mercredi 20 mars 2013

Pourquoi je suis eurosceptique.

Ce billet n'aura aucun intérêt pour ceux qui partagent mon point de vue, si ce n'est d'être partagé vis à vis de leurs contacts qui ne comprennent toujours pas pourquoi des gens veulent en finir avec l'euro.

De nombreux économistes et personnalités politiques ne cessent d'expliquer aux Français qu'il faut en finir au plus vite avec l'euro, et pour les plus courageux, avec l'Union Européenne tout court. D'ailleurs du point de vue du droit européen, on ne sort pas de l'euro sans sortir de l'U.E. 

Tout d'abord, si vous êtes une personne relativement conservatrice sur l'euro ou que l'on vous donne l'impression médiatiquement que l'euroscepticisme est l'apanage de partis politiques marginaux ou quelque peu extrémistes, considérez que la faute en revient aux médias, et non aux arguments économiques sous-jacents.

Avant d'énoncer les quelques arguments vous permettant de comprendre qu'est ce qui différencie l'euro d'une monnaie nationale, faisons un peu le point :

- La Grèce
- L'Irlande
- Le Portugal
- L'Espagne
- L'Italie
- Malte

et désormais Chypre sont tous des Etats-membres de la zone euro en souffrance. Sans même chercher une explication rationnelle pour vous convaincre de la dangerosité de ce système monétaire, vous devriez avoir la puce à l'oreille. Pourquoi ces pays qui allaient très bien avant de rentrer dans l'U.E et l'euro, vont désormais aussi mal ?

La situation est réellement grave mais ne nous touche pas car il n'existe aucune solidarité de fait entre les européens, sinon via l’extorsion de fonds institutionnalisée dont 90 % des Français ne comprennent rien. Contrairement aux européïstes convaincus, les eurosceptiques sont totalement solidaires des populations des pays cités plus haut. Contrairement aux européïstes, les eurosceptiques se renseignent sur l'actualité européenne et y prêtent une oreille très attentive.

Ce qu'il se passe actuellement à Chypre est d'une violence totalement inouïe !

Pour la première fois, l'Union Européenne vient de révéler sa vraie nature totalitaire. En violation complète avec les traités qu'elle nous a obligé à ratifier par l'entremise des gouvernements qui se succèdent, elle fait barrage à la libre circulation des capitaux entre le continent et l'île. En effet, l'article 63 du Traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne précise :

Article 63

1. Dans le cadre des dispositions du présent chapitre, toutes les restrictions aux mouvements de capitaux entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites.

2. Dans le cadre des dispositions du présent chapitre, toutes les restrictions aux paiements entre les États membres et entre les États membres et les pays tiers sont interdites.

Actuellement, les échanges de capitaux sont totalement interdits sur l'île de Chypre avec le reste de la zone euro. Ce qui signifie que des entreprises ne peuvent plus payer leurs fournisseurs ou être payés par virement ou prélèvement. Les banques Chypriotes sont fermées. Seul le liquide est possible à retirer dans des guichets encore provisionnés par la Banque Centrale de Chypre. Les paiements par carte bleue et par chèque sont refusés par les commerçants. Tout cela pourquoi ?

Par ce que l'euro a contribué à la faillite des banques Chypriotes. Faillite se montant à 17 Milliards d'euros d'actifs que l'Etat prend à son compte. Vous avez en effet constaté qu'en Europe, on accepte que des usines ferment, mais on refuse que des banques en fassent autant, malgré le fait que les épargnes soient garanties à hauteur de 100.000 € pour tous.

De fait, les banques sont nationalisées et abondées à flots constants de deniers publics uniquement pour sauver la monnaie commune, et en arrière fond l'Union Européenne. Sauf que cela ne marche pas et cela n'est pas sans raison. Toujours est il qu'en violation complète de la Convention Européenne des Droits de l'Homme, notamment l'article 1 de son premier protocole additionnel, la Troïka (largement influencée par l'Allemagne) et le gouvernement Chypriote viennent de réussir le plus gros braquage de banque jamais tenté dans l'Histoire. En effet, toutes les épargnes viennent de subir une taxe pour obtenir l'aide de l'Europe qui oscille aux alentours de 10 %, y compris pour les plus petits déposants.

C'est donc une violation de l'article suivant :

Article 1 – Protection de la propriété

Toute personne physique ou morale a droit au respect de ses biens. Nul ne peut être privé de sa propriété que pour cause d'utilité publique et dans les conditions prévues par la loi et les principes généraux du droit international.

Les dispositions précédentes ne portent pas atteinte au droit que possèdent les Etats de mettre en vigueur les lois qu'ils jugent nécessaires pour réglementer l'usage des biens conformément à l'intérêt général ou pour assurer le paiement des impôts ou d'autres contributions ou des amendes.


Je rappelle qu'il s'agit de sauver un système bancaire privé et que la ponction a été faite avant même que la loi soit votée au parlement Chypriote. Face à la colère des Chypriotes,  les députés sentant le souffle d'une révolution ont refusé de voter en faveur de la loi qui devait être promulguée dès lundi dernier. Et voila où on en est. Les sbires de Madame Merkel et de la B.C.E ont verrouillé les échanges entre Chypre et le continent, afin que les députés votent correctement, quand bien même le peuple y serait opposé.

Cet exemple Chypriote rappelle furieusement l'éviction de M. Papandréou en Grèce pour avoir osé évoquer l'idée d'un Référendum, ou M. Berlusconi qui n'a jamais caché son euroscepticisme. Ajoutons à cela les référendums violés en France, en Irlande ou aux Pays-Bas, les traités votés en catimini, la propagande constante visant à nous faire croire en une Europe qui veut notre bien, et les plus perspicaces d'entre vous n'auront plus besoin d'aller plus en avant dans la lecture de ce billet.

Mais pour ceux qui souhaitent réellement comprendre pourquoi diable cette monnaie nous détruit économiquement, il est nécessaire de comprendre quelques rudiments d'économie générale. Les traités européens au travers des articles 28 à 32 du Traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne (TFUE), nous interdisent d'appliquer souverainement des taxes douanières à l'entrée ou à la sortie de nos frontières. Ces taxes ont pourtant un rôle majeur dans une économie de marché :

Elles permettent de réguler ce que nous concédons pouvoir faire entrer dans notre pays, sans que cela nuise à notre propre industrie, et ce que nous décourageons pour préserver nos emplois. Pour prendre un exemple simple : Si une entreprise Française fabrique du dentifrice qui une fois tous les coûts de main d'oeuvre, de transport et de TVA additionnés, finira dans votre magasin à un prix de 2 €, une entreprise Polonaise du fait que sa masse salariale coûte beaucoup moins cher pourra exporter le même tube de dentifrice à un prix de 1 € en magasin. Sans restrictions douanières pour monter artificiellement son prix, le consommateur choisira forcément le dentifrice le moins cher. D'autant que nos salaires ne sont plus indexés sur l'inflation à proprement parlé. Et c'est un cercle vicieux qui s'enchaine alors :

En choisissant pragmatiquement d'acheter le tube de dentifrice le moins onéreux avec des centaines d'autres milliers de consommateurs Français, vous détruisez des emplois en France, du fait que l'entreprise qui fabrique ce même produit sur notre territoire ne peut pas baisser ses coûts. Elle doit donc licencier pour survivre, quand elle ne disparaît pas tout simplement. Ce processus qui il y'a encore un an nous faisait perdre jusqu'à 800 emplois par jour, nous en fait perdre désormais plus de 1000 quotidiennement. Hors, un chômeur a un pouvoir d'achat nettement moins élevé qu'un salarié. De fait, il achètera encore plus volontiers un produit importé, plutôt qu'un produit fabriqué en France. C'est un cercle vicieux dont on ne sort qu'en recouvrant la maîtrise de ses frontières. De plus, notre chômeur coûte à l’État des allocations. Et plus le chômage explose, moins l’État engrange de recettes (impôts, TVA en moins) alors qu'il dépense beaucoup plus pour maintenir sous perfusion son système social.

Seulement voila, une monnaie, c'est d'abord et avant tout une politique monétaire sous-jacente. Tous les pays du Monde à l'exception des États Membres de l'Union Européenne peuvent emprunter sans intérêt à leur propre Banque Centrale. Comme ils ont en outre la maîtrise de leurs frontières et accords commerciaux, tous maintiennent une dose de protectionnisme suffisante pour protéger leurs intérêts, sans pour autant se couper totalement du Monde.

Hors, l'euro est une monnaie de banquiers. Nous n'empruntons pas à notre propre Banque Centrale, mais à des "marchés" qui sont essentiellement des banques et des sociétés d'assurances. Nous émettons pour cela des obligations que ces institutions financières nous achètent, et nous leur payons un taux d'intérêt bien souvent supérieur au taux d'inflation. 

Hors, le Krack de 2008 aux U.S.A a produit de gigantesques pertes pour les banques. Dans l'urgence, les Etats se sont endettés pour les sauver, ce qu'il fallait effectivement faire. Mais à aucun moment, nous ne leur avons imposé une réglementation bancaire saine, ni n'avons changé les traités pour supporter cet effort financier public. Les banques ne se faisant plus confiance, les taux d'intérêts sur les crédits interbancaires ont grimpé. Le modèle économique libre échangiste continuant de faire ses ravages sur l'emploi dans les pays les plus riches, a continué de faire exploser les dettes des Etats, tout en provoquant faillites et cessations de paiements des ménages et entreprises concernant des crédits contractés.

Une monnaie créée à l'avance par le crédit d'une banque doit absolument être détruite par son remboursement. Autrement ses actifs dépassent son passif (ce que la banque possède en cash où ce qu'on lui doit) et son bilan se dégrade. Les taux d'intérêts grimpent alors jusqu'à la faillite totale. C'est ce qu'il se passe actuellement à Chypre. D'autant que les capitaux des pays périphériques fuient en Allemagne, cette fois ci à cause de l'article 63 du T.F.U.E. En effet, il est possible de transférer plusieurs centaines de millions d'euro d'une Banque Grecque, Espagnole ou Chypriote vers un autre état membre de la zone euro d'un simple clic de souris. Et comme un Euro Allemand est un futur Mark surévalué alors qu'un Euro Grec est une future Drachme dévaluée, les financiers font voyager leurs capitaux là où ils ont le plus à gagner. Et ce voyage se fait via les banques centrales, afin que ces institutions semi-publiques garantissent avec les impôts des peuples les paiements.

Ainsi, l'Allemagne a été inondée de 600 Milliards d'euros provenant des pays périphériques. Des créances qui en cas d'explosion de l'euro (ce qui est inéluctable) ne seront jamais payées, ou tout du moins dévaluées drastiquement.

Voila pourquoi le gouvernement Allemand panique, et impose des cures d'austérité pour que l'euro survive, et que ses créances soient honorées avec les impôts des peuples. 

Aussi, lorsqu'un politicien vous explique qu'on peut "changer l'Europe", pendez le !

Cette fripouille vous ment, le discours est le même depuis près de 40 ans. L'U.E s'est construite sur la base d'un modèle économique propres aux vues Allemandes et Américaines, mais pas selon des normes correspondant aux fondamentaux des pays latins, dont la France !

Il y'a quelques jours encore, une amie Italienne me signifiait "c'est grave ce qu'il se passe ici". Elle est épuisée moralement de ne pouvoir être entendue en son propre pays sur un problème purement économique. Car en Italie comme en France, les partis politiques défendant la sortie de l'euro qui sont exposés médiatiquement sont toujours des partis douteux quant à leurs vues sociétales. C'est un stratagème simple pour que les populations fassent des associations d'idées qui n'ont pourtant rien à voir entre elles. La sortie de l'euro est un problème strictement monétaire et institutionnel, et ne peut en aucun cas être associée avec des thèses comme la peine de mort ou l'islamophobie.

Certains me poseront la question de savoir ce que l'on ferait après. Eh bien différents mouvements politiques proposent leurs propres solutions. J'ai bien sur mon propre avis, mais je vous suggère de considérer qu'un parti sérieux vous proposera une politique monétaire inflationniste, car l'inflation est un aspirateur à dettes tant que les salaires sont adossées dessus. Les rentiers la craignent, les travailleurs ne peuvent que l'aimer. Pour le reste, ce sont des choix économiques que chacun proposera en fonction des vues d'esprit de nos dirigeants.

Quoi qu'il arrive, si vous aimez réellement l'Europe, exigez que l'on sorte de l'euro au plus vite. Ne serait ce que par fraternité avec les peuples opprimés plus au sud.




3 commentaires:

  1. Vous ne pensez pas que la France pourrait faire pression sur la BCE pour qu'elle devienne une "vraie" banque centrale, qui prête aux états ?Et si elle ne veut pas, on peut toujours sortir de la zone euro (La GB est toujours en Europe même si elle n'a pas l'euro),ça ne nous empêche pas de rester européen.

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    1. Bonjour.

      S'agissant du statut de la B.C.E, ma réponse est objectivement non.

      Il s'agit de la proposition du Front de Gauche qui bien qu'ayant à mes yeux le meilleur programme écologique, social et industriel à faire valoir, se trompe complètement sur la question du statut de la B.C.E.

      Deux raisons à cela.

      La première est de nature géopolitique et culturelle. Les peuples d'influence germanique (Allemagne, Autriche, Pays-Bas, Luxembourg, Finlande) ne l'accepteront jamais. Pour eux, la question de l'indépendance de la banque centrale est sacrée. L'Allemagne a connu une hyperinflation monstrueuse dans les années 20 conduisant à la montée du nazisme dans les années 30 (paradoxe ultime, malgré tout ce qu'on peut lui reprocher, Hitler parvint à la régler). Les peuples germaniques associent l'idée que l'indépendance d'une banque centrale empêche le pouvoir politique de faire n'importe quoi par électoralisme avec la monnaie. Cela leur évite une inflation dangereuse pouvant alimenter une grogne suffisante pour donner du crédit à des partis extrémistes. Autre fait important pour les Allemands, leur Nation est vieillissante avec un système de retraite en grande partie par capitalisation. Hors, l'inflation est l'ennemie des rentiers, donc des retraités Allemands qui n'en veulent pas. Tout comme ils ne veulent pas d'un euro faible. Les Allemands souhaitent un euro fort et des taux d'intérêts plus élevés pour que leurs retraites soient mieux rémunérées. Enfin dernier trait culturel : Les peuples germaniques ont une culture ordo-libérale issue de leur révolution Luthérienne, quand les Français ont une culture Colbertiste qui est totalement antagoniste. L'Histoire de l'Allemagne est forgée sur une réunification sur les deux derniers siècles de micro-états, alors que l'Histoire de la France est d'abord l'Histoire d'un pays avec un pouvoir centralisateur fort, qui s'est étendu sur près de 1000 ans. Ces différences culturelles et économiques font que si Mélenchon arrivait au pouvoir et souhaitait la "confrontation" avec les autorités Allemandes, ces dernières avec un parti eurosceptique ayant déjà 25 % d'intentions de votes, quitteraient l'U.E immédiatement. D'autant que le système politique Allemand n'a rien à avoir avec celui de la France. Les partis politiques se fédèrent après les élections pour forger un gouvernement de consensus. L'Alternative pour l'Allemagne (AfD) risquera d'ailleurs de provoquer le séisme politique attendu par les eurosceptiques aux élections Allemandes prochaines.

      Un autre point de vue est plus démocratique. Qui dit B.C.E pouvant prêter aux États, dit budget fédéral, et par conséquent la dépossession de notre Souveraineté Budgétaire. Ce qui signifie de facto la fin de la France en tant que pays. Nous deviendrions une région d'une Union Européenne fédéralisée, sans garantie que les vues de la France en matières économiques et industrielles soient approuvées par les autres États-Membres de la zone euro. Car nous ne pourrions plus émettre des obligations, ce serait l'U.E qui le ferait pour nous, et il deviendrait impossible de trier cette dette publique européenne en fonction des parts de chaque pays. Hors, la Révolution Française a été marquée par l'idée que notre peuple devait pouvoir contrôler le budget de la Nation. Ce serait donc l'abolition même de nos acquis démocratiques que de céder cela à la B.C.E. Mais encore une fois, les peuples germaniques préféreront sortir de l'euro contrairement à ce que dit Mélenchon, plutôt que modifier les statuts de la B.C.E.

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  2. S'agissant de la sortie de l'euro, sans quitter l'U.E, la question est pertinente et plusieurs réponses peuvent co-exister :

    D'un point de vue du droit européen, il n'existe pas de modalité de sortie de l'euro. Il n'existe que la possibilité de sortir de l'Union Européenne (et donc de facto de l'euro). La réponse en terme de droit et je dirais même de facilité serait donc la sortie pure et simple de l'U.E.

    Une solution intermédiaire est la renégociation des traités permettant la sortie de l'euro. Mais cela signifie aussi remettre en cause bien d'autres points des traités, notamment concernant la libre circulation des capitaux qui n'a de sens qu'avec l'euro, mais n'en a plus du tout avec des monnaies nationales restaurées.

    Un autre point qui devrait inévitablement être abordé, c'est de dénoncer l'obligation de libre échange et la délégation de nos accords commerciaux avec le reste du Monde, à la Commission Européenne. Car l'euro est un outil politique. Techniquement, le Franc existe toujours. Il a juste changé de nom et a la même valeur qu'un Euro-Mark, un Euro-Drachme, un Euro-Peseta, etc.

    En fait, l'euro est un moyen pratique pour nous faire accepter l'idée même de l'Union Européenne, puisque nous manipulons quotidiennement un symbole de cette construction géopolitique. En manipulant quotidiennement ce symbole, il parait improbable pour la plupart d'entre nous que cette institution puisse disparaître comme ce fut le cas pour l'U.R.S.S qui jouissait aussi d'une monnaie partagée (le Rouble). L'U.E est rentrée dans notre quotidien, c'est une forme de colonisation mentale.

    Hors, retirer à la Commission Européenne son droit de négocier pour nous les restrictions douanières et autres accords commerciaux (et notamment agricoles), c'est en fait la déshabiller de l'essentiel de ses prérogatives puisque toutes les autres décisions sont de nature régalienne, et donc hors de ses compétences.

    D'où deux façons de voir les choses :

    - Soit nous négocions la sortie de l'euro ET la récupération de nos éléments de Souveraineté indispensables à la bonne gestion de notre économie, et nous confions à la commission européenne (qu'en vérité il faudrait faire disparaître) la possibilité de proposer des normes européennes sur les produits et services, que nous serions libres ou non d'accepter. Le budget net consacré à l'U.E serait alors réduit très drastiquement et l'idéologie politique serait sauve, bien que vidée de sa substance.

    - Soit nous sortons de l'U.E, et si c'est la France, l'Italie, l'Espagne ou l'Allemagne qui le fait, cela signifie le démantèlement de l'institution. Nous restera alors le Conseil de l'Europe où siègent tous les pays Européens (sauf la Bielo-Russie) qui est une sorte d'ONU à l'échelle de l'Europe, où sans abandonner leurs prérogatives souveraines, les États discutent de projets à l'échelon européen.

    C'est cette seconde option qu'à titre personnel, je défends. Toutefois, une option bancale permettant à minima la réintroduction du franc sans la sortie de l'U.E a au moins le mérite de décoloniser les esprits et leur donner une possibilité de réfléchir au fait que l'Union Européenne n'est pas une fin en soi, et ne pas être y être intégré comme la Norvège, la Suisse, l'Islande ou la Russie, ne signifie pas pour autant un déclin économique (bien au contraire) ni un repli nationaliste exacerbé.

    En conclusion, il est possible de sortir de l'euro sans sortir de l'U.E, mais à la seule condition que les 17 Etats-Membres de la zone euro, mais aussi les 10 autres Etats-Membres hors zone euro, acceptent de renégocier les traités en ce sens et soient tous d'accord sur le nouveau traité (ce qui ne va pas être simple vu les différences idéologiques de chaque pays).

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