Avec 26 millions d'usagers Français du site "facebook", il y a tout lieu de se poser la question suivante :
Les Français méritent-ils d'accéder à une authentique démocratie, quand ils sont incapables d'utiliser les réseaux sociaux pour l'organiser eux-même ?
Je fais parti de ces gens qui croient en la "démocratie directe". A tel point que j'en ai imaginé un modèle constitutionnel non exhaustif, mais permettant d'institutionnaliser le principe de l'initiative des lois permises aux simples citoyens, et le contrôle par ces derniers des grandes institutions régaliennes que sont par exemple la police et l'armée :
Comme je l'explique dans ce diaporama, nous jouissons de près de 36.700 communes dont l'écrasante majorité sont très faiblement peuplées. Ce qui est un préalable nécessaire et rare en Europe pour faciliter l'organiser institutionnelle de "la démocratie directe".
En vérité, ce terme de "démocratie directe" est impropre, car la démocratie est forcément directe. Les inventeurs de cette expression ont donc imaginé un pléonasme, sachant que le fondement même du mot "démocratie", est que le peuple gouverne directement.
Toujours est-il que l’avènement des réseaux sociaux a permis une formidable émulation populaire sur ces sujets, ainsi que sur un grand nombre de questions politiques essentielles, telles que la recouvrance de notre Souveraineté Populaire.
Prenons quelques chiffres sur Facebook, à partir des officines politiques défendant plus ou moins correctement notre souveraineté :
A gauche de l'échiquier, le parti de gauche rassemble à la date de publication de cet article, 22.400 suiveurs. Le parti communiste près de 20.000, le Mpep en rassemble plus de 300, le PRCF, près de 800, le P.O.I plus de 300, S&P en rassemble plus d'une centaine.
Plus au centre, Nicolas Dupont Aignan rassemble près de 29.000 suiveurs, quand François Asselineau en rassemble plus de 25.000.
Enfin, clairement à droite de l'échiquier, le Front National est suivi par plus de 170.000 personnes.
Voila un état des lieux qui permet de considérer que près de 300.000 Français au moins, et cela sans compter les différents groupes de discussions ou pages de personnalités défendant les mêmes sujets de façon plus indépendante, sont en capacité de s'organiser au moyen des réseaux sociaux, pour rédiger un programme commun, nommer leurs représentants et s'ils le souhaitaient vraiment, faire la révolution dès demain.
Plus au centre, Nicolas Dupont Aignan rassemble près de 29.000 suiveurs, quand François Asselineau en rassemble plus de 25.000.
Enfin, clairement à droite de l'échiquier, le Front National est suivi par plus de 170.000 personnes.
Voila un état des lieux qui permet de considérer que près de 300.000 Français au moins, et cela sans compter les différents groupes de discussions ou pages de personnalités défendant les mêmes sujets de façon plus indépendante, sont en capacité de s'organiser au moyen des réseaux sociaux, pour rédiger un programme commun, nommer leurs représentants et s'ils le souhaitaient vraiment, faire la révolution dès demain.
Seul très gros problème : par définition, la démocratie directe (ou réelle) s'affranchit des divisions partisanes. Non pas qu'elle ne les reconnaisse pas, mais la démocratie directe impose que les citoyens de toutes obédiences politiques discutent sereinement des lois en fonction de l'intérêt général, et non d'une chapelle politique à défendre. La démocratie directe ne vise pas à faire élire au pouvoir suprême une personnalité politique, puisque ce sont les citoyens qui gouvernent réellement.
Or, les Français sur les réseaux sociaux reproduisent les mêmes schémas que ceux édifiés par nos "représentants" politiques. Leur passe-temps préféré est de rester dans "l'entre-soi" pour commenter l'actualité, et quand ça n'est pas le cas, ils se contenteront de s'invectiver copieusement entre militants de chapelles politiques différentes.
Ceci est contre-productif et donne pour le moment raison à l'Abbé Sieyes qui dans son discours du 7 septembre 1789 prédisait que « Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent
renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté
particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne
serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le
peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la
France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que
par ses représentants. »
Pourquoi l'un des pères de la Révolution Française et un grand défenseur de la Nation pouvait-il s'opposer à ce que la France soit une démocratie ?
A son époque, un peu moins de la moitié des hommes et bien moins d'un tiers des femmes savaient lire et écrire. Cette évidente difficulté pour les Français de l'époque à accéder à la culture pouvait faire douter de leur capacité à penser le fait politique avec quelques bases intellectuelles minimum pour initier et voter les lois avec le maximum de recul. De ce point de vue, l'Abbé Sieyes rentrait tout simplement dans la pensée politique de Platon s'agissant de la gestion d'un État qui ne pourrait être le fait que d'élites éduquées, vouées à servir l'intérêt général, au mépris des caprices populaires.
Mais nous ne sommes plus en 1789 et l'écrasante majorité de la population est désormais alphabétisée, et jouit en plus d'un accès quasi instantané et gratuit à l'ensemble des connaissances du monde.
Si nous avons le pouvoir de nous éduquer à volonté, et transformer nos connaissances en propositions de loi d'initiative populaire, nous restons conditionnés par des siècles d'histoire, où l'initiative des lois n'a finalement été que le fait de très peu de personnes.
Je ne cesse jamais de le répéter dans mes propos comme mes écrits : Les révolutions ne sont jamais le fait d'une Nation toute entière, mais bien de sa dissidence éclairée. Nous avons en France une dissidence éclairée qui est très connectée aux réseaux sociaux, mais ne les utilise pas pour ce qu'ils sont vraiment.
Cette dissidence à travers toutes ses composantes partisanes, invoque souvent la démocratie dans ses débats. Mais quelle confiance une Nation toute entière pourrait lui attribuer, si cette dissidence ne sait pas elle-même utiliser les réseaux sociaux pour construire un alter-gouvernement, et considérer l'outil internet comme un moyen commode pour organiser la démocratie directe dans les faits ? Quel exemple donne t-elle à la population générale, en ne faisant pas mieux que les citoyens qui se contentent de critiquer le système, sans chercher à y jeter du sable dans les rouages ?
Jamais nous n'avons eu autant de facilités pour jeter dans les poubelles de l'histoire, tout un système mafieux qui nous opprime. Mais plutôt que de le faire concrètement au moyen des réseaux sociaux, nous continuons d'entretenir le système électoral, mythe indépassable nous empêchant justement d'établir nos propres règles de société.
Je n'ai pas - ou plutôt je n'ai plus - la prétention de jouer un rôle d'activiste à ce sujet. Je suis las d'autant de frustrations s'agissant de l'apathie générale, qui n'est pas le seul fait du peuple, mais bien aussi de sa dissidence éclairée. Cependant, j'espère que ce billet sera largement partagé, assez en tout cas pour que les propositions que j'avais formalisées ici puissent enfin trouver un écho favorable et militant, grâce aux réseaux sociaux.
Il ne tient qu'aux esprits éveillés d'user des outils qui sont à notre disposition. Nous ne sommes qu'à une petite minute de la révolution. Cette petite minute sans cesse repoussée, car plutôt qu'être nous même les créateurs d'un autre monde, nous continuons de faire confiance à des politiciens qui volontairement ou bien malgré eux, ne cessent d'entretenir nos querelles intestines en poursuivant leur propre quête de pouvoir.
Internet nous permet d'initier et voter autant de lois que nous le souhaitons. Cet outil nous permet même de lever l'impôt et décider de sa redistribution. Grâce à internet, nous pouvons organiser nos rassemblements sans crier gare aux autorités désormais illégitimes.
Alors qu'attendons nous ?
Sylvain Baron