mardi 31 octobre 2023

Grande haine et petites perfidies

Il faut bien l'admettre : mon moral n'est pas très bon. Bien des raisons peuvent l'expliquer mais je compte ici exposer ce contre quoi je me dois de faire preuve de retenue alors que je sais subir la bêtise et la malveillance d'une toute petite poignée de personnes. Ce que vous lirez vous paraîtra en apparence très anodin voire sans intérêt, mais cela illustre parfaitement la bassesse d'une minorité de militants qui aurait de quoi user les plus vaillants d'entre nous. Je vous livre d'abord un sms reçu ce jour que je contextualiserai ensuite :

"Vous le savez certainement depuis le 21 octobre il y a une entente de 3 groupes organisateurs de manifs qui déclarent à tour de rôle en étant sur la même déclaration et en ayant choisi les revendications ensemble. Cette semaine la déclaration de Vigimédias va me mettre dans l'embarras ainsi que [...]. , lors de notre 1ère réunion Sylvain nous avait indiqué qu'il souhaitait se mettre en retrait et ne plus être déclarant parce qu'il en avait marre de la paperasse. Ça nous convenait à M. et moi car il y a des critiques à son encontre, quelle qu'elle soit il faut éviter que les personnes clivantes soient dans l'organisation de premier plan. En manifestation ou par appels, des Gilets jaunes nous demandent si Sylvain sera dans les déclarants de Vigimédias, ce qu'ils ne souhaitent pas, nous leurs avons indiqué que ça ne serait pas le cas, comme nous l'avait dit Sylvain. Ce lundi Sylvain nous annonce en réunion qu'il sera déclarant (le seul) car il n'y a personne d'autre de disponible de Vigimédias. Ça va être problématique pour [...]. et moi car aux yeux des manifestants nous passerons pour des menteurs, et j'imagine déjà les articles sur certains facebook. La parole donnée c'est important. Bref je propose à Sylvain de prendre avec lui des codéclarants pour que sa présence soit moins visible. [...] accepte d'en faire parti, il faudrait trois autres personnes, l'idéal serait Marie-Charlotte, Pascal et une autre personne. Important : les codéclarants ou revendications peuvent être ajoutés (des modifications sont possibles et cela après l'envoi du mail de déclaration), la présence des codéclarants n'est pas obligatoire le jour de la manifestation. Il faut juste fournir son prénom nom et téléphone rien d'autre.

Il a une autre solution le décalage de la manifestation médias à la semaine prochaine (quand seront dispos Marie-Charlotte et pascal) pour cette option il faudrait me répondre très rapidement pour que j'envoie un parcours de remplacent avant ce mardi 23h59.

Merci de faire ce que vous pouvez.

Est ce qu'il serait possible de participer à la réunion Vigimédias de demain ?

Soyons unis !"

Maintenant, contextualisons pour comprendre en quoi un tel message m'impose de contenir tout le ressentiment que je peux légitimement nourrir. Il y a de cela 12 années en arrière, je débutais mes premières activités militantes. Auparavant, ma vie se résumait à mon travail dans le transport routier, des soirées à faire de la musique avec mes amis (je suis guitariste et chanteur) et la lecture d'un grand nombre d'ouvrages et publications sur les sciences, les technologies ainsi que quelques romans d'anticipation. Je n'ai jamais eu d'intérêt, tout au long de ma vie, que ce soit de près ou de loin, pour toute forme d'idéologie extrémiste pas plus que pour les discours visant à cultiver la haine contre des catégories de personnes en vertu de leur couleur de peau, de leur religion ou même de leurs opinions politiques. Je suis un homme calme, ouvert d'esprit, totalement indifférent à la bêtise des uns et des autres mais cultivant cependant une certaine naïveté sur la capacité de l'Homme à s'extraire de ses propres conditionnements psychiques et intellectuels pour peu que l'on accorde à chaque individu du temps, de l'empathie et de la discussion. Moi-même, je ne suis pas né révolutionnaire ou patriote ni n'ai embrassé de telles opinions sitôt rentré dans l'âge adulte. Nombre de croyances que je pouvais nourrir il y a 20 ans en arrière ont, depuis lors, beaucoup évolué. Cela tant du fait de mes lectures que grâce à des rencontres qui m'ont enrichi. 

Toujours est-il qu'en embrassant ma troisième décennie de vie ici-bas, mon niveau d'éducation politique parvenait à une certaine maturité. D'où mon engagement par la suite, car je ne supporte pas la passivité lorsque je suis au fait d'une grande injustice. Je ne me suis jamais expliqué ce besoin irrémédiable de me battre contre un Goliath qui semble impossible à renverser pour le commun des mortels : je sais simplement que c'est une composante propre à ce que je suis. On ne me changera pas à ce sujet. Jamais !

Je me souviens parfaitement de ce moment où tout a commencé. En 2014, je suscite l'intérêt à la fois des renseignements généraux et d'un mystérieux blogueur se faisant appeler "Bordeauxbordel". Dans le premier cas, je suis directement approché par "les services" qui me proposent une discussion informelle dans un bar de la ville (je résidais alors à Bordeaux). Ils avaient déterré un petit traité sur le droit de résistance à l'oppression que j'avais rédigé et semblaient parfaitement renseignés sur mes activités et opinions politiques. L'objet de cet entretien consistait de leur point de vue, à vérifier si j'étais une bombe humaine qui franchirait un jour le pas de la résistance armée ou un militant, certes atypique, mais parfaitement lucide sur les limites de l'exercice auquel je m'adonnais. Le second (Bordeauxbordel), pour sa part, entamait une campagne de dénigrement sur un blog dit "antifa", aujourd'hui disparu de la toile, en me prêtant des allégeances ou accointances avec des personnalités et opinions d'extrême droite. A cette époque, avec quelques camarades, je publiais nos premiers numéros d'une revue politique que nous distribuions aux Bordelais. Je décrochais aussi mes premiers "torchons" européens des façades d'écoles et des mairies. J'attirais donc l'attention. Les calomnies et insinuations perpétuelles délivrées par le blogueur "Bordeauxbordel" me semblaient à l'époque saugrenues et sans importance mais je ne pouvais percevoir qu'il s'agissait d'un travail de sape qui produirait ses effets sur le long terme. Toujours est-il que ce genre de manœuvres n'étaient pas de nature à me décourager, bien au contraire, cela me laissait à penser que c'était une forme d'hommage du vice à la vertu. Si de parfaits inconnus étaient fermement décidés à salir mon honneur et ma probité morale comme intellectuelle, c'était sans doute que je visais juste dans mon combat.

Cependant, au fil des années, je constatais que les publications de "Bordeauxbordel" étaient la matière première d'autres sites dits "antifas". Ces derniers se bornaient à pomper la logorrhée de mon primo-détracteur et en rajouter un peu plus au gré de leur inspiration ou en isolant et décontextualisant quelques textes sarcastiques que j'avais publié sur les réseaux sociaux afin d'aggraver le portrait qui était fait de moi. Nous pourrions dire que la consécration fut d'attirer l'attention de Rudy Reichstadt qui, toujours avec les mêmes artifices rhétoriques visant à me souiller, poursuivait le travail de sape en s'inspirant d'ailleurs des publications de ses prédécesseurs. Quand ce furent les médias locaux et quelques médias d'envergure nationale qui commencèrent à s'intéresser à mon cas, ils ne purent s'empêcher de faire référence au blog de ce triste sire appelé pompeusement "observatoire du conspirationnisme". 

Mes proches, les militants qui me connaissent, s'étonnent voire s'irritent de mon absence de réaction face à cette réelle campagne de diffamation au long cours. D'abord parce que les gens qui partagent mon cercle intime ne supportent tout simplement pas que je sois sali. Ils savent qui je suis, ils pourraient même donner des informations de première main à ce cher Rudy sur mes plus vils pêchés, mais les qualifications de "facho", "antisémite", "complotiste", etc. sont une réelle insulte à leur sens sur ce que je suis fondamentalement. Eux le savent et voudraient que je me défende. Mes camarades qui me connaissent depuis assez longtemps pourraient signifier que je suis devenu plus rugueux avec le temps et peut être même moins bon sur le plan militant et politique, mais aucun ne dira de moi que je suis un "facho", un complotiste ou un xénophobe. Au contraire, je reste un homme très précautionneux sur le plan intellectuel et toujours enclin à m'extraire de l'entre-soi, ouvrir les portes et favoriser l'œuvre collective au détriment, parfois, de mes propres intérêts. Pourquoi associe t'on VIGIMEDIAS ou encore les décrochages de drapeaux européens à mon nom ? Tout simplement parce que je fus "le premier" à initier ces formes de révolte et à leur donner de la substance, de la régularité ainsi que beaucoup de ma personne. Pourtant, aujourd'hui, je ne décroche plus le moindre torchon étoilé et je ne suis plus du tout seul à organiser des rassemblements devant les grands médias. Mais ma légende noire me suit...

Mais au final, cette légende noire, à qui est-elle destinée ?

Le cœur de cible est évidemment la petite poignée d'individus sectaires, paranoïaques et malveillants que l'on trouve dans les rangs de "la gauche". Je précise ici que nous parlons bien d'une minorité au sein même de ce corpus idéologique. Mais une minorité très active et d'une profonde débilité mentale, j'ose le dire. Ces totalitaires qui considèrent comme allant de soi le fait de "cancelliser" par les intimidations, des violences ou de la diffamation, toute personne dont les opinions contreviennent aux leurs propres. Plus d'une décennie après m'être engagé sur les sentiers de la résistance, c'est donc sur mes propres initiatives, que je me dois de m'effacer pour espérer faciliter la concorde et la coopération militante. Car comprenez vous, je suis un personnage "clivant". Et "des Gilets Jaunes" ne souhaitent pas me voir apparaître au "premier plan", c'est à dire dans une banale déclaration administrative de manifester dont tout le monde se fout. Sauf les abrutis en mal d'exister, les jaloux, les malveillants, les talibantifas qui veulent me "cancelliser", les cons qui pensent qu'ils se feront un nom en détruisant ceux qui dépassent un peu, etc. 

Ainsi, pour en revenir au message reçu concernant une coordination militante qui tente de prendre forme au-travers d'un agenda commun des collectifs "Gilets Jaunes" parisiens, vous pouvez découvrir l'envers du décor. L'enjeu : que mon nom disparaisse de toutes les façons possibles, que je sois invisibilisé (au profit de QUI ?) même lorsque, objectivement, il ne se trouve aucun autre "déclarant" disponible au sein du collectif VIGIMEDIAS pour se coltiner une procédure administrative plutôt fastidieuse et sans aucun objet avec la communication publique du dit événement. Proposition avait été faite en réunion aux animateurs des autres collectifs concernés de se joindre à la déclaration de telle façon à "minimiser" ma visibilité si ennuyeuse pour quelques crétins. Mais personne ne souhaita s'ajouter à la déclaration administrative. Donc, j'assume de le faire en mon seul nom afin de garantir que notre prochain rassemblement devant les médias puisse se dérouler sans difficulté. 

Au dernier moment donc (nous sommes à J-4 avant l'événement), je reçois ce message dont la dernière phrase a toute son importance : "Il a une autre solution le décalage de la manifestation médias à la semaine prochaine (quand seront dispos Marie-Charlotte et pascal) pour cette option il faudrait me répondre très rapidement pour que j'envoie un parcours de remplacent avant ce mardi 23h59".

Vous conviendrez que sous forme d'aimable proposition de solution (pour que je disparaisse), ce qui a tout d'un ultimatum visant à saboter le principe de manifestation commune, est ici parfaitement explicite. Par ailleurs, il est gentiment "proposé" de "décaler" un événement qui est connu pour n'être organisé exclusivement (et non sans raison pratique) tous les premiers samedi du mois depuis plusieurs années. AU PROFIT DE QUI ?

J'ai volontairement effacé les prénoms de personnes citées dans ce message ne faisant pas partie du collectif VIGIMEDIAS comme le prénom de l'auteur de la missive. D'abord par respect pour les personnes avec qui nous discutons et n'étant pas nécessairement responsables de ce genre de manœuvres, mais aussi parce que je ne souhaite pas exposer l'auteur, lui-même, du message. Bien entendu, je prendrai contact demain avec une des personnes mentionnées pour lui proposer d'ajouter son nom à la déclaration. Car il faut garder le cap sur l'essentiel : la coordination entre les Gilets Jaunes.

Pour autant, je tiens à signifier à ceux qui me haïssent sans me connaître, à ceux qui crèvent de jalousie quand certains dépassent un peu alors qu'eux-mêmes resteront à jamais des individus anonymes, aux saboteurs de tous poils, à ceux qui souhaiteraient que je cessasse d'exister :

Oubliez vos viles manœuvres dignes des cours d'écoles. Je n'ai jamais cherché la lumière ni à exister plus que cela. Ma compagne me signifie que mon plus grave problème est de manquer clairement d'ego (là où l'on reproche en général à certains d'en avoir un qui soit démesuré) puisque j'ai tendance à m'effacer au profit de la cause. Mais si l'objectif est de "m'invisibiliser", soyez certains que vous aurez beau tenter toutes les formes de mesquineries les plus perfides de la sorte, jamais vous ne serez en situation de réduire ma propre influence et aura politique au profit de votre petite personne ou pour contenter votre haine idéologique. Je sais parfaitement quelle est cette toute petite minorité insignifiante qui me déteste ou souhaite m'invisibiliser. J'en connais les motifs, le contexte (décrit plus haut) et je sais aussi les limites intellectuelles qui sont les vôtres, vous condamnant, par-là même et à jamais, à rester dans la fange de la réflexion politique et militante. Contrairement à moi et c'est bien ce qui vous dérange. Il est vrai que tout le monde n'a pas la capacité de rédiger un essai à la fois théorique, juridique, historique et pratique du droit de résistance à l'oppression qui puisse attirer l'attention de certains juristes et médias alternatifs. Certainement pas mes détracteurs pour le moins. Je pourrais cesser toutes mes activités militantes et politiques définitivement que vous resterez malgré tout des anonymes insignifiants, abjects, malveillants, toxiques et détestés de la majorité. Je serais toujours supérieur à vous sur tous les plans : politique, militant et moral. Non du fait que je serais un être exceptionnel, mais simplement parce que vous êtes profondément médiocres. Aussi, ce qui doit être fait le sera pour la cause et non pour vous satisfaire. A bons entendeurs. Quant à ceux qui suivent mes pérégrinations intellectuelles et militantes avec un regard bien moins malveillant, j'espère que cette publication sera instructive sur l'envers du décor dans le monde militant et pourquoi, outre l'invisibilisation produite par les algorithmes des réseaux sociaux à mon encontre (sans compter les campagnes de signalement afin de faire sauter mes comptes), il semble si compliqué pour moi de faire entendre à de nombreux Français crevant d'envie d'en découdre avec la tyrannie, la propre voie insurrectionnelle que je propose. Je ne suis pas une notoriété et pourtant : il y a une coalition d'imbéciles sectaires qui est déterminée à m'invisibiliser. Je suis certain que le temps long sera juge de paix en la matière.

SYLVAIN BARON