jeudi 20 février 2014

Quand le pétrole cessera de couler...

Un article un peu particulier aujourd'hui, car nous allons traiter d'une situation d'urgence alimentaire et de défense nationale qui je le crains, finira par arriver. Nous savons que le dogme économique actuel de nos ploutocrates nationaux ou européens est focalisé sur l'ultra-capitalisme, qui pour permettre aux rentiers et spéculateurs de tous poils de séquestrer toujours plus de monnaie, impose une croissance constante de la production des biens et services, avec le plus petit nombre de travailleurs que possible (d'où l'organisation volontaire du chômage et des bas salaires).

Cette économie fictive et particulièrement nocive, parasite donc l'économie réelle avec ses propres impératifs qui nécessitent une demande constante et particulièrement dangereuse d'une matière première en déclin : le pétrole.

Nous allons considérer dans ce billet que les Upériens, gauchistes et frontistes de tous poils auront obtenu ce qu'ils souhaitaient dans leurs divisions intestines et leur foi suicidaire en un grand soir électoral : RIEN !

A partir de là, on peut considérer que si les cours du pétrole devaient augmenter drastiquement d'ici à quelques années du fait d'un déclin de la production dans les plus gros gisements de la planète, et notamment le très surveillé champs de Ghawar en Arabie Saoudite, notre oligarchie actuelle (toujours en place) serait totalement dépassée par la crise alimentaire qui en résulterait. Les frigos vides des Français les pousseraient à l'insurrection véritable, et cette fois-ci, même l'Armée ne pourrait pas faire mieux que reprendre les commandes. Du moins espérons-le, car nous aurons peu de temps pour organiser la distribution alimentaire dans tout le pays.

Le site "développement-durable.gouv" nous explique que les réserves stratégiques de la France doivent représenter à minima 61 jours de consommation intérieure. En considérant que nous avons des incapables pour nous diriger et que ces derniers gaspilleront sans doute les premiers jours de la crise ces réserves stratégiques, nous allons postuler (et espérer) que la reprise de contrôle des institutions se fera sous un mois maximum par l'armée. Ce qui nous laissera donc trente jours à peine de réserves stratégiques.

Une journée de consommation de pétrole en France représente environ 1,8 Millions de barils soit 286,2 Millions de litres de carburants brûlés. Notre objectif sera de faire durer le plus longtemps possible ces réserves pour la seule nécessité encore une fois, de garantir au peuple de jouir d'une alimentation en nourriture et eau potable sur au moins une année voir beaucoup plus.

Pourquoi tenir une année au moins ?

Tout simplement par ce que le cycle de la production agricole est lié aux saisons. Si le choc pétrolier devait intervenir en plein hiver, nous devrions espérer que nos stocks de céréales, de sucre et de patates suffiraient à tenir jusque l'automne suivant à l'occasion des premières récoltes. Pour cela, il faudrait restreindre drastiquement nos exportations de ces produits où nous sommes globalement auto-suffisants. Mais ne nous y trompons pas : Nous avons perdu toute souveraineté alimentaire sous le poids des lobbies semenciers qui dictent leurs lois à Bruxelles. Le modèle économique actuel impose en outre des déficits très sérieux de production de certaines matières premières agricoles (particulièrement s'agissant des produits maraîchers) du fait que les centrales d'achat des supermarchés importent massivement des Pays-Bas, du Maroc et d'Espagne l'essentiel de ces produits. Si nous étions en mesure de faire du protectionnisme dès aujourd'hui, cette contrainte serait fortement allégée au moment du choc pétrolier. Mais ça n'est pas le cas, et relancer une production agricole parfaitement diversifiée et décentralisée sur tout le territoire ne se fera pas en un jour. D'autant que les semences disponibles sur le marché sont de très médiocre qualité et qu'il faudra veiller à récupérer le maximum de cultivars anciens pour les multiplier, tout en épuisant les stocks de graines de plantes hybrides sur deux à trois ans au moins. Il y'aura aussi une nécessité absolue de nationaliser provisoirement tout le foncier agricole, afin de redistribuer celui-ci à tous les citadins qui voudront fuir vers les campagnes. D'ailleurs, nous devrons pousser ces derniers à s'établir en zone rurale et faciliter une agriculture semi-vivrière le plus rapidement que possible.

Donc, admettons qu'une entité quelconque prenne le contrôle du Pays, et fasse saisine de l'article 16 de la Constitution pour répondre à l'Etat d'urgence, avant de nationaliser quasiment tout l'appareil productif Français pour imposer sa stratégie.

Premier point qui va faire mal :

L'armée devra être déployée et la circulation des véhicules de particuliers devra être limitée drastiquement aux seuls cas d'urgence sanitaire. Les stations-service seront réquisitionnées et seuls les véhicules de secours, de transport de marchandises et de personnes ayant obtenu une autorisation de circulation du préfet, pourront s'approvisionner en carburant. Nous sommes dans ce cadre dans une situation où la population, habituée depuis des décennies à un accès aisé aux énergies fossiles sera totalement révoltée. Il faudra considérer malheureusement que certaines personnes seront prêtes à tout, y compris à tuer pour piller le précieux pétrole. Soyons donc clairs, des gens mourront sous les balles de nos militaires pour garantir au reste de la population, l'approvisionnement en nourriture. Le gouvernement transitoire sera haï par tous, et aura tous les attributs d'une dictature brutale. Il n'en aura en vérité pas le choix.

La circulation des biens et des personnes sera rendue extrêmement limitée de fait. Cependant, l'Etat devra tout faire pour assurer des liaisons par bus et par trains entre les villes, et n'hésitera pas à pousser tous les propriétaires de chevaux à contribuer au transport de personnes et de marchandises. On construira en urgence des attelages dédiés. Peu à peu, et cela si de nouvelles sources d'approvisionnement de pétrole sont trouvées par le gouvernement, on pourra autoriser les particuliers à user de leur véhicule un jour sur deux, et à la stricte condition que la totalité des places dans le véhicule soient occupées.

Tous les véhicules routiers verront leur vitesse limitée à 50 km/h maximum, quelque soit les routes utilisées, sauf les véhicules de secours.

Environ 300.000 camions Français (et sans doute plus de 100.000 étrangers) approvisionnent le pays quotidiennement en matières premières et biens de consommation actuellement. La France est divisée en un assemblage de plus de 36.000 communes, dont plus de 31.500 ont moins de 2000 habitants.  Il faudra considérer qu'un semi-remorque pourra contenir à lui seul, la nourriture et les biens de première nécessité pour 1000 personnes chaque jour. Avec 65.000.000 d'individus à nourrir, et en considérant deux rotations au moins par jour pour un camion, nous aurons donc plus de 30.000 véhicules routiers à alimenter en carburant quotidiennement pour ravitailler villes et villages. Entendre par là que la moitié de la flotte de camions alimentera en vérité entre 2 et 5 villages par jour, tandis que l'autre moitié se concentrera dans les villes. Seulement 11 villes en France ont plus de 200.000 habitants, et Paris à elle seule engloutirait plus de 2200 camions chaque jour si nous ne pouvions par réduire par d'autres stratégies ces nécessités.

Un camion bien chargé peut consommer entre 30 et 50 litres de carburant aux 100 Km en fonction de l'environnement dans lequel il circule. En réduisant la vitesse de ces derniers, nous allons chercher un objectif de 20 L aux 100 Km maximum et nous considérerons que le dispatching et la distribution des ressources de premières nécessités aux Français correspondra à une moyenne de 150 Km parcourus quotidiennement par chaque camion en France, au moment de la gestion du choc pétrolier. 

Ce qui nous donne un objectif de 30 L de carburant consommé par chaque camion à ce moment là, que l'on multipliera à une flotte minimale de 30.000 véhicules pour obtenir ce chiffre : 900.000 litres de pétrole brûlés par jour pour le seul ravitaillement de la population.

Rappelez vous, la France consomme environ 286 Millions de litres de pétrole par jour, et c'est à partir de ce chiffre qu'elle prévoit ses réserves stratégiques pour une durée de 61 jours au moins, que nous avons volontairement réduites à 30 jours de stocks dans notre postulat de départ.

En supposant qu'un peu plus de un million de litres de carburant sont brûlés par d'autres véhicules routiers de transport, de défense, des navires de commerce et de transport pour assurer la liaison avec les DOM-TOM ainsi que quelques rares avions, nous aurons donc réduit la consommation du pays à deux millions de litres par jour, ce qui nous laissera une grande marge de manœuvre. On hésitera d'ailleurs pas à utiliser les rames de métro et de tramway pour ravitailler les villes en nourriture si cela peut nous éviter de gaspiller du pétrole.

Si durant deux à trois ans, le peuple Français accepte d'encaisser cette réduction excessivement drastique de l'usage de ses stocks de pétrole, nous pourrons disposer de la marge nécessaire pour transformer en urgence notre agriculture, et synthétiser des énergies alternatives autant que nous pourrons industrialiser au plus vite des motorisations nouvelles pour les véhicules. Il convient d'ajouter que dans un tel contexte, la monnaie qu'elle soit encore l'euro ou le franc restauré n'aura strictement plus aucune valeur. Seul le temps de travail ou des biens réels pourraient avoir un rôle dans les échanges. De fait, l'Etat devra proposer de la nourriture contre du temps de travail durant les quelques années où il réorganisera l'économie et se reconstruira une assise monétaire en osmose avec le nouveau modèle économique prôné. A minima, il pourra introduire une monnaie de nécessité dont l'étalon sera le temps de travail.

Toute la difficulté sera de veiller à nourrir tout le monde et faire fonctionner l'essentiel de nos industries stratégiques pour relancer la machine. En jouant habilement, et quand bien même cela serait plus difficile que si nous l'avions anticipé des années plus tôt quand le pétrole abondait, nous pourrons engager les réformes économiques nécessaires pour vivre avec 15 % de nos importations de pétrole actuelles, grâce à des technologies, réglementations et fiscalités innovantes. Plus de propositions à ce sujet sur un autre blog que je tiens.

Ce billet vise donc à signifier que nous aurons les moyens en dernier ressort de nous organiser pour assurer l'essentiel. Mais, en arriver à une telle extrémité est la garantie de prendre tous les risques sociaux et démocratiques quand la reprise immédiate du pouvoir pourrait permettre d'accompagner la déplétion du pétrole et de bien d'autres matières premières.

Voila pourquoi face au chaos que le mur pétrolier entraînera inévitablement du fait de l'incompétence totale de nos politiciens sur la planification économique, je continue d'encourager toutes et tous à se lever contre le gouvernement de toutes les façons possibles. Nous devons reprendre les clés de la boutique MAINTENANT !

Pour ceux qui ont du mal à comprendre le problème, voir la conférence en lien :

6 commentaires:

  1. Même les plus déclinistes ne prétendent pas que l'approvisionnement en pétrole de la France chutera du jour au lendemain. De manière plus réaliste, l'économie s'effondrera (probablement suite à un défaut souverain) bien avant que la France soit menacée par une vraie crise alimentaire. En revanche il est vrai que ce genre de scénario pourrait s'appliquer à des pays plus dépendants des importations alimentaires, dans le Maghreb par exemple.

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    1. En fait, je pense au contraire, que cela arrivera du jour au lendemain. Cela se jouera sans doute sur la chute de production d'un seul gisement considéré comme stratégique pour les USA. Les cours augmenteront brusquement, car les marchés seront inquiets. On verra sans doute une tentative de calmer ces craintes et fixer le cours du brut à 150 ou 200 $ ce qui accélérera l'effondrement économique malgré tout. Mais si nous avons bien une chute de production d'au moins 5 à 10 % de celle actuelle en moins d'une année, le problème ne viendra plus du prix payé par les importateurs, mais de la réaction des Etats producteurs. Ces derniers auront la volonté de restreindre leurs exportations fortement pour garantir à leur propre économie de pour rester auto-suffisante. Ce qui accélérera alors la panique boursière sur le pétrole et la hausse du cours à des prix extravagants.

      Cela signifie qu'on pourra avoir 80 à 90 % de la production actuelle de garantie à ce moment là, mais malgré tout un effondrement lié à une prise en compte de la réalité du pic à partir de l'épuisement d'un super gisement.

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  2. Un ingénieur français installé en Espagne est maintenant capable de fabriquer au stade industriel du pétrole à partir de micro-algues + du CO2 + du soleil.

    http://www.allboatsavenue.com/micro-algues-co2-une-revolution-energetique/

    Quant à l' UPR, il a dans son programme, une relocalisation de l'agriculture, lisez-le.
    Bien à vous.

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  3. Ce qui risque par contre d'arriver, c'est un effondrement du dollar, les signes précurseurs du krack de 1929 réapparaissent. Vous le saurez quand plus rien ne sortira du DAB.

    http://www.brujitafr.fr/article-effondrement-economique-mondial-quand-les-signes-precurseurs-du-krash-de-1929-reapparaissent-121618469.html

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  4. La courbe de Hubbert n'indique pas de chute brutale de production pétrolière à 0!
    Le scénario d'une chute de la production de pétrole à 0 tout rond est d'autant moins crédible qu'on sait synthétiser de l'essence à partir du charbon, de la biomasse et du gaz naturel.
    La production d'essence de synthèse à partir du charbon a été réalisée par les nazis pendant la seconde guerre mondiale, pour faire face à leurs difficultés d'approvisionnement en pétrole. Voir l'excellent documentaire "La Face cachée du pétrole" qui est passée sur Arte, on la trouve sur Youtube. C'est une technique qui a été abandonnée suite aux découvertes de champs pétroliers en Arabie Saoudite etc, mais qui reste tout à fait pertinente pour avoir un peu d'indépendance énergétique en cas de nécessité. Certes, il ne faut pas s'attendre à une production faramineuse, certes il faut du charbon, mais c'est pas demain la veille qu'on sera en panne sèche de pétrole! (voir aussi l'excellente fiche wikipédia sur l'essence synthétique).

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    1. La Courbe de Hubbert indique bien une chute brutale de la production si l'on considère que celle-ci s'effondre en seulement quelques années pour un gisement, mais oui, le "zéro production" n'existera pas.

      Le problème ici n'est pas la baisse de la production en elle-même, mais l'élévation du prix du pétrole induite par une brutale baisse de production sur un espace temps très court. En outre, les pays producteurs, dès lors qu'ils ne seraient plus en mesure de satisfaire les besoins de leur propre population réduiront drastiquement leurs exportations, ce qui signifiera je le crains, des guerres de pillage de la part de l'occident.

      S'agissant des solutions techniques, il est important de ne pas en faire une religion basée sur du vent. Il faut chiffrer pour prendre la mesure de ce qu'elles permettent. Pour ma part, je m'y suis essayé. Et je pense que vous tomberez de haut si vous lisez cette étude :

      http://programmedulis.blogspot.fr/search/label/Une%20r%C3%A9volution%20industrielle%20pour%20relance

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