mardi 27 mai 2014

CE QU'IL FAUT COMPRENDRE DU DÉCLIN DE LA GAUCHE

Les élections européennes sont passées, et partout dans les médias, la même rengaine a été aboyée :

Séisme électoral, dangereuse montée de l'extrême droite, etc, etc...


En vérité, qui analysait correctement les chiffres se rendait compte que par rapport aux élections présidentielles, le FN a perdu quasiment 2 millions de voix, et que si l'on considère que l'abstention compte autant que les votes, le FN ne fédère à lui que 10 % de la population.














Contrairement aux bêtises racontées par les journalistes, le thème de l'immigration n'était pas celui qui intéressait les électeurs en premier lieu. Cette élection pointait du doigt l'Union Européenne, et le Front National reste le seul parti MÉDIATISÉ qui offre aux Français plus qu'une contestation des traités européens puisqu'il leur promet un symbole politique importante de leur Souveraineté : la restauration du FRANC.

En vérité, le FN est non seulement incompétent sur la question, mais le seul fait qu'il souhaite établir "un ministère des souverainetés" en dit long sur son prétendu désir d'en finir avec l'U.E. Dans un pays Souverain et indépendant de toute institution supra-nationale, il n'y a nul besoin d'un ministère des Souverainetés. Y'en a t'il un en Norvège, en Russie, en Suisse, au Venezuela, au Ghana, à Cuba, en Chine ou en Australie ?

Non, ces pays sont indépendants et n'ont pas besoin de faire de la communication sur leur Souveraineté bien comprise puisqu'elle existe de fait.

J'encourage cependant les lecteurs à consulter ce document pour comprendre à quel point le FN raconte des histoires sur la sortie de l'euro, et au passage, comprendre exactement ce qu'est l'euro :


Bref, cette élection européenne n'a pas réellement démontré quoi que ce soit s'agissant du FN qui reste sous la barre des 15 % des suffrages de l'électorat total, puisque c'est un plafond de verre connu des politologues. En mélangeant des thématiques plus ou moins sulfureuses comme le rétablissement de la peine de mort, la lutte contre les communautarismes religieux, ou encore une réforme sur l'IVG, non seulement tous les Français se revendiquant de la gauche libertaire ne donneront jamais leur voix au FN, mais il en va de même pour des Libéraux et Gaullistes qui peuvent diverger sur leurs vues économiques avec la gauche, mais être en phase sur les valeurs sociologiques jusqu'à une certaine mesure. Le FN est donc une sorte d'épouvantail médiatique qui a plus vocation à salir les questions de souveraineté nationale, qu'à devenir un parti de pouvoir. Cependant, on peut considérer que le danger n'est pas totalement exclu pour une raison simple :

La gauche trahit les Français !

Citons une pensée de Coluche qui garde un peu de sa pertinence s'agissant du FN. Coluche disait qu'un électeur du FN était un ancien communiste qui s'était fait piquer son autoradio.

Il y a derrière cette blague un peu de vrai. Mais à l'époque de Coluche, nous n'étions pas encore dans l'U.E qui naîtra véritablement sous Maastricht. Aujourd'hui, un électeur du FN est plus sûrement un Français de Gauche, qui s'est fait voler son référendum !

Le Traité Constitutionnel Européen (TCE) est devenu le Traité de Lisbonne après qu'un référendum remporté par le peuple, notre oligarchie tant PS que UMP a voté contre le peuple sa ratification. Lisbonne, c'est en vérité DEUX traités ratifiés à Rome, dont l'un est le Traité sur l'Union Européenne (TUE), et l'autre s'appelant le Traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne (TFUE).

Ces deux traités reprennent tout ce qui a été ratifié précédemment depuis Maastricht. Donc, de fait, sortir du Traité de Lisbonne, c'est mettre fin à tout ce qui a été ratifié auparavant.



Les articles 28 à 32 et 34 à 35 du TFUE (ex articles 23 à 29 du TCE) organisent le libre échange des marchandises et donc le dumping social et écologique lié. Ces articles sont en grande partie responsables de la désindustrialisation de la France.

L'article 39 du TFUE (ex art. 33 du TCE) organise le modèle agricole Européen sous l'angle du productivisme, c'est à dire moins d'exploitants agricoles, plus de produits phyto-sanitaires polluants, de mécanisation, et de semences brevetées monsanto ou pionneer par exemple.

Les articles 37 et 101 à 109 du TFUE (ex art. 31 et 81 à 89 du TCE), organisent le démantèlement des services publiques ou leur privatisation, ainsi que la fin de notre système de répartition et donc de la sécurité sociale et des retraites.

L'article 63 du TFUE (ex art. 56 du TCE) interdit le contrôle des mouvements de capitaux, et permet à des voyous comme Mital, d'acheter des usines en France, avant de les fermer pour en ouvrir ailleurs. C'est l'article responsable des délocalisations d'usines et des évasions fiscales.

L'article 123 du TFUE (ex art. 101 du TCE) interdit à la Banque de France de prêter à taux zéro, la monnaie dont a besoin la France pour racheter ses déficits sans passer par les "marchés" ou encore investir pour l'avenir.

L'article 282 du TFUE (n'était pas dans le TCE), permet à la BCE d'être indépendante des Etats et lui donne comme mission de garantir la stabilité des prix (lutte contre l'inflation), et non de promouvoir d'abord l'emploi. La lutte contre l'inflation est typiquement un mécanisme qui favorise les riches au détriment des pauvres.

Il y a 358 articles dans le TFUE et 52 dans le T.U.E. Pour changer la moindre virgule de l'un de ces articles, il faut l'unanimité de 28 chefs d'Etats de pays aussi différents que la Finlande peut l'être du Portugal, que les Pays Bas peuvent l'être de la Grèce, ou que de l'Allemagne peut l'être de la France.

La culture internationaliste de Gauche qui existe pleinement en Amérique du Sud sans pour autant priver les Nations de leur indépendance politique, monétaire et commerciale, a été largement rattrapée et déformée en France par les courants Trotskistes qui continuent de pourrir la Gauche malgré le vieillissement de ses penseurs. Les Trotskistes sont les alliés objectifs, parfois à leur insu, parfois volontairement du Grand Capital. Contrairement à ce qui est souvent dit, l'U.E n'est pas libérale, elle est capitaliste. On pourrait même dire ultra capitaliste, car même le capitalisme du début du Siècle dernier, n'aurait jamais osé vouloir s'en prendre aux institutions régaliennes du pays et les privatiser.

En défendant l'idée qu'on puisse "désobéir" aux traités pour faire "une autre Europe", non seulement les têtes pensantes de la Gauche actuelle démontrent le peu de cas qu'elles font du respect de la Constitution et du droit international, ce qui n'est pas fait pour rassurer les Français ; mais en outre, elles démontrent qu'elle tiennent absolument à s'accrocher au dogme d'une U.E à sauver et réformer, quand l'unanimité requise par autant de Nations différentes, permet à tout esprit pragmatique de savoir que cela est manifestement impossible.

Mais admettons que cette posture ne soit pas si grave politiquement (et pourtant elle est sérieusement contestable). Après tout, M. Mélenchon s'est plusieurs fois exprimé à ce sujet : s'il n'est pas possible de réformer les traités, on en sortirait.

Soit, mais alors pourquoi ne pas donner un gage, une garantie politique de nature à rassurer les Français en leur promettant de leur rendre un Symbole fort de leur unité et leur indépendance ? Pourquoi ne pas vouloir leur rendre le FRANC, quand bien même sous tutelle de l'euro au niveau des échanges interbancaires ?


Pour ceux qui auront consulté le lien plus haut, ils apprendront que cela est tout à fait possible, même si économiquement, ce n'est pas souhaitable. Je prendrais position ici, en signifiant que même économiquement plus que politiquement, il faut absolument sortir totalement de l'euro et il faut effectivement dévaluer notre monnaie nationale, à peu près au même niveau que le dollar U.S. Qu'on ne s'inquiète pas s'agissant de la dette qui soit disant "exploserait", cela est faux. 85 % de celle-ci est libellée en droit Français, ce qui signifie que nous pouvons tout à fait la dévaluer en même temps que notre monnaie restaurée, comme nous pouvons souverainement l'annuler pour tout ou partie, ou la transformer en FRANCS non convertibles à dépenser joyeusement dans l'économie réelle. Beaucoup de solutions existent, et il faut cesser d'écouter les prêcheurs d'apocalypse au sujet de la sortie de l'euro, ils MENTENT ! L'euro est un joujou pour capitalistes, pas un outil monétaire utile à l'économie réelle.

Mais c'est encore une fois, d'avantage un outil politique, tout comme l'est l'emblème européen qui comme les drapeaux nazis ou soviétiques d'une autre époque, se répand partout sur les frontons de nos bâtiments publiques, jusque même sur les frontons de nos écoles qui ne sont pas censées être politisées. Car l'européïsme est bien une idéologie politique, et non une nationalité. L'emblème européen n'a d'ailleurs pas été reconnu par la France et n'est pas un drapeau.

La sortie des Traités et de l'euro ne doit pas être considérée comme du "repli sur soi", un "retour" vers un "dangereux nationalisme" et toute une série de slogans anxiogènes constamment entendus, y compris dans les rangs de la gauche. Les partisans de la restauration du FRANC ne peuvent pas être dans "le repli nationaliste" puisque justement, ils observent que partout dans le monde, les pays qui ne sont pas dans l'U.E ou l'euro ne sont ni forcément en guerre, ni en détresse économique et sociale, ni en déclin démocratique pour les plus avancés. Alors que c'est totalement l'inverse pour les pays de l'U.E qui sont comme cul et chemise avec l'OTAN et trempent dans les sales guerres des USA ou déstabilisent des États comme la Syrie, et dernièrement l'Ukraine,  sont en déclin économique, ce qui n'a même pas besoin d'être justifié ici, et en déclin démocratique, puisque les peuples ont perdu leur souveraineté et qu'ils votent pour des Présidents, Premier Ministres ou Chanceliers qui n'ont plus aucun pouvoir sur la monnaie ou l'économie de leurs pays.

Le tort de la Gauche est donc assurément son endoctrinement idéologique dans "l'alter européïsme". Pourtant de nombreux voix de Gauche tentent d'avertir les citoyens comme Jacques Nikonoff, Aurélien Bernier, Frédéric Lordon ou Jacques Sapir pour ne citer qu'eux. Mais étrangement, le débat semble refusé, et on ne répond à leurs arguments techniques qu'une série de slogans anxiogènes coupant court à tous débats.

Il faut donc que la Gauche tire les leçons de cette élection et ce déclin qui ne cesse de progresser. Il ne suffit que d'une promesse qui ne tient qu'en un mot, pour qu'un formidable bouleversement politique en France se produise, et cela en faveur de la Gauche :

FRANC !

Si la Gauche laisse le monopole de ce débat purement économique et institutionnel (et donc ni de gauche ou de droite) à l'extrême droite, elle continuera de se péricliter, car pour les Français, le message sera clair : La Gauche est résolument idéologisée et refuse de défendre leurs intérêts. Elle ne veut pas leur rendre leur Souveraineté et déconsidère la puissance de leur pays au point de lui refuser son indépendance.

Les électeurs qui pour la majorité ne recherchent pas sur internet des voix politiques et économiques dissonantes sur l'U.E n'entendront donc que le FN surmédiatisé pour les sortir de l'euro. Le chômage allant croissant, les usines se fermant ou se délocalisant jour après jour, et tout le programme du CNR s'auto-détruisant sous l'empire des traités européens, le choix stratégique et amère de la population pourrait bien se porter vers la seule voix audible sur la question de la sortie de l'U.E et l'euro au fur et à mesure de la paupérisation du peuple. Si la Gauche préfère l'idéologie à l'écoute de la colère et la détresse sociale du peuple qu'elle est censée défendre, elle finira d'agoniser, mais nourrira par son pêché d'orgueil intellectuel la progression du Front National.

Je terminerais par une dernière réflexion. A force d'associer la sortie de l'euro avec les vues sociétales plutôt réactionnaires du Front National, nombre de gens de gauche sont gênés aux entournures pour accepter la nécessité de restaurer notre Souveraineté pleine et entière. En soi, c'est déjà un énorme problème que des gens puissent s'auto-censurer sur une position économique et institutionnelle, par crainte d'être taxés de fachos, par quelques bien pensants qui méritent pourtant tout le mépris des gens assumant leur liberté d'opinion.

Mais il est tout de même possible de s'affranchir de cette difficulté à se dissocier des propos du Front National sur la question. Là où le FN ne veut absolument pas sortir de l'U.E et souhaite en vérité construire une monnaie commune, la Gauche véritable doit exiger le démantèlement pur et simple de l'Union Européenne et de l'euro. Ce qui est une position nettement plus claire, et autrement plus en faveur des peuples en grave souffrance sociale, notamment dans les pays du sud de l'Europe. Le FN ne permettrait pas à ces peuples de se libérer de la tutelle de l'U.E en voulant renégocier les traités à l'avantage de la France. La Gauche peut les libérer et leur rendre leur indépendance. Il suffit qu'elle exige la sortie pure et simple de l'U.E et l'euro. Si la France n'a pas besoin de l'U.E pour s'en sortir, l'U.E a besoin des deniers de la France pour survivre. 20 Milliards d'euros de nos impôts en moins dans les institutions européennes qui nous malmènent, cela signe la fin de cette démolition de l'Europe et la restauration de l'indépendance des Nations.

Quant à l'internationalisme, les citoyens de Gauche devraient tout simplement lire la Charte de la Havane et s'en inspirer. Elle indique la bonne route pour que des Nations libres et indépendantes, puissent coopérer en visant le développement social des pays les plus en difficultés.

Puisse ce texte être lu et être compris par ces communistes et socialistes qui veulent réellement donner un cap compréhensible au FdG, pour les Français.

Amitiés.

SB

1 commentaire:

  1. A propos de Coudenhove Kalergi :
    Un type qui fait ce genre de déclaration selon Pierre Hillard ne peut être qu'un mondialiste sournois, je cite:

    "Selon Pierre Hillard, le but de l'Union européenne n'est pas la création d'une Europe unie mais d'un bloc euro-atlantique avec l'Amérique du Nord. Il cite le cas de Richard de Coudenhove-Kalergi, un des premiers fédéralistes européens, qui affirmait déjà la volonté de créer une « Union atlantique », l'Angleterre faisant le pont entre l'Europe et l'Amérique. Il désignait l'ensemble comme une « Fédération à trois ».( Source WIKIPEDIA)

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Hillard

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