Je vais dans ce billet me contenter d'un postulat qui ne vaudra que ce que j'en pense, et non une classification ultime qui ne souffrirait d'aucun débat.
N'étant pas qu'acteur tant intellectuel qu'activiste dans ce que l'on peut appeler une forme de résistance, j'observe aussi tous les détours qu'elle peut prendre en fonction des personnalités de chacun des autres acteurs de cette résistance globale.
Il y a cependant une racine commune à toutes les formes de résistance :
C'est le fait qu'une personne conditionne ses choix de vie sociale et de nécessité physiologique, en fonction d'une réflexion politique forte sur son environnement politique et social.
Une fois cela dit, j'observe trois réponses différentes à un environnement politique et social dégradé en fonction des individus. Ces stratégies de résistance co-existent sans produire les interactions suffisantes, pour globaliser la Résistance toute entière.
Nous pourrions subdiviser chacun des modèles qui vont suivre en de nombreuses ramifications, mais c'est pour nous intéresser qu'à un seul, que je souhaite présenter les trois succinctement et sans trop m'approfondir.
Il y a d'abord la résistance partisane.
C'est la plus connue dans l'inconscient collectif, et pourtant pas la plus pertinente quoi qu'essentielle. Les partis politiques forment avant tout une communauté d'échange d'information sur l'état du monde. Ils sont d'avantage un rassemblement de personnes très attentives aux décisions prises par nos dirigeants, et qui se chamaillent sur la façon d'être d'accord pour par exemple sortir de l'Union européenne. Mais nous pourrions élargir à tous sujets leurs querelles s'agissant de leurs points d'accord.
Les partis politiques dit "extrêmes" ou "alternatifs" sont assurément les foyers où pullulent les plus grands réformateurs de notre pays. Du P.R.C.F à Génération Identitaire, en passant par l'immense masse des partisans se retrouvant dans des partis dits plus "modérés", l'aspiration à instaurer une large part de démocratie participative (en clair, LA Démocratie) est immense, et donc annihile pour le futur toute possibilité pour une idéologie extrémiste de parvenir au pouvoir.
Les partis politiques dit "extrêmes" ou "alternatifs" sont assurément les foyers où pullulent les plus grands réformateurs de notre pays. Du P.R.C.F à Génération Identitaire, en passant par l'immense masse des partisans se retrouvant dans des partis dits plus "modérés", l'aspiration à instaurer une large part de démocratie participative (en clair, LA Démocratie) est immense, et donc annihile pour le futur toute possibilité pour une idéologie extrémiste de parvenir au pouvoir.
Quand bien même ce serait le cas, l'écrasante majorité des contestataires radicaux qu'ils soient de "gauche" ou de "droite", connaissent de nombreuses façons d'assainir un pays démocratiquement et socialement, et ils auraient les moyens de destituer collectivement tout despote qui viendrait à prendre le pouvoir.
La résistance partisane lorsque les médias et les institutions organisant les suffrages sont corrompues ou aliénées, n'a aucune chance effective de fonctionner si deux conditions ne sont pas réunies :
- Si les extrêmes et radicaux d'opposition ne se fédèrent pas temporairement pour fragiliser le pouvoir politique en place.
- Si les idées et initiatives des partisans qui s'adonnent à la résistance immédiate sont ignorées ou méprisées par les instances dirigeantes des partis.
La Résistance immédiate
Ce que j'appelle la résistance immédiate, est typiquement la pluralité d'actions hebdomadaires voir quotidiennes qu'une personne fait pour attaquer de front le pouvoir en place.
Le partisan d'une chapelle politique qui placarde une affiche ou distribue un tract, s'adonne à la résistance immédiate. Frontalement et activement, il défie le pouvoir en place en présentant une alternative à ce pouvoir aux passants.
Mais la résistance immédiate peut s'affranchir très aisément des formes connues de militantisme traditionnel. Ecrire un courrier à un magistrat et prendre les armes pour destituer un Gouvernement par la force, sont deux autres formes extrêmes de résistance immédiate. La première est extrêmement simple et pacifique, et par millions de lettres, peut faire tomber un Gouvernement. La seconde est extrêmement violente, et nécessite en outre des moyens logistiques, financiers et humains considérables.
La résistance immédiate est donc une réponse répétée à l'arbitraire d'un pouvoir, par une action nuisible immédiatement pour celui-ci, mais qui ne trouve son succès qu'à deux seules conditions :
- qu'un seuil minimal de personnes se coordonnent dans leur résistance immédiate de telle façon à la rendre visible et efficiente. Il est à mon sens pour la France (et s'agissant des formes de résistance que je préconise), d'environ 1000 activistes sur tout le territoire pour créer "l'effet de levier" insurrectionnel.
- que cette résistance se fédère essentiellement sur la destitution du Gouvernement et non sur ce qui fera la succession du pouvoir en place. C'est un principe de foi aveugle qui exige souvent l'usage du symbole à ériger ou à détruire pour seul programme politique fédérateur. Une telle résistance ne répond pas des élections sauf si elles sont opportunes et d'avance gagnées. Les meilleurs activistes ont ainsi des convictions politiques, mais leur objectif premier reste et demeure de faire chanceler le pouvoir comme préalable à tout le reste.
La Résistance égoïste
C'est la dernière classe de résistance que je créerais pour distinguer les formes les plus générales que peut revêtir le refus actif de se conformer à un pouvoir nuisible.
Par égoïste, il faudrait en vérité entendre fataliste mais je préfère considérer la stratégie en terme de survie physique et sociale pour analyser les ressorts de nos choix respectifs.
A la différence de ceux qui choisissent la résistance strictement politique ou strictement immédiate, celle ou celui qui choisit la résistance égoïste vise d'avantage à se prévenir de toutes les dégradations politiques, sociales et militaires qu'à les affronter directement.
En clair, il s'agit de bâtir un système parallèle en terme de mode de vie et bien souvent d'auto-suffisance, du moins de frugalité dans ses besoins physiologiques et de confort, permettant de ne pas être affecté par les dégradations politiques et sociales en cours.
Celle ou celui qui s'adonne à une telle forme de résistance, a souvent la même ferveur religieuse quant à l'efficience de sa stratégie et plus encore son système de valeurs. Elle ou il prône l'idée que le Système ancien ne peut que s'effondrer si un autre le remplace progressivement.
Il est important à se stade de notifier que cette stratégie n'est pas à proprement parlé égoïste. Elle peut l'être pour quelques individus, mais l'essentiel de ceux qui s'y adonnent vivent généralement en communauté. Que ce soit sous l'angle familial ou avec des personnes tierces partageant les mêmes valeurs et le même labeur pour organiser leur indépendance. Sa dimension "égoïste" s'éclaire dans le sens où la résistance partisane ou immédiate sont de façon antagoniste à la première, des formes de résistances désintéressées voir sacrificielle. Elles visent le créer les conditions favorables au bonheur de tous, là où la résistance "égoïste" ne peut que faire le bonheur que de ceux qui s'y adonnent.
En résistance égoïste, quand bien même l'appel sera toujours lancé par ses partisans à ce que tous la rejoignent, tous ne la rejoindront pas.
Ainsi, du citoyen "végan" vivant dans son petit appartement parisien, à la petite communauté survivaliste perdue dans un hameau du Vercors, il y a des concessions souvent fortes en mode de vie ou en dispositions financières pour que l'essentiel de la population d'un pays ne puissent la rejoindre. Ainsi, la majorité des Français aiment culturellement la viande ou sont intriqués dans des conditions matérielles et sociales qui les empêchent tout simplement d'acheter une petite ferme en Ardèche pour changer de vie. Même si la question financière peut être réduite quand il s'agit de rejoindre une communauté déjà existante, l'ancrage d'une vie familiale, professionnelle ou des obligations diverses nous retenant, est un sérieux frein pour que tous adoptent cette forme de Résistance.
La Résistance égoïste suppose donc un levier unique pour fonctionner :
- Un pays dont la condition matérielle et sociale de chacun soit au plus grand optimum que l'on puisse espérer pour un être humain. Car il faudrait que tous puissent la rejoindre.
Conclusion
Il ne s'agit pas ici de porter un jugement sur chaque système de Résistance. Tous ont leur intérêt, mais leur efficience diffèrent en fonction de divers paramètres. Ces formes de résistance sont d'avantage représentatives du profil psychologique de chacun, que des systèmes de valeur qui s'opposent. Supposons un intellectuel politique qui traqué, se réfugie dans une ferme survivaliste où il fera connaissance d'un insurgé lui proposant de prendre les armes, nous venons en un même moment, de faire converger les trois formes de Résistance.
C'est volontairement que je caricature l'exemple à l'extrême, mais à l'échelle de notre pays et de notre époque, si les partisans cessaient d'écouter leurs chefs et les ayatollahs de tous les partis, que les activistes se coordonnaient dans de mêmes actions fragilisant profondément le pouvoir, et que tous se réunissaient ou obtenaient les aides alimentaires ou le gîte des personnes ayant fait le choix du retour à la terre, nous disposerions d'un Résistance globale nettement plus efficiente.
Je suis certes subjectif mais je ne peux m'empêcher de penser que je le proclame avec raison : seule la Résistance immédiate est la plus à même pour le moment de déstabiliser le Système, car peux peuvent faire beaucoup avec ce fonctionnement psychologique. La Résistance partisane ne souffre pas du manque d'effectifs mais de la division. La Résistance égoïste quant à elle, ne souffre pas d'autre chose que du conditionnement social qui s'y oppose.
bonne analyse... sereine et posée...
RépondreSupprimerFélicitations Sylvain , continuons à résister ! Restons interconnecté(e)s ...
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