dimanche 21 juin 2015

Nous convergerons vers Paris...

Ceci est la troisième et dernière partie d'un appel à nous organiser pour tenir le Siège de Paris, dès le 14 juillet prochain. Vous pourrez trouver le premier article ICI et le second article ICI.

Dans un premier temps donc, j'expliquais les raisons qu'il y avait de converger vers l'Assemblée Nationale dès 10 h mardi 14 juillet prochain. Mais en vérité, il s'agira d'être présent sur Paris, à minima la veille afin d'être frais et dispos le lendemain.

Pour cela, les Français qui feront l'effort de venir de la province doivent s'organiser en premier lieu par des systèmes de co-voiturage. En second lieu, il s'agit de prendre des trains (si possible directs) pour Paris et je ne puis que vous encourager à ne pas régler votre billet de train afin que ce grand jour de Concorde soit la garantie pour tous, sans distinction de nos fortunes, d'être présents pour mettre sous pression le Gouvernement.

La S.N.C.F est un bien commun, tout comme devraient l'être les autoroutes. La hausse spectaculaire des prix de la S.N.C.F (en particulier pour ceux qui souhaitent prendre le train sans réserver de longues semaines d'avance) est indigne du service public que cette entreprise nationale se doit de rendre à tous les Français.

Mais la raison qui doit nous conduire à tous voyager gratuitement, est toute autre. Il s'agit d'un engagement personnel. Lorsqu'une partie du peuple décide d'organiser son insurrection légitime, il est une nécessité psychique d'entrer en désobéissance vis à vis de la loi en commettant des infractions ou délits dont le préjudice est négligeable pour la Société, mais qui empêchent tout retour en arrière pour l'insurgé entré en résistance.

Qu'une première infraction soit commise et assumée, et l'amorce est alors donnée dans notre esprit. Car qui peut accorder sa grâce aux infractions commises durant un épisode insurrectionnel, si ce n'est une personne à qui l'on aura confié les pouvoirs nécessaires pour se faire ?

Ce qui sous-entend qu'un insurgé de la République doit considérer dès sa première infraction ou son premier délit commis, que les griefs que pourra lui tenir la Justice, seront bien absouts à l'issue d'une révolution réussie. Ce qui impose donc certes une marche en avant contrainte pour l'insurgé qui ne souhaite aucunement payer une quelconque amende pour avoir assumé son devoir de résister à l'oppression, et une démarche de foi s'agissant de l'issue favorable d'une Révolution en cours.

Voila pourquoi j'appelle tous les Français à converger vers Paris par tous les moyens, et prendre tout train en partance en refusant expressément de régler à la S.N.C.F la petite fortune qu'elle demande désormais pour oblitérer notre droit à circuler librement sur l'ensemble du territoire national.

Considérez cependant que vous partez pour plusieurs jours pour ceux qui peuvent se le permettre. Nous devons tenir un Siège, non une gentillette manifestation devant l'Assemblée Nationale. Si vous ne connaissez personne sur Paris, ne partez pas seul. Il y aura toujours un Parisien (banlieue comprise s'entend) pour vous accueillir si vous associez votre voyage avec un insurgé ayant quelques relations en Île de France. Ne prévoyez que le strict nécessaire d'hygiène et vestimentaire, et surtout, n'oubliez pas votre tente (type igloo car facile à démonter rapidement), elle marquera votre occupation.

Je tiens à conclure ce billet par une mise au clair s'agissant de quelques incompréhensions...

Commençons d'abord par la question d'Eric Fiorile. D'emblée, je tiens à signaler que je ne soutiens aucune personne en particulier, que ce soit Eric Fiorile ou tout autre personne. Du moins, les personnes que je soutiens sont des activistes de terrain, non des habitués de la réflexion intellectuelle ou de la communication. Ensuite, ceux qui me connaissent et me fréquentent autrement que sur les seuls réseaux sociaux, savent que sans que je puisse définir exactement pourquoi, j'ai une confiance très relative en cet homme. Ça n'est ni lié à son parcours professionnel, ni à sa relation à l'argent - dont du peu que j'ai pu observer semble tout à fait saine - ni un quelconque défaut de caractère ou d'intégrité concernant ses idéaux. C'est une intuition, et cela n'est donc pas de l'ordre du rationnel ou de l'explicable, et il est fort probable que le temps me donnera tort ou peut-être et malheureusement raison. Donc lorsque certains commentateurs semblent s'interroger sur mes affinités avec Eric Fiorile, j'avoue en sourire quelque peu. Je n'éprouve ni haine, ni sympathie pour cet homme, il est simplement l'un de ceux avec qui je suis en accord intellectuel sur deux questions importantes :

1) L'urgence qu'il y pour le peuple de s'insurger au plus vite et ne plus faire confiance aux élections et/ou partis politiques (ce qui est un quasi pléonasme).

2) Il faut établir nous même notre représentation populaire.

Cependant, j'ai tout de même de profondes divergences sur ses propres conclusions. En effet, un Conseil National de Transition n'est pas une assemblée législative, mais un Gouvernement. Soit un pouvoir exécutif. Ce qui n'est pas le cas dans la proposition d'Eric Fiorile, qui souhaite d'abord créer une Assemblée Législative appelée "Conseil National de Transition", ce qui apporte une certaine confusion mais aussi et surtout, nous fait manquer le coche sur l'essentiel.

En effet, l'essentiel de mon travail sur ces dernières années a été d'étudier les périodes de crises (guerres, putschs ou insurrections populaires) et m'intéresser à la philosophie du droit sur les équilibres existants entre la démocratie et la nécessité du commandement, en particulier pour nos autorités constituées.

Ce qui explique que de mon point de vue, les institutions transitoires les plus urgentes à créer pour nous représenter, ne sont pas de l'ordre d'une assemblée législative ou des assemblées constituantes. Ces institutions sont en effet dans l'incapacité effective de détenir la clé de l'arme atomique, passer des ordres à notre Armée ou notre Police Nationale et en assumer la pleine responsabilité.

Ordinairement, le président de la République est au sommet de la hiérarchie administrative et militaire. Il est le donneur ordre sur lequel repose l'irresponsabilité des généraux, préfets, policiers gendarmes et militaires qui lui obéissent. Les institutions les plus régaliennes n'ont pas une organisation pyramidale seulement par culture, mais d'abord et avant tout par nécessité. Si une véritable réflexion sur la Démocratie peut aboutir à une véritable décentralisation des autorités de tutelle de police et de gendarmerie, il n'est pas concevable structurellement de s'attaquer à l'organisation très hiérarchisée de notre Armée. C'est une nécessité vitale pour la France et la garantie pour nos soldats de ne pas voir leur moral affecté par une responsabilisation politique de ces derniers lorsqu'ils exécutent un ordre, quand bien même contraire à leurs propres considérations éthiques et humanistes de leur métier.

Il faut donc une seule personne pour porter l'écrasante responsabilité de commander une Armée. Tout comme une seule personne - pour le moment - est à même d'obtenir l'engagement indéfectible des forces de polices, de gendarmerie et des préfets qui transmettent les ordres ministériels. Enfin, et cela est aussi de l'ordre du régalien, Messieurs Poutine et Messieurs Obama, doivent savoir qui appeler lorsqu'il s'agit de négocier directement une considération diplomatique particulière avec la France. Croyez-vous que les négociations les plus directes peuvent se faire entre une Assemblée législative et un Chef de Gouvernement étranger ?

Non, et définitivement non.

On peut s'indigner qu'en définitive, toutes les Nations doivent se trouver des chefs suprêmes pour les représenter, mais il n'est pas question ici de traiter de la philosophie de l'anarchie qui ne vaut que pour de très petites communautés d'individus, non des pays peuplés de plusieurs dizaines de millions d'habitants. Il n'est pas non plus question dans mes propos (sans que cela m'empêche toute réflexion à ce sujet) d'évoquer les mesure de contrôle, révocation et contre-pouvoirs à institutionnaliser pour disposer d'une réelle Souveraineté populaire sur notre chef de l'exécutif.

Il s'agit ici, d'en proposer au moins trois dans les plus brefs délais à nos autorités constituées. Si nous parvenons à déligitimer et faire vaciller notre Gouvernement, il faut bien comprendre que dans un tel cas, notre Armée et nos forces de police, souhaiteront savoir à qui elles devront obéir.

Voila à quoi se résume en définitive une insurrection menée de bout en bout : évincer un Gouvernement et pourvoir à son remplacement transitoire.

Si Eric Fiorile n'élude pas cette logique, sa vision est largement basée sur le volontariat, ce qui ne peut qu'écarter les meilleurs de nos géopoliticiens ou personnes compétentes pour ces fonctions, qui pour la plupart ne prétendront jamais au pouvoir. 

Voila pourquoi je considère que seule la Désignation Populaire peut circonvenir à cette difficulté. Il s'agit durant un certain temps de mettre en concurrence des personnalités que nous désignons directement sur un forum pour des mandats pour lesquels nous les reconnaissons aussi compétentes que sages. Ces personnalités durant l'essentiel du processus ne peuvent pas s'opposer à leur désignation. Cela ne contraint nullement les partisans d'officines politiques de désigner leurs mentors aux côtés de personnes n'ayant rien demandé. Mais cela garantit que des Etienne Chouard, des Frédéric Lordon, des Jacques Sapir, des Alain Chouet, des Pierre Rabhi et tant d'autres qui refuseront de s'engager politiquement, puissent un jour être portés au pouvoir par les citoyens eux-mêmes.

Si le processus de Désignation Populaire dure par exemple six mois, durant cinq mois, toutes les personnes désignées au mandat de Ministre des Affaires Etrangères, par exemple, seront mis en concurrence en temps réel via un Scrutin Public. Chaque citoyen doit pouvoir connaître en temps réel les résultats du Scrutin Public, pouvoir retirer son vote et voter pour une autre personnalité.

Au bout du cinquième mois, les personnalités désignées sont alors consultées pour savoir si elles acceptent (pour celles ayant obtenu les meilleurs scores) les responsabilités que la majorité des citoyens souhaitent leur confier. Les personnalités refusant une telle charge ministérielle seraient alors écartées du Scrutin Public, un mois avant la fin du déroulement de celui-ci, et les personnalités restantes seraient alors mis en concurrence par voie d'élection. 

Ainsi, si en tant que citoyen, je désigne Jacques Sapir au mandat de Gouverneur de la Banque de France, Frédéric Lordon au mandat de Ministre de l'Economie, Pierre Rabhi au mandat de Ministre de l'Agriculture, ou Alain Chouet au mandat de Ministre de la Défense, sans avoir à expliquer toutes mes vues politiques, l'on prend naturellement note de ce qui fait mon programme idéal. Imagine-t-on en effet Pierre Rabhi faire des courbettes à Monsanto et Jacques Sapir se montrer doucereux avec les spéculateurs de tous poils ?

Bien sûr, cela ne contraint en rien le peuple de pouvoir rédiger son programme ou même des partis politiques d'en bâtir un.

La Désignation Populaire, que l'on conçoive celle-ci sous forme définitivement institutionnalisée ou dans l'urgence d'une situation de crise, est le moyen le plus démocratique et le plus sûr de nous accorder à tous, une véritable élite de techniciens et intellectuels défendant des valeurs et positions proches des idéaux majoritaires de la population.

Et durant le Siège de Paris, nous devrons rapidement - et même très rapidement - disposer d'un Ministre de la Défense, d'un Ministre des Affaires Etrangères et d'un Ministre de l'Intérieur. Les autres ministres sont aussi essentiels, mais aucun d'entre-eux n'aura pour rôle de déresponsabiliser nos militaires et policiers, s'agissant de la légitimité de leurs missions. C'est ce vide qu'il faut au plus vite combler, et je vous invite d'entrée à désigner le maximum de personnalités avec un petit CV wikipédia ou autre sur le forum bâti à ces fins.

J'ajoute que quelques jours avant le 14 juillet, se tiendra une réunion importante du C.N.T en cours de constitution par les partisans de la Démosophie qui portera notamment sur ce sujet. Je compte m'y rendre et défendre ma position à ce titre, même si je ne me suis pas porté volontaire pour faire parti du C.N.T et ne compte pas le faire. J'ajouterais que je défendrais aussi ma position sur la nécessité d'organiser le Siège de Paris en fonction de ce que j'ai expliqué au travers des billets précédents.

Si je devais manifestement ne pas convaincre de la pertinence de mes propositions sur ces questions, alors je continuerais de militer pour que cela se fasse au plus vite, et quoi qu'il arrive, je serais bien présent au pied de l'Assemblée Nationale le 14 juillet 2015 avec ma tente.

Si à l'inverse, nous parvenions à trouver un chemin satisfaisant les considérations que je défends ici, alors vous seriez appelés autrement que par ma seule personne, à jouer le jeu de la Désignation Populaire en masse, et de mon côté, je reconnaîtrais la légitimité du Conseil National de Transition.

J'espère tous vous voir le 14 juillet prochain, et d'ici là, deux publications apparaîtront pour relater les décisions prises lors de la journée de préparation mentionnée quelques lignes plus haut, ainsi que le jour J, la liste des institutions qu'il faudra assiéger les unes après les autres et dans quel ordre.
Avec toutes mes considérations résistantes pour mes lecteurs, 


Sylvain Baron

1 commentaire:

  1. Merci de ces précisions et sur votre positionnement quant au CNT d'Éric Fiorile.

    BibiCabaya

    RépondreSupprimer

Quelque chose à ajouter ?