samedi 29 juin 2013

Ces traités qu'aucun Français ne lit...


C'était le 13 décembre 2007. Tous les représentants et sous-fifres du capitalisme pur et dur sabraient le champagne, pendant que leurs employés ratifiaient le Traité de Lisbonne. Investir sur une campagne électorale et dans les outils médiatiques peut s'avérer terriblement rentable pour qui attend des engagements fermes des politiciens afin de mieux déréguler l'économie.

Le Peuple Français de son côté, et cela comme finalement la plupart des peuples, acceptait avec résignation la haute trahison qu'il subissait. Pas un seul article de Traité ne lui avait été lu et expliqué durant la campagne de propagande, et il faut dire que pour l'abonné de l'équipe ou l'acheteuse compulsive de talons aiguilles fabriqués en Chine, la politique (la vraie je veux dire), c'est ennuyeux. 

Alors évidemment, quand le chômage explose, que les emplois précaires et les bas salaires se nourrissent de cette compétition à la recherche d'emploi, et que le-monsieur-de-la-télé explique pompeusement que c'est la crise et qu'il va falloir se serrer encore la ceinture, nos Bidochons râlent, tempêtent avant finalement d'accepter leur sort. Car mettez leur un traité sous les yeux, ces derniers paniqueront à l'idée d'en lire quelques morceaux choisis. C'est tellement plus agréable d'aller faire du lèche-vitrine ou d'oublier ses soucis quotidiens en regardant des millionnaires jouer à la baballe. Eh bien désolé, j'ai choisi de vous emmerder aujourd'hui, et vous expliquer d'où vient cette foutue crise. Car elle est gravée dans le marbre d'un Traité que tous les irresponsables politiques qui nous jouent de la flûte à la télévision, encensent ou à minima, disent vouloir "changer". A aucun moment, ils ne proposent de sortir totalement et unilatéralement de l'Union Européenne. Or comme l'idée fait son chemin sur les réseaux sociaux, on s'inquiète en haut lieu, mais on a quelques atouts dans la poche : Il suffit de sortir Mme Le Pen de son placard, lui demander de postillonner dans le micro la nécessité d'un référendum sur notre maintien dans l'U.E, et ça y'est, le tour est joué : Envisager cette possibilité est désormais une position d'extrême droite.

Et pourtant, si l'on en croit les larbins les plus sectaires du Front de Gauche (rassurez vous, on en trouve dans tous les partis politiques), l'extrême droite, c'est le fascisme du capitalisme. Ah bon ? Qu'à cela ne tienne, voici donc une charte typiquement d'extrême droite, j'ai nommé le Traité de Lisbonne !

Commençons par la toute première phrase de son préambule :

DÉTERMINÉS à établir les fondements d'une union sans cesse plus étroite entre les peuples européens,

Cette petite phrase que l'on trouve dans les attendus, signifie que les types d'extrême droite (P.S, UMP, Centre, Modem, etc) sont vachement déterminés à dissoudre la France pour fabriquer un nouveau pays appelé "les États-Unis d'Europe". C'est le projet, et nous n'avons pas le choix.

Ensuite, étudions rapidement le premier alinéa de l'article 2 du Traité de Lisbonne :

1. Lorsque les traités attribuent à l'Union une compétence exclusive dans un domaine déterminé, seule l'Union peut légiférer et adopter des actes juridiquement contraignants, les États membres ne pouvant le faire par eux-mêmes que s'ils sont habilités par l'Union, ou pour mettre en œuvre les actes de l'Union.

Là, on ne peut être plus clair ! Les représentants de l'extrême droite française (P.S, UMP, Centre, Modem, EELV - j'insiste), transfèrent les commandes du Bateau France à l'Union Européenne sur un très grand nombre de sujets. Quand Raymond râle sur l'incompétence de Flamby à pouvoir agir, il démontre par là qu'il n'a jamais lu le Traité de Lisbonne. Flamby n'est qu'une marionnette à qui l'on demande de donner le change sur des sujets secondaires comme par exemple "le mariage pour tous" récemment. Maintenant, voyons les commandes que n'a plus Flamby :

Article 3

1. L'Union dispose d'une compétence exclusive dans les domaines suivants:

a) l'union douanière ;

b) l'établissement des règles de concurrence nécessaires au fonctionnement du marché intérieur ;

c) la politique monétaire pour les États membres dont la monnaie est l'euro ;

d) la conservation des ressources biologiques de la mer dans le cadre de la politique commune de la pêche ;

e) la politique commerciale commune.

Alors, pour les gros nuls en économie (mais super fortiches en histoire du foot), il faut savoir que pour mener une politique économique favorable aux intérêts de son propre peuple, il faut disposer de :

a) la possibilité d'apposer des droits de douane sur certaines importations.
b) de fixer les règles de concurrence entre les agents économiques intérieurs et extérieurs à son pays.
c) de jouir de la capacité de battre monnaie et fixer la valeur de celle-ci
d) de définir les règles du commerce en son pays
e) de jouer de la fiscalité et du budget de la Nation

En clair, l'extrême droite de notre pays (PS, UMP, Modem, Centre, EELV -  je sais, je suis lourdingue à me répéter), s'est défaussée de tous les outils nécessaires à la France pour faire fonctionner correctement son économie. Je dis bien TOUS les outils, car en vérité, la fiscalité et le budget sont clairement attaqués par l'Union Européenne sur d'autres paramètres que je n'évoquerais pas ici.

Maintenant chatouillons un peu les blaireaux d'identitaires autant que les haineux qui accusent les méchants arabes de nous piquer notre boulot :

Article 18
(ex-article 12 TCE)

Dans le domaine d'application des traités, et sans préjudice des dispositions particulières qu'ils prévoient, est interdite toute discrimination exercée en raison de la nationalité.

Le Parlement européen et le Conseil, statuant conformément à la procédure législative ordinaire, peuvent prendre toute réglementation en vue de l'interdiction de ces discriminations.

L'article 18 du Traité de Lisbonne approuvé par l'extrême droite Française (PS, UMP, Centre, Modem et EELV) édicte qu'il est impossible de "discriminer" un "citoyen européen" dans le cadre d'application de ce traité pourri. Or ce traité de fachos, ne parle pas bons sentiments et d'amour entre les peuples, mais d'ECONOMIE ! 

En clair, c'est bien gentil de dire que ces salauds d'immigrés Africains nous piquent notre boulot, mais c'est pas par ce que l'immigré est blanc et européen, que la problématique de la compétition à l'emploi ne reste pas la même. Cependant, rassurons les nationalistes les plus exacerbés, à part les Français et une poignée de Belges et de Suisses : personne ne parle notre langue en Europe. Ce qui fait que nous attirerons majoritairement des communautés Francophones plutôt que des Allemands, des Polonais et des Grecs dans notre pays. Et autant vous le dire, je trouve qu'il est plus aisé de faciliter l'intégration de Mohammed qui parle le Français, plutôt que de Vladimir qui cause en Lituanien. 

Un autre petit article qui me fait rire (jaune) sur l'euro-fascisme :

Article 20
(ex-article 17 TCE)

1. Il est institué une citoyenneté de l'Union. Est citoyen de l'Union toute personne ayant la nationalité d'un État membre. La citoyenneté de l'Union s'ajoute à la citoyenneté nationale et ne la remplace pas.

2. Les citoyens de l'Union jouissent des droits et sont soumis aux devoirs prévus par les traités. 

Eh bien non seulement, je ne reconnais aucunement une "citoyenneté européenne" (je suis Français et j'emmerde les fachos de l'UMP, du PS, du Centre, du Modem et de EELV), mais en outre, je ne me soumets pas non plus "aux devoirs prévus par les traités".

Allez, parlons un peu d'économie, car on est resté sur les généralités introductives au traité de fachos jusque là. Commençons par le second alinéa de l'article 26 du Traité de l'extrême droite européïste :

 2. Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux est assurée selon les dispositions des traités.

Bon alors, une petite explication s'impose pour  notre Bidochon qui pipe que dalle à l'économie :

1) La libre circulation des marchandises dans un espace économique signifie l'absence de droits de douane sur les produits. Un droit de douane sert à augmenter artificiellement le prix d'un produit importé. Par exemple, si ma boite de champignons polonais coûte un euro à l'étalage comparativement à ma boite de champignons Français qui en coûte le double, il me suffit d'apposer des droits de douane pour que la boite de champignons importée, coûte autant voir un peu plus cher que la boite de champignons Française. Ce qui mécaniquement provoque une "préférence nationale" du consommateur qui cherche tout bêtement le produit le moins coûteux. 

Or, en achetant pragmatiquement la boite de champignons la moins onéreuse qui se trouve être fabriquée en France, notre consommateur permet à un citoyen Français de trouver du boulot dans la conserverie qui emballe ces champignons, ou encore sur le lieu de production du légume. Voila en quoi un droit de douane permet de donner du boulot à des Français, et en plus, cela permet d'éviter un gaspillage monumental de pétrole puisque notre boite de conserve aura été produite à quelques centaines de kilomètres au lieu de 1500 de sa destination finale. Je rappelle à ce titre que le pétrole n'a qu'un temps et qu'il va bien falloir réduire la voilure...

2) La libre circulation des capitaux signifie qu'il est impossible de refuser à M. Mittal, de faire fuir du pognon de France pour délocaliser une usine, ou de calmer M. Cahuzac sur ses désirs d'évasion fiscale. De la même façon, si cet article de traité n'avait pas été voté, les Grecs et les Espagnols n'auraient pas vu la moitié de leur P.I.B se faire la malle vers les paradis fiscaux et l'Allemagne. Nous payons actuellement le sauvetage des banques des pays périphériques (pour sauver les nôtres), par ce que nous n'avons plus de mécanismes de régulation des flux de capitaux.

3) C'est anecdotique, mais pour les gens qui captent toujours pas pourquoi des hordes de tsiganes venus de Bulgarie (très peux sont Roumains) déferlent en France, eh bien remerciez notre extrême droite nationale qui a approuvé la "libre circulation des personnes".

Nos euro-fachos avaient peur qu'on ne comprenne pas bien ces dérégulations et ont donc enfoncé le clou. Par exemple avec l'article 28 du Traité d'extrême droite européïste :

Article 28
(ex-article 23 TCE)

1. L'Union comprend une union douanière qui s'étend à l'ensemble des échanges de marchandises et qui comporte l'interdiction, entre les États membres, des droits de douane à l'importation et à l'exportation et de toutes taxes d'effet équivalent, ainsi que l'adoption d'un tarif douanier commun dans leurs relations avec les pays tiers.

2. Les dispositions de l'article 30 et du chapitre 3 du présent titre s'appliquent aux produits qui sont originaires des États membres, ainsi qu'aux produits en provenance de pays tiers qui se trouvent en libre pratique dans les États membres.

Si la première explication sur le rôle des droits de douane n'a pas suffit, et que l'importance de disposer de ces outils pour conserver des emplois en France n'est toujours pas intelligible au lecteur, sachez juste que l'article 28 du traité euro-fasciste est très clair là dessus : Il est obligatoire que la France se désindustrialise et mette en concurrence sa propre population avec le reste du Monde, sous le règne de la pauvreté.

Néanmoins, comme la propagande martèle que le libre échange, c'est magnifique, ça donne du boulot aux pauvres Chinois, et mon cul sur la commode, merci de vous rappeler que les négociations commerciales tenues par l'U.E n'imposent aucune contrepartie sur la hausse des salaires à équité avec les nôtres ainsi que l'équité des normes sociales et environnementales et réglementaires. Quand des immeubles s'effondrent au Bangladesh sur des esclaves du textile ou que des ouvriers Tchèques construisent votre bagnole pour 600 € par mois, demandez vous à qui profite réellement le libre échange ? Aux êtres humains en général ou à quelques fripouilles en col blanc traquant toujours plus de bénéfices sur le moins disant social ???


Causons un peu agriculture maintenant. Vous souhaitez une agriculture locale et de qualité ? Vous souhaitez qu'on cesse de balancer des citernes entières de pesticides et engrais sur les terres de France ? Vous aimeriez qu'il y'ait plus d'agriculteurs basant leur travail sur des normes "bio" et des surfaces plus humaines à exploiter ? Vous préféreriez cela plutôt que des industriels de la monoculture céréalière ? Allez vous faire foutre, l'extrême droite Française (P.S, UMP, Modem, Centre, EELV - je répéterais inlassablement jusqu'à ce que vous imprimiez bien qui sont les extrémistes) a voté pour ça :

Article 39
(ex-article 33 TCE)

1. La politique agricole commune a pour but:

a) d'accroître la productivité de l'agriculture en développant le progrès technique, en assurant le développement rationnel de la production agricole ainsi qu'un emploi optimum des facteurs de production, notamment de la main-d'œuvre,

Je vous épargne les autres alinéas, c'est bien plus intéressant de s'arrêter sur celui-ci : C'est quoi le progrès technique dans l'esprit de Monsanto et BASF ? Pourquoi vouloir limiter au maximum la main-d’œuvre agricole ? Ce ne serait pas plus intéressant que tout un chacun puisse disposer d'un bout de terre et puisse vivre dignement de sa PETITE production ? Faut-il absolument des dizaines d'hectares pour un seul exploitant ? Cela garantit de la Souveraineté alimentaire ça ?

Car soyons clairs, l'important n'est pas le prix des matières premières agricoles, mais que les salaires soient adaptés à ce prix. Par ailleurs, si tout le monde avait dans sa famille ou son cercle d'amis quelqu'un qui vivait de l'agriculture, même en cas de crise financière ou énergétique très sévère (ce qui va arriver inéluctablement), chaque Français aurait la possibilité de trouver de l'aide pour se nourrir. En outre, favoriser la productivité agricole au détriment de petites exploitations locales et dont les gérants pourraient prendre le temps de travailler autrement que par l'épandage de produits phytosanitaires et la mécanisation à outrance sur de très grandes surfaces, c'est achever de ruiner ce qui fait la richesse de notre pays soit l'agriculture.

L'agriculture est considérée par les euro-fascistes comme un "marché". Non comme un secteur d'utilité publique où il n'est pas question de compétition, de productivité ou de concurrence, mais bien de garantir l'indépendance alimentaire de tous les citoyens. Pour ceux qui voudront ENFIN lire le traité rédigé et voté par l'ensemble de l'extrême droite européenne (PS, UMP, Modem, Centre et EELV pour la France, je le rappelle), vous verrez que l'article 40 du même torchon rappelle sans cesse que l'agriculture est un "marché".

Un petit mot maintenant sur le premier alinéa  de l'article 49 de la charte de l'extrême droite européïste :

Article 49
(ex-article 43 TCE)

Dans le cadre des dispositions ci-après, les restrictions à la liberté d'établissement des ressortissants d'un État membre dans le territoire d'un autre État membre sont interdites. Cette interdiction s'étend également aux restrictions à la création d'agences, de succursales ou de filiales, par les ressortissants d'un État membre établis sur le territoire d'un État membre.

Non seulement cet article facilite les délocalisations de nos industries en Europe de l'Est, mais nous interdit à nous, le Peuple Français, d'empêcher une entreprise vampire d'un quelconque pays d'Europe de s'implanter en France. Cet article vise en particulier à mettre en concurrence les travailleurs européens, qui rappelons le, ont des écarts de salaires allant de 138 € pour la Bulgarie, à 1800 € pour le Luxembourg par exemple. Un employeur un peu malin implantera sa succursale en jouant habilement des règlements européens, et détachera pour un temps limité ses employés dont le contrat de travail est de droit Polonais par exemple, pour bosser en France.

Quand je pense que Mélenchon a appelé à voter pour un type d'extrême droite ayant voté tous les Traités eurofascistes que nous subissons depuis 1992, je ne me désolerais jamais assez de constater que la gauche boit les paroles d'un félon à la télévision, mais REFUSE de lire des Traités que leur gourou a approuvé indirectement par son appel à voter pour Flamby (sans compter Maastricht qu'il a voté directement). Et qu'on ne me casse pas les c... avec le "tout sauf Sarkozy, gnagnagna". L'extrême droite dans ce pays, c'est le PS autant que l'UMP, le Centre, le Modem et EELV. Que ce soit bien clair.

Dirigeons nous tout doucement désormais au cœur de l'enjeu du Traité Eurofasciste avec le second alinéa de l'article 58 du torchon :

2. La libération des services des banques et des assurances qui sont liées à des mouvements de capitaux doit être réalisée en harmonie avec la libération de la circulation des capitaux.

Libéralisation dans l'esprit des fripouilles de l'extrême droite eurofasciste (PS, UMP, Centre, blablabla), cela signifie comme en Mai 68 : "Il est interdit d'interdire". On ne s’étonnera pas que le gros des politicards de notre extrême droite soient des soixante-huitards qui ont été au bout de leur doctrine. Vous sentez pas comme une odeur discrète de relent d'égouts financiers avec cet alinéa ? Pas encore ? Eh bien on va vous mettre le nez bien dedans dans ce cas :

Article 63
(ex-article 56 TCE)

1. Dans le cadre des dispositions du présent chapitre, toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites.

2. Dans le cadre des dispositions du présent chapitre, toutes les restrictions aux paiements entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites.

Voila sans doute dans l'artillerie eurofasciste, l'arme suprême de destruction massive des peuples ! Notre extrême droite nationale (P.S, UMP, Centre, Modem, EELV - c'est chiant hein ?) a donc voté pour un texte qui nous empêche de contraindre la fuite des capitaux en dehors de nos frontières. Comme expliqué plus haut lorsque j'évoquais l'article 26 du torchon européïste, empêcher tout contrôle des capitaux, ça permet à un industriel de délocaliser (faut le sortir le pognon pour construire une usine en Roumanie), ça permet à un riche rentier de spéculer sur la fin de l'euro en plaçant ses fonds en Allemagne et s'assurer ainsi que ses millions d'euros Grecs (par exemple)  deviendront de futurs Millions de Deutch Mark. Ça permet en plus à Cahuzac et ses copains d'échapper à l'impôt.  

L'essentiel de "la crise" se trouve dans cet article de Traité. Vous souhaitez que la crise cesse ? C'est super fastoche : il suffit de sortir de l'U.E et rétablir immédiatement le contrôle des capitaux pour que ces derniers cessent de fuir hors des pays périphériques. Bien sur, il y'aura quelques petits à côté à régler aussi, mais rien d'insurmontable...

Maintenant, faisons plaisir aux chauds partisans du Front National qui s'en cognent complètement de l'économie, mais sont totalement obnubilés par les problèmes d'immigration. Perso, c'est pas mon problème principal, mais en tout cas, c'est certainement pas du côté de la Présidence de la République que je regarde pour régler ça, mais bien du côté de l'Union Eurofasciste. Par exemple en abrogeant l'article 77 du torchon qui précise :

Article 77
(ex-article 62 TCE)

1. L'Union développe une politique visant:

a) à assurer l'absence de tout contrôle des personnes, quelle que soit leur nationalité, lorsqu'elles franchissent les frontières intérieures;

b) à assurer le contrôle des personnes et la surveillance efficace du franchissement des frontières extérieures;

c) à mettre en place progressivement un système intégré de gestion des frontières extérieures.

2. Aux fins du paragraphe 1, le Parlement européen et le Conseil, statuant conformément à la procédure législative ordinaire, adoptent les mesures portant sur:

a) la politique commune de visas et d'autres titres de séjour de courte durée;

b) les contrôles auxquels sont soumises les personnes franchissant les frontières extérieures;

c) les conditions dans lesquelles les ressortissants des pays tiers peuvent circuler librement dans l'Union pendant une courte durée;

d) toute mesure nécessaire pour l'établissement progressif d'un système intégré de gestion des frontières extérieures;

e) l'absence de tout contrôle des personnes, quelle que soit leur nationalité, lorsqu'elles franchissent les frontières intérieures.

Les alinéas non soulignés ne sont pas moins importants. Car ils caractérisent le projet "progressif" de fabriquer artificiellement les États-Unis d'Europe en parlant de "frontières extérieures".

Il faut être clair, la France n'est plus un pays si nous ne jouissons plus de nos propres frontières et que celles-ci sont repoussées aux pays périphériques de l'Union Eurofasciste.

Revenons maintenant à l'économie avec l'article 106 du papier cul pour prolos futés :

Article 106
(ex-article 86 TCE)

1. Les États membres, en ce qui concerne les entreprises publiques et les entreprises auxquelles ils accordent des droits spéciaux ou exclusifs, n'édictent ni ne maintiennent aucune mesure contraire aux règles des traités, notamment à celles prévues aux articles 18 et 101 à 109 inclus.

2. Les entreprises chargées de la gestion de services d'intérêt économique général ou présentant le caractère d'un monopole fiscal sont soumises aux règles des traités, notamment aux règles de concurrence, dans les limites où l'application de ces règles ne fait pas échec à l'accomplissement en droit ou en fait de la mission particulière qui leur a été impartie. Le développement des échanges ne doit pas être affecté dans une mesure contraire à l'intérêt de l'Union.

3. La Commission veille à l'application des dispositions du présent article et adresse, en tant que de besoin, les directives ou décisions appropriées aux États membres.

Cet article est le premier responsable de la privatisation progressive de nos entreprises publiques payées avec nos impôts sur des dizaines d'années, et qui iront engraisser les poches de voyous, des bénéfices permis par leur privatisation. 

Ainsi, des entreprises encore à peu près publiques telles que E.D.F ou la S.N.C.F n'ont plus vocation à fournir un service public, mais vendre "une prestation de service". Si vous ne pouvez pas payer, et quand bien même vos impôts auront financé une partie de ces entreprises, vous n'aurez pas le droit au transport ou à un accès à l'énergie.  La notion d'utilité commune ou de bien public est totalement absente de la "philosophie" de l'extrême droite européïste. La seule loi qui prévaut, c'est celle du marché.

Je ne sais pas si vous commencez à comprendre quels sont les réels intérêts défendus par ce morceau de papier cul, mais logiquement, vous devez percevoir que l'Union Européenne n'est pas une institution pensée, imaginée et construite par et pour les peuples, mais bien par des puissances d'argent qui n'en ont strictement rien à foutre des intérêts des 99 % de téléspectateurs de TF1 ou de consommateurs de T.Shirt made in China.

Oui, je suis méchant avec la populace, mais au bout de 50 années où les régimes d'extrême droite se succèdent par le biais des élections, on peut commencer à se douter que la paresse intellectuelle d'une majorité, est en train de la suicider. Cependant, rassure toi cher lecteur, si tu lies ce billet, tu es exempté de l'accusation en crétinerie car tu te renseignes.

Je vais terminer avec la dernière forfaiture de l'extrême droite PS-UMP-Centre-Modem-EELV qui après l'article 63, est la seconde arme de destruction massive des peuples. Roulements de tambour...

Ladies and Gentlemen, je vous présente :

L'article 123 du Torchon de Lisbonne !

Article 123
(ex-article 101 TCE)

1. Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées "banques centrales nationales", d'accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l'Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres; l'acquisition directe, auprès d'eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite.

2. Le paragraphe 1 ne s'applique pas aux établissements publics de crédit qui, dans le cadre de la mise à disposition de liquidités par les banques centrales, bénéficient, de la part des banques centrales nationales et de la Banque centrale européenne, du même traitement que les établissements privés de crédit.

Une Banque Centrale, c'est la banque du peuple. C'est cette institution qui crée de la monnaie. Avant 1973 (car la belle affaire ne date ni de Maastricht, ni de Lisbonne), le Peuple Français pouvait s'emprunter à lui-même le pognon dont il avait besoin. Cela pour par exemple construire une voie de chemin de fer ou racheter ses déficits. Et comme le peuple n'est logiquement pas trop con (logiquement je dis bien), il n'allait pas non plus s'imposer de se payer des intérêts à lui-même. Imaginez que vous soyez votre propre banquier et que vous avez besoin de 20.000 €, allez-vous vous emprunter cette somme moyennant 7 ou 8 % d'intérêts si vous pouvez vous contenter de rembourser le capital et rien de plus ???

Bien sûr que non. Eh bien voila ce qui nous a été explicitement interdit. Et la fameuse dette de la France, c'est près de 1300 Milliards d'intérêts à payer plus 500 petits milliards de capital à rembourser. Car pour reprendre l'exemple où vous seriez votre propre banquier : Vous vous êtes emprunté 20.000 €. Seulement, vous avez dû dépenser plus que nécessaire pour diverses raisons, et vous devez désormais racheter votre propre dette à vous même. Pas de soucis si vous n'avez pas d'intérêt à payer. Le capital restant à rembourser que vous rachetez ne vous coûte rien et votre dette au final ne gonfle pas. Par contre, si vous aviez des intérêts dessus, et que vous rachetez votre propre dette avec intérêts encore une fois, la facture commence à gonfler. Car ce qui commence à vous coûter bonbon, ça n'est pas le capital à rembourser, ce sont bien les intérêts qui s'empilent.

C'est à proprement parlé une guerre d'usure contre les peuples. En ne disposant pas du contrôle de notre propre Banque Centrale (la Banque de France), nous nous interdisons de faire désenfler la dette publique par différents mécanismes que je n'aborderais pas ici. Nous sommes condamnés à payer une dette à des agents privés (les marchés et les banques) à qui nous avons prêté du pognon moyennant très peu d'intérêts. Pour continuer dans les exemples parlants : si vous prêtez à un copain 1000 € avec 0,5 % d'intérêts. Celui-ci vous remboursera 1000 € + 5 € correspondant aux intérêts qu'il vous doit. Mais si à votre tour vous avez une difficulté et que ce copain vous reprête l'argent que vous lui avez prêté, mais avec  5 % d'intérêts, qui se fait avoir dans l'affaire ? Là où lui vous devait 5 €, vous lui en devrez 50 en plus du capital à rembourser. Voila ce que le copain de Mélenchon "socialiste" mais clairement d'extrême droite a voté lorsque le projet de Traité Constitutionnel Européen a été soumis au parlement.

Les esprits vifs constateront que les banques publiques pourraient tout à fait prêter à taux "BCE" à l’État. Le font elles ? Absolument pas. Car même lorsque nous disposions du droit d'emprunter à la Banque de France, nous levions déjà des emprunts sur les marchés. Il faut bien nourrir la finance de nos impôts.

Je pourrais continuer longtemps car le Torchon de Lisbonne est truffé d'interdictions de réguler au mieux des intérêts des peuples, l'économie. Mais je préfère de loin que ce billet puisse inciter quelques contestataires du Système (ou pas) à télécharger la Charte de l'extrême droite européïste, l'imprimer (ok, y'a 200 pages, mais ça vous en coûtera que 7 € chez un réprographiste), prendre un stabylo, et étudier le texte. N'importe qui peut le faire, ça n'est pas difficile à comprendre, c'est écrit en Français.

Quant aux nunuches qui mélangent "nationalisme", "racisme", "front national" et NÉCESSITÉ ABSOLUE de sortir des Traités Européens, de l'euro et de l'OTAN, achetez vous un livre, éduquez vous, demandez-vous si la Norvège est un pays de fachos du  fait qu'elle ne soit pas dans l'U.E. Et si ça vous emmerde intellectuellement de méditer ces points de vue, allez vous faire foutre, j'en ai marre de votre médiocrité et de vos amalgames. Les larbins du Système qui ne mettent pas le nez dans les livres et les lois n'ont aucune leçon de bien-pensence à donner à ceux qui s'éduquent et ont donc compris qui est le véritable ennemi social des peuples.

Si vous souhaitez que ce genre d'informations soient publiées dans un journal PAPIER et distribuées à la population pour un centime d'euro, contribuez de quelques euros au projet Poil à Gratter en cliquant sur ce lien.

jeudi 27 juin 2013

Aux traitres qui nous ruinent, abdiquez maintenant !

Avec plus de 1160 pages visitées sur un mois, dont un grand nombre depuis les Etats-Unis ou la Russie, je ne doute pas que comme bon nombre de blogs, sites spécialisés ou pages facebook de dissidents, mes publications sont surveillées par les renseignements généraux.

Ces gens qui surveillent pour les gouvernements ne font que leur métier et ont en charge de veiller à la continuité de l'Etat, quoi qu'il arrive. Je n'ai pas de haine à votre égard, juste un sentiment d'amertume de savoir que vous êtes au service de gens qui nous détruisent à petit feu, au lieu de vous rappeler que l'argent qui approvisionne votre compte et nourrit votre famille, c'est bien celui du peuple.

La dissidence de ce pays est hétéroclite, j'en conviens. Si l'essentiel de celle-ci est modérée dans ses valeurs et ses souhaits pour l'avenir, d'autres ont des positions plus farfelues voir extrêmes. Je ne sais pas comment les gens qui surveillent mes publications jugent mes propos et ce qu'ils ressentent de ma personnalité, mais toujours est-il est que mon souhait est qu'un système s'effondre sans bain de sang, y compris pour ceux qui sont responsables de cette titanesque crise de société.

Malheureusement, notre époque ressemble furieusement aux années 30 où un long pourrissement politique est en train de nourrir une colère et une frustration toujours plus grande. Et entre les fripouilles qui en sont conscientes et en jouent, et sans doute la majorité qui est bien trop médiocre pour comprendre vers quoi elle se dirige, le brasier populaire s'étend par capillarité, qu'importe la puissance de la propagande et de la censure. 

Si un coup d'arrêt n'est pas mis directement par nos forces militaires et policières à cette oligarchie pour redonner les clés de sa destinée à notre peuple, il est à craindre qu'aucune de vos armes létales ne sauront empêcher le tsunami qui avance.

Un peuple n'est pas une entité que l'on contrôle indéfiniment par le mensonge. Car il y'aura toujours une dissidence lettrée et activiste pour l'éduquer patiemment, qui sera renforcée par le déclin social construit par une oligarchie politico-médiatico-financière. Il serait mal venu de croire que l'Histoire nous enseignerait que les mêmes fripouilles finissent toujours par reprendre les commandes et conserver leur main mise sur les forces militaires et policières par diverses formes de corruption et de culture du silence. La période historique que nous vivons a ses propres points de conjoncture. Non seulement la démographie n'est plus la même, la doctrine économique et politique est autrement plus agressive vis à vis des peuples, et les outils de communication ont changé. En outre, pour la première fois dans l'Histoire du monde, la menace qui pèse sur l'humanité toute entière est d'ordre écologique, et la nécessité de renverser totalement un ordre établi de toute urgence, ne fera qu'exacerber la violence d'une réaction.

Un peuple n'est pas uniquement une construction politique et linguistique. Ce sont des repères sociétaux, une mythologie et des flux de personnes au sein d'un même territoire, qui n'ont aucune chance d'être déconstruits. Certes, l'oligarchie peut artificiellement tenter de malmener ces repères et créer des divisions à l'intérieur même d'une Nation, mais on ne casse pas un atome sans provoquer un dégagement d'énergie extrêmement dangereux.

Toute révolution démarre sur un incident. Une petite goutte d'acide de trop tombant sur un peuple qui dans les villes et campagnes, bruisse de sa colère sourde depuis trop longtemps, et finalement explose.

Cet incident arrivera, nul ne peut prédire quand mais ce sera sans doute plus tôt que tard. L'insurrection viendra, plus personne n'en doute, y compris dans l'oligarchie. Dernièrement, le théâtre de guignol de nos élus critiquant des dirigeants de l'U.E qu'ils ont eux même mis en place, n'a fait que confirmer à la dissidence ce que nous savons déjà. L'oligarchie n'est pas tranquille et cherche vainement à donner le change.

Quand viendra ce moment, il y'aura malheureusement trop de policiers et militaires qui choisiront de défendre cette oligarchie par paresse intellectuelle et morale, plutôt que sécuriser les institutions tout en se mettant aux côtés du peuple. Il y'aura alors assurément du sang versé et les premiers responsables seront les félons disposant du "commandement de l'autorité légitime", qui devront assumer des centaines voir des milliers de morts qu'ils auront sur la conscience. Car un peuple en colère lui ne s'arrêtera pas. Pour chaque citoyen dont le corps sera crevé de balles d'un policier vendu au Système, dix nouveaux citoyens s'ajouteront à l'insurrection pour châtier les responsables et reprendre les commandes de force.

Alors il est temps de prendre votre décision. Que vous soyez dans les services du renseignement, que vous soyez militaires, policiers ou oligarques de tous poils, réfléchissez à ce que vous souhaitez pour votre propre avenir ? Souhaitez vous vieillir paisiblement en ayant la conscience propre, ou malgré tout ce que vous savez, vous désirez entretenir le plus longtemps possible, la mécanique grippée d'un système qui ne peut que s'effondrer ?

Vous avez le choix du retrait pour les uns, et du soutien à la dissidence pour les autres. Nous ne demandons qu'un démantèlement de l'Union Européenne, notre retrait de l'OTAN, des élections réellement libres et non faussées, et que les rats quittent ensuite le navire. Plus les félons retarderont l'inéluctable, plus la violence de la réaction sera impitoyable. La France est une cocotte minute et il ne s'agit plus de carrière à défendre, mais bien de votre propre intégrité physique.

Aux traîtres qui nous ruinent, abdiquez maintenant !

samedi 22 juin 2013

Le journal "Poil à Gratter"



Je rajoute ici une vidéo de présentation du projet, à travers l'interview du Cercle des Volontaires. C'est la première fois que je m'adonnais à cet exercice et cela dans des circonstances un peu "à l'arrache". Veuillez donc me pardonner une mèche rebelle et un discours maladroit, mais pour ceux qui n'aiment pas lire, vous pourrez au moins écouter les explications.




La drôle de bestiole à côté là, c'est Orni ==>


Et Orni, c'est un canard un peu bizarre. Comme tous les canards, il pond des œufs, il a un bec et des palmes, mais il a aussi des poils et même un petit dard venimeux ! 

On souhaite le lâcher dans la mare aux canards qui cancanent beaucoup sur les mêmes sujets et avec le même point de vue, histoire de rigoler un peu !

Mais attention, il ne s'agit pas d'introduire notre copain dans la mare pour que lui-même se transforme en perroquet de la pensée unique au mépris de sa nature profonde.

Non, « Poil à Gratter ! », c'est du canard d'élite ! C'est de l'info qui décape et nettoie les neurones. Ce seront des textes subversifs, pédagogiques et bien sourcés que l'on déversera dans la mare pour dépolluer son eau. 

Car notre Ornithorynque, c'est pas un joueur de pipeau ! C'est le messager de toute une dissidence éclairée...


Partie 1 : De la Naissance du projet

Poil à Gratter est d'abord l'histoire d'une rencontre. Des sympathisants de la mouvance eurosceptique Bordelaise, partageaient des cafés, des débats, des convergences de points de vue et un constat de déclin démocratique, avec des sympathisants d'une gauche plus internationaliste qui voudrait changer l'Europe...


A priori, si l'on veut adhérer aux discours de certaines de nos personnalités politiques, les « maréchalistes » et les « gauchistes » doivent se haïr mutuellement et être incapables de monter des projets ensemble. C'était oublier que les partis politiques ne sont que des outils, et que les êtres humains sont des entités complexes dont la pensée profonde ne peut se résumer à un programme où à leurs vues d'esprit partisanes. Nos amis, nos collègues, nos proches ont tous des pensées politiques différentes des nôtres. Et pourtant, nous savons nous respecter, refaire le monde ensemble et critiquer vertement tout un système politico-économique de la même façon autour d'une table. Finalement, seules les solutions de chacun diffèrent.

Si les fondateurs de Poil à Gratter ont su se trouver, nouer une amitié malgré leurs divergences politiques et réfléchir à la création de ce journal, nous prenons le pari que les Français peuvent en faire autant grâce à cet outil. C'est ainsi que nous avons tracé les grandes lignes de ce qui fera l'essence de notre journal. Nous comptons rétablir l'unité nationale, la démocratie, le respect mutuel et un débat apaisé en France sur des sujets qui nous concernent tous. 

Partie 2 : La ligne éditoriale de « Poil à Gratter »

Poil à Gratter sera un journal papier qui sera distribué contre libre participation aux Bordelais dans un premier temps, mais aussi par voie d'abonnement à tous les Français qui le souhaiteront partout dans le pays. Son premier tirage sera de 500 exemplaires, il démarrera sa vie en tant que mensuel de 16 pages.
 
Son contenu éditorial outre un peu d'infos locales pour établir notre lien avec la population bordelaise, sera essentiellement composé de dossiers de fonds sur les questions européennes, l'économie, la géopolitique, et le système monétaire et financier. La vocation de Poil à Gratter sera de déconstruire le régime de propagande des journaux détenus par Lagardère, Dassault, Rothschild et d'une certaine façon par un État qui n'est plus réellement le notre, mais celui d'une synarchie qui ne défend que ses propres intérêts.

Notre objectif est pluriel : D'abord, expliquer aux Français la vérité des traités, de la monnaie et des guerres au Moyen-Orient, afin que ces derniers puissent comprendre la réalité sous-jacente à notre rattachement à l'Union Européenne et à l'OTAN.

Nous souhaitons aussi veiller à ce que tous les partis politiques censurés ou diabolisés par les médias aient un droit de tribune, dès lors qu'il s'agit de faire de la pédagogie et non pas de la propagande imbécile. Ainsi, des partis politiques comme Debout la République, l'Union Populaire Républicaine, le Pôle de Renaissance Communiste Français, le Mouvement politique d'émancipation populaire, Solidarité & Progrès, le Parti Ouvrier Indépendant, mais aussi des mouvements plus « sulfureux » dans leurs positions, pourront livrer leurs analyses et confronter leurs points de vue dans notre journal.

Nous considérons que la Liberté d'expression ne se limite pas par essence, sachant tout de même que la Charte de Poil à Gratter interdira tout langage de haine de quelques façons que ce soit. Les Français sont intelligents et ont assez de sens critique pour juger d'un argument ou d'un mouvement politique sur son extrémisme probable ou avéré. Par ailleurs, la censure et la diabolisation ont fait de toute la dissidence qu'elle soit de « gauche » ou de « droite » une mouvance qu'il faudrait qualifier « d’extrémiste ». Il serait donc très mal venu pour ses représentants, qu'ils soient responsables d'un parti politique ou simples sympathisants, de dénoncer la censure d'un système d'un côté, et souhaiter de l'autre que des voix discordantes soient interdites de parole sur Poil à Gratter. De la même façon, les attaques ad hominem, c'est à dire les jugements de valeurs sur les responsables politiques, ne trouveront pas leur place dans Poil à Gratter. Cela ne signifie pas que les débats seront impossibles entre les différentes représentations politiques existantes. Mais notre journal privilégiera les débats de fond sur les incohérences programmatiques, et sur les réflexions économiques, sociales et géopolitiques antagonistes. Notre parti pris est clairement l'ouverture au dialogue et la confrontation des idées, et non permettre d'encenser les haines partisanes qui pourrissent l'unité de la Nation quand les enjeux sont trop importants. A ce titre il convient de rappeler que Poil à Gratter sera bien un organe de presse indépendant.

Il appartiendra donc à chacun en fonction de ses opinions partisanes, d'avoir l'intelligence d'utiliser l'outil de communication que sera notre journal, pour se démarquer de ses « opposants » et ainsi attirer l'attention de façon positive sur son propre parti ou ses propres idéaux.

Poil à Gratter aura aussi vocation à développer des thématiques sur l'histoire, la décroissance, la démocratie et les sciences et technologies. Deux pages seront réservées à une lettre au Président qui pourra être découpée par les lecteurs et envoyée à la Présidence de la République. Nous varierons aussi avec d'autres institutions afin que Poil à Gratter permette aux Français de se rebeller par le courrier vis à vis de nos dirigeants. Notre journal sera donc clairement une agora populaire et les Français qui publieront sur notre site internet, verront leurs articles sanctionnés ou approuvés par les votes des internautes. Les articles les mieux notés pourront être publiés sur la formule papier, dès lors qu'ils respecteront la charte de notre journal tant sur la modération du propos, que sur les éléments factuels et vérifiables des analyses produites par l'auteur. Notre comité de rédaction qui sera le plus diversifié et ouvert d'esprit que possible, se réservera toutefois le droit de ne pas sélectionner un article plébiscité par les internautes sur des motifs de forme où si nous avons l'impression que le vote massif en faveur d'un article est clairement orienté par une forme de spam politique.

Enfin, Poil à Gratter publiera des caricatures de tous les dessinateurs qui le souhaitent. Nous visons dans nos textes un ton caustique pour alléger une pédagogie de fond par le sourire suscité au lecteur, et il n'est pas de meilleur accompagnement graphique que des dessins explicites et humoristiques pour imager une réflexion de fond.

Partie 3 : la distribution et le développement de Poil à Gratter

Poil à Gratter sera essentiellement distribué par colportage, notamment dans les stations de Tramway et les rues commerçantes. Le journal étant vendu au prix minimum de un centime d'euro, il s'agira donc pour nos colporteurs de se montrer efficaces, car la libre participation récoltée leur sera reversée. Pour cette raison, nous envisageons de nous rapprocher de jeunes amateurs de théâtre et leur proposer de transformer cet exercice de colportage en véritable spectacle de rue. Nous souhaitons attirer l'attention des Bordelais par l'humour et la scénographie de notre distribution. Ce sera en outre une façon de nous rapprocher intelligemment du monde artistique et développer une communication positive sur notre journal.

Outre ce colportage direct, Poil à Gratter sera distribué par PLV dans les universités, associations, antennes syndicales et petits commerces. Nos mécènes (et annonceurs) se devront aussi de disposer de PLV avec deux contreparties :
  1. Ils récupéreront la libre participation récoltée dans leurs locaux, et pourront ainsi amortir leurs investissements publicitaires dans notre journal. Si par exemple, un annonceur loue un huitième de page pour 500 € et qu'il récupère 200 € de libre participation, la location de l'espace publicitaire ne lui coûtera en définitive que 300 €

  2. Poil à Gratter organisera régulièrement des événements comme des débats publics, des concerts, des conférences et toutes autres initiatives pour faire connaître nos annonceurs autant que notre journal, et favoriser leur développement économique. Ainsi, un bar alternatif louant des espaces publicitaires sur Poil à Gratter, pourra accueillir un conférencier et engranger des bénéfices sur la consommation de boissons des lecteurs de notre journal, venus assister à cette conférence.
Tous nos mécènes seront des acteurs économiques locaux et alternatifs (biocoop, cafés-philo, bouquineries, etc). Nous privilégions la pluralité d'annonceurs faisant bouger intelligemment la ville, à de gros annonceurs institutionnels ne respectant pas une certaine éthique sociale et environnementale que nous défendons. Nous garderons toutefois une certaine liberté commerciale si de gros annonceurs devaient s'intéresser à notre journal, à condition que ces derniers prouvent qu'ils investissent dans des projets altruistes qui plairaient à notre lectorat, et ne font pas concurrence à notre véritable clientèle par leurs activités.

Évidemment, plus les tirages seront importants, plus le prix de la location d'espaces publicitaires se renchérira. Cela sera bien signifié à nos partenaires, d'où l'intérêt pour Poil à Gratter d'être efficace tant sur les événements réguliers à créer, que sur la communication publicitaire. Ainsi, nous souhaitons innover aussi dans ce domaine, par la création d'objets publicitaires favorisant le teasing et la répétition du nom de nos annonceurs, comme par exemple la location de deux ou trois fois un huitième de page avec une devinette, une charade, un rébus, etc... en plus d'un produit graphique esthétique et favorisant l'humour.

Nous serons donc interdépendants avec nos annonceurs. Nous devrons réussir le pari de faire croître leur activité pour que ces derniers puissent investir des sommes plus fortes dans notre journal.

Poil à Gratter souhaite ainsi respecter ses propres objectifs de croissance, d'abord par l'augmentation du tirage de nos publications, pour atteindre en une année d'existence, un chiffre supérieur à 10.000 tirages pour la région Bordelaise. En outre, nous souhaitons que notre périodicité évolue de mensuel à bi-hebdomadaire et hebdomadaire au fil du temps.

Par ailleurs, Poil à Gratter aura vocation à créer de l'emploi et s'étendre au niveau national. Cela d'une part par une formule abonnement, et d'une autre part, par la constitution de cellules nouvelles dans chaque ville de France, où les personnes intéressées à s'intégrer au projet, se devront de trouver des annonceurs et des rédacteurs d'actualité locale pour rejoindre notre maison d'édition et recevoir des tirages spécialement dédiés à leur ville. Nous viendrons alors à eux pour les accompagner dans cette démarche, de telle façon à leur faire bénéficier de notre retour d'expérience, de notre communication commerciale, et des outils marketing existants pour développer un nouveau marché.

Poil à Gratter naît donc à Bordeaux, mais à vocation à devenir une revue distribuée au niveau national à terme.

Partie 4 : Les éditions de l'Ormée

Un journal, c'est d'abord et avant tout une maison d'édition. Nous avons réfléchi longuement à sa forme et à son nom, et nous avons décidé de nommer notre entreprise « les éditions de l'Ormée ». Cela en référence à un mouvement insurrectionnel (paradoxalement bourgeois) sous Louis XIV à Bordeaux. La révolte de l'Ormée fait ainsi référence à un esprit plus actuel de notre refus de l'oppression d'un système que combattra notre journal.

Notre maison d'édition sera aussi une SCOP. Nous ne comptons pas faire de l'argent, bien que nous souhaitons vivre de notre activité, mais bien développer un projet démocratique tant sur le produit développé que dans notre façon de fonctionner. Tous les protagonistes du projet seront donc actionnaires du journal, et la politique d'entreprise sera décidée en commun. Une voix signifiera donc un vote sur nos décisions.

Nous considérons que chacun apporte son savoir faire, et que nous sommes interdépendants. Cependant, en considération des absences possibles de nos collaborateurs, nous devrons tous nous auto-former à tous les aspects de la vie de l'entreprise. Nous souhaitons devenir polyvalents tout en conservant nos propres spécialités, afin de veiller à ce que le journal ne subisse jamais de difficultés liées à une vacance de l'un d'entre nous.

Au début de la vie du journal, seuls les dessinateurs et colporteurs seront rémunérés. Progressivement, nous nous verserons ensuite une rémunération qui sera le fruit d'un vote et ne contraindra pas nos investissements. Nous communiquerons en toute transparence nos chiffres sur le site internet, afin que nos lecteurs sachent ce que coûte la vie d'un journal, et nous fassent confiance sur notre sens de la mesure.

N'importe qui pourra intégrer notre maison d'édition, dès lors qu'il y'aura une motivation réelle à faire vivre le journal. Enfin, sur le long terme, les éditions de l'Ormée auront vocation à publier d'autres revues, mais aussi des livres, tant pour développer notre marché que transmettre des idées sous différentes formes.

Partie 5 : Sur le financement de Poil à Gratter

Pour démarrer un journal, il y'a certes la question du contenu à gérer, mais plus fondamental encore, il est nécessaire de créer la charte graphique de celui-ci. Nous avons beaucoup démarché les étudiants spécialisés et initié des appels aux talents sur internet, sans succès. Pour toutes ces raisons, nous avons décidé de passer par un prestataire de service pour créer notre site internet, notre charte graphique, les objets publicitaires, et la sérigraphie de nos PLV. Tout cela à un coût, et il faudra compter entre 5000 et 7000 € d'investissement pour que la forme du journal et ses outils de diffusion puissent exister définitivement. En outre, le premier tirage nous coûtera aux alentours de 1500 € en fonction des devis à notre disposition. Nous devrons conserver un petit fond de réserve supplémentaire pour être en capacité de faire imprimer un nouveau tirage et pallier à tous problèmes qui pourraient se poser à nous.

Il est essentiel qu'une maquette disposant d'un contenu graphique et de publicités soit crée au préalable, pour obtenir une vitrine commerciale concrète à présenter à nos annonceurs. Nous avons de nombreux commerçants intéressés par le projet, mais nous ne pourrons conclure de contrats avec eux, que sur la base d'un produit fini qu'ils pourront feuilleter à loisir pour croire au sérieux du projet.

Pour toutes ces raisons, nous faisons appel à la générosité et à l'intelligence de la dissidence de France. Nous souhaitons développer un organe de presse qui lui sera dédié, mais nous ne pourrons réussir ce pari que par l'investissement de chacun. Un site de collecte de fond permet à tout le monde de mettre un peu de monnaie au pot, à la mesure de ses moyens (mise minimum de 1 € seulement). Un autre site permettant les paiements par le système Paypal sera bientôt disponible pour ceux qui le souhaitent. Nous arrêterons l'appel à capitalisation dès que nous aurons atteint la somme de 10.000 €, permettant de lancer le journal.

Après quoi, vous jouirez tous de votre vitrine politique et plus encore de vos idéaux particuliers. Tous les étudiants et chômeurs qui souhaiteront nous rejoindre seront bienvenus, dès lors qu'ils seront conscients qu'un tel projet ne se rentabilisera que sur le temps, et qu'il faudra s'investir de façon bénévole les premiers mois. Si vous souhaitez ré-informer les Français, il ne tient qu'à vous de faire émerger Poil à Gratter.  

Historiquement, la  révolution française, ainsi que la prise de pouvoir des bolcheviques en Russie, a commencé par la création d'une presse populaire...

vendredi 21 juin 2013

La France me fatigue...

Il y'a cinq années à peine, j'étais remplis d'idéaux et de rêves. Je m'installais avec la femme de ma vie abandonnant pour le coup mon rêve de voyager à pied à travers la Cordillère des Andes. Cependant, elle comme moi caressions à l'époque le projet d'acheter un voilier d'occasion pour faire le tour du Monde, tout en jouissant d'une maison bien à nous. Une maison qui flotte. A défaut d'Amérique du Sud, je m'offrais donc quelque chose de plus beau et plus grand.

Nous nous baladions sur le bassin à flot de Bordeaux, discutions avec les plaisanciers, nous intéressions au monde du nautisme, aux blogs des baroudeurs des mers, aux différents bateaux. Nous avions jeté notre dévolu sur l'Amphora de Wauquiez. Un joli voilier Français de 38 pieds avec une véritable cabine arrière. Sur le marché de l'occasion, il se négociait entre 45.000 et 70.000 €. Une somme raisonnable si l'on considère qu'un appartement se négocie au moins le double de ce prix, et que nous pouvions habiter le navire tout en payant le crédit l'ayant financé. Bref, pas de loyer supplémentaire à régler, rien d'impossible pour de jeunes gens ayant toute la vie devant eux et un boulot chacun de leur côté. On s'imaginait déjà transporter des médicaments ou des fournitures scolaires dans des pays pauvres tout en parcourant le monde.

Notre trésorerie n'était pas brillante mais pas pire que celle de n'importe quels jeunes Français tentant de s'en sortir dans un pays où l'épargne n'est détenue que par les plus âgés ayant bénéficié des 30 glorieuses.

Lorsque vint le moment de chercher un crédit pour financer notre projet, bien vite nous comprîmes que nous pouvions faire une croix dessus. Seuls les bateaux récents ou neufs (soit des navires très onéreux) permettaient d'obtenir un crédit. Nous avions beau expliquer aux différentes banques et organismes financiers spécialisés que nous avions les moyens de nous engager sur plusieurs centaines d'euros par mois en l'absence de loyers à payer et une facture énergétique proche du néant, rien n'y faisait. Quant aux vendeurs de bateaux, tous cherchaient à acheter plus grand et ne souhaitaient donc pas vendre sous location avec option d'achat.

Dépités, mais amoureux, nous décidâmes de nous installer à la campagne, à 15 Km de Bordeaux. A défaut d'un grand rêve, nous aurions au moins le plaisir de quitter les tumultes de la ville. Au bout de deux ans, pour des raisons toujours un peu compliquées à comprendre, notre histoire s'étiola. Surtout de son côté en vérité. Mais ce ne fut pas seulement notre histoire qui était sur son déclin. Notre niveau de vie aussi baissait. D'une part par ce que nos contrats de travail devenaient plus irréguliers, mais surtout par ce que le coût de la vie se renchérissait. Les impôts, les radars mange-pognon, l'électricité qui augmentait et des découverts qui devenaient de plus en plus compliqués à gérer.

C'est à la même époque que l'homme assoiffé de culture que j'ai toujours été, cherchait à comprendre par les livres et les conférences, pourquoi nous étions soumis à un diktat économique qui se focalisait sur l'instant, au lieu de planifier l'accompagnement d'une pénurie de ressources annoncées sur le long terme. Je travaillais alors plus de 50 heures par semaine en tant que chauffeur routier, et la facture pétrole du transport, je pouvais la visualiser mieux que quiconque avec les 40 litres aux cents kilomètres d'un semi-remorque bien chargé que je conduisais.

C'était encore une époque d'insouciance pour moi. Je jouais de la guitare, écrivais et chantais mes chansons, sortais souvent en soirée, entreprenais la rédaction d'un premier essai politique. Mais ma propre éducation intellectuelle sur l'économie commençait à m'immerger dans tous les thèmes que la dissidence connaît bien aujourd'hui. Je découvrais le versant caché d'une Union Européenne dont je me foutais jusque là, à travers un type qui expliquait patiemment à son auditoire quelques points de traité et d'histoire.

Commençant à faire le lien entre cette institution et ce modèle économique qui nous écrase et détruit toutes perspectives durables, cela pour enrichir très peu de gens, je décidais de m'engager auprès du parti politique fondé par ce Monsieur et pris mon bâton de pèlerin. La traque des parrainages pour la présidentielle, le tractage, le collage d'affiches, l'organisation d'une conférence, bref, je devins un bon militant de base. Ce fut une grande désillusion. Des maires qui ne jouaient pas le jeu républicain sauf pour eux-même, une population complètement abrutie qui, dès lors qu'on évoquait le mot "politique" ou "union européenne" s'éclipsait pour retourner à son activité de consommation dans les rues commerçantes, tout cela doublé d'un parti politique dont la démocratie interne était proche du néant et un esprit timorée s'agissant de l'activisme nécessaire pour s'affranchir de la censure médiatique. Tout cela me faisait douter que la libération serait de nature électorale.

Les militants de l'UPR étaient pour beaucoup un peu trop zélés à mon goût dans leur façon de gérer le dialogue avec les sympathisants d'autres mouvances politiques ayant des idées sur la souveraineté relativement similaires aux leurs. Je prenais alors mes distances avec un militantisme partisan que je trouvais finalement ridicule et contre-productif. L'UPR m'y aida d'autant plus facilement du fait que ma façon de concevoir l'activisme n'était que modérément appréciée par le bureau national.

Comprenant que le problème majeur des partisans de chapelles politiques, étaient leur propension à faire de leurs représentants des sortes de gourou, et entretenir ainsi une opposition caricaturale aux sympathisants du parti politique d'en face, je réfléchissais à des moyens autres que politiques pour fédérer tout ce petit monde.

Deux projets se dessinèrent alors dans mon esprit : Le premier était une révolte monétaire en considérant que le FRANC était d'avantage un symbole politique unificateur de notre Souveraineté plus qu'une pure question monétaire. Dans un monde gouverné par de la monnaie de papier ne valant que notre foi en celle-ci, j'imaginais la création de médailles appelées FRANCS comportant une faible quantité de métaux précieux et une valeur numéraire qu'il suffisait de thésauriser pour épargner à moindre frais sur quelque chose de tangible, autant que nous pourrions par le nombre organiser un référendum de fait.

Un second projet était la création d'un journal dont vous voyez le logo dessiné plus haut, que l'on distribuerait gratuitement à Bordeaux aux passants, aux antennes syndicales, dans les universités, etc, pour réinformer la population. Il suffisait de le financer par la publicité pour que cela tienne, et j'avais déjà quelques bonnes raisons d'espérer obtenir le soutien de quelques acteurs économiques locaux du fait d'un projet correctement monté. Ne restait qu'une maquette à produire pour obtenir une vitrine commerciale du journal et le tour était joué. 

Dans les deux cas, il me fallait être aidé par des talents, notamment s'agissant des questions graphiques et du montage d'un site internet. Si pour le journal, je trouvais quelques compagnons pour m'aider sur de nombreux points, les questions graphiques ne trouvaient pas leurs cerveaux. Du moins, nous ne pouvions pas exiger trop d'une seule personne  qui avait du temps à consacrer à ses études en parallèle.

A MAINTES REPRISES, J'AI FAIS APPEL SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX A TOUS LES TALENTS DISPONIBLES DE LA DISSIDENCE.

Mais cette dissidence préférait passer son temps à se chamailler pour savoir qui du gourou Mélenchon ou du gourou Asselineau ou encore du gourou Le Pen était le meilleur pour rassembler l'ensemble. Cette dissidence quand elle ne se chamaille pas, passe son temps à publier les nouvelles trahisons de nos dirigeants corrompus, mais pourtant bien aux manettes. Elle pousse des cris d'orfraie, se scandalise, s'indigne mais REFUSE de s'investir autrement qu'à travers du blabla numérique.

Pendant que je me battais de mon côté pour construire ces projets et que j'en profitais pour présenter une première conférence à Bordeaux, ma situation financière, elle se dégradait complètement. Une énorme facture d'électricité de 2500 € me tombait dessus en même temps que je tentais de rattraper des loyers en retard en cessant d'honorer les échéances d'un crédit ayant permis de racheter les dettes de ma compagne. Moralité, près de 20.000 € de dettes diverses et variées et des créanciers qui tentent par tous les moyens d'extorquer sur mon compte un argent que je tente de réserver au logement et l'alimentaire.

Comme tous les cons de Français dépassés par leur endettement, je commençais donc par voir une assistante sociale pour réclamer qu'un dossier F.S.L énergie et logement me soient accordés pour me soulager d'une partie de mes loyers en retard et de la douloureuse de EDF. Refus de l'institution soit disant "sociale", je me tournais donc vers la Banque de France. Je constituais un dossier de surendettement après un laborieux rassemblement de justificatifs et un comptage précis de mon endettement, mais il y'a deux semaines de cela, j'ai aussi appris que la Banque de France refusait mon dossier.

Le motif ? Le régime auto-entrepreneur dans lequel je suis rentré pour créer le Trésor Monétaire Français. Ce statut juridique est "bâtard" et intrique  votre patrimoine privé avec celui de l'entreprise.

Aujourd'hui, totalement démuni et avec l'EDF qui menace de me couper le courant en plus d'un huissier de la banque au cul, j'apprends à rédiger dans les formes "une assignation en référé" qui me coûtera près de 100 € de tampon d'huissier, pour demander à un juge d'accepter de suspendre le paiement de mes dettes tant que le recours à la Banque de France n'aura pas été examiné. Assignation qu'un avocat rédigerait en trois coups de cuillères à pot, mais pas gratuitement. Je n'y connais rien, c'est laborieux, cela me gonfle et je suis fatigué de me cogner tout légifrance pour rédiger correctement ce document.

J'avais arrêté de travailler pour me mettre à plein temps sur les projets de journal, de conférences et de révolte monétaire, cela dans le seul but de donner à la dissidence quelques outils pour qu'elle cesse de se taper mutuellement sur la gueule, et puisse s'organiser pour résister, tout en informant une population qui s'en contrefout de notre microcosme cybernétique. Car internet ne révolutionnera rien dans un pays d'abrutis scotchés devant TF1 qui n'ont pas l'habitude de chercher ACTIVEMENT de l'information.

Cela fait ainsi près de deux ans que je ne parviens pas à me séparer de mon ex compagne du fait que nos problèmes financiers contraignent toute possibilité de déménagement. Deux années d'un deuil de notre histoire que je ne peux pas réellement faire. Deux années aussi que je lutte vainement pour trouver des compétences et il vrai un peu de fonds pour démarrer des projets émancipateurs.

Vous voulez un chiffre ?

La Révolte Monétaire plus le journal, tout cela coûte moins de 20.000 € à placer pour que les sites internet, chartes graphiques, premiers tirages imprimés et premières pièces battues soient enfin sur les rails.

Mais désormais je n'en peux plus. Est venue dans ma vie la colère, l'envie de résister, d'entreprendre quelque chose de positif, et désormais je suis bien plus que résigné :

Je suis vide.

Je ne joue plus de musique, mes rêves d'ailleurs sont désormais loin, je n'ose même plus m'informer de la dégradation géopolitique et sociale, je ne m'intéresse plus aux femmes, je ne sors plus et n'en ai d'ailleurs plus les moyens. Je suis devenu un zombie et presque chaque nuit désormais, je fais des cauchemars où je me vois mourir. Car c'est effectivement ce qu'il se passe. Je subis un assassinat social et économique d'un système que j'ai souhaité combattre en pariant sur la colère et l'organisation d'une dissidence très impliquée sur les réseaux sociaux.

Je me suis trompé.

Au fond de moi, reste un peu de colère pour serrer les dents. Peut être est ce pour cela que je me livre à cœur ouvert et sans tabou sur ma situation, car je suis au bord de tout arrêter. J'ai mille raisons de croire aux projets que je défends d'autant que beaucoup de gens s'y intéressent et espèrent qu'ils aboutiront. Mais j'ai encore plus de raisons de ne pas croire en la capacité de la dissidence quant à saisir l'importance des outils que je souhaitais mettre en place. Je ne suis rien, j'ai peut être cru que la notoriété n'était pas indispensable pour valider mes longues explications écrites.

Aujourd'hui, je suis prêt à tout abandonner. Même pas pour espérer me reconstruire une vie loin du tumulte d'une dissidence qui ne fait rien d'autre que partager des publications et des vidéos sur internet. Mais pour au moins tenter d'épargner à une femme pour qui j'ai encore de la tendresse de sombrer avec moi. Cela en reprenant un boulot d'esclave de la route pour payer des créanciers dont la France ne me protège même pas.

La France me fatigue et je n'ai plus envie de me battre pour elle. J'essaye d'évacuer mes pensées les plus noires, mais dans un suicide social à petit feu, je ne parviens même pas à m'offrir l'espoir sur des projets profondément positifs auxquels la dissidence croirait, et qui auraient vocation à évincer mes nuits agitées.

Ce billet est donc une bouteille à la mer. Il y'a des gens qui disposent d'un peu de monnaie, d'autre qui en ont moins, et d'autres qui ont des talents précieux à proposer. Nous pouvons faire avec ce que nous avons, mais pour ma part, je ne peux pas tout.

Ma situation financière fait que je ne peux même pas ouvrir un compte pour l'entreprise actuellement et je ne peux qu'offrir la promesse de me battre si la dissidence voulait bien contribuer à forger les outils que je lui propose. Car si je me sens soutenu, la flamme de la colère autant que celle de l'espoir réanimera mon esprit. Si en revanche, ce billet achève sa vie sur un grand vide, veuillez chers dissidents accepter mon retrait de vos troupes. Je ne peux plus rien pour vous et je ne suis plus très sûr que la France méritasse tant d'engagement de ma part.

S.B