dimanche 30 avril 2017

Pourquoi l'UPR a échoué ?

Le 23 avril 2017, à l'issue du premier tour du scrutin des élections présidentielles françaises, ce sont des dizaines de milliers de sympathisants et militants de l'UPR qui ont été sonnés par la sanction sévère des électeurs à l'égard de leur candidat François Asselineau. A peine 0,92 % des votes exprimés ont profité à l'UPR, malgré un programme de rétablissement de notre indépendance nationale aux accents quasi-révolutionnaires. François Asselineau déclarera alors à l'issue du scrutin : "j'ai fait ce que j'ai pu". Et c'est ici que je compte débuter mon analyse, car le président de l'UPR n'a pas fait ce qu'il a pu, mais ce qu'il a voulu...

Qu'on s'entende bien ici : j'ai moi-même voté pour l'UPR, et je connais parfaitement son fonctionnement et les idées défendues. Je ne blâme pas M. Asselineau d'être la personne qu'il est. Je lui dois - je resterai toujours honnête à ce sujet - mon éveil sur les questions de souveraineté et mon intérêt pour le droit de façon générale. Ses conférences ultra pédagogiques sur l'histoire et le fonctionnement de l'U.E et l'euro ainsi que sa volonté d’interagir avec son public en font un homme politique remarquable qui méritait sincèrement un peu plus de reconnaissance des électeurs. Même M. Mélenchon accorde moins d'importance au peuple qu'il prétend défendre, en se bornant à donner des meetings avant de s'éclipser laissant ses partisans sur leur faim (ou leur enthousiasme religieux).

Une fois cela dit, quelles sont les raisons de l'échec de l'UPR ? Il n'y en a qu'une à un premier niveau d'observation : la censure.

Une censure qui sévit désormais depuis 10 années (l'UPR a été fondée le 25 mars 2007) et qui n'a jamais cessé d'indigner profondément les sympathisants de cette formation politique, aujourd'hui plus solide en nombre d'adhérents que la plupart de ses concurrents, excepté le F.N, le P.S et L.R.

En mai 2014, l'UPR revendiquait déjà 5000 adhérents et clôturait l'année 2015 avec le double encore de ce chiffre. A la veille du scrutin, plus de 25.000 personnes adhéraient à l'UPR. Ce n'est donc pas une petite formation politique, mais au contraire, une puissante organisation militante. En témoigne le fameux trolling des sympathisants d'Asselineau sur à peu près tout ce que la toile dispose de pages consacrées au débat politique, autant que le nombre d'affiches de propagande qui ont fleuri partout en France ces dernières années. Même en se désintéressant de la personnalité, du parcours et des idées de M. Asselineau, il est difficile pour tout observateur un peu honnête de le ranger dans la très commode case de "petit candidat". Il n'en était pas un du tout.

Mais alors, comment se fait-il qu'une telle organisation, forte d'un puissant moteur militant et idéologique, ne soit jamais parvenue à renverser le climat de censure (et de calomnies) qui sévissait contre elle ? C'est là que nous devons creuser vers un deuxième niveau de réflexion pour comprendre que M. Asselineau n'a pas fait " tout ce qu'il a pu" comme il le prétend, mais bien ce qu'il a voulu

Puisque le problème principal se situait dans l'accès à une médiatisation minimale des propositions de François Asselineau afin d'obtenir une notoriété suffisante pour rassurer l'électorat (et pour le moins, le réinformer correctement sur la question européenne), le seul objectif qui aurait dû être celui de l'UPR depuis sa création (où disons depuis courant 2012-2013 où le réservoir militant commençait à offrir des perspectives), aurait dû être de briser cette censure. 

Bien entendu, M. Asselineau n'a évidemment jamais souhaité subir cette omerta médiatique, mais pour autant, a-t-il réellement fait tout ce qu'il pouvait pour l'enrayer ?

S'il est manifeste que la communication de l'UPR s'est profondément améliorée dans les formes au fil des années, elle est restée cantonnée aux réseaux sociaux, ainsi que sur des médias alternatifs ou de petites radios communautaires. Cependant, au vu des millions de Français qui restaient ignorants de ses propositions, car cloisonnés dans le ron-ron du "mainstream médiatique", les passages radio et web de l'UPR étaient insuffisants. L'enjeu, rappelons-le, n'était pas la promotion de François Asselineau ou même de l'UPR, mais bien de renverser l'establishment politico-médiatique qui asservit le peuple français dans l'U.E et l'euro par voie de propagande essentiellement.

La question éthique, morale, et en fin de compte politique sous-jacente, n'est pas légère. Soit nous sommes en Démocratie, et dans ce cas, il n'est pas nécessaire de se dépasser dans sa communication pour faire entendre ses idées à l'ensemble de la population (surtout pour une organisation politique aussi bien structurée que l'UPR), soit tout indique que nous subissons exactement les mêmes phénomènes de propagande qu'ont connu les allemands ou les russes dans leur histoire récente, et dans ce cas, il n'y a aucun doute sur la nature totalitaire du régime auquel nous sommes assujettis. Et c'est dans ce cadre que la Légitimité d'une authentique Révolution peut intervenir (si tant est qu'elle vise à assainir profondément les choses sur le plan démocratique).

Seulement pour M. Asselineau (et cela malgré son éducation sur l'Histoire), la révolution est forcément violente et sanglante. Je n'ai pas retrouvé le passage, mais c'est bien un propos qu'il tient dans une vidéo qu'il publiera quelques jours après le premier tour des présidentielles. 

Sans aller jusqu'à dire que ces bouleversements insurrectionnels n'attisent pas des comportements irrationnels ou violents d'une partie des insurgés (comme il en va des forces qui s'y opposent), il y a eu dans l'Histoire récente, des épisodes qui méritent notre attention. Le dernier en date est le renversement de la présidente de la Corée du Sud, Park Geun-hye grâce à une mobilisation puissante, durable et pacifique des citoyens coréens. Si l'on remonte dans le temps encore un peu, la Thaïlande a connu aussi un réel épisode révolutionnaire il y'a quelques années, avec des sit-in récurrents organisés dans la Capitale au point que l'Armée (pratiquant volontiers l'ingérence politique dans ce pays) a fini par réprimer durement (mais sans succès durable) ces mobilisations populaires. Si l'on remonte encore un peu dans le temps, la révolution tunisienne n'a pas pris à proprement parlé, de détours sanglants. Bien entendu, la répression autant que la contestation était forte, mais au final, malgré le fait que 338 Tunisiens ont perdu la vie durant ce moment, la révolution tunisienne reste considérée comme essentiellement non-violente. Il en va de même pour la Marche du Sel initiée en 1930 par Mohandas Karamchand Gandhi. Si elle n'aboutira pas à l'expulsion du colon britannique dans un premier temps, elle n'en restera pas moins un remarquable exercice de protestation politique non-violente avec des accents profondément révolutionnaires. D'autres épisodes de l'Histoire du Monde, chaque fois différents dans leur contexte propre, témoignent que la Révolution n'est pas forcément synonyme de sang versé. 

Sit-In à Bangkok en 2013
Tout dépend de ce que l'on veut et comment l'on s'organise. 

Une organisation politique très structurée peut jouer de tout un arsenal de moyens de pression profondément populaires pour mettre en sérieuse difficulté un gouvernement félon au pouvoir. 

Mais M. Asselineau, pour des raisons très diverses, ne tient absolument pas à ce que l'UPR soit une "Union Populaire Révolutionnaire". L'UPR est ainsi l'un des rares partis politiques qui ne publie aucun journal pour se faire connaître des citoyens et susciter des adhésions. Il n'y a pourtant rien de fondamentalement "révolutionnaire" à une telle démarche, mais c'est tout de même un minimum quand les médias nous ferment leur porte, que de répondre par son propre organe de presse militant. 

M. Asselineau n'a pas non plus souhaité s'inspirer de M. Mélenchon sur sa communication de plein air. C'est pourtant excessivement astucieux. Rien de mieux pour se faire connaître du plus grand nombre que de conférencer directement sur les places publiques. Même le Général de Gaulle (pourtant cité à maintes reprises par François Asselineau) avait produit son célèbre discours de Bayeux en plein air. Est-il nécessaire d'ajouter que le président de l'UPR, répugne à organiser des manifestations ou des "buzz" (pourtant très attractifs pour les journalistes), qui pourraient de très loin permettre à ses partisans de se réunir et démontrer qu'ils existent ? J'ajoute pour être précis (et certains m'accuseront sans doute de vouloir faire un rattrapage quelconque) avoir envoyé un sms à M. Asselineau quelques jours avant la fin de sa campagne, pour lui proposer en tant qu'activiste indépendant, d'organiser un sit-in sous les fenêtres de la Maison de la Radio ou sévissent nombre de chiens de garde (comme Patrick Cohen), où, à n'en pas douter, nombre de de ses sympathisants auraient été ravis de venir faire une petite démonstration de force... dans le calme républicain. J'attends encore aujourd'hui sa réponse à mon message.

Nous pourrions ajouter que lorsque certains de ses partisans ont eu l'audace de décrocher symboliquement des drapeaux européens et les restituer à la gendarmerie la plus proche pour démontrer l'absence de soustraction frauduleuse, François Asselineau s'est montré excessivement critique. Oublie-t-il, lui, l'homme féru d'Histoire que toutes les Révolutions ont besoin de symboles ? Que l'on décrochait des emblèmes nazis ou soviétiques en d'autres époques ?


Je pourrais ajouter un certain nombre d'exemples concernant sa difficulté à sortir du bois de lui-même, comme le fait qu'il ne se soit jamais rendu à des mouvements populaires relativement spontanés (comme Nuit Debout), ce qui lui aurait permis de se faire connaître de nombreux réseaux militants et associatifs, pas forcément hostiles du reste. De même, en tant qu'opposant ultra légaliste du Régime, il pouvait tout à fait instituer une pression judiciaire et médiatique sur les traîtres et les criminels en col blanc ayant contribué à des intelligences contre les intérêts fondamentaux de la nation, au financement du terrorisme ou encore à des crimes contre l'Humanité. C'est une façon de se montrer agressif vis à vis de l'oligarchie, tout en restant sur le terrain de la Loi. 

Il n'y a donc eu en 10 années d'existence, aucun mouvement populaire initié par l'UPR. Aucun organe de presse interne, aucune attaque judiciaire en règle contre les responsables de crime de sang ou de haute trahison, aucun "buzz", rien qui n'ait permis à ce parti politique d'exister en-dehors d'internet et des conférences données par M. Asselineau dans quelques salles municipales ou privées. C'est le niveau zéro de la communication politique. Ce ne sont pas quelques minutes cumulées d'espace médiatique sur les grands médias qui pouvaient rattraper des années de censure... consentie indirectement. De même qu'un tel score électoral écarte d'entrée de jeu la faute imputée au "vote utile" de certains de ses sympathisants.

Alors bien sûr, M. Asselineau maintiendra qu'il a fait ce qu'il a pu et trouverait sans doute à tous les exemples cités, de quoi nuancer voire s'opposer à ma grille de lecture de la communication de l'UPR. Et bien sûr, il n'existe aucune Révolution ou même communication militante qui soit parfaite. Mais bien que je sois de ceux qui reconnaissent au président de l'UPR d'exceller dans ses qualités de pédagogue et d'homme d'Etat potentiel, je lui refuse une quelconque autorité sur les questions de militantisme. Ça n'est pas son domaine, que ce soit dans sa personnalité, son regard éthique sur la question (n'oublions pas qu'il aspire au pouvoir), ou encore son expérience de vie. Et ce ne sont pas ses bras droits choisis pour leur discipline qui changeront quoi que ce soit à ce problème structurel de l'UPR. Enfin, comme M. Asselineau aime à qualifier les initiatives qui sortent un peu des sentiers battus comme "farfelues" et de nature à nuire au sérieux de son discours, je rappelle à titre d'exemple, que des gens aussi sérieux que Lénine ou Charles de Gaulle lui-même, ont soutenu toutes les formes de résistance qui se réclamaient d'eux, encore une fois dans des époques et circonstances très différentes. Certes, les militants du quotidien ne sont pas tous des Pic de la Mirandole, mais mépriser leurs initiatives, c'est quelque part, s'écarter de ce qui est souvent bien plus audible pour le Peuple.

Les partisans de l'UPR ont fait ce qu'ils ont pu et ont donné beaucoup de cœur à l'ouvrage. Et quelque part, je suis autant déçu pour mes espérances de prompte Libération de la France au regard des résultats du premier tour (et sans nul doute du second à venir) de l'élection présidentielle 2017, mais aussi finalement pour la douche glaciale que tous ces fervents militants ont reçu après tant d'efforts pour interpeller les Français. Coller des affiches, tracter, et bien plus encore, j'ai donné. J'ai par conséquent un immense respect pour ceux qui donnent de leur temps et leur motivation à un tel militantisme.

M. Asselineau n'évoluera jamais sur ces questions de communication populaire. Son Bureau National restera aussi à l'image du président de l'UPR, c'est à dire timorée lorsqu'il s'agit de faire monter la pression d'un cran jusque dans l'espace public. Il n'y a donc rien à attendre des instances dirigeantes de cette formation politique. Comme d'autres avant et après moi, j'ai quitté l'UPR en 2012 justement parce que j'ai vite compris les limites de ce parti. Cela ne m'a pas empêché de voter pour François Asselineau et de lui renouveler mon soutien en tant qu'électeur pour son chemin de croix et les sacrifices qu'il a consenti dans le but de libérer notre pays, mais j'adresse tout de même une mise en garde aux partisans de l'UPR :

N'attendez rien du chef, faites tout ce qu'il désapprouve tant que cela n'a rien de criminel, violent ou mensonger sur le plan idéologique. Si votre objet est bien de Libérer la France (et non défendre votre boutique comme une nouvelle Eglise parmi tant d'autres), alors la voie de la Révolution reste la meilleure option. A plus forte raison quand nous savons quel sera notre pain blanc durant les cinq prochaines années. La Révolution suppose mobilisation populaire réelle (soit loin des réseaux sociaux), créativité et spontanéité. Elle exige que les symboles de la Dictature tombent, et une désobéissance assumée à toutes les forces (même en apparence au service de la France) qui vous intimeraient de vous borner à coller des affiches et distribuer des tracts pour faire valoir votre liberté d'expression. Se faire entendre suppose d'aller bien au-delà de ce militantisme à papa.

Quoi qu'il arrive, la Révolution commencera le jour où les grands médias publics seront assiégés pacifiquement par des milliers de citoyens en colère. François Asselineau s'interdit même d'y songer, faut-il que ses militants s'interdisent aussi cette option ?

Avec mes amitiés résistantes à tous ceux qui maintiennent la lutte contre la tyrannie,

Sylvain Baron


vendredi 7 avril 2017

Le Monde tremble, la France va bientôt voter...


Voila désormais 10 ans, la France a sombré dans le déshonneur le plus sanglant, en instituant une politique d'ingérence et de collaboration avec tous les intérêts hostiles à la liberté et au droit à la sûreté de tous les peuples.

Ces derniers se voient déchirés par des armes livrées à des terroristes en Syrie par François Hollande de son propre aveu, cela après que son prédécesseur ait détruit l'Etat Souverain de Libye suite à une propagande de guerre dont les auteurs sont des irresponsables politiques, journalistes, éditorialistes, "philosophes", et communicants d'officines chargées de nous faire avaler la pilule des justes massacres humanitaires et démocratiques chez Ruquier et Cohen. 

Voyez Porcinet frétiller comme un teckel prêt à jeter nos missiles sur le palais présidentiel syrien sur la seule aimable autorisation de son nouveau "grand ami" Donald Trump. Même Libérafion n'a plus de mots pour faire l'éloge de Donald après lui avoir tant déféqué dessus. Malheureusement pour Laurent Joffrin, certains observateurs visiblement mieux renseignés que lui, pensent que nous avons affaire à un banal exercice de communication. La plupart des avions syriens semblent avoir été déplacés avant le bombardement sur une autre base et il s'agirait surtout de montrer les muscles face à la Chine tout en calmant les ardeurs des néoconservateurs déchus, par un nonos militaire jeté sur la Syrie pour leur faire plaisir. Nous espérons que la tension de Killary et toute sa bande de psychopathes a pu redescendre un peu désormais.

Notons que le Sultan Erdogan s'est réjoui de cette attaque violant expressément le droit international et continue de mener son trouble jeu entre plus d’amabilités avec la Russie et des espoirs de restaurer l'Empire Ottoman sur toute la péninsule arabe sous l'égide de l'Oncle Sam. Les sionistes n'ont qu'à bien se tenir, ils ne font pas le poids dans leur rêve impérial du Nil à l'Euphrate.

Et pendant ce temps là à Jérusalem, les fantômes des prophètes regardent les marchands du temple négocier le prix du Sang de leurs fidèles. 

Benoît Hamon et Emmanuel Macron ont répondu de concert leur soutien indéfectible à Porcinet dans son vœu de zigouillage plus intensif de la Syrie (en commençant par Assad) au nom des valeurs, de la démocratie et de mon cul sur la commode. 

Mme Le Pen se trouve ennuyée de constater que finalement, M. Trump ne sera pas forcément toujours délicat pour régler ses problèmes de politique intérieure. M. Mélenchon accuse Merkel et Hollande d'être responsables des passions soudaines pour l'usage des joujoux militaires U.S dont dispose Trump. M. Fion se dit compréhensif de la réponse américaine à une libération de gaz Sarin près de Idleb, dont il n'y a pas le début d'un rapport d'enquête. C'est un peu comme cela que l'opération libyenne a été possible, Fillon est un criminel désormais aguerri par ses complicités actives aux crimes de Sarkozy lorsqu'il fut son premier Ministre.

François Asselineau, pour sa part, a rappelé d'entrée de jeu le Droit International, et il a parfaitement raison. C'est la seule voie diplomatique raisonnable pour maintenir la paix et résoudre nos conflits. Par ailleurs, la France a l'écrasante responsabilité d'être l'un des 5 Etats-membres du Conseil de Sécurité de l'ONU et peut opposer son veto avec la Chine, la Russie et l'écrasante majorité du reste du Monde, à des velléités guerrières anglo-américaines.

En Syrie, en Irak, au Yemen, au Congo et ailleurs, il y a des mômes qui tremblent sous les couteaux et les machettes des bouchers à la solde de nos impôts ou sous le poids de notre consumérisme joyeux pendant que d'autres cherchent de l'air et de l'eau sous les gravats des immeubles que nous bombardons.

Dans quelques jours, il sera question de voter pour une personne qui mettra fin à cette politique criminelle de la France. Certains électeurs se rendront complices de financement du terrorisme et de crimes contre l'humanité en accordant leur vote à des psychopathes et des traîtres.

Le Monde tremble, la France va bientôt voter...

Que chaque Français prenne ses responsabilités pour rétablir l'Honneur de la patrie des Droits de l'Homme.

dimanche 2 avril 2017

Du vote inutile

Sur les cinq plus grands et riches pays de l'Europe de l'Ouest, un seul d'entre eux a la particularité de permettre l'élection de son chef d'Etat par un scrutin direct : la France.

Le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne sont des régimes parlementaires et l'élection du premier ministre (Royaume-Uni et Espagne), de la chancelière (Allemagne), ou du président du Conseil (Italie) se fait donc de façon indirecte. 

Si nous éludons un moment les différents détournements du système électoral français sous le régime de la corruption d'une voyoucratie toujours prompte à servir les intérêts les plus hostiles à la France, il n'en reste pas moins que tous les cinq ans, un certain nombre de candidats parviennent à franchir le filtre des 500 parrainages requis pour concourir au mandat suprême de la nation. Nous devons cet acquis démocratique (car c'en est un comme nous allons le voir) à la Constitution de la Vème République. Aucune des constitutions ayant précédé le Système actuel ne permettait cela. Nous étions alors à l'égal des autres pays cités, un régime parlementaire. Les Français ne pouvaient pas choisir qui déciderait en dernier recours de la paix et de la guerre, ni qui s'assurerait de garantir leurs intérêts fondamentaux par-delà les clivages partisans.

Tous les cinq ans donc, la même ritournelle revient hanter les débats médiatiques sur la question du "vote utile". Si encore cette expression fumeuse n'était que le fait des politiciens et des journalistes asservis, nous pourrions les laisser discutailler de quel oligarque leur semble utile pour préserver leurs intérêts face à des opposants qu'il s'agit d'écarter pour ne pas nourrir le risque des votes dits "extrêmes". Personne ne relèvera que si une personnalité devait représenter un danger sérieux pour l'intégrité du territoire et l'unité de la nation, la logique voudrait qu'aucun parrainage ne lui soit accordée. C'est le rôle de ce filtre. Ce qui n'empêche pourtant pas les élus locaux d'accorder des parrainages à des gens qui proposent rien de moins qu'abolir les frontières (Nathalie Arthaud et Philippe Poutou), ou de dissoudre notre pays dans un super Etat à créer à l'échelon européen (Emmanuel Macron, François Fillon et Benoît Hamon). Ces derniers n'étant étrangement pas considérés comme "extrémistes" par les journalistes.

Nous sommes dans un pays où ceux qui sont censés représenter nos intérêts et s'en faire les défenseurs sont pour une majorité d'entre eux des traîtres, la chose est entendue. Heureusement cependant, tous les candidats à la présidentielle ne sont pas dans ces dispositions d'esprit, et il s'est trouvé assez de maires pour leur accorder leur parrainage. Une fois cela dit, revenons-en à l'étude de la différence profonde permettant de distinguer le scrutin direct d'une élection plus indirecte d'un chef d'Etat pour aborder ensuite la question du "vote utile".

Lorsque dans un pays, on élit un collège de parlementaires qui auront la charge d'élire à leur tour un chef d'Etat, c'est le régime des partis qui donne la couleur politique de ce dernier. Une majorité de parlementaires se réclamant par exemple d'idéaux libéraux et européïstes, éliront parmi eux, une personnalité qui leur ressemble pour conduire la politique du pays.

A l'inverse, lorsque le peuple peut directement élire son chef d'Etat, il dispose de la possibilité de s'éviter un vote idéologique, pour ne s'intéresser qu'à ses intérêts fondamentaux. Le rôle du chef d'Etat est rappelons-le, d'être le premier maillon de la chaîne de commandement militaire et diplomatique d'un pays. Il est en toute logique, la personne qui sera en charge de veiller sur la Constitution et les intérêts du peuple, cela en dépit de toute conviction partisane. Comme le souhaitait Charles de Gaulle, le président de la République dès lors qu'il est élu au Suffrage Universel, se doit d'être au-dessus des partis.

Pour autant, comme tout animal politique, un candidat à l'élection présidentielle a néanmoins des convictions et un projet à proposer au peuple. Un programme qui permet à chaque citoyen de se reconnaître plus ou moins dans une tendance politique de fond. A minima, ce programme permet de tendre vers un idéal de Société dont on sait raisonnablement qu'il ne sera jamais atteint, car la somme de nos idéaux particuliers ne produit aucun idéal collectif unanimement partagé. Cependant, les grandes lignes des programmes politiques permettent à chacun de trouver ce qu'il y a de plus proche de ses convictions, en sachant que le progrès vers un idéal reste un chemin sinueux dont aucun d'entre nous ne peut raisonnablement imaginer une fin. Ce qui ne nous convient pas ou reste insuffisant, il faudra d'autres échéances électorales, des référendums et surtout une évolution des idéaux politiques de la majorité du peuple pour s'en rapprocher. D'ici là, il est probable que la majorité d'entre nous serons déjà passés de vie à trépas. Nous concédons tacitement qu'il appartiendra aux futures générations de reprendre à leur compte le fil de nos idées.

Une fois tout cela dit, on nous parle du "vote utile" soit pour faire barrage aux "extrêmes", soit pour se rapprocher de nos idées avec un candidat suffisamment médiatisé, quand bien même son programme reste trop flou ou déprécié, face à des engagements politiques plus proches de nos convictions, mais moins audibles dans les médias.
Pour donner du concret à mon exposé, certains m'invitent à préférer les offres politiques proposées par M. Mélenchon ou Mme Le Pen, sachant que pour ma part, c'est celle de M. Asselineau qui se rapproche le plus de mes propres convictions. L'enjeu ici étant la dénonciation des traités européens et de l'euro que les premiers défendent avec un certain manque de radicalité, alors que M. Asselineau se montre tout à fait clair sur le sujet.

Mais comme ce dernier est sous-médiatisé, je devrais considérer que "le vote utile", serait de voter pour des candidats ultra-médiatisés sans aucune garantie que mes convictions trouvent leur concrétisation si l'un des ces deux candidats devait être élu.

Eh bien c'est cela que j'appelle le vote inutile pour les raisons suivantes :

1) Cette méthode de pensée est totalement cyclique. C'est le serpent qui se mord la queue. Elle permet finalement aux médiacrates de décider pour nous de ce qui vaut "un vote utile" et lorsque cela est suivi par un bulletin dans l'urne en ce sens, nous n'enrayons en rien la propagande, ni nous ne faisons donc avancer nos idéaux propres. Nous ne faisons que donner un blanc seing à des candidats qui sont eux-mêmes promus par l'oligarchie, et certainement pas sans raisons d'intérêts pour cette dernière.

2) "Le vote utile" correspond à un reniement de soi. Nos idéaux peuvent être minoritaires, mais ils sont les nôtres. Consentir à déprécier ses propres convictions à l’aune d'un appel à "voter utile", c'est manquer d'intégrité. La chose politique exige un tant soit peu d'intégrité et de radicalité. Nous n'avons pas à renforcer un électorat avec lequel nous ne partageons pas une conviction similaire sur les sujets qui nous préoccupent, si nous disposons d'une offre politique plus propre à nos idéaux. Etre un Homme, c'est se respecter pour commencer.

3) Une idée ne progressera jamais dans les consciences, si nous choisissons malgré nos convictions de faire l'impasse sur celle-ci pour sa version plus bancale. A l'inverse, si nous considérons que le seul vote utile, c'est celui qui correspond à nos considérations politiques, le cumul de ceux qui auront voté dans le même sens que nous au fur et à mesure des scrutins qui se succèdent, permettra à cette idée de crever le plafond de verre médiatique in fine. Car un idéal partagé et démontrant son cheminement dans un nombre toujours plus grand de consciences, à vocation à devenir le thème politique qui sera pleinement discuté demain.

4) Les personnalités politiques qui non contentes de laisser un certain flou dans leurs engagements politiques en lien avec nos idéaux, les amalgament à d'autres thématiques dont on sait qu'elles clivent une bonne partie de la population,  n'ont pas vocation à être élues. Car il se trouvera toujours une majorité de l'électorat pour s'y opposer, soit sous le prisme des hystéries médiatiques, soit justement parce que certaines thématiques sensibles restent irréconciliables avec des Communs pouvant fédérer le plus grand nombre. Si le vote utile, c'est d'accorder de l'intérêt à ce qui est promu par les médias, alors n'oublions pas que ces derniers orientent les opinions dans le sens qui intéressent ceux qui en ont le contrôle. A l'inverse, une conviction assumée dans son vote, qu'importe la censure ou la diffamation des journalistes, a une assise qu'aucune propagande ne peut détourner. C'est un vote solide.

5) Enfin, à supposer que nos votes de conviction n'aient pas suffit à faire élire un candidat, ils pourront néanmoins influencer les politiques publiques à venir de celui qui aura été élu. Les élections présidentielles en France se font sur deux tours. Si le candidat que nous avions retenu au premier tour, ne parvient pas à se hisser au second, il n'en reste pas moins enrichi d'un certain nombre de voix qui peuvent faire la différence pour les deux candidats restants en lice. Les tactiques politiciennes pour obtenir les voix qui manqueraient à un présidentiable dont nous aurions jugé qu'il manquait de radicalité par rapport à nos convictions propres, l'amèneront à tendre la main aux électeurs de ses opposants du premier tour ayant des programmes plus ou moins proches. Ce qui peut permettre d'obtenir des engagements convergeant aux plus près des idées que nous défendions au premier tour. Cela est particulièrement vrai lorsque nous parlons de plusieurs centaines de milliers, voire plusieurs millions de voix dans la balance.

Je tiens donc à signifier à ceux qui me serinent avec "le vote utile" qu'au contraire d'eux, je ne suis pas une pâte à modeler. J'ai des convictions que j'assume, et je ne me laisse pas dicter une stratégie de vote en fonction des tactiques politiciennes qui sont le propre de notre oligarchie. La culture de la popote électorale a réussi à faire place dans certains esprits malléables en opposition à la culture du débat politique de fond. Voter en fonction de "qui a le plus de chances d'être élu" selon des sondages trafiqués  et une visibilité médiatique plus ou moins prononcée, ce n'est pas se conduire en animal politique, mais en mouton servile. Ces gens-là pratiquent le vote inutile, puisqu'ils obéissent finalement aux indications données par une médiacratie que bien souvent ils contestent. Ils ne font que maintenir une oligarchie en place au lieu de tenter de la renverser. Le vote utile doit être un vote de conviction, non un choix faussement "tactique".

A bons entendeurs...