dimanche 22 mai 2016

Mais de quelles ambitions m'accusez-vous ?

Je crois qu'il vient le temps pour moi de régler une question qui n'en finit pas de me pourrir, tant du fait des attentes des uns, des accusations des autres, et du grand écart mental que je me dois de produire avec d'une part ma volonté d'être un acteur résolu d'une Résistance nécessaire, et de l'autre le désir de recouvrer mon anonymat définitivement.

Mon engagement sur les sentiers de "la politique" est une démarche entreprise il y a désormais près de cinq années. Je n'y suis pas arrivé en traînant mes fesses sur les bancs d'un amphithéâtre de Science-Po, ni même par un intérêt particulier pour la chose politique au tout départ. Bien au contraire, je m'intéressais plutôt aux à-côtés de la politique durant ma jeunesse, voire même à des sujets qui en étaient très éloignés.

Gamin, j'avais le goût de lire naturellement. Et loin de me contenter des romans de science-fiction ou des polars, c'était d'avantage des revues de vulgarisation scientifique qui me captivaient le plus. En particulier s'agissant d'astrophysique, du fait que j'ai toujours été hanté par l'immense mystère que représente le ciel étoilé tout autour de nous.

C'est en fait un peu à cause de la science que je suis arrivé à la politique, puisque c'est au-travers de celle-ci que je m'interrogeais sur le caractère épuisable d'un certain nombre de matières premières sur Terre, sans comprendre pourquoi nous ne tenions pas compte dans notre modèle économique, de données scientifiques parfaitement claires à ce sujet. Le pétrole à l'égal d'autres ressources viendra à manquer dans les prochaines décennies, et nous sommes tout de même 7 Milliards d'êtres humains à satisfaire sur un grand nombre de besoins nécessitant ces matières premières pour disposer d'un minimum de confort ou simplement de quoi nous alimenter.

Mais ce cheminement aura duré tout de même plus de 10 années, si l'on considère que la maturation intellectuelle débute vers 20 ans, quand on est jeune, libre et que l'on s'émancipe de son cocon familial. Cela m'aura pris du temps, d'abord parce que je travaillais beaucoup en tant que chauffeur routier. Plus de 50 heures par semaine à tirer des palettes, arrimer des chargements, conduire, faire de la paperasse, attendre pour finalement repartir vers un autre bout de France.

Voila quelle fut ma première vie. Mais elle ne se résumait pas à cela. J'étais et je suis toujours chansonnier. Sur près d'une cinquantaine de chansons écrites, très peu ont été enregistrées, et cela toujours dans les conditions trop amateurs pour que je m'en satisfasse. Cette part artistique de mon esprit contribue nettement plus à mon bien-être que les activités militantes que je mène. Alors autant vous en donner l'étendue existant en ligne, au moins, vous saurez réellement qui je suis, puisque c'est réellement par le chant et la poésie que je parle avec mon coeur :







J'ai joué dans quelques groupes de musique, mais au final je suis un très mauvais guitariste et pire encore, je suis fâché avec le rythme. Ce qui contribua en partie à ce que je ne poursuive point ces expériences collectives. Mon seul talent est de jouir d'un peu de créativité, et ça n'est sans doute pas pour rien que même en matière "politique" , je ne fais rien comme tout le monde.

J'ai réduit considérablement ma "productivité" musicale le jour où je me suis immergé dans le bouillon de la Résistance. Pour une raison bien simple : je ne trouve plus de place dans mon esprit pour revenir à mes sensibilités premières. Quand j'ai commencé à comprendre plus intensément la réalité géopolitique de notre monde et les noirs desseins de notre oligarchie s'agissant du bétail que nous sommes à leurs yeux, je vivais en couple dans une petite maison et je travaillais. Et plus je comprenais la réalité du monde de livres en conférences, plus j'étais effrayé par notre destinée collective. J'en ai même pleuré ce qui fut pris de haut par mon ex-compagne qui ne comprenait pas mon angoisse, et acheva finalement de foutre en l'air notre relation. C'est de là que tout a commencé pour moi. Quand les larmes furent passées, c'est la colère qui s'installa en mon âme, et autant vous le dire, si je n'étais pas aussi fauché dans la vie, cette colère serait profondément dangereuse pour notre oligarchie. Je suis quelqu'un d'affreusement tenace qui ne supporte pas que l'on se foute de moi impunément. Et c'est tout à fait personnellement que je prends le moindre mensonge politique, le moindre crime, la moindre trahison, comme une offense à ma propre dignité d'être humain.

Par ailleurs, une autre colère m'anime : le constat d'une inertie ambiante. Qu'elle soit le fait des divisions partisanes des uns et des autres, ou encore du défaitisme ambiant, j'ai conscience plus que quiconque que chaque minute où nous ne faisons rien, il y a des gens dans la rue ou à travers le monde qui meurent de notre immobilisme. J'ai été et je suis redevenu SDF. Peut-être que cela alimente en partie ma sensibilité quant à ceux qui meurent dans la rue. Je ne suis en revanche pas Palestinien, Syrien ou Congolais. Mais leurs souffrances, je ne les supporte décidément pas car je sais qu'elles peuvent trouver leur terme si la France jouait enfin son rôle de puissance de paix au Conseil de Sécurité de l'ONU comme dans sa diplomatie de façon plus générale. Je suis un type révolté, et que cela ne soit pas compris ou que cela soit considéré comme une posture par certains, je m'en contrefous. Je n'ai plus rien à prouver à ce sujet, quand la plupart de mes détracteurs n'ont même pas fait un premier pas sur le chemin de la Résistance.

Il y a aussi une autre dimension dans ma vie qui reste encore en suspens, quoi que prégnante. Je suis croyant. Non pas au sens religieux du terme, mais ma foi en ce que nous appelons communément "Dieu" est sincère et même très puissante. J'étais pourtant athée dans ma jeunesse, mais j'ai connu une expérience que l'on qualifiera de "mystique", que je n'évoquerai pas ici, mais qui a aussi bouleversé ma vie. Et j'ai un profond besoin de vivre une quête initiatique passant par le voyage, la confrontation aux éléments naturels et une certaine solitude, pour me confronter à ce mystère philosophique qui a mon sens a guidé directement ou indirectement une grande partie de l'évolution de notre humanité sur tous les plans. Etant féru de sciences, mais absolument pas scientiste, je voudrais trouver du temps et la légèreté d'âme nécessaire pour méditer à ce qui est à mes yeux la matérialisation de la pensée divine qu'est notre monde. Je voudrais discuter avec des chamanes, des moines bouddhistes et autres "illuminés" de ces questions, sans doute pour ne trouver aucune réponse satisfaisante, mais au moins des pistes de réflexion.

Voila pourquoi je ne compte pas m'engager en politique. Si je souhaitais réellement le faire, je suis un grand garçon suffisamment intègre avec mes idées pour le signifier. Mais ça n'est pas le cas. Je n'ai que 36 ans, j'ai tout mon temps pour y revenir un jour. Je sais pourtant que des personnes comptent sur moi, et que parmi elles, il en est qui m'ont signifié que cette absence d'engagement pour "l'après", n'est pas de nature à rassurer. Je comprends parfaitement cette considération, mais je ne suis pas indispensable, et le suis moins encore qu'hier en ayant terminé la rédaction de mon essai qui finalement n'est rien d'autre qu'un manuel de la Résistance dans la droite ligne de ce que j'ai toujours défendu. J'ai donc le sentiment que je peux aujourd'hui me retirer sereinement, et je crois avoir fais ma part. Si je continue, c'est que je sais que tout est encore possible, et que je me dois de maintenir encore mes efforts dans l'espoir qu'un véritable Mouvement se crée autour d'une visibilité grandissante qui pourrait s'avérer décisive pour réussir les mobilisations que j'appelle de mes voeux.

Mais je suis à la base un homme effacé, timide (même si cela ne se voit pas), chérissant ma solitude et n'aimant guère être sollicité. Je suis un être totalement bordélique, qui procrastine trop souvent à l'idée de répondre à des demandes diverses et variées, car cela m'engage encore et toujours. Et c'est trop. Beaucoup trop pour ce que je suis. Si je sais où se cache ma force, je connais aussi parfaitement mes faiblesses. Je ne serais jamais fais pour être un meneur d'hommes, un dirigeant quelconque ou un décideur. Non pas que j'en ai pas les facultés comme tout un chacun, mais cela réclame en moi trop d'énergie. Cela exige que je me fasse violence contre ce que je suis fondamentalement. 

Au printemps 2017, il y aura une élection présidentielle qui permettra de chasser François Hollande du pouvoir, pour qu'il soit remplacé par un autre oligarque. Tout le réquisitoire que j'ai dressé contre lui en matière de haute trahison, n'aura alors plus aucun intérêt pour légitimer notre insurrection et sa destitution. Et dans ce cadre, je ne me vois pas attendre la première des trahisons du suivant pour recommencer éternellement ce combat.

Je n'ai même plus l'espoir de me réhabiliter socialement. Mon permis de conduire m'a été retiré par la justice à l'occasion d'une affaire stupide (j'ai été contrôlé positif au cannabis par la gendarmerie) alors que je n'avais fumé aucun pétard avant de prendre le volant. Le dernier datait de la veille au soir à l'occasion d'une soirée entre amis. Mais voila, je n'ai plus mon seul outil de travail, je suis surendetté, je n'ai plus de logement, je n'ai que l'équivalent d'un RSA pour survivre et une montagne de dettes que je sais ne jamais pouvoir régler sans passer ma vie à bosser uniquement pour cela. Ma solution sera donc la fuite en avant vers un autre continent pour y vivre ma quête spirituelle, et sans doute en profiter pour écrire à nouveau des chansons en me laissant bercer par d'autres ambiances. A moins qu'un accident féminin vienne quelque peu aménager mes aspirations, car j'aimerais aussi me poser de ce côté là.

Je sais que cette volonté résolue de mettre un terme à mon activisme un jour prochain, en décevra certains, en ravira d'autres, et laissera dubitatifs tous ceux qui tiennent absolument à croire que je nourrirais des ambitions démesurées du fait que je m'expose publiquement. J'aimerais cependant qu'il soit entendu que j'ai une certaine sensibilité, une grande dose de romantisme et un profond désir de m'aventurer vers d'autres nourritures spirituelles, cela du fait que je considère ma vie elle-même comme un voyage initiatique. J'aurai donc l'impression de m'enfermer dans une prison intellectuelle si je devais continuer trop longtemps à ne parler que de "politique". J'en ai fais le tour, au point même que je me désintéresse très fortement de l'actualité. Ce n'est que par soucis de suivre les évolutions de certaines données que je continue de m'informer, sans que cela finalement n’agrémente mes connaissances de faits nouveaux à même de nourrir mes réflexions. Et quand je n'ai plus l'occasion de méditer de quelque chose, je finis très clairement par m'emmerder.

Voila pourquoi, j'aimerais que ceux qui me prêtent ces foutues ambitions que je n'ai jamais eu, qu'ils comprennent à quel point cela me blesse intimement, car ils osent penser pour moi, sans connaître ma vie, mes désirs et mes difficultés, du seul fait de leur amour immodéré de la polémique sur de stricts inconnus. Bien sur, je transcende toute cette bêtise humaine dans ce combat, mais cela ne veut pas dire que cela ne m'affecte pas. Et j'aimerais que l'on me foute un peu la paix avec mes soit-disant "ambitions", et que l'on commence enfin à s'intéresser à ce que je dis et écris depuis des années, plutôt qu'à mon insignifiante personne. Là il y a réellement matière à débat (ou pas). Je ne m'attendais pas il y a cinq ans, alors que j'étais anonyme parmi les anonymes, à subir tant de polémiques, de sollicitations, d'attaques sur mon honneur par des extrémistes virulents, cela parce que je choisissais de m'engager sur le combat le plus difficile de ma vie : celui de la Libération de la France. Ça parait grandiloquent, farfelu, utopique, parfaitement risible, mais c'est le chemin que j'ai choisi. Non en croyant pouvoir réussir quelque chose qui me dépasse de très loin, mais avec la foi du désespoir, parce qu'il n'y a plus rien à perdre. J'espère que ce billet où je me livre jusqu'à l'intime sera donc bien compris, et que la pression que je subis par ces polémistes du web n'ayant aucun égard pour ma tranquillité, cessera ou à minima s'atténuera désormais. Pour faire ce que je fais, j'ai besoin de sérénité et que l'on ne perde pas de vue que si je reste présent sur les réseaux sociaux autant que dans la vie réelle pour ceux qui le veulent, c'est sans doute du fait que je souhaite rester tout bêtement humain et humble à ma façon. 

Dans l'espoir que ce billet éteindra bien des polémiques stériles,

mes amitiés résistantes à tous

Sylvain




3 commentaires:

  1. Peut-être que les principes de vie boudistes pourraient t'apporter la paix intérieure ...rencontré un homme "bon ", un saint homme cultivé français dont j'ai oublié le nom mais qui est un érudit et est souvent invité par les télévisions nationales ..

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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