur des projets d'utilité publique et les écarts de compétitivité s'exacerbent jusqu'à forger du chômage de masse.

Que vous le vouliez ou non, il y'aura à l'avenir un renversement de régime tant sur les questions démocratiques (et notamment de Souveraineté Nationale à restaurer) qu'économiques. Vos thèses reprises dans les traités européens (souvent contre votre propre vérité puisque nous ne sommes pas en régime libéral), sont de plus en plus haïes du fait que vous méprisez l'autre versant de la pensée économique alors qu'elle ne s'oppose pas fondamentalement au libéralisme. L'économie de planification souhaite d'abord poser les pierres d'un nouveau royaume, celui d'une vie plus douce et plus en harmonie avec notre environnement avant d'autoriser certains mécanismes à être progressivement levés. Car derrière une organisation économique plus tournée vers l'écologie et la rationalisation de l'utilisation des ressources, il y'a aussi des fondements spirituels et philosophiques pouvant intégrer une pensée Libertaire et même Libérale.

Alors plutôt que de nous disputer, actons qu'il faille d'abord faire des lois antitrust (pensée plutôt libérale il me semble), décider de ce qui relève du bien collectif et de sa bonne gestion, assainir les questions monétaires et poser un véritable débat sur la limite qu'il y'aurait à donner à la masse monétaire minimum et maximum dont peut disposer un être humain en France, pour vivre dignement, pouvoir monter une entreprise aisément, et cela sans exacerber un instinct naturel de prédation que l'on remarque chez les plus riches. L'argent rend fou, ce n'est un secret pour personne. Il n'est pas naturel de concéder qu'une personne ne gagnant que peu d'argent soit moins libre qu'une personne riche. Être libre d'avoir un toit, de l'énergie, de l'eau et de la nourriture ne se négocie pas. C'est une obligation morale que vos sociétés de secours mutuels ne peuvent suffire à résoudre car déclinant de l'altruisme de très peu de fonds privés ou d'auto-organisation corporatistes n'existant plus depuis l’avènement de la République en France. L’État lorsque bien dirigé et réellement sous contrôle démocratique est nettement plus altruiste que les personnes morales ou physiques les plus riches et compense ou facilite le pouvoir des corporations de salariés et de petits patrons.

Vous souhaitez du libre échange, mais pardonnez moi, dans l'espace intérieur à nos frontières, les échanges commerciaux sont totaux et c'est d'ailleurs un problème. Car lorsqu'un agent économique Marseillais commande un semi-remorque complet de portes-fenêtres à une menuiserie de Calais, un camion brûlera plus de 350 litres d'un pétrole appelé à se raréfier pour acheminer des marchandises qui peuvent être produites sur place. Simplement, le prix peut différer pour des raisons différentes, à qualité et quantité égale d'une même marchandise. La loi du libre marché n'organise pas la rationalisation des échanges au niveau local quand c'est une urgence tant sociale que réellement économique. On ne peut pas faire raisonnablement le pari du saut technologique instantané dès que le pic pétrolier se dressera face à nous alors qu'il faudra des dizaines d'années pour développer des technologies alternatives, elles-même insuffisantes pour compenser complètement nos besoins de pétrole brut. D'ailleurs, je peux vous affirmer que les technologies connues pour leur propension à remplacer le pétrole intelligemment, ne compenseraient même pas 15 % de nos besoins actuels.

Dans un monde de pénurie énergétique, le libéralisme pourra prendre plus de sens, car il aura en lui-même sa propre contrainte indépassable, n'ayant pas besoin de subventions et de fiscalité pour encourager la rationalisation des échanges, la relocalisation de l'économie, et un boom du secteur primaire et secondaire. Sauf que nous vivons à crédit sur une ressource épuisable encore bon marché, et que ce caprice qui vous motive à ne pas regarder le futur et laisser une autorité démocratiquement élue anticiper et organiser un modèle économique et social à même d'éviter les affres alimentaires qui accompagneront la pénurie, vous rendent coupables au mieux d'aveuglement quasi religieux, au pire de crime intellectuel contre les intérêts de la Nation.

Le libre échange n'est libérateur que s'il y'a une contrepartie entre deux agents économiques ou États ayant un écart de compétitivité sur la production d'un même produit. On peut tout à fait réinstaurer des droits de douane pour protéger notre agriculture et notre industrie, et reverser l'usufruit de cette fiscalité à des pays tiers pour que leurs salaires ainsi que leurs règles sociales et environnementales se rapprochent des nôtres. Ce n'est pas à la baisse qu'il faut lisser les niveaux de vie, mais bien vers le haut. Vous croyez en la main invisible du marché pour cela, mais cette main redistribue plus à la rente qu'elle ne souhaite restreindre ces écarts de compétitivité entre les agents économiques. Si les libéraux ne se dissocient pas des capitalistes, ils en sont leurs naturels complices. En cela, tant que vous n'accepterez pas que la monnaie ne doit plus être une marchandise et que sa masse doit être la mieux répartie que possible pour éviter des bulles de thésaurisation ou de spéculation, vous ne ferez que renforcer une prédation contre laquelle vous croyez lutter plus par idéologie, que raison purement mécaniste. L'inflation et la fiscalité sont des mécanismes clairs de limitation de la séquestration monétaire et de redistribution de celle-ci. La libre circulation des capitaux et les déréglementations à ce sujet sont au contraire un entonnoir à monnaie pour très peu d'agents économiques et un moyen pour ces derniers d'éviter de la redistribuer.

LA MONNAIE N'EST PAS UNE MARCHANDISE OU UN BIEN PRIVE !!!

Là où les pourfendeurs d'une économie planifiée peuvent vous entendre, c'est sur vos idées permettant de faciliter la création d'entreprises au niveau local, avec l'abaissement, voir la suppression de la charge fiscale et administrative pour les petits agents économiques. Les planificateurs considèrent que si 65 Millions de Français méritent un minimum d'organisation pour que tous soient nourris et puissent regarder l'avenir avec confiance, ils n'en restent pas moins agacés de toutes les entraves du système pour que chacun puisse créer ses chances. Mais l'entrepreneur sans grands revenus qui souhaite monter une start-up à Strasbourg et les actionnaires de Sanofi (autres que l'Etat lui-même) n'ont pas la même importance pour le politique qui favorise l'oppression de l'un et la prédation des autres. L'un n'a pas les revenus suffisants pour marquer de son influence le système actuel à son avantage, et les autres ont un pouvoir monétaire évident. Que ces derniers vendent leurs actions et la valeur de ces dernières baissera faisant décroître la capacité d'investissement de Sanofi dans la recherche. Recherche qui d'ailleurs est plus axée sur ce qu'il est rentable de soigner du fait d'un grand nombre de malades-consommateurs, que ce qui l'est moins du fait de maladies orphelines. Le libéralisme a même réussi à faire de la Santé "un marché". La Liberté d'être bien soigné, peut importe nos revenus se négocie t'elle en fonction des choix d'investissements de recherche de capitalistes se fichant qu'un myopathe trouve enfin son médicament ?

Or, puisque les Français sont attachés à la Sécurité Sociale (ne vous en déplaise), il semble logique que Sanofi soit complètement nationalisée et devienne un bien public. Car dans ces circonstances, seule la recherche et l'offre de produits pharmaceutiques à prix neutre (ni perte, ni profit) remboursés par l'argent des Français (la Sécurité Sociale) devient la norme. Les intérêts mercantiles des actionnaires sont écartés, seuls les intérêts d'utilité publique continuent d'exister, et cela à moindre coût. Car les plus values dégagées peuvent l'être à des niveaux d'équilibre entre le coût de la production et de la logistique, et les dépenses de sécurité sociale. La partie dévolue à la rente sera simplement ôtée du prix final d'un médicament.

La Santé des Français est une question régalienne tout comme les services de police, l'armée ou de secours. Tout comme l'énergie n'est pas "un marché" comme les autres. Il s'agit d'un secteur industriel hautement stratégique dont les infrastructures et le service rendu à la Nation, ne peuvent subir les ajustements décidés par quelques actionnaires. Ce n'est pas interdire l'actionnariat et l'investissement que de nationaliser certaines entreprises. C'est au contraire rendre tous les Français actionnaires et investisseurs de secteurs économiques qu'ils considèrent comme stratégiques. C'est laisser la Nation décider elle-même de la qualité de service qu'elle attend et à quel prix. Quand un ou plusieurs agents économiques privés ont les mains sur des "monopoles commerciaux" aussi importants que E.D.F, TOTAL ou Sanofi, leur variable d'ajustement est dépendante de leur désintéressement à la rente qu'ils obtiennent d'un travail productif qu'ils n'ont pas fourni. Et évidemment, ils n'investissent pas sans volonté d'une rente toujours plus élevée à leur profit.

Il y'a aussi ces entreprises non réellement stratégiques mais réellement importantes en terme de poids économique. La plupart des "collectivistes" considèreront que le système des Scoops est la meilleure alternative pour un juste partage du profit, et afin que la réflexion productive et commerciale soit la plus large et proche que possible du citoyen. Pour cette raison, les collectivistes peuvent tout à fait organiser la loi pour transférer peu à peu l'essentiel du capital aux salariés. Mais les libéraux, foutus chantres de la propriété privée, préfèreront toujours défendre les intérêts des quelques capitalistes qui possèdent ce Capital et s'en gavent au détriment des travailleurs concernés. 

Où est l'émancipation sociale du salarié dans cette affaire ? Où est la Liberté d'être acteur de son entreprise et co-décideur de ses revenus et de la politique de développement de son entreprise ? Où est l'incitation à abolir le salariat et forger des millions des patrons ?

Car pour abolir le salariat et inciter des gens à se mettre à leur compte ou à partager un capital productif privé, encore faut il avoir un Etat interventionniste qui incite à cela, au lieu de protéger les capitalistes qui devraient être un ennemi commun aux libéraux et aux "planificateurs". Car même sur un sujet aussi sensible que l'assouplissement du droit du travail avec par exemple la fin du C.D.I, il doit y'avoir une contrepartie déclinant d'un système social protecteur des plus faibles. Le Salaire de Vie, le fait de faciliter l'accession à la propriété de millions de Français, de leur garantir un accès au crédit, à une protection sociale et sanitaire élevée, quelque soit leur statut socio-professionnel et leur contrat de travail, sont la contrepartie non négociable à de telles déréglementations. Ce qui suppose des cotisations, une fiscalité et un contrôle de notre politique monétaire globale par l’État. Ce que l'on dérégule d'un côté, appelle à une régulation inverse d'un autre sans quoi nous nourrissons des déséquilibres sociaux et économiques gravissimes. 

Je pourrais continuer sur bien d'autres exemples, mais ce que je souhaitais signifier par là, est le fait que nous accordons aux libéraux que certaines de leurs idées peuvent apporter un mieux, à la condition expresse que le libéralisme ne devienne pas une doctrine au service des seuls capitalistes. Ressenti actuel d'une population Française dont Colbert, Napoléon III, Jaurès, Maurice Thorez et Charles de Gaulle ont clairement marqué de leur empreinte sur le fait que notre peuple voit en l'Etat, une institution à même de les protéger quand leurs dirigeants interviennent sur l'économie dans le bon sens. 

La plupart des planificateurs veulent une sortie plus ou moins claire des traités européens. Et tous critiquent leurs déréglementations d'inspirations libérales. Il y'a aussi des libéraux qui pour des raisons plus démocratiques ou strictement monétaires (la question bien comprise des taux de change) souhaitent en finir avec l'U.E. Notre combat peut être donc partagé et nous sommes prêts à continuer à écouter les libéraux malgré leur véritable défaite intellectuelle dans le cœur de la population. Mais cela à condition que ces derniers fassent preuve d'humilité et de propositions qui s'harmoniseraient avec les nôtres. Car si vous continuez de vous enfermer dans une doctrine au lieu de considérer que l'économie peut être émancipatrice en jonglant des meilleures idées qui se retrouvent dans tous les courants de pensée (y compris antagonistes des vôtres), alors vous devrez assumer le fait qu'un jour, vous risquerez à votre tour la censure, la diabolisation de vos idéaux et l'émergence d'une nouvelle élite qui ne vous écoutera plus. Au final, vous aurez perdu bien plus que de la crédibilité, mais le droit d'être entendus.

Il est possible de travailler ensemble, mais pas sous une vision dogmatique de nos pensées, mais bien par une analyse sociétale et historique de ce qui a marché, et de ce qui peut être fait en France. Cela présuppose un recul sur certaines de vos conceptions à un niveau global, mais paradoxalement à une avancée de vos idées à un niveau local qui pourrait justement devenir un faire valoir idéal de votre philosophie.

Pour autant que vous êtes les principaux dépositaires malgré vous de la foi en l'idéologie européïste de nos dirigeants, du fait que la plupart d'entre ont ratifié les traités qui tendent en grande partie dans le sens de votre idéologie (libre circulation des capitaux, des marchandises et des personnes, privatisations des services publics, etc), il faut bien comprendre qu'une réflexion économique et démocratique ne se limitant pas à nos seules vues planificatrices et collectivistes, doit d'abord passer pour vous par un rejet complet de l'Union Européenne. Cette institution symbolisant le kidnapping de la Démocratie et de notre Souveraineté par le capitalisme pur et dur, les Libéraux doivent se rappeler que la Liberté des peuples à disposer d'eux-même s'oppose à une mondialisation des institutions et l'abolition de la Souveraineté Nationale. Il ne sera donc possible de vous afficher comme de profonds démocrates qu'en vous détachant de l'idéologie européïste qui de toute façon, éloigne le citoyen des sphères du pouvoir et l'empêche d'influencer librement sur les décisions économiques de son pays, qu'elles soient libérales ou non. Il ne s'agit plus de débat entre les libéraux et leurs opposants, mais d'une nécessité commune de poursuivre ces débats et réaliser les expérimentations qui en découlent, en dehors du champs d'un URSS profondément atlantiste et peu Libérateur de l'économie. La récession est là pour le prouver.

Si les libéraux de France pouvaient faire ce premier pas important que de réclamer la restauration de notre Souveraineté pleine et entière, alors soyez en certains, le peuple en colère de tant de dérégulations vous écouterait encore, car il saurait que vous respectez sa Souveraineté et distinguez le Libéralisme du Capitalisme.

Ce choix vous appartient, et ce n'est pas à nous qui n'avons plus le pouvoir depuis plus de quarante ans, de nous remettre en question. C'est vous qui êtes écoutés par nos politiciens, et qui portez de fait la responsabilité du drame social et environnemental qui accompagne leur politique. C'est votre legs aux yeux du peuple Français. Est-ce sincèrement l'incompréhension et le rejet de vos idées que vous souhaitez ? J'en doute. Alors apprenons à travailler ensemble, plutôt qu'à nous montrer doctrinaires dans nos vues économiques respectives.



mardi 23 juillet 2013

Tel un funambule, sur ma ligne de vie...

Il y'a quelques années, je composais une chanson intitulée "Pour regarder loin", où j'évoquais le fait que nous n'étions que des funambules marchant sur nos lignes de vie.

Façon poétique (enfin je l'espère) de signifier que nous composons avec nos fragilités, souvenirs et névroses plus ou moins conséquentes, pour avancer dans la vie.

Nous avons tous connus dans notre parcours des accidents qui s'avéraient de toute façon prévisibles, mais dont nous ne pouvions prévoir ni le moment, ni l'intensité du bouleversement psychique que cela pourrait entraîner. C'est souvent l'occasion d'une remise en question et pour certain(e)s, le désir de se dépasser sur des choses qui nous tiennent à cœur, mais dont le climat social et psychologique dans lequel nous faisions face jusque là, contraignait une part de notre disponibilité mentale à y mettre tout notre temps autant que notre cœur.

Cette redondance émotionnelle qui vient cycliquement nous bouleverser dans nos habitudes et notre attentisme, je viens de la subir il y'a quelques jours. Je n'en préciserais ni les faits, ni les déclinaisons, cela fait parti de l'intime que seuls mes proches ont "le privilège" de connaître.

Toujours est-il que cela me pousse à partir sur Paris durant un mois, pour me rapprocher d'une part de ma sœur, et d'une autre part, tenter de reprendre les commandes de ma vie, tel que je l'entends. Cela m'a permis aussi à travers des discussions teintées de psychologie à revenir vers un sujet qui m'ont toujours passionné, mais que je n'ai plus vraiment eu l'occasion de méditer avant mon immersion politique.

Il s'agit de l'âme. 

Étrange objet métaphysique qu'est l'esprit.  Sans doute par ce que je crois en un dessein intelligent, je postule que l'âme existe et qu'elle est indépendante de la chair. Le corps est un moyen de transport organique pour expérimenter la vie, avec toutes les contraintes que posent un ensemble de molécules à même de nous émouvoir de différentes façons (tristesse, joie, colère, etc).

Il y'a en outre le conditionnement culturel qui apporte une bonne part de nos mécanismes psychiques face à différentes situations de stress.

Mais il reste le Moi profond. Cette petite flamme qui analyse son environnement de façon neutre et objective, et que le bruit de fond biologique et culturel contraint à ne pas être écouté par ce qui fait notre identité d'individu sensible.

Comme tout le monde, il y'a des moments où j'ignore volontairement ou involontairement le raisonnement de la matrice de ma psyché. Mais j'essaye néanmoins de lui être le plus fidèle que possible, ne serait ce que dans ma façon d'appréhender la vie, en agissant sur les choses auxquelles j'ai un pouvoir, et rester serein face aux contraintes sur lesquelles je ne peux rien. Il est d'ailleurs paradoxal que je crois avoir le pouvoir de contribuer à changer le monde, et en tout cas mon pays, alors que les gens qui se disent raisonnables me disent souvent que résister à un système est du temps perdu. Ils ont sans doute raison, mais mon âme me hurle que cela est faux et que j'ai bien la capacité cognitive et physiologique de contribuer à la défaisance d'un système moribond. Ou c'est de la bêtise, ou c'est de l'égo surdimensionné, ou c'est de la confiance en soi. En tout cas, il y'a en moins plus qu'une flamme mais bien un puissant brasier qui me pousse à agir contre les évidences du commun des mortels.

J'essaye souvent de me contempler réfléchir avec un regard extérieur pour comprendre mes propres mécanismes, et les comparer aux autres êtres vivants, les êtres humains en particulier.

En discutant tout à l'heure avec un ami, je me posais la question de ce qui pouvait générer du conditionnement intellectuel pour les racistes et les antifas, au point d'abolir leur sens critique. Car ces gens ont l'habitude de ranger le monde dans une petite boite, pour savoir quel comportement et processus mental à adopter en conséquence. Par exemple, la volonté pour un Français de sortir de l'euro est pour l'antifa une thèse réactionnaire quand le pragmatique y voit une question monétaire et même démocratique.

En rangeant ainsi l'eurosceptique dans la petite boite du réactionnaire, notre antifa peut visualiser son contradicteur dans une arborescence intellectuelle lui déplaisant par conditionnement, et éviter ainsi s'extraire de sa propre petite boite d'antifa pour réfléchir sur le monde avec un raisonnement dépollué des mystiques communautaires.

Pour le moment, nous n'en sommes qu'à l'aspect bêtement culturel du fonctionnement de notre cobaye antifa. Mais se pose alors la question dans mon esprit : Si d'autres personnes et moi-même, sommes capables de raisonner au-delà d'un code de pensées lié à une appartenance communautaire spécifique, pourquoi d'autres gens n'y arrivent pas. Est ce que le seul conditionnement peut tout expliquer ? Je ne le crois pas tout simplement par ce que comme les autres êtres humains, un ensemble de paramètres sociaux ont eu vocation à me conditionner. Et d'ailleurs je le suis certainement en partie. Mais j'ose prétendre avoir la capacité de dépasser mes propres conceptions intellectuelles par le jeu de l'empathie et du plaisir de l'analyse.

Ce qui est une marque d'intelligence ou de conscience comme dirait mon ami Michel, n'est pourtant pas un bien universellement partagé. Si toute ma vie me prouve que ce n'est pas ma pleine conscience d'un système qui m'a permis de m'émanciper, je reste riche de ma culture acquise sur un ensemble de domaines très distincts les uns des autres. Etre conscient ne signifie donc pas l'essor social, mais je ne suis pas bien sûr que la bêtise soir un meilleur ascenseur.

Car, et ce sera la fin de mon propos, en postulant que l'âme existe, je postule aussi l'inégalité des âmes. Je pourrais en formuler quelques raisons comme le cheminement de l'âme au travers de multiples expériences de vie, mais je préfère en garder une conviction intime : Dieu a volontairement dissocié son entité en multiples âmes d'inégales capacités de maîtrise sur le corps et le conditionnement mental, pour obliger une minorité relativement au fait de sa puissance intellectuelle, à se dépasser contre une majorité faible psychiquement.

C'est un tabou pour chacun d'entre nous que de reconnaître nos qualités. Ce serait manquer de modestie. Mais la notion de tabou est elle même un conditionnement culturel, une valeur morale. Si l'on accepte d'éluder un peu ce qui est bien ou non, peut-être peut-on s'accorder de croire un peu en soi et être en paix avec sa propre identité...

 



lundi 15 juillet 2013

Si le Front de Gauche continue de défendre l'euro, je voterais Front National !


Le 22 et 25 Mai prochain, auront lieu les élections européennes. Cette élection est la possibilité d'une tribune pour le peuple afin de pouvoir dénoncer notre rattachement à l'Union Européenne et à la monnaie commune.

Il me semble important d'expliquer à quel point le Front de Gauche contribue à nourrir le Front National des voix d'un électorat populaire, faute de vouloir redonner au peuple ne serait-ce qu'un symbole d'émancipation nationale, à savoir la restauration de notre monnaie.

Je n'ai jamais voté pour le Front National et je considère ce parti comme un objet médiatique servant à diviser la Nation, n'apportant aucune solution véritable à nos problèmes, et n'étant même pas ferme dans sa volonté de nous faire quitter l'Union Européenne. En outre, mes idées profondément libertaires (légalisation du cannabis, dépénalisation de la consommation des drogues, mariage homo) associées à mes vues sociales et économiques (salaire de vie à instituer, planification de la décroissance, répudiation d'une grande partie de la dette), font que je suis bien plus proche des idées du Front de Gauche que du Front National, à l'exception près de la question de notre Souveraineté pleine et entière à restaurer.

Certes, sur des questions plus sociétales comme l'immigration ou le traitement de la violence dans les banlieues, je ne me retrouve ni au Front de Gauche, ni au Front National qui développent des points de vue caricaturaux de chaque côté, mais pour le moment, cela reste des problèmes connexes et sans importance au vu des enjeux dont nous parlons.

Les sympathisants de l'U.P.R que je connais bien m'adresseront nombre de critiques sur ce billet avec des arguments habituels, mais je tiens à les éluder sur un principe très clair : le potentiel électoral.


Lors des dernières élections présidentielles, le Front National a recueilli plus de 6,4 Millions de voix, lorsque le Front de Gauche a pour sa part rassemblé un peu moins de 4 Millions d'électeurs sous sa bannière. 

La leçon n'a semble t'il toujours pas été tirée. Certes, le Front de Gauche jouit d'un électorat acquis dans certains secteurs socioprofessionnels, notamment du fait de ses liens importants avec le monde syndical (et donc celui de la fonction publique), mais malgré cet avantage clair pour établir sa propagande, reste coupé du monde des ouvriers et des Smicards en général, qui ont voté très massivement pour Marine Le Pen ou pour les plus crédules : François Hollande.

A titre d'info, Sarkozy a pour sa part largement emmagasiné des voix chez les personnes âgées, ce qui signifie que l'UMP est de toute façon sur son déclin pour des raisons purement démographiques.

M. Mélenchon se fait le chantre d'une ligne absolument indéfendable qui consiste à dire qu'il veut IMPOSER par la "confrontation" un traité d'inspiration Franco-Française à tous les États-Membres de l'Union Européenne. D'abord, je tiens à faire remarquer que l'on ne peut pas se dire de gauche (et défendre par là le principe de l'auto-détermination des peuples), tout ayant un discours typiquement impérialiste et digne de l'époque coloniale de la France.

L'Europe ne nous appartient pas. Des pays aussi différents que l'Allemagne, l'Italie, la Grèce, la Pologne, la Finlande, le Luxembourg ou la France ont des références historiques, culturelles, linguistiques, économiques, démographiques, monétaires, et sociales totalement différentes d'une Nation à l'autre.

L'internationalisme, ça n'est pas imposer ses points de vue avec un orgueil Français détestable consistant à croire que ce que nous penserions serait le mieux pour tous les autres pays. Le véritable internationalisme (et je préfère parler d'universalisme), c'est se montrer exemplaire dans sa politique nationale pour inspirer d'autres pays, tout en regardant chez le voisin ce qui se fait de mieux pour le reprendre à son compte.

Un traité, qu'il soit d'inspiration néo-libérale ou d'inspiration socialiste, voir communiste, n'est rien d'autre qu'une prison économique et démocratique interdisant toute expérimentation économique et sociale aux peuples Souverains. Les Autrichiens sont libéraux ? Nous n'avons pas à leur imposer notre modèle d'économie planifiée. Les Allemands ne veulent pas de salaire minimum ? Nous n'avons pas à leur imposer un système qui est le notre. Il faut bien voir qu'un cariste en Allemagne gagne beaucoup plus qu'un employé aux mêmes fonctions en France, malgré l'absence de SMIC. Les logiques économiques diffèrent, mais l'organisation syndicale et corporative n'est pas la même.

NOUS N'AVONS PAS A IMPOSER NOTRE VISION POLITIQUE, ÉCONOMIQUE ET SOCIALE A D'AUTRES NATIONS !

Comment peut-on mépriser à ce point les peuples d'Europe et se glorifier d'avoir à ce point raison quand justement, c'est un parti de droite capitaliste qui parvient à remporter plus de voix que le Front de Gauche ? Où est l'humilité et la remise en question dans cette affaire ?

Si le Front de Gauche n'est même pas fichu de convaincre une majorité de Français et aspirer une grande partie de l'électorat du Front National, comment peut-il avoir l'outrecuidance de vouloir en plus imposer ses vues au reste de l'Europe ?

Ce colonialisme étiqueté "de gauche" est absolument détestable et il serait temps que l'électorat de M. Mélenchon a qui l'on a demandé de voter pour la droite ultra libérale P.S au second tour, commence à réfléchir de façon plus critique à ce qu'est l'Europe et ce qu'est la véritable pensée internationaliste.

L'euro outre les problèmes monétaires très sérieux qu'il pose tant à la France qu'à d'autres pays, est d'abord un outil politique ! C'est le symbole même de notre rattachement à l'Union Européenne, institution qui n'a rien à voir avec l'Europe.

Le débat récent entre Jacques Sapir et Jean-Luc Mélenchon a soulevé beaucoup de questions où le Président du Front de Gauche a répété à maintes reprises qu'il "n'était pas en état de dire si de telles études pouvaient être validées". Mais de qui se moque t-on ?

Un responsable politique doit dépasser ses propres dogmes politiques pour s'inspirer des analyses économiques et des données qu'elles véhiculent. Jacques Sapir a parfaitement démontré que le rétablissement des taux de change et le rétablissement du contrôle des capitaux (inhérent à la restauration des monnaies nationales et impossible en restant dans l'euro), permettront d'assainir immédiatement les problèmes de "compétitivité" d'économies aussi différentes que celles de la Grèce, l'Espagne, la France et l'Allemagne. M. Sapir a en outre parfaitement expliqué toute la problématique germanique, qui outre l'aspect profondément culturel de la gestion de la création monétaire, trouve aussi sa racine dans un problème démographique. L'Allemagne a un besoin organique d'une monnaie forte quand la Grèce doit absolument retrouver une monnaie beaucoup plus faible que le Dollar pour que sa compétitivité interne et externe puisse redécoller. La France a pour sa part besoin d'une monnaie ayant un taux de change proche du Dollar et nous n'avons absolument pas les mêmes points de vue que les Allemands, les Néerlandais, les Luxembourgeois, les Finlandais et les Autrichiens sur la création monétaire.

Nous devons non seulement sortir de l'euro au plus vite pour faire cesser cette spirale récessive (ça ne tient qu'à cela), mais aussi pour rendre un Symbole Politique aux peuples quant à leur propre Souveraineté. Le Franc est le Symbole puissant que nous devons redonner au Peuple Français, quant à son émancipation politique et sociale.

L'aspect géopolitique défendu par Mélenchon est d'une bêtise sans nom. Si nous sortons de l'euro et que nous en profitons pour faire un audit de la dette pour décider de ce que nous annulerons, la finance internationale se prendra un magistral coup de poing en pleine figure. La France reprendra tout son poids diplomatique en redevenant un Etat Souverain, toujours au Conseil de Sécurité de l'ONU mais avec une voix renforcée pour lutter contre l'impérialisme Américain. Nous pourrons mener une politique inflationniste après ré-indexation des salaires sur l'inflation, permettant de taxer les riches au portefeuille, désendetter l'Etat, les entreprises et les ménages, tout en investissant dans les technologies vertes.

Il devient lassant de constater que le Front de Gauche continue de défendre le Symbole Politique d'une oppression capitaliste. Il est en outre totalement faux de dire que le Front de Gauche se montre internationaliste en voulant imposer aux autres peuples sa volonté. Non, les peuples n'ont pas tous les mêmes aspirations concernant des points de vue sociaux et sociétaux défendus par le Front de Gauche.

Avec moins de 4 Millions de voix, le Front de Gauche ne parvient même pas à se placer en tant que troisième force politique du pays. Et en éludant les à côtés sur des problèmes Franco-Français, je suis convaincu que sa ligne européïste ne fait que contribuer à ce déficit électoral.

Alors, en tant que citoyen Français qui souhaite en finir avec l'Union Européenne, quels sont les choix qui s'offrent à moi ?

L'UPR et le Mpep ?

Nous savons tous que ces partis sont CENSURES par les médias, ce que se gardent bien de dénoncer les partisans du Front de Gauche, soit disant grand défenseurs de la Liberté d'expression. Je dis bien soit-disant, car lorsque je lie constamment qu'il ne faut pas "discuter avec le Front National", j'appelle cela de la fermeture d'esprit et non du respect de la liberté d'expression à même de convaincre les électeurs. C'est trop facile de déféquer sur près de 7 millions d'électeurs en étant capable de se réjouir que la Présidente d'un parti qui les rassemble, se casse les os dans une piscine. D'ailleurs, je me suis posé la question de l'humanisme revendiqué par les partisans du Front de Gauche, quand on est capable de se réjouir qu'un être humain, quand bien même opposant politique, puisse se fracasser des vertèbres.

Reste ensuite "Debout la République". Étrangement ce parti politique plus consensuel ne fait que de petits scores malgré le fait qu'il soit à peu près correctement médiatisé. J'ai quelques idées sur la raison de ces faibles scores, mais toujours est il qu'il n'est pas capable statistiquement de fédérer beaucoup de Français contre l'Union Européenne.

Donc ne reste que le choix entre le Front de Gauche et le Front National, et un seul de ces partis politiques est la troisième force politique du pays et attaque clairement l'euro dans le discours de ses dirigeants (mais pas dans sa documentation officielle, je le concède à mes détracteurs).

Il faut bien comprendre l'enjeu : Si un parti politique souhaitant (dans sa propagande médiatique) sortir de l'euro, devait remporter un soutien électoral capable de lui donner le poids nécessaire au Parlement Européen, le séisme politique serait puissant. Il ne s'agit plus de "gauche" ou de "droite", il s'agit d'une pression populaire forte à exercer sur un parti politique pour qu'il aille au bout de son engagement sur un thème précis pour lequel ses représentants auront été élus, à telle fin de pousser la France vers la sortie de l'U.E et l'euro.

Car si les élus ne respectent pas leurs promesses sur ces questions, les Français n'hésiteront pas à sanctionner électoralement un parti qui finalement fait comme les autres : nous mentir !

C'est donc un enjeu pour le Front de Gauche ou le Front National que de démontrer  leur capacité de nuisance à l'Union Européenne et leur volonté de sortir de cette usine à gaz pour espérer convaincre à une prochaine élection.

J'espère et je pense que de nombreux Français se retrouveront dans mon propos. Oui, nous considérons que le programme économique, social et écologique du Front de Gauche est pertinent. Mais il est hors de question que cela soit au détriment de notre Souveraineté, de la dissolution de notre pays dans un Nationalisme Européen exacerbé, quand il suffirait de relire le Titre 1 de notre Constitution :

Titre premier - DE LA SOUVERAINETÉ

ARTICLE 2.
La langue de la République est le français.

L'emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.


L'hymne national est « La Marseillaise ».


La devise de la République est « Liberté, Égalité, Fraternité ».


Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.



ARTICLE 3.
La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum.

Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice.


Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la Constitution. Il est toujours universel, égal et secret.


Sont électeurs, dans les conditions déterminées par la loi, tous les nationaux français majeurs des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques.
ARTICLE 4.
Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie.

Ils contribuent à la mise en œuvre du principe énoncé au second alinéa de l'article 1er dans les conditions déterminées par la loi.


La loi garantit les expressions pluralistes des opinions et la participation équitable des partis et groupements politiques à la vie démocratique de la Nation.

Il est temps que les partisans du Front de Gauche fassent un choix :

Où ils souhaitent rétablir TOTALEMENT notre Souveraineté Nationale, où ils se font les complices d'un Système visant à démolir l'Europe et la Démocratie. On ne peut pas adopter une position schizophrène sur le sujet.

La souveraineté, cela ne se divise pas, ne se partage pas, ne se limite pas.

mercredi 3 juillet 2013

APPEL A TOUS LES MAGISTRATS : Le Président de la République se rend coupable de haute trahison !


Cet article a été modifié et vous pourrez trouver sa version téléchargeable et imprimable sur le lien ci-en bas. J'en appelle à tous les Français de bonne volonté, à bien vouloir envoyer une copie de ce courrier au procureur de la république de leur département, ainsi qu'à tous les magistrats possibles.

Monsieur le Procureur,

Par la présente, je souhaite attirer votre attention sur une violation excessivement grave du Code Pénal et de la Constitution par M. François Hollande, actuellement Président de la République Française, ainsi que Jean-Marc Ayrault (actuel Premier Ministre) et M. Jean-Yves Le Drian (Ministre de la Défense) et enfin M. Philippe Martin (Ministre des Transports et du développement durable).

En effet, dans le cadre de l'affaire Edward Snowden, ressortissant américain ayant permis au Peuple Français d'apprendre que les États-Unis d'Amérique espionnaient les communications téléphoniques de millions de citoyens Français, les correspondances diplomatiques de l'ambassade de France à Washington, ainsi que celles de la mission diplomatique Française à l'O.N.U, à travers le programme « US-984XN» aussi intitulé « PRISM » de la N.S.A (national security agency), il apparaît que François Hollande, actuel Président de la République, ainsi que les ministres cités plus haut, viole ou laisse violer les articles de loi suivants :

ARTICLE 5 de la Constitution de la Vème République du 4 octobre 1958

Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État.

Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et du respect des traités.

Article 411-4 du CODE PÉNAL

Le fait d'entretenir des intelligences avec une puissance étrangère, avec une entreprise ou organisation étrangère ou sous contrôle étranger ou avec leurs agents, en vue de susciter des hostilités ou des actes d'agression contre la France, est puni de trente ans de détention criminelle et de 450000 euros d'amende.

Est puni des mêmes peines le fait de fournir à une puissance étrangère, à une entreprise ou une organisation étrangère ou sous contrôle étranger ou à leurs agents les moyens d'entreprendre des hostilités ou d'accomplir des actes d'agression contre la France.

Article 411-5 DU CODE PÉNAL

Le fait d'entretenir des intelligences avec une puissance étrangère, avec une entreprise ou organisation étrangère ou sous contrôle étranger ou avec leurs agents, lorsqu'il est de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, est puni de dix ans d'emprisonnement et de 150000 euros d'amende.

Article 411-6 DU CODE PÉNAL

Le fait de livrer ou de rendre accessibles à une puissance étrangère, à une entreprise ou organisation étrangère ou sous contrôle étranger ou à leurs agents des renseignements, procédés, objets, documents, données informatisées ou fichiers dont l'exploitation, la divulgation ou la réunion est de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation est puni de quinze ans de détention criminelle et de 225 000 euros d'amende.

Article 226-15 DU CODE PÉNAL

Le fait, commis de mauvaise foi, d'ouvrir, de supprimer, de retarder ou de détourner des correspondances arrivées ou non à destination et adressées à des tiers, ou d'en prendre frauduleusement connaissance, est puni d'un an d'emprisonnement et de 45000 euros d'amende.

Est puni des mêmes peines le fait, commis de mauvaise foi, d'intercepter, de détourner, d'utiliser ou de divulguer des correspondances émises, transmises ou reçues par la voie des télécommunications ou de procéder à l'installation d'appareils conçus pour réaliser de telles interceptions.

Loi n° 91-646 du 10 juillet 1991 relative au secret des correspondances émises par la voie des communications électroniques.

Le secret des correspondances émises par la voie des communications électroniques est garanti par la loi.

Il ne peut être porté atteinte à ce secret que par l'autorité publique, dans les seuls cas de nécessité d'intérêt public prévus par la loi et dans les limites fixées par celle-ci.
---------------------

Deux preuves manifestes de la violation de la loi par le Président de la République peuvent être mises en évidence :

La première étant qu'en vertu de l'article 5 de la Constitution, le Président de la République se doit d'être le garant du fonctionnement régulier des pouvoirs publics, de la continuité de l'État ainsi que de l'indépendance nationale et de l'intégrité du territoire.

Or, en ne prenant pas au moins la mesure de nécessité visant à interrompre définitivement les négociations sur les accords de libre échange avec la puissance étrangère pratiquant un espionnage caractérisé des institutions Françaises, le Président de la République assume donc la légitimité de la violation des correspondances de simples citoyens et de nos diplomates par les U.S.A, et prouve par là, son intelligence avec une puissance étrangère manifestement hostile à la France.

De la même façon, une agression caractérisée, et quand bien même non armée appelle logiquement à une réponse réelle du Président de la République, chef des armées, comme le Code de la Défense le précise :

Article L1111-1 DU CODE DE LA DÉFENSE

La stratégie de sécurité nationale a pour objet d'identifier l'ensemble des menaces et des risques susceptibles d'affecter la vie de la Nation, notamment en ce qui concerne la protection de la population, l'intégrité du territoire et la permanence des institutions de la République, et de déterminer les réponses que les pouvoirs publics doivent y apporter.

L'ensemble des politiques publiques concourt à la sécurité nationale.

La politique de défense a pour objet d'assurer l'intégrité du territoire et la protection de la population contre les agressions armées. Elle contribue à la lutte contre les autres menaces susceptibles de mettre en cause la sécurité nationale. Elle pourvoit au respect des alliances, des traités et des accords internationaux et participe, dans le cadre des traités européens en vigueur, à la politique européenne de sécurité et de défense commune.

Article L1111-2 DU CODE DE LA DEFENSE

Le pouvoir exécutif, dans l'exercice de ses attributions constitutionnelles, prend les mesures nécessaires pour atteindre les objectifs définis à l'article L. 1111-1.

En cas de menace, ces mesures peuvent être soit la mobilisation générale, soit la mise en garde définie à l'article L. 2141-1, soit des dispositions particulières prévues à l'alinéa suivant.

En cas de menace portant notamment sur une partie du territoire, sur un secteur de la vie nationale ou sur une fraction de la population, des décrets pris en conseil des ministres peuvent ouvrir au Gouvernement tout ou partie des droits définis à l'article L. 2141-3.
-----------------

Cela du fait même que la sécurité nationale est fragilisée par l'espionnage d'une puissance étrangère, si l'on considère que le secret des correspondances diplomatiques et sous forme numérique, relève bien de l'article 413-9 du Code Pénal.

Article 413-9 DU CODE PENAL

Présentent un caractère de secret de la défense nationale au sens de la présente section les procédés, objets, documents, informations, réseaux informatiques, données informatisées ou fichiers intéressant la défense nationale qui ont fait l'objet de mesures de classification destinées à restreindre leur diffusion ou leur accès.

Peuvent faire l'objet de telles mesures les procédés, objets, documents, informations, réseaux informatiques, données informatisées ou fichiers dont la divulgation ou auxquels l'accès est de nature à nuire à la défense nationale ou pourrait conduire à la découverte d'un secret de la défense nationale.

Les niveaux de classification des procédés, objets, documents, informations, réseaux informatiques, données informatisées ou fichiers présentant un caractère de secret de la défense nationale et les autorités chargées de définir les modalités selon lesquelles est organisée leur protection sont déterminés par décret en Conseil d'Etat.

-------------------------

La seconde preuve manifeste d'intelligence avec une puissance étrangère, est l'entrave faite à Edward Snowden,  quant à être protégé par la Nation par le biais d'un asile politique accordé à ce dernier, et être entendu par nos services. Cela afin de connaître très précisément l'ensemble des écoutes et autres atteintes hostiles à la France de cette puissance étrangère, en vue de décider de sanctions diplomatiques et commerciales à minima, et rétablir toutes les garanties nécessaires au fonctionnement régulier des pouvoirs publics et le secret des correspondances.

Entrave plus activiste encore puisque le 2 juillet 2013, le Président de la République a empêché l'avion du Président de la République Bolivien Evo Morales, de retour de Moscou vers son pays, de pénétrer l'espace aérien Français, ce qui outre une crise diplomatique très sérieuse avec ce pays, était manifestement une tentative désespérée d'un Président de la République Française actuellement aux ordres d'une puissance étrangère hostile, de contraindre la fuite de Edward Snowden dans un pays susceptible de lui offrir l'asile politique. Ce qui aurait permit que toute lumière soit faite sur ces ingérences des États-Unis d'Amérique sur un grand nombre de pays du Monde, à commencer par la France.

Pour toutes ces raisons, et outre les sanctions édictées par les articles de loi présentées plus haut, nous pensons que M. Hollande viole expressément ses devoirs, et doit répondre de l'article 68 de la Constitution qui précise :

ARTICLE 68 de la Constitution de la Vème République du 4 Octobre 1958 :

Le Président de la République ne peut être destitué qu'en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l'exercice de son mandat. La destitution est prononcée par le Parlement constitué en Haute Cour.

La proposition de réunion de la Haute Cour adoptée par une des assemblées du Parlement est aussitôt transmise à l'autre qui se prononce dans les quinze jours.

La Haute Cour est présidée par le président de l'Assemblée nationale. Elle statue dans un délai d'un mois, à bulletins secrets, sur la destitution. Sa décision est d'effet immédiat.

Les décisions prises en application du présent article le sont à la majorité des deux tiers des membres composant l'assemblée concernée ou la Haute Cour. Toute délégation de vote est interdite. Seuls sont recensés les votes favorables à la proposition de réunion de la Haute Cour ou à la destitution.
Une loi organique fixe les conditions d'application du présent article.

 --------------------

Notifiant à l'ensemble des magistrats et institutions que l'assemblée nationale est elle-même constituée de nombreux députés ayant des intérêts bien compris au maintien en poste du Président de la République, et que des députés de la dite « opposition » comme Messieurs Jean-François Coppé, Eric Woerth ou encore Frédéric Lefèbvre ont signifié par voie de presse leur hostilité à ce que la France offre l'asile politique à M. Snowden, et donc leur désaccord à l'idée que M. Snowden puisse être entendu par nos services. 

Il est donc évident qu'aucune impartialité ne peut être attendue de "la Haute Cour de Justice".

Considérant que la défense des intérêts nationaux prévaut sur toutes influences politiques ou pressions américaines, qui manifestement polluent l'esprit de nombre de nos dirigeants, J'appelle à ce qu'une enquête impartiale soit ouverte à l'encontre du Président de la République, du Premier Ministre, du Ministre des Affaires étrangères, et de tous les responsables diplomatiques ou politiques enfreignant gravement l'ensemble des textes édictés par leurs actions, propos publics ou par leur inaction.

En espérant vous avoir suffisamment informé, je reste à votre disposition pour compléter ces premières remarques.

Dans l’attente de votre retour, je vous prie d'agréer,  Monsieur, mes salutations distinguées.


M. Sylvain Baron

Version imprimable du courrier ici

mardi 2 juillet 2013

Le Monde en 2050

Nous sommes en 2050 et j'ai désormais 70 ans. Durant plus d'une semaine, je suis parti arpenter  avec ma compagne et un couple d'amis, les contreforts du Tungurahua, volcan équatorien culminant à plus de 5000 mètres d'altitude.

C'était un vieux rêve que de crapahuter à travers les Andes et pencher un jour ma tête au-dessus du gouffre béant d'une caldeira, afin d'y voir le sang de notre planète bouillir de tout son feu ardent. Après notre périple Andin, me voila donc de retour sur mon navire pour écrire. C'est un fier voilier de 38 pieds que j'ai pu acquérir en 2023 et m'ayant permis de réaliser un tour du Monde dont je rêvais aussi depuis tout jeune.

Désormais, c'est avec sérénité que j'utilise les forces que m'accorde encore mon corps vieillissant, et je ne consacre mon temps qu'à des activités associatives, à l'écriture d'un nouveau roman, et la découverte de petits coins de paradis que l'homme n'a pas encore piétiné. Je discute d'ailleurs avec mes compagnons de route de notre très prochaine traversée de l'océan pacifique pour rejoindre les îles Salomon.

Cette vie qui paraît somme toute idyllique, je n'avais aucune raison d'y croire durant ma jeunesse qu'elle pourrait m'être un jour promise. Avant que la Seconde Révolution Française de 2015 ne mette un terme à plus de deux siècles de dictature bancaire, j'étais un jeune homme constamment fauché, n'ayant pour toute richesse que mon goût insatiable de culture. C'est lorsque j'atteignais mes trente printemps que je rentrais réellement en dissidence. Je commençais à trop bien connaître un système qui nous opprimait, quand bien même il était extrêmement complexe et ramifié. Ses protagonistes se cooptaient mutuellement que ce soient dans les médias, les grandes entreprises ou les institutions. Le jeu des élections était totalement faussé depuis de nombreuses années par la corruption, la monnaie et les petits arrangements entre politiciens et journalistes. Nous vivions cependant l'agonie de cette dictature, du fait de l’avènement d'un outil émancipateur, qui malgré le contrôle des autorités permettait à une vitesse exponentielle la propagation des idées : internet.

Alors que la France, mon pays d'origine, se perdait dans une institution supra-nationale visant à détruire 1500 ans d'histoire pour mieux asservir différents peuples, les questions de souveraineté nationale revenaient inexorablement sur le devant de la scène, tout comme la décroissance faisait son nid dans les esprits d'une jeunesse qui se sentait déconnectée des élites lui vantant "le pillage heureux" et constant des ressources, cela ad vitam aeternam.

Vers la fin de l'année 2013, de façon laborieuse je réussissais à faire publier un journal papier que des amis et moi-même distribuâmes dans la rue aux passants. Durant une année, avec toutes les difficultés du monde, nous parvînmes à augmenter nos tirages jusqu'à atteindre plus de 10.000 exemplaires distribués fin 2014. A cette époque là, notre journal commençait à se faire un nom et devenir rentable. Nous en faisions parvenir des exemplaires dans d'autres régions de France où d'autres dissidents motivés les distribuaient. D'ailleurs, de nombreuses autres publications voyaient le jour partout en France et la réinformation des Français commençait à se faire réellement massive. Commençant à acquérir un minimum de confort de vie, je pus alors investir dans un projet de révolte monétaire. C'était la dernière année de l'existence de l'euro. Des milliers de Français commençaient à gribouiller le mot FRANC sur les billets, et très vite, les autorités cherchèrent à nous contraindre par voie de justice. Mais le mouvement lui-même était exponentiel et le dépôt de plainte du procureur contre nous  au motif de terrorisme et de falsification de la monnaie, provoqua un mouvement de colère qui fut le départ de la Révolution. Lorsque la salle d'audience fut pleine de Français révoltés et que le parvis jouxtant le tribunal de grande instance de Bordeaux fut occupé par plusieurs milliers d'entre eux, je savais qu'il serait désormais difficile d'enrayer ce qui avait commencé. Les autres prévenus et moi-même firent valoir l’état de nécessité ainsi qu'une défense basée sur une attaque en coupe réglée de tout un système. C'était clairement un procès politique et nous ne fûmes pas étonnés de le perdre. 

Je fus condamné avec mes compagnons à trois mois de prison et une forte amende, ce qui révélait que le magistrat était mal à l'aise. Il disposait dans l'arsenal législatif de quoi nous faire incarcérer pour bien plus longtemps que cela, mais la colère était si forte au-dehors, qu'il ne pouvait éluder que ce procès n'était pas seulement celui de quelques personnes physiques, mais bien de toute une résistance. En vérité, j'échappais avec mes comparses à la prison. Car lorsque la foule prit connaissance des attendus du jugement, le car de policiers sensé nous escorter vers la maison d'arrêt de Gradignan fut totalement bloqué. Des milliers de Français affluèrent tout autour du tribunal et la France connut ses premiers morts. Ce furent eux les premiers et véritables résistants. Les C.R.S chargèrent à maintes reprises, mais la foule ne se dispersa pas. Elle tint tête et une véritable bataille s'engagea. Durant plus de deux jours, il y'eut des scènes d'émeutes non seulement à Bordeaux, mais aussi dans plusieurs villes de France. Lorsqu'une jeune femme fut tuée par un policier perdant son sang froid, la situation n'était déjà plus contrôlable. Des premiers fusils apparurent dans la foule et deux policiers furent tués. Ces derniers répondirent et tuèrent sept personnes et en blessèrent une centaine d'autres.

Pendant ce temps là, le tribunal était désormais envahi par la foule, qui parvint à forcer la pièce où nous étions écroués. Dans le reste de la zone euro, une situation insurrectionnelle naissait aussi de notre propre révolution. Les Grecs, les Espagnols et plus encore les Italiens, fatigués de leur propre oppression et encouragés de voir les Français s'éveiller, se sentirent pousser des ailes. Lorsqu'une bombe explosa dans l'enceinte de la Commission Européenne tuant deux importants responsables européens, les peuples savaient qu'ils étaient désormais engagés dans une lutte à mort. Les parlements furent pris d'assaut et la libération vint finalement du Portugal. Des Généraux, peut être se remémorant la Révolution des Œillets,  firent un coup d’État et destituèrent le gouvernement en place.

Tout un système s'effondrait. Un gigantesque Bankrun était en train d'achever un système bancaire international, et l'on fermait les bourses tant en Europe qu'aux U.S.A. La situation géopolitique devenait très tendue. Car les autorités Américaines et Britanniques avaient été les architectes durant plus de 50 années de l'Union Européenne. Les médias tentaient vainement d'influencer les européens sur des responsabilités germaniques quant à une crise de société que nous subissions. Mais heureusement, la manipulation échoua. L'Union Européenne se démantela par la force des choses et le Président Français n'eut d'autres solutions que remettre sa démission et fuir en hélicoptère de l’Élysée.  Nous ne fûmes pas étonnés d'apprendre quelques jours plus tard, qu'il trouva refuge aux États-Unis.

Nous avions eu ce que nous voulions, mais il s'agissait désormais de reconstruire alors que la famine faisait son entrée sur la scène. La faillite du système bancaire avait eu raison de tout un modèle économique et nous obtînmes notre salut par le biais d'une femme qui n'était connue alors que par très peu de dissidents. Pour des raisons que l'Histoire et le destin ne suffiraient à expliquer, Cécile Carloti fut la nouvelle Marianne de tout un peuple.

Ce fut une photographie d'elle, en train de donner un morceau de pain à un pauvre hère, sous un drapeau tricolore tenu par un insurgé, qui la fit connaître pour la première fois. Elle fût interrogée par différents médias alors qu'elle se trouvait au milieu d'une foule en colère, et ce fut sans doute son ton apaisé et ferme qui toucha les Français. Un système s'était effondré et nous aspirions à retrouver désormais de la paix dans les cœurs. Cécile Carloti avait conservé une beauté toute latine malgré ses 39 ans, et lorsqu'elle évoqua la nécessité de nourrir en premier lieu la population avec l'appui de l'armée, elle fut immédiatement aimée d'un peuple en souffrance.

L'Armée justement s'en rapprocha et lui confia le commandement du pays pour six mois, le temps d'assainir. Elle fit saisine de l'article 16 du Traité sur l'Atlantique Nord pour nous sortir de cette institution américaine, en profita pour quitter le FMI et la Banque Mondiale, et organisa les premiers secours. Autour d'elle, un gouvernement technique où des ministres comme Jean-Marc Jancovici, Lydia Bourguignon, Alain Chouet, Etienne Chouard, Frédéric Lordon, François Asselineau, et bien d'autres rétablirent l'unité de notre pays et réorganisèrent en urgence la continuité de l'Etat. 

Lorsque de premières élections présidentielles furent tenues, on obligea presque Cécile Carloti à se présenter. Elle gouverna durant cinq années, et j'eu la chance de devenir député pendant que le peuple rédigeait sa constitution. Je parvins à faire adopter des textes qui me tenaient à cœur sur la décroissance démographique douce et le démantèlement des hypermarchés.

La suite, vous la connaissez. En 2021, LA crise pétrolière frappa et ce qui restait de l'Empire Américain se disloqua. En France, le gouvernement de Jean-Marc Jancovici avait réussi à faire émerger en urgence des technologies pouvant soulager une partie de nos besoins en pétrole. Mais désormais, un autre monde se dessinait déjà. Les avions étaient cloués au sol, les trains ralentissaient, on pouvait à nouveau observer les étoiles dans les villes la nuit, et plus de 15 Millions de Français étaient revenus vers les campagnes. Nous ne passâmes pas très loin de la troisième guerre mondiale, mais par miracle et sans doute par le refus des peuples d'accepter les propagandes de guerre, nous y échappâmes. 

Aujourd'hui, je suis bien loin de mon pays. Je suis assez fier de savoir que nous avons bâti notre première base lunaire avec l'aide de notre fusée Ariane VII, et de constater qu'une économie hydrogène est en train de changer radicalement le monde. J'ai vu avec une grande émotion un premier avion décoller depuis près de trente ans, et je ne me fais aucun souci pour l'avenir. Cependant, comme tous les anciens jeunes révoltés, je suis sans doute dépassé par les nouvelles aspirations de la jeunesse.

Une forme de démocratie cybernétique est apparue et une langue totalement inventée numériquement est train d'unifier des peuples en Europe. On reparle de fédération des Nations Européennes, mais ce ne sont plus des technocrates et des Banksters qui en discutent. Ce sont des peuples.

De part l'Histoire que j'ai vécu, j'y suis je l'avoue très hostile. Mais je me garde bien de juger. J'ai moi-même lutté contre des vieux cons qui s'étaient révoltés durant le moi de Mai 68 et comme eux, je suis peut-être devenu endoctriné à mon propre vécu.

J'ai 70 ans, et je sais que le Monde va pour le moment beaucoup mieux. Certes, de nombreux problèmes restent à résoudre, mais celui de la faim n'existe plus. On discute encore de savoir s'il faut démanteler nos arsenaux nucléaires, mais la Chine, certains États Américains et la Russie y sont hostiles. J'espère néanmoins que la sagesse parviendra à creuser son trou chez les nouvelles élites de ce monde. 

Beaucoup de mes amis sont morts aujourd'hui et j'ai eu le droit à une jeunesse qui quoi que difficile, n'en fut pas moins remplie d'émotions. J'espère que notre Constitution saura supporter les épreuves qui l'attendent dans les décennies à venir.

Je dois vous laisser mes enfants, ma femme m'appelle, il est temps de hisser les voiles.