A l'ensemble des officiers militaires français,
Nous vous adressons ce message comme nous le faisons auprès de tous les officiers militaires qu’il nous est possible de contacter. Nous souhaitons vous faire part de notre volonté de mettre un terme à plus de quarante années de reniement démocratique, social, diplomatique et militaire de la France.
Nous ne prétendons pas être en capacité de consulter les Français avec les pleins moyens de l’État pour légitimer le fait que nous agissions avec la conscience aiguë de servir le peuple et plus largement la France dans tout ce que nous entreprenons. Les préjugés ayant la vie dure, nous tenons à d’emblée vous faire savoir que nous ne sommes ni un groupuscule anarchiste pas plus qu’un groupement idéologique particulier. Nous avons conscience des réalités présentes et de la nécessité d’État à faire perdurer. C'est pour cette raison même que nous veillons à concourir à la défaisance d’une représentation politique que nous considérons illégitime et extrêmement malveillante contre nos intérêts nationaux.
Il faudrait des centaines de pages pour récapituler les trahisons subies par le peuple ces dernières décennies. Nous prendrons cependant bien soin de restreindre notre réquisitoire à des considérations qui doivent légitimement vous intéresser au premier chef en tant que militaire au service de la France. Cependant, il convient de repréciser le cadre général qui définissait jusque-là la mission de nos armées, en commençant par un bref retour sur l’année 1966 où le Général de Gaulle avertissait nos alliés de l’époque, que la France se retirait du commandement intégré de l’OTAN. Situation qui nous permettait de conserver un lien avec les Etats-membres de ce traité, sans toutefois nous obliger à nous inscrire dans des conflits nuisibles aux intérêts bien compris de la France, ni nous astreindre à développer des armes et munitions en vertu de normes réglementaires prédéfinies par une puissance étrangère. Rappelons à ce stade que les plus grands conflits militaires dans lesquels la France s’est enlisée, ont toujours été des guerres opposant des coalitions d’État, là où la très indépendante Suisse a toujours su se ménager une relative tranquillité militaire et diplomatique durant les derniers siècles. Ce pays n’est ni dans l’UE, ni dans l’OTAN. Durant les deux dernières guerres mondiales, la Suisse est restée très sagement neutre et indéfectiblement indépendante. La fédération helvétique reste à ce jour l’État le plus démocratique et serein sur son économie contrairement à tous les États enfermés dans l’Union européenne. Ce que nos médias se gardent bien de rappeler.
En 1968, le Général de Gaulle précisait définitivement son intransigeance sur le caractère sacré de notre indépendance nationale, cela en édictant que de sa préservation en toutes circonstances, découlait pour notre armée la garantie de n’agir que dans l’intérêt de la nation, sauf si notre secours est réclamé par un pays tiers et que le parlement autorise le déploiement de nos troupes et matériels en ce sens.
Aussi lorsque le premier Président de la Vème République, le 27 janvier 1968 devant les membres de l’institut des hautes études militaires de Paris, expliquait que notre dissuasion nucléaire devait être comprise comme une stratégie de défense « tout azimuts », il considérait bien que ce type d’armement s’inscrivait dans une stratégie plus globale concernant l’usage qui est fait de nos moyens militaires :
« Je voudrais profiter de mon passage ici pour traiter de la stratégie qu’on a dit tout azimuts, dont on a parlé ces derniers temps. Nous faisons oui, un armement atomique. C’est un armement complètement nouveau, qui implique une refonte militaire et une refonte de puissance, sans comparaison avec tout ce que l’on a pu connaître auparavant. C’est une affaire de longue haleine. On ne le fait pas pour demain, mais pour des générations, dans un système de défense et de dissuasion complètement nouveau. Et dans ce long espace de temps, qui peut dire ce que sera l’évolution du Monde ? Dans 20 ans, qui gouvernera les États-Unis et avec quel système ? Qui gouvernera l’URSS ? L’Allemagne ? Le Japon ? … et la Chine ? Qui peut dire ce qui se passera en Amérique du Sud et en Afrique ? Personne sans aucun doute. En fonction de toutes ces incertitudes, nous faisons notre armement nucléaire. Et ce n’est pas la première fois dans notre histoire qu’il en est ainsi ! Vauban, en son époque, a fortifié toutes les frontières de la France, les Pyrénées, les Alpes, nos ports et même la Belgique. Nous sommes allés partout, nous avons fait la guerre partout, nous sommes entrés à Madrid, Berlin et Moscou. Nous avons fait la guerre en Europe, en Orient, en Amérique, en Asie. Il n’y a pas de raison que cette stratégie qui de tout temps nous a protégé contre tout, ne se perpétue pas. Par définition même, notre armement atomique doit être tout azimuts. Il faut que vous le sachiez, que vous le voyiez et que vos études et votre état d’esprit s’y habituent ».
A l’heur où nous sommes les obligés des États-Unis d’Amérique et d’une autre façon, ceux de l’Allemagne, nous vous demandons si vous avez le sentiment que notre indépendance nationale autant que notre stratégie de défense dite « tout azimuts » est bel et bien respectée par notre représentation politique ?
Puisqu’il semble que la trahison soit devenue un acte aussi ordinaire et acceptable, il nous semble toutefois que dresser une liste non exhaustive des forfaitures et renoncements de nos dirigeants, pourrait peut-être éclairer sur l’abandon de notre pays qui est en cours. Le même type d’abandon qui avait prévalu lorsque le parlement capitulait face à l’Allemagne en 1940 et remettait les pleins pouvoirs à Philippe Pétain.
Nous ne prendrons appui que sur des questions militaires et diplomatiques les plus récentes pour en témoigner, tout en notant que le seul fait même d’être sous la tutelle de l’UE, de l’euro et de l’OTAN, est en soi un ensemble d'atteintes considérables et intolérables à notre souveraineté ainsi qu’à notre indépendance nationale.
Le 5 Juin 2014, un article du journal « Le Monde » nous alertait que M. Obama, président d’une puissance paraît-il « alliée » de la France, souhaitait que nous suspendions (annulions) la vente de navires de type "Mistral" à la Russie. Outre les énormes capitaux engagés dans ce contrat, les milliers d’emplois dont il était question, ou encore les considérations diplomatiques sous-jacentes, cette vente avait été négociée moyennant des transferts technologiques, notamment sur des équipements radars dont la France avait la seule maîtrise technologique. Cette vente sera donc annulée par M. Hollande, ce qui outre porter gravement atteinte à nos relations diplomatiques avec une puissance alliée de deux guerres – et parfaitement fiable et utile à nos intérêts soit dit en passant – a permis à cette dernière de finalement jouir de l’acquisition de brevets et données qui ne pouvaient être concédés par la France que sous condition que la transaction soit honorée par les deux parties. A-t-on entendu un seul responsable militaire de haut rang s’indigner de la situation ? Sommes-nous les vassaux des Américains ou sommes-nous souverains sur nos affaires diplomatiques, militaires et commerciales ? N’y a-t-il pas des intérêts fondamentaux que nous nous devons de préserver ?
Poursuivons, avec la guerre subie par la Syrie. D’abord rappelons que nombre de terroristes ayant tué des centaines de nos compatriotes sur notre territoire se sont AGUERRIS EN SYRIE. Ce qui n’a pas empêché François Hollande, mais aussi par l’entremise du Secrétariat Général de Défense et de Sécurité Nationale, son Ministre des Finances de l’époque Emmanuel Macron, d’autoriser la livraison d’armes de guerre à des « rebelles » qui combattaient le gouvernement légitime syrien. M. Fabius, alors Ministre des Affaires étrangères, n’hésitait pas à dire à l’époque que le front Al Nosra faisait « du bon boulot » en Syrie. Nous nous permettons d’insister et le rappeler : des citoyens français ont été tués sur notre sol par des combattants que la France a soutenus et armés en Syrie. Cela relève du financement du terrorisme d’une part au sens de l’article 421-2-2 du Code Pénal, mais aussi purement et simplement de la haute trahison ! Y a-t-il eu un officier de haut rang pour s’indigner de ces « prises de décisions » par des politiciens félons ? Non, la grande muette est restée imperturbablement silencieuse. Y compris lorsque M. Hollande, puis plus tard M. Macron, en réponse à de pseudo-attentats chimiques attribués au gouvernement syrien sans même que des autorités internationales aient eu le temps d’investiguer et rendre un rapport d’enquête établissant de telles conclusions, ont engagé nos forces navales et aériennes dans une série de bombardements sur le territoire syrien. Non seulement ces opérations militaires violaient expressément notre constitution, mais aussi l'article 2 de la Charte de l’ONU ou encore l'article 8 bis des Statuts de Rome sur l’établissement de la Cour pénale internationale, qui dispose que :
Aux fins du présent statut, on entend par « crime d'agression », la planification, la préparation, le lancement ou l’exécution par une personne effectivement en mesure de contrôler ou de diriger l’action politique ou militaire d’un État, d’un acte d’agression qui, par sa nature, sa gravité et son ampleur, constitue une violation manifeste de la Charte des Nations Unies
Ajoutons sur cette affaire calamiteuse, que nombre de nos missiles ont été interceptées par les défenses anti-aériennes syrienne et russe. Etait-il nécessaire que la Russie puisse confirmer être capable d’abattre nos missiles en plein vol, ou du strict point de vue tactique, il aurait été plus sage qu’elle continue d’ignorer nos vulnérabilités dans ce domaine ? Quand des politiciens pour des raisons idéologiques, électoralistes ou d’asservissement à des intérêts étrangers, fragilisent notre armée de toutes les façons possibles, il devrait être une réaction immunitaire de nos soldats et officiers que de rappeler qui détient réellement le monopole de la violence légitime en France. Et ce ne sont certainement pas quelques bourgeois encravatés qui assujettissent notre peuple depuis quelques salons parisiens, qui détiennent et exercent concrètement ce pouvoir des armes.
Poursuivons encore, car nous nous rapprochons de l’objet et de la conclusion de ce courrier. Malgré les incantations angéliques de nos politiciens, il n’y a pas, il n’y a jamais eu, et IL N’Y AURA JAMAIS « d’amitié franco-allemande ». Les Américains comme les Allemands ont des considérations parfaitement anglo-saxonnes quant au regard qu'ils portent sur la France. Du fait que nous représentons une puissance diplomatique et économique pouvant contrarier leurs propres desseins sur le monde, il s’agit pour l'Allemagne et pour les États-Unis de nous affaiblir par des prises de contrôle de notre outil industriel stratégique (Nexter, Alstom, etc), ou encore en jouant de la propension à trahir de nos politiciens s’agissant des alignements diplomatiques attendus. D’ores et déjà, veuillez expliquer aux sous-mariniers français qu’en cas de conflit futur avec les USA, les données relatives au bruit de cavitation et à la vitesse de nos SNA et SNLE ne sont plus inconnus des Américains. Pensez-vous que nous sommes condamnés à rester les vassaux des Américains pour les prochains millénaires à venir, ou il paraît plus sensé pour un militaire de considérer que les menaces peuvent survenir de partout ? Comme si ces vulnérabilités n’étaient point suffisantes, depuis le 22 Janvier 2020, nous avons cédé à l’Allemagne des pans entiers de notre indépendance militaire et diplomatique. Cela en acceptant que nos politiques extérieures soient subordonnées aux considérations allemandes en vertu du Traité d’Aix la Chapelle ; en leur octroyant gratuitement une place conjointe au Conseil de Sécurité de l’ONU ; et acceptant que des ministres allemands puissent venir directement au sein même des plus hautes instances de l’État, participer à des réunions ministérielles concernant nos propres affaires intérieures. Depuis la collaboration sous le Régime de Vichy, jamais nous n’avions été aussi loin dans notre asservissement à l’Allemagne !
Cette dernière d’ailleurs, ne cache désormais plus sa volonté de voir la France partager son outil de dissuasion nucléaire avec elle, et M. Macron, tel « un cabri », n’a pu s’empêcher de faire un discours le 7 février dernier à l’École de guerre à Paris, avalisant cette requête allemande portée par le député Johann Wadephul :
« Je souhaite que se développe un dialogue stratégique avec nos partenaires européens qui y sont prêts sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective »
Combien d’officiers ont rappelé au TRAÎTRE Emmanuel Macron, que la stratégie de défense de la France, et en particulier sur le plan nucléaire, est « tout azimuts » et que nous avons eu par le passé suffisamment de guerres avec l’Allemagne, pour qu’il n’y ait absolument rien à négocier à ce sujet ?
Nous ne fabriquons plus nos fusils et munitions et sommes totalement dépendants d’une production industrielle délocalisée hors de France, pour fournir à nos armées les moyens matériels d’assurer leurs missions. Mais en cas de conflit ouvert au sein même de l’espace européen où le jeu des alliances serait renversé, croyez-vous qu’il serait encore temps de se poser la question de restaurer notre indépendance industrielle et technologique ? Non, il sera bien évidemment trop tard. On n’ouvre pas des usines sur un claquement de doigt. Gouverner, c’est prévoir dit l’adage. Et ceux qui usurpent leurs fonctions au sein même de l’appareil d’État, n’ont nullement ce principe conducteur dans leur logique de gestion du pays. Si ce n’est pour négocier avec des pays tiers la cession de nos actifs les plus stratégiques.
Or, puisque aucun d’entre nous pas plus que le reste de nos compatriotes, ne souhaite que la France subisse un jour une nouvelle guerre, et pire encore, qu’elle soit dans l’incapacité de compter sur ses propres ressources au point de nous conduire sur les sentiers d’une défaite largement prévisible, nous exigeons de l’ensemble de nos officiers qu’ils cessent de se taire face à cette situation gravissime. L’unique moyen de nous préserver de la guerre outre une diplomatie de paix, c’est encore et toujours le fait de disposer de la puissance nécessaire pour réfréner toutes volonté belliciste de n’importe quel État-tiers sur notre pays.
Il vous apparaîtra sans doute étrange que vous soyez saisis par des citoyens qui dans leurs aspirations premières, souhaitent instaurer une réelle démocratie en France, notamment par la rédaction et le vote d’une nouvelle constitution. Des doux rêveurs ! Des utopistes ! Des anarchistes ! Voilà ce que l’on pourrait imaginer à notre propos. Si bien sûr notre mouvement est hétéroclite dans sa composition, nous ne nous revendiquons d’aucune idéologie politique particulière. Nous estimons simplement que si la Suisse peut se permettre le luxe d’être un État développé, bien portant économiquement, parfaitement indépendant et démocratique de surcroît, la France ne peut pas faire moins.
Nous ne prétendons pas abolir l’ensemble de nos institutions les plus essentielles ni être inconscients de la marche de l’État. Nous souhaitons juste que le citoyen qui n’a ni influence ni richesse particulière à faire valoir, puisse lui aussi disposer du droit de légiférer et voter les lois, voire révoquer nos dirigeants lorsqu’ils nous trahissent. Cela ne signifie nullement fragiliser l’État ou affaiblir notre structure diplomatique et militaire. Vous avez sans doute comme beaucoup d’entre nous des enfants à qui vous allez léguer un pays qui pourra être au choix, un régime totalitaire s’étant progressivement installé sur fond de lâcheté de la majorité du peuple mais aussi d’un très grand nombre de fonctionnaires et militaires qui avaient les moyens d’entraver les desseins politiques les plus malveillants de notre oligarchie ; ou un État démocratique et social dans lequel il fera bon vivre.
Aucun putsch n’est nécessaire pour établir une démocratie, mais il va de soi qu’aucune révolution ne peut se faire sans le soutien actif ou plus passif des armées d’un pays. C’est une règle indépassable : toutes les révolutions obligent au « Grand Soir » venu, les armées d’une nation à se prononcer. Or vous n’êtes pas sans savoir que depuis le 17 novembre 2018, la France est entrée de plein pied dans une crise politique durable et dont nous n’avons pas encore atteint le paroxysme, quand bien même la dictature sanitaire en cours a de quoi nourrir toujours plus notre colère. Viendra un jour où nous renverserons notre oligarchie. Peut-être dans le sang s’il n’est plus possible d’utiliser d’autres recours.
Nous réclamons à ce titre le soutien de nos armées envers le peuple qu’elles ont la charge de protéger. Aucun militaire n’est subordonné au gouvernement. Tous sont soumis au commandement de la nation toute entière. Et M. Macron n’est nullement légitime pour être l’intercesseur entre le peuple et nos armées. La place des traîtres à la patrie est en prison ! On les fusillait même au sortir de la seconde guerre mondiale.
Aussi cette lettre doit être comprise autant comme une mise en garde qu’un appel à prendre position. Rien ne vous empêche de transmettre un tel courrier à votre hiérarchie pour lui signifier que vous ne savez pas comment y répondre. Cette même hiérarchie qui par principe, continuera de faire remonter jusqu’à l’État-major notre requête puisque personne ne dispose du grade nécessaire pour répondre à notre mise en demeure. Ce courrier qui sera distribué aux plus grand nombre d’officiers ayant à charge d’administrer des régiments et bases militaires, ne pourra de toute façon être ignoré de l’Armée toute entière, nous y veillerons.
Aussi nous espérons que notre adresse saura toucher votre sensibilité de soldat au service de la nation, car c’est avec toute l’expression de notre respect pour votre engagement pour la France, que nous vous la communiquons.
Dans l’espoir qu’il se trouve encore des hommes d’honneur pour savoir dire « non » lorsque les principes les plus élémentaires sont bafoués,
Sylvain Baron,
Pour l'écrasante majorité des Gilets Jaunes
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