mardi 12 mars 2013

La logique de l'inversion


Les retraites, les bourses aux étudiants, le R.S.A et les allocations chômage coûtent plus de 56 Milliards d'euros chaque année. Cela ne peut qu'aller en croissant du fait du vieillissement de la population et  de la hausse structurelle et continue du chômage. Et bien sur, je n'évoquerais pas ici tout ce qui fait que la France a un budget de 300 Milliards d'euros à honorer chaque année.

Ce qui est assez hallucinant, c'est que presque autant d'argent part dans le remboursement de notre dette, soit 50 Milliards d'euros par an. Et de la même façon que le chômage ne peut que continuer sa hausse continue, la dette elle-aussi ne peut qu'exploser, du fait qu'elle est soumise à une charge d'intérêt sensée être absorbée par une croissance qui ne reviendra plus. Il faut dire que la France pourrait s'emprunter à elle-même via la Banque de France sans taux d'intérêt si nous sortions de l'Union Européenne. Mais il y'a des campagnes électorales qui ne seraient plus subventionnées par les marchés si les félons qui se succèdent à la tête de l’État pensaient plus au peuple qu'à leur misérable carrière.

Chaque semaine, nous rachetons donc notre propre endettement aux marchés via l'émission d'obligations, qui en fonction de leurs échéances, voient leurs intérêts croître. Cela par ce que nos impôts ne suffisent absolument pas à payer le train de vie de l’État, plus encore lorsque le modèle économique américano-germanique auquel nous sommes assujetis ne peut que le plonger dans la récession. Les pseudos points de croissance que nous faisons sont subventionnés par un endettement continu et la consommation ne tient que par ce que nous avons historiquement arraché un modèle social unique au Monde, que l'oligarchie financière et le grand patronat aimeraient bien détricoter.

Lorsque le peuple Grec fut sous le joug de l'empire Ottoman, il était considéré comme hautement patriotique de ne pas payer l'impôt. Cela pour éviter d'engraisser le colonisateur. Il serait tout aussi patriotique en France de ne pas le faire, mais il y'a bien mieux encore, et je sais que je vais en choquer plus d'un :

Il serait révolutionnaire de cesser le travail et vivre aux crochets de l'Etat. Car l'Etat, ça n'est plus le peuple, c'est le banquier !

Comprenons nous bien et exagérons le concept : Si les 26 Millions de Français qui jouissent encore d'un emploi "stable", s'arrangeaient pour être licenciés afin de pouvoir réclamer des allocations chômage, la France devrait emprunter des sommes folles pour tenir le choc de cet afflux massif de chômeurs.

Immédiatement, les agences de notation américaines dégraderaient la note de la France et les taux d'intérêt grimperaient à un niveau apocalyptique. Le gouvernement traître qui a ratifié récemment le TSCG actant la main mise de la Commission Européenne sur notre budget National, serait aux abois.

Les banquiers et les rentiers de leur côté paniqueraient, car la France voyant sa dette exploser et ses chances de la contenir décroître drastiquement, ne serait plus en mesure de rémunérer les obligations vendues en notre nom. Ce sont des entités financières qui payent nos retraites et nos allocations chômage. Pas nos impôts !

De fait, durant les quelques mois où vaille que vaille, le système tiendrait encore par le caprice de leur dogme, vous pourriez pour la première fois vous émanciper ou prendre des vacances à bon compte. Envie de voyager ? Allez y, c'est gratis, les banquiers règlent votre chômage. Envie de créer votre entreprise ? Vous aurez tout votre temps libre pour le faire et serez indemnisé pour cela par les marchés. Envie de manifester 7 jours sur 7 ou soutenir Bruno Boulefkhad à Paris ? Quoi de plus simple quand un banquier achète des obligations pour que vous puissiez le faire ?

Évidemment, cela n'aurait qu'un temps. Les fous furieux qui sont aux manettes seraient pressurisés dans un premier temps pour nous imposer une austérité drastique, y compris sur les prestations sociales. Mais pas indéfiniment. Car contrairement à la Grèce, la France est un énorme paquebot qui ne peut souffrir trop longtemps d'une grève de l'emploi de ses citoyens. D'autant que Mme Merkel paniquerait très sérieusement à l'idée que l'Allemagne soit amarrée à notre pays du point de vue monétaire. Et si les éternels charlatans de l'européïsme nous ressortiraient immanquablement le même couplet de "l'autre Europe plus sociale" en espérant que les Français reprennent le boulot, les Allemands pour leur part, tireraient leur révérence immédiatement.

L'Allemagne étant le premier moteur de l'U.E, cette dernière finirait démantelée comme ce fut le cas pour l'U.R.S.S. En clair, une libération pour tous les peuples, et évidemment le notre.

Mais nous n'aurions pas que la peau de l'Union Européenne à travers une telle grève de l'emploi : Nous aurions la peau de tous les traîtres qui ont prostitué notre pays à cette institution, y compris le gouvernement actuel. D'autant que cesser d'avoir une activité salariée ne signifie pas cesser le travail. C'est au contraire une opportunité immense que de retrouver du temps libre rémunéré par les marchés, pour réorganiser l'économie par nos idées et une véritable fraternité entre les Français pour faire aboutir des milliers de projets.

Sans parler du temps que tous ceux qui se battent contre l'U.E, pourraient enfin consacrer non plus à dénoncer un système, mais à en édifier un autre.

En clair, je l'assume et vous invite à le faire : J'ai cessé mon activité de chauffeur routier il y'a quelques mois, en grande partie par ce que je sais qu'un banquier, un fond d'investissement ou une société d'assurance paye mes allocations chômage. Mais aussi par ce que cela me donne le temps de travailler à un projet de journal de ré-information. J'ai aussi plus de temps pour m'occuper de ma vie privée, faire pousser mes légumes, faire de la musique, en clair, du temps mieux partagé entre ce qui relève du travail au profit de la communauté, et du temps pour vivre.

J'ajouterais que si vous êtes opprimé par les retards de paiement, les dettes, de médiocres salaires, et tout ce qui réduit votre budget à survivre plutôt qu'à vivre dignement, profitez de cet arrêt d'activité pour préparer votre indigence. C'est assez pénible du point de vue administratif que de le faire, mais sachez qu'un dossier de surrendettement peut permettre de geler vos dettes pour deux ans. Un dossier F.S.L (Fond Solidarité Logement) peut vous permettre de régler des loyers en retard ou une facture énergétique devenue impossible à assumer. Le fait de réduire vos revenus vous permet potentiellement d'échapper à l'impôt, mais vous ouvre d'éventuels droits à la Couverture Maladie Universelle (C.M.U), aux A.P.L et au tarif social de l'E.D.F.

Ne croyez surtout pas que vous vivrez mieux par cette stratégie. Une activité salariée reste toujours préférable en terme de gestion d'un budget. Mais si vous vous débrouillez bien, vous vivrez entièrement aux frais des marchés et vous affaiblirez encore un peu plus le gouvernement et l'euro.

Il est à tout point de vue patriotique de préférer la grève de l'emploi, que continuer à payer des impôts pour subventionner des banksters ! C'est ce que j'appelle, la logique de l'inversion...

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