vendredi 7 mars 2014

Lettre ouverte à tous les syndiqués de France

Je n'irais pas par quatre chemins : J'appelle tous les Français, et en particulier ceux qui militent activement dans des syndicats à organiser une grande grève générale en France. Les revendications seront très simples :

1) Obtenir un référendum contraignant dans les trois mois, afin de savoir si les Français souhaitent rester dans l'Union Européenne, ou quitter cette institution supra-nationale à la solde d'intérêts privés, étrangers et financiers.

2) Suspendre provisoirement l'application de tous les traités jusqu'à ce que le Référendum permette de savoir quel destin souhaite se construire le peuple Français quant à son indépendance nationale et le respect ou non de sa Souveraineté.

3) Démanteler provisoirement l'euro en restaurant d'une part le contrôle des capitaux, un taux de change de « l'euro-franc » qui soit favorable au maintien des emplois en France, et enfin la possibilité d'emprunter directement auprès de la Banque de France sans taux d'intérêt, les capitaux nécessaires à la stabilisation de notre déficit public, ainsi qu'à la relance industrielle du pays.

4) Sortir unilatéralement et sans référendum de l'OTAN

Je suis totalement conscient que ces sujets pourtant éminemment techniques et détachés des points de vue gauche/droite, sont considérés à tort comme des positions droitières du fait de la propagande qui nous imposerait « une mondialisation inévitable », et que la refuser serait du « repli sur soi ».

Néanmoins, des organisations comme le Mouvement politique d'émancipation populaire, le Parti Ouvrier Indépendant, le Pôle de Renaissance Communiste Français et dernièrement « La Gauche d'opposition » témoignent qu'il y'a à gauche de l'échiquier politique, toute une dissidence intellectuelle qui préconise la sortie pure et simple de l'U.E comme préalable à toute politique sociale et environnementale réelle.

Plus au centre, des mouvements Gaullistes comme l'Union Populaire Républicaine ou Debout la République préconisent les mêmes nécessités. Enfin bien sûr, reste le sur-médiatisé Front National qui se fait un plaisir de mélanger ces questions fondamentales de Souveraineté Nationale à des thématiques plus sulfureuses comme la restauration de la peine de mort ou une politique migratoire plus ferme.

On sait que plus de 30 % de l'électorat de ce dernier parti politique est clairement ouvrier. A moins de considérer que 7 Millions d'électeurs et en particulier un grand pan de la jeunesse et de la masse ouvrière Française n'ait sombré dans le racisme et certaines thèses réactionnaires, il faut bien entendre que c'est le silence de la gauche protestataire la plus visible et des dirigeants nationaux des syndicats sur la nécessité de sortir de l'euro, qui a conduit le Front National à devenir la troisième force politique Française et risque bien d'en faire la première en considérant le rejet de plus en plus massif des Français de l'européïsme flagrant du P.S et de l'UMP.

Il faut bien se rappeler que notre Non au référendum sur le Traité Constitutionnel Européen du 29 Mai 2005 a été violé autant par le P.S que l'UMP, puisque ces derniers ont voté comme un seul homme le Traité de Lisbonne à l'assemblée nationale le 7 février 2008.

Le Syndicalisme, même s'il se défend d'accointances partisanes reste un combat éminemment politique pour défendre les droits des travailleurs et améliorer leur condition sociale. Or, la première garantie d'amélioration du niveau de vie des travailleurs, c'est tendre vers le plein emploi. Celui-ci amène de fait à une pénurie de main d’œuvre qui oblige les employeurs à évaluer à la hausse les salaires pour attirer plus facilement cette main d’œuvre manquante. Or, les traités européens sont une gigantesque fabrique du chômage de masse, donc de nivellement des salaires par le bas, de moins disant social, et au final de la destruction de tout ce qui avait permis le boom économique Français des années 1950 à 1980.

Commençons par le taux de change de l'euro qui est impossible à contrôler par les autorités Françaises et qui est en vérité fixé par les marchés. C'est un cours flottant qui est largement favorable à l'Allemagne, du fait que ce pays à un grand nombre de retraités très exigeants sur la rémunération de leur épargne, et les spécificités industrielles germaniques qui monnaie forte ou non, permettent à notre voisin d'outre Rhin d'exporter sans problème ses voitures de luxe ou ses machines-outils partout dans le monde.

La France a des contraintes industrielles, démographiques et salariales qui sont toutes autres, et nous avons besoin de recouvrer une monnaie dont la valeur serait à peu près à parité avec le Dollar pour rééquilibrer notre balance commerciale, et permettre ainsi de sauver des millions d'emplois.

L'autre problème de l'euro, c'est notre incapacité à contrôler les flux de capitaux sortants et entrants en France. L'euro ne peut fonctionner avec un contrôle des capitaux aux frontières, puisqu'il a cours sur l'ensemble de la zone euro. Mais en vérité, cette absence de contrôle de capitaux l'est tant pour les Etats-Membres de l'U.E que ceux extérieurs à cette institution. Ainsi, il n'est pas possible d'empêcher un industriel Français de sortir des centaines de millions d'euros de France, afin de délocaliser sa production en Pologne, en Chine ou en Inde. De la même façon, il n'est pas possible d'empêcher un certain M. Mittal de racheter des fleurons de la métallurgie Française, pour ensuite les dépecer. De la même façon, il n'est plus possible d'empêcher les évasions fiscales de certains Cahuzac et consorts. Encore de la même façon, il n'est plus possible d'empêcher un riche prince Qatari d'acheter des appartements parisiens, et contribuer à la hausse le coût de l'immobilier dans la Capitale.

Le contrôle des capitaux qui est expressément interdit par l'article 63 du Traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne, nous saigne et rend tout aussi exsangues les autres pays d'Europe. Car ce qui n'est pas expliqué dans la fameuse crise de l'euro, c'est que des capitaux Grecs, Espagnols, Italiens, Chypriotes ou Maltais fuient ces pays pour converger en Allemagne, au Luxembourg, aux Pays-Bas, et à moindre mesure en Suisse. Si le contrôle des capitaux existait à nouveau pour chaque Nation Européenne, la crise financière serait en grande partie réglée structurellement, même s'il resterait beaucoup à faire.

Sortons maintenant du problème de l'euro, car il y'aurait encore trop à dire notamment sur la privatisation de la création monétaire imposée par l'article 123 du Traité de Lisbonne, et entrons maintenant sur l'autre énorme problème que pose cette institution :

Le Libre Échange.

Les articles 28 à 32 du Traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne, nous interdisent strictement d'appliquer des régulations douanières ou réglementaires vis à vis de produits fabriqués dans des Etats Membres de l'U.E. Or, l'essentiel des importations (hors pétrole) de la France se fait au sein de l'Union Européenne. Ce qui signifie que nous sommes délibérément mis en compétition avec des pays où l'équivalent du SMIC (quand il y'en a un) peut être inférieur à 500 €. Rappelez vous, c'était le 3 août 2012 : M. Montebourg partait en guerre contre les importations de véhicules Coréens, en demandant gentiment l'autorisation à Karel de Gucht, Commissaire Européen Flamand ultra libéral, de négocier pour nous des restrictions douanières favorables à la France avec la Corée du Sud.

Voila ce que répondra le dit Commissaire (dans les faits, Ministre du Commerce de la France) à M. Montebourg :

"Même si les importations de voitures en provenance de Corée du sud ont effectivement augmenté depuis l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange le 1er juillet 2011, les chiffres montrent que cette augmentation n’est pas concentrée uniquement sur la France. La France ne peut pas, seule, redistribuer les cartes du commerce mondial. Comment réindustrialiser la France avec les problèmes des 35 heures et celui des coûts salariaux ? Je n’ai pas l’impression que monsieur Arnaud Montebourg s’intéresse vraiment au long terme  mais plutôt à l’instant présent".

Non seulement il s'agissait d'une fin de non recevoir adressée à un Ministre Français de la part d'un fonctionnaire Européen n'ayant aucune légitimité électorale à faire valoir, mais en plus, ce dernier proposait comme seule solution de réduire les salaires et augmenter les heures de travail des Français.

L'affaire ne s'arrêta pas là car quelques semaines plus tard, Patrick Gouvernnec, patron de Hyndai en France, expliquait au micro d'Europe 1 que seulement 10 % des véhicules de cette marque étaient importés de Corée. L'essentiel était fabriqué en Europe, et notamment en République Tchèque. Le Smic dans ce dernier pays est de 327,57 € !!!

Ainsi l'U.E met en concurrence les travailleurs en Europe et il est une utopie de croire que l'on pourra remanier les traités pour à minima niveler les salaires par le haut pour différentes raisons :

D'abord par ce qu'il faut que 28 conflits d'intérêts soient d'accord à l'unanimité pour modifier ne serait ce qu'une virgule d'un traité. Ensuite, par ce que des Pays comme la Pologne, la Bulgarie ou la République Tchèque, auraient justement plus à perdre à augmenter leurs salaires au niveau de celui des Français, tant pour des contraintes économiques évidentes, que du fait qu'ils perdraient leurs avantages compétitifs.

Le Traité de Lisbonne qui n'est qu'une aggravation du Traité de Maastricht est encore une fois le démantèlement organisé et systématisé des Nations et de leurs aspirations à l'élévation sociale. Les patrons voyous de grandes firmes industrielles et les financiers se frottent les mains sur ces traités, car ils soufflent à l'oreille des Commissaires leurs "Christmas List" pour façonner les directives.

Ces traités sont par essence ultra capitalistes et dénoncer les cures d'austérité imposées par notre gouvernement, c'est passer à côté du vrai problème : L'Union Européenne.

Si nous étions encore un pays Souverain, M. Hollande pourrait appliquer des restrictions douanières vis à vis de produits que nous pourrions fabriquer en quantité et en qualité similaires en France. Si nous étions un pays Souverain, M. Hollande pourrait bénéficier du contrôle des capitaux pour empêcher les délocalisations. Si nous étions dans un pays Souverain, aucun Commissaire Européen ne se permettrait de dicter à nos élus la politique de la France. Si nous étions un pays Souverain, notre politique monétaire nous permettrait de sauver des emplois par millions et stabiliser voir réduire mécaniquement notre dette, car nous serions indépendants des marchés.

S'attaquer au Gouvernement, c'est s'attaquer au sous-fifres du Système. C'est s'attaquer aux conséquences des Traités, mais pas à ces derniers. Pour toutes ces raisons, je supplie tous les salariés de France qui n'en peuvent plus d'assister à cette hémorragie des emplois et au démantèlement de nos acquis sociaux, à s'insurger contre l'Union Européenne.

J'en appelle encore une fois à tous les Syndicalistes de notre pays, pour qu'ils organisent au plus vite une Grève Générale Massive avec les revendications exprimées plus haut. Dans l'espoir que mon appel sera entendu, mes amitiés fraternelles à tous,

Sylvain Baron

5 commentaires:

  1. Les syndicats sont tous affiliés à la Confédération européenne des Syndicats, financée par Bruxelles...
    La CES a soutenu le Traité de Lisbonne, elle est contre l'austérité mais pour l'assainissement des budgets.
    Elle ne s'est jamais prononcée pour la sortie de l' UE et de l'euro, encore moins de l' OTAN.

    Autant demander à Hollande d'organiser un referendum pour la sortie de l' UE...

    L'UPR n'est pas un parti gaulliste. De Gaulle voulait une Europe des Nations, il a échoué, à cause de Kennedy et Adenauer. Il n'y a pas de plan B possible. La seule solution, c'est d'en sortir, unilatéralement.

    Le FN ne veut pas du tout sortir de l' UE, ni de l'euro. Vous répétez ce que disent les médias. Cherchez toutes les professions de foi du FN sur Internet, aussi bien au niveau national qu'aux européennes, mais vous ne trouverez jamais la phrase :" Sortir de l' UE, de l'euro et de l' OTAN, unilatéralement. "

    Bref, vous vivez d'approximations et de fausses solutions.

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    1. Bonjour,

      Je rectifie une première erreur de votre part : le syndicat SUD-Solidaire n'est pas affilié à la C.E.S. En outre, je n'ai pas écris un billet à l'adresse des dirigeants de la CGT ou de FO, mais bien aux salariés syndiqués qui n'ont que faire de la C.E.S lorsqu'ils décident de se lancer dans un mouvement de grève.

      Quant à Hollande, je préfère de loin exiger sa destitution en vertu de l'article 422-5 du Code Pénal dans le cadre de l'affaire PRISM-Snowden.

      Enfin, si l'on considère que le Gaullisme est une idée de rassemblement au-delà des clivages politiques dans le cadre d'une politique globalement nationaliste, l'UPR est clairement un parti Gaulliste. Maintenant, je sais qu'Asselineau s'en défend constamment (tout en se référent tout aussi constamment à Charles de Gaulle), et qu'il est bien plus simple de décrire l'UPR comme un parti Gaulliste pour quiconque lirait ce billet sans connaître ce parti politique. En outre, le Gaullisme n'est pas connoté comme étant d'extrême droite ou de droite à proprement parlé, donc je ne fais pas de tort à l'UPR là-dessus.

      Enfin, par pitié, ne cherchez pas à m'apprendre des choses que je sais déjà. J'étais à l'UPR alors qu'il n'y avait pas encore 500 adhérents, et j'ai visionné la plupart des conférences d'Asselineau (tout comme j'en avais organisé une à Bordeaux).

      De votre côté, je vous suggère très vivement de vous posez la question suivante :

      Etes vous prêt à miser sur un coup de poker électoral pour sortir la France du guêpier Européen, ou vous êtes suffisamment conscient que les chances que cela se produise en 2017 sont quasi nulles et qu'en toute logique, la nécessité de récupérer notre Souveraineté ne peut attendre qu'une élection puisse plus qu'éventuellement nous laisser une petite chance d'en sortir électoralement ?

      Au cas où vous n'auriez toujours pas médité la question, cela fait plus de 40 ans que le système électoral ne vise qu'à faire élire, ceux que le "Système" souhaite placer...

      Tenez, un petit cadeau philosophique que vous n'entendrez jamais dans une conférence d'Asselineau :

      «Je ne crains pas le suffrage universel : les gens voteront comme on leur dira. »

      Alexis de Tocqueville.

      « Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet État représentatif ; ce serait un État démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), le peuple ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. »

      Abbé SIEYÈS, discours du 7 septembre 1789.

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    2. Pourquoi demander un référendum sur la sortie de l'euro ? Pourquoi ne pas l'imposer, comme vous souhaitez le faire pour la sortie de l'OTAN ?

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    3. Le fait d'imposer la sortie de l'OTAN est une urgence militaire. Une façon pour nous de protéger au plus vite et cela de façon impérative notre intégrité territoriale, en disant au monde que la France ne sera plus alliée des U.S.A et du Royaume Uni, et qu'elle ne peut donc plus être la cible de représailles militaires ou terroristes, s'agissant des guerres auxquelles elle ne participera plus jamais.

      Si pour ma part, c'est une évidence qu'il faut sortir de l'U.E et l'euro de toute urgence, ça n'en est pas encore une pour un grand nombre de gens de gauche, que l'on retrouve notamment dans les syndicats. En proposant le référendum à ce sujet, je propose aussi le débat obligatoire sur le bien fondé de l'U.E et l'euro, et je n'attaque pas frontalement les positions partisanes de certains. C'est en fait une question de respect populaire.

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    4. Bonjour,
      Pour la transformation de la CEE en UE, et l'adhésion à l'euro, les français ont dit oui par référendum en 1992... Difficile de demander une suspension unilatérale avant un autre référendum ;)

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