Parmi les sympathiques
lecteurs qui suivent régulièrement mes publications, nombreux sont
les partisans de l'Union Populaire Républicaine, parti politique
fondé par François Asselineau, inspecteur général des finances
ayant exercé à l'intelligence économique et diplômé de l'ENA et
de HEC.
A priori, avec un tel CV,
l'homme représente un certain sérieux lorsqu'il propose aux
Français de sortir de l'Union Européenne et de l'OTAN de façon
légaliste et sereine. Nous pourrons ajouter à sa défense qu'il
propose une ligne politique plutôt intelligente, puisque la
Charte de son parti politique témoigne d'une expresse volonté de ne pas
cliver les Français sur des problèmes subalternes comme les
questions de société ou les positionnements politiques
gauche/droite qui divisent profondément la Nation.
Mais les éloges
s'arrêteront là car il y'a matière à sérieuses critiques, et je
tiens à préciser que c'est en tant qu'ancien militant de ce parti
que je pense avoir l'autorité nécessaire pour témoigner
sereinement à ce sujet.
Tout d'abord, il convient
d'abolir un premier mensonge sur l'U.P.R de la part de son Président
fondateur : L'U.P.R n'est pas un « mouvement » mais
bien un parti politique. En effet, un mouvement politique s'il
peut avoir des prétentions électorales pour arriver à ses fins, ne
saurait s'en satisfaire. Un mouvement ne peut être
l'émanation d'un seul homme tant dans son programme que dans
sa dynamique, mais bien de toute une communauté de personnes
s'activant à porter un message politique jusqu'à le faire aboutir
PAR TOUS LES MOYENS POSSIBLES ! L'ensemble de cette
communauté ne peut en aucun cas se fédérer comme dans un parti
politique derrière une personnalité et un programme déjà écrit,
mais au contraire dans une volonté commune de rédiger ce programme
et faire en sorte que les idéaux aient plus d'importance que leurs
messagers. Et puisque messagers « officiels » il doit
y'avoir, ces derniers devront recevoir l'investiture de chaque
personne contribuant à la dynamique du mouvement, et non par le fait
du prince. A ce titre, proclamer que l'U.P.R est un « mouvement »
est clairement un mensonge sémantique de la part de François
Asselineau, puisque très peu d'adhérents à ce parti politique
n'ont contribué à la rédaction de son programme, qui n'a
d'ailleurs pas été soumis à l'approbation des militants.
Restons sur la question
du programme et permettons au passage de dénoncer un autre mensonge
de François Asselineau sur le caractère démocratique de son
engagement. En effet, s'il est vrai que
le programme politique de l'U.P.R a été rédigé essentiellement de la main de son Président
à l'occasion des Présidentielles de 2012, rappelons que nous sommes
aujourd'hui en 2014, que le nombre d'adhérents à l'U.P.R a plus que
quadruplé depuis lors, et que nulle révision ou amélioration de
celui-ci n'est actuellement soumis à l'assentiment des adhérents de
ce parti politique. Rien n'empêche pourtant que ces derniers, tout
en respectant la précieuse Charte de l'U.P.R puissent contribuer à
faire valoir leurs idées et étoffer le premier texte de
propositions économiques, sociales et écologiques leurs tenant à
cœur. D'autant qu'il serait temps d'ouvrir les yeux sur la nature de
ce programme qui en dehors des régulations commerciales et
monétaires qu'il réinstaure de fait via la proposition phare de
quitter l'U.E et l'euro, ne remet pourtant pas en cause les
paradigmes profondément capitalistes qui régissent notre société.
Or, s'il est vrai qu'il est très complexe de faire entendre aux
Français que certains modèles économiques encore trop nouveaux (et
bien mal défendus par la plupart de leurs défenseurs) comme la
« décroissance » méritent une attention particulière,
il n'en reste pas moins que ce serait faire offense à l'intelligence
de ces derniers que de croire qu'ils ignorent des lois physiques
simples nous rappelant que dans un monde fermé, l'utilisation
exponentielle des matières premières ne peut qu’entraîner leur
déclin à plus ou moins long terme. Et puisque j'ai souvent
l'occasion de discuter avec des eurolucides de tous bords (y compris
de l'U.P.R), je constate que l'essentiel d'entre eux sont non
seulement bien informés des enjeux liés au déclin annoncé du
pétrole dans un monde occidental qui reste focalisé sur des
vieilleries Keynésiennes, libérales ou plus encore capitalistes,
mais ils sont en plus excessivement inquiets que leurs propres
représentants semblent ignorer ces difficultés qui peuvent surgir
du jour au lendemain. Demandez par exemple à M. Asselineau ce qu'il
se passera lorsque malgré les injections quotidiennes d'eau de mer
(ce qui est en soi un très mauvais signe) dans le super champs
pétrolier de
Ghawar en Arabie Saoudite, la production de celui-ci
chutera brusquement de moitié, voir totalement ? Est ce que la
réponse de la France serait alors d'utiliser notre monnaie nationale
restaurée pour construire des milliers de logements, ou l'urgence
première serait de trouver un moyen de nourrir une population
souffrant des difficultés de notre pays quant à importer à des
prix acceptables un pétrole se raréfiant brusquement ? Bien
sur, certains voudront rappeler que M. Asselineau propose un
référendum sur les questions énergétiques. Mais au vu de
l'Urgence, ne serait-il pas nécessaire d'avoir déjà un plan de
bataille inscrit dans le programme s'agissant de la nécessité de
décarboner notre économie ?
La vérité est qu'au
delà du problème démocratique posé par l'U.E, la nécessité de
reprendre les commandes de notre pays est d'ordre économique pour ne
pas dire clairement alimentaire. Nous savons grâce à l'Agence
Internationale à l’Énergie que
nous avons déjà passé le PeakOil et que nous surfons actuellement sur un plateau de production qui
ne durera qu'un temps.
Tous les gens un peu éduqués sur les
questions énergétiques SAVENT que c'est une véritable économie de
guerre qu'il faudrait mettre en place, dont le maître mot serait la
planification de tous les moyens technologiques, réglementaires et
fiscaux pour réduire drastiquement et en urgence notre
dépendance au pétrole. Et je suis certain que si comme au Mpep
ou au PRCF, les partisans de l'U.P.R pouvaient contribuer à la
rédaction du programme présidentiel futur, l'enjeu énergétique et
alimentaire attenant serait clairement mis en avant. Par ailleurs,
au-delà des questions programmatiques, je constate que les
sympathisants de l'U.P.R n'ont pas voix au chapitre pour nommer leurs
délégués départementaux et ne peuvent pas non plus accorder
l'investiture à leurs représentants pour les mandats électoraux
brigués par ce parti politique.
Si il est tout à fait
légitime de considérer qu'il était naturel dans un premier temps
que François Asselineau décide seul de ce qui faisait la dynamique
et la nature intellectuelle du parti politique qu'il venait de
fonder, avec plus de 4100 adhérents au moment de la rédaction de ce
billet, l'argument ne tient plus quand on se prétend démocrate. A
ce titre, François Asselineau agit bien en autocrate et cela n'est
pas non plus bon signe lorsqu'on prétend gouverner un pays durant
cinq longues années. L'horizontalité des décisions ne nuit en rien
au Mpep, au P.O.I ou au P.R.C.F et aucun de ces partis politiques
(ils ne sont pas des mouvements non plus), n'a rompu avec leurs
grands principes clés s'agissant de la sortie des traités européens
et de l'OTAN.
François Asselineau se
défendrait certainement en rappelant que Charles de Gaulle avait dû
aussi agir en dictateur lorsqu'il fut à la tête du Gouvernement
Provisoire de la République Française à la fin de la Seconde
Guerre Mondiale. Mais oserai-je rappeler qu'il ne gouverna que 6 mois
avant de céder la place, et qu'il ne reviendra que lorsque le
Gouvernement de René Coty, dépassé par l'insurrection Algérienne,
le rappellera pour régler le problème. Charles de Gaulle ne
prétendait pas gouverner lorsqu'il coordonna la Résistance
Française avec Jean Moulin et le Général Giraud. Son unique
objectif était de rendre la France aux Français, non de se forger
un nom et une carrière politique. L'autre argument que tiendrait
François Asselineau, serait qu'il faut conserver une certaine
cohérence dans la direction de l'U.P.R et que sa notoriété
naissante est la seule à même de faire grandir ce parti politique.
Sauf que l'argument ne tient pas face à la puissance politique que
peut prendre un réel mouvement qui ne serait contraint pas les
problèmes d’ego de son chef. Plus encore peut-on faire valoir
l'expérience, si l'on en juge les médiocres résultats médiatiques
de l'U.P.R contrairement au tout petit Mpep qui parvient à faire
entendre son Président Jacques Nikonoff sur
France Info par exemple.
Il faut savoir que tant à l'Inspection Générale des Finances qu'à
l'intelligence économique, François Asselineau était réputé
infréquentable du fait de son caractère. C'est ainsi une punition
pour des hauts fonctionnaires que de travailler à ses côtés. Si naturellement, ce dernier se montre affable avec les journalistes, comprenez qu'il est en revanche très suffisant pour ne pas dire hautain vis à vis de ses militants les plus enthousiastes qui voudraient faire connaître l'U.P.R autrement que selon la "stratégie" de François Asselineau.
Enfin, pour en finir avec
les vues démocratiques de François Asselineau, je tiens à évoquer
une discussion que j’eus avec lui à Bordeaux lorsqu'à l'époque
de mon militantisme, j'organisais une conférence pour lui. Alors que
nous étions attablés dans un restaurant, je lui posais la question
suivante :
Beaucoup de gens
évoquent la nécessité d'organiser une Constituante. Je connais
votre avis sur la question, mais si nous devions reprendre les
commandes avec les institutions de la cinquième République
réformées dans le bon sens, combien de temps après
l'assainissement diplomatique et économique faudrait-il pour qu'une
telle constituante puisse être organisée sereinement ?
François Asselineau me
répondit qu'il fallait compter deux à trois années environ pour
que nous puissions être en mesure d'organiser cela sereinement.
Si j'évoque cette
discussion, ce n'est pas pour dédouaner la logique de François
Asselineau s'agissant de la nécessité d'agir avec les moyens donnés
par notre Constitution actuelle dans une phase historique complexe,
où un Président devra gouverner avec toute son autorité. C'est
simplement pour faire savoir que le choix de pérenniser les
institutions de la cinquième République, quand bien même
profondément améliorées par une série de référendums,
n'appartient qu'à François Asselineau. Pourtant rien n'empêcherait
ce dernier s'il était hypothétiquement élu Président, d'organiser
une Constituante afin de satisfaire les aspirations très nombreuses
en ce sens de la part des résistants politiques de tous bords au
Système actuel. D'ailleurs, certains se rappelleront du profond
mépris qu'avait affiché François Asselineau à Etienne Chouard
lorsque celui-ci fut invité à
une table ronde de l'U.P.R, lors de
l'université d'automne de 2012. Sur les questions profondément
philosophiques s'agissant de la nature de la Démocratie, François
Asselineau est particulièrement mal à l'aise car d'une part je le
pense convaincu (à juste titre) que la France nécessite un exécutif
puissant de part sa longue histoire centralisatrice, mais aussi par
ce que la Démocratie réelle, surtout si elle était réclamée au
sein de son propre parti politique, pourrait finir par le mettre en
difficulté s'agissant de la Présidence de l'U.P.R. D'ailleurs, il
n'est pas étonnant que l'association qu'est l'U.P.R malgré
ses statuts lui imposant qu'un congrès décide à qui
confier la Présidence périodiquement, n'ait jusque là jamais
organisé à ma connaissance qu'un seul congrès (si l'on tient compte de la présentation du programme le 3 décembre 2011). Et si l'on considère toutes les universités, elles ne peuvent avoir réuni toutes les délégations départementales et je n'ai pas entendu un seul écho comme quoi la Présidence avait été renouvelée par le congrès, comme cela doit être le cas tous les trois ans. Il n'y a d'ailleurs pas eu de propositions d'autres présidentiables de la part des militants et délégués qui en ont pourtant tout à fait le droit.
Sachez donc chers
militants U.P.R, que vous soutenez un autocrate carriériste, dont
l'ambition est d'abord de graver son nom dans l'Histoire de France
car la réalité sur François Asselineau est qu'il ne cherche pas
spécialement à libérer notre pays. Du moins,
cette nécessité n'est pour lui que le moyen de forger sa propre
légende, non un idéal dont il se moquerait de savoir quelle entité
en récolterait les lauriers pourvu que cela soit fait. François
Asselineau court après sa propre gloire et n'agit pas en homme
désintéressé, qu'on se le dise. N'est pourtant pas Charles de
Gaulle qui veut, ce qui m'amène au dernier volet de mon analyse.
Supposons que l'âme de
Charles de Gaulle se soit réincarnée aujourd'hui dans la peau d'une
femme ou d'un homme, et que fidèle à elle-même, son unique quête
serait de libérer la France non pour satisfaire son ego, mais
simplement par ce que la nécessité l'exige. Comment notre Charles
de Gaulle analyserait la situation et la réponse à lui donner ?
En premier lieu, elle
constaterait que la menace principale qui pèse sur la vie des
Français serait celle de la
déplétion annoncée des énergies
fossiles et une politique agricole qui va à contresens de
l'indépendance alimentaire de la Nation. Ce Charles de Gaulle qui
serait aussi éduqué politiquement et économiquement que l'ancien,
saurait qu'une réponse structurelle de grande ampleur de la France à
cette menace nécessiterait à minima 5 à 10 années de réformes
économiques et agricoles majeures pour espérer garantir la
distribution de la production agricole nationale à tous les
Français, même en cas de pénurie totale de pétrole. Son soucis
premier serait donc de lutter contre la montre, non de briguer un
mandat électoral qui présuppose un attentisme parfaitement
suicidaire. A ce titre, la question de la récupération de notre
indépendance nationale ne serait que le moyen de faciliter ces
réformes nécessaires, non une simple conviction idéologique
s'agissant de la nature malsaine de la mondialisation que nous
connaissons tous. Aussi, notre Charles de Gaulle de 2014 chercherait
à organiser la Résistance non sur une considération purement
politique (et donc électorale), mais bien dans une dimension
insurrectionnelle en proportion des moyens légaux possibles à
utiliser pour tous les résistants. Et croyez moi, ils sont
nombreux !
A contrario, comme je
l'ai indiqué plus haut, François Asselineau lui ne poursuit que sa
propre gloire et ne cherche pas à doter ses partisans (qui feraient
pourtant d'excellents résistants) des outils juridiques, financiers
et techniques permettant d'accélérer le processus insurrectionnel.
La caisse de l'U.P.R au
moment où Erick Mary (ancien délégué national au militantisme)
fut évincé de ce parti politique, était abondée de plus de
100.000 € selon les dires de ce dernier lorsque je l'avais
interrogé à ce sujet. François Asselineau lui-même dispose d'un
salaire qui avec ses indemnité est vraissemblablement supérieur à 10.000 € ce qui pour la plupart des
résistants réellement motivés, suffirait à satisfaire plus que
largement leurs nécessités militantes.
Cet argent épargné
en vue d'être dilapidé dans la campagne électorale de l'U.P.R
serait pourtant investi de façon bien plus efficace si il était
réparti au niveau de chaque délégation et dans des outils clés de
la Résistance. Pour commencer, il est une urgence d'informer le
plus grand nombre de Français en se moquant des difficultés
médiatiques actuelles, ce qui nécessite le financement d'un journal
papier à créer et distribuer à la population gratuitement ou
presque. Mieux qu'un banal tract que l'on jette dans la première
poubelle venue, un journal a une dimension qualitative par la
richesse de son contenu qui a permis par exemple à Jacques Cheminade
de se faire connaître des maires malgré l'omerta médiatique à son
encontre, et ainsi obtenir les 500 parrainages nécessaires à sa
candidature pour la Présidentielle 2012. Un journal tiré à 10.000
exemplaires coûte moins de 3000 € en fonction de sa pagination, ce
qui représente tout au plus 3 % des fonds de l'U.P.R, qui
pourraient largement être amortis par les flambées d'adhésions
permises par cet outil de réinformation du grand public.
Une autre partie des
fonds pourrait être utilisée dans l'indemnisation d'un avocat (si
l'U.P.R ne sait pas en trouver un qui puisse agir bénévolement
parmi ses membres) pour attaquer tous les responsables
gouvernementaux trahissant manifestement la Nation. Et sur ce
terrain, on peut considérer que l'affaire Snowden, et en particulier
l'interdiction de survol de l'avion d'Evo Morales sur notre
territoire ou encore le Traité TAFTA en cours de négociation relève
bien de l'article 411-5 du Code Pénal sur l'intelligence avec une
puissance étrangère. J'ai d'ailleurs souvenir d'
une publication de
François Asselineau sur cet article du Code Pénal qu'il connait bien. Étrangement, celui-ci n'a ni
engagé les moyens de l'U.P.R pour mettre en branle la machinerie
judiciaire, ni même appelé ses partisans à écrire au Procureur de
la République de Paris et globalement à tous les Magistrats de
France, avec une lettre de dénonciation qu'il aurait pris soin de
rédiger. Pourtant, la force de l'U.P.R, c'est bien ses 4000
adhérents et au moins dix fois plus de sympathisants qui pourraient
spammer les institutions judiciaires de courrier physique, pour
générer une ouverture d'enquête et un intérêt médiatique à
cette forme de résistance à l'oppression parfaitement légaliste.
En outre, c'est sans nul doute le meilleur levier pour mettre en
difficulté François Hollande et l'amener sur le terrain glissant de
la destitution ou à minima de la démission. Mais François
Asselineau n'est pas la réincarnation de Charles de Gaulle et ne
cherche pas à utiliser les moyens humains et financiers de l'U.P.R
pour rendre au peuple son pays.
Autre appel que ne fait
pas François Asselineau à ses militants : celui d'inscrire sur
chaque billet de banque le mot « FRANC », afin de jouer
de la viralité d'un message colporté sur la monnaie fiduciaire, qui
rappelons-le a pour principal avantage le fait de circuler rapidement
de mains en mains. Bien qu'illégale, j'ai déjà démontré dans une
conférence ainsi que dans un article à ce sujet, que cette action
n'entraînerait aucune poursuite des autorités. C'est un moyen
extrêmement efficace pour redonner aux Français, le sentiment
d'avoir un contrôle sur leurs institutions, à commencer par leur
monnaie.
De la même façon,
François Asselineau pourrait tout à fait proposer à ses militants
de lui communiquer leurs meilleures lettres adressées à différentes
institutions comme des ministères, la présidence de la République
ou encore les médias, afin d'appeler ces mêmes militants à spammer
ces institutions à des dates concertées, d'un courrier commun qu'il
suffirait de télécharger et imprimer. Tout cela est gratuit et ne
nécessite donc pas de puiser dans la caisse. C'est pourtant efficace
d'agir ainsi, puisqu'
il faut s'imaginer des dizaines de sacs postauxenvahir les bureaux des institutions de courriers appelant notre
Gouvernement à rendre aux Français leur Souveraineté pleine et
entière, ou aux médias à produire un journalisme de qualité sur
ces questions.
Mais François Asselineau
n'a strictement rien d'un Charles de Gaulle encore une fois. Il
prêche l'immobilisme et l'organise par défaut en ne décentralisant
pas une partie des fonds de l'U.P.R pour faciliter le militantisme,
autant qu'il se refuse à se montrer subversif ou appeler ses
sympathisants à résister concrètement.
En vérité, de Charles
de Gaulle, nous en disposons de quelques dizaines, voir quelques
centaines tout au plus en France. Ces derniers ne jouissent d'aucune
notoriété mais son profondément activistes. Leur invisibilité
médiatique ou politique les empêche de rendre leur propre
Résistance plus collective et efficace car ils ne sont tout
simplement pas entendus. Pourtant, ils sont la réelle clé de la
libération nationale. Mais ne comptez pas sur eux pour faire une
carrière politique, c'est à ce jour le cadet de leurs soucis. Ils
se contentent de lutter à la mesure de leurs faibles moyens.
Contrairement aux années 40, ils ne sont pour la plupart d'entre eux
aucunement des officiers de l'Armée de terre, ne disposent d'aucun
soutien étranger ou médiatique et n'ont donc réellement aucune
autorité à faire valoir sur les Français. Ils sont seuls et ont
besoin de votre fraternité et votre courage pour vaincre l'ennemi.
Je terminerais cette
longue analyse sur l'U.P.R et plus précisément sur François
Asselineau sur une décharge à son égard. Je ne nourris en effet
strictement aucune hostilité personnelle vis à vis de cet homme,
quand bien même je n'apprécie guère son caractère. Je lui reconnais
un bon talent de pédagogue et une certaine ténacité à l'ouvrage.
Il ferait en outre un excellent ministre des affaires étrangères
tant il a à cœur (et j'en suis convaincu) de défendre les intérêts
bien compris de la France dans son œuvre politique. Et personne ne peut remettre en question ses compétences utiles à ce sujet.
Si pour des raisons de
personnalité, je ne pense pas qu'il soit l'incarnation d'un
libérateur pour la France, je considère qu'il mérite entièrement sa place dans
l'Histoire comme l'un de ceux qui auront contribué à éveiller la
population, et peut-être plus tard à l'aider concrètement à
s'émanciper du joug de l'U.E et des U.S.A dans le cadre d'un mandat
politique qui lui serait confié.
Je souhaitais juste faire
comprendre à tous ceux qui me répètent en perroquet que l'U.P.R
est la meilleure solution aux problèmes de la France, que ce parti
politique est totalement forgé à la propre gloire de François
Asselineau, et qu'à ce titre, la dynamique de ce parti politique ne
répond en rien au sauvetage en urgence de la France. Certes, sa
croissance est exponentielle mais bien trop longue et bancale du fait
des contraintes extérieures qui pèsent sur le système politique
Français. À ce titre, il est à considérer qu'au moment de son
émergence réelle, les problèmes de la France seront d'une nature
toute autre que ceux d'aujourd'hui. Son programme politique sera
alors rendu obsolète, car ne répondant plus à des enjeux d'urgence
alimentaire et énergétique attendus pour les dix à quinze années
à venir, et cela dans une vision largement optimiste des choses.
Voila pourquoi malgré
cette longue critique de l'U.P.R rédigée ici, je n'appelle aucun
des partisans de ce parti politique à abandonner la voie politique
qu'ils ont choisi, mais de prendre en considération les profonds
handicaps de ce parti politique et considérer que la véritable
résistance dont ils peuvent faire preuve se situe ailleurs, et doit
être considérée avec un sentiment d'urgence réelle.
En espérant que mon
billet sera analysé pour ce qu'il est réellement, je vous adresse à
tous mes amitiés résistantes.
Sylvain Baron