Pour chaque génération, il se trouve des génies qui viennent éclairer l'humanité de leur puissance cognitive et de leurs idées révolutionnant des concepts que l'on croyait définitivement établis. Notre époque n'échappe pas à cette règle, et toutes les disciplines sont concernées : les sciences pures comme les sciences sociales, les arts et la littérature.
En matière politique pourtant, et cela du fait d'une contrainte propre à cet univers particulier de la vie des Hommes, les esprits les plus féconds restent le plus souvent cachés, et meurent sans jamais avoir pu exprimer tout leur puissance au profit de l'intérêt général. Pour illustrer mon propos, il suffit de me référer à un exemple historique suffisamment évident pour mettre en lumière cette difficulté :
Admettons que le Général de Gaulle n'ait eu d'autres fonctions politiques que celles dévolues à un député ou à un conseiller général : aurions-nous pu dès lors constater son génie politique ? A n'en pas douter, les Français n'auraient jamais rien su de ce dont il était réellement capable si telle avait été sa trajectoire politique dans cette uchronie. En politique, la puissance et le talent d'un Homme, ne se révèle qu'aux plus hautes fonctions de l'Etat, celles où il s'agit de décider et non pas de contribuer à la législation ou à réformer un domaine particulier de la vie publique. Car ici, il s'agit bien de mettre en cohérence un ensemble de choix politiques, économiques, diplomatiques et militaires tendant vers une certaine harmonie, mais pas seulement. Il faut en outre les assumer et au-delà des plus belles idées que l'on théorise, il faut réussir à les mettre en application et justifier de leur succès quelques années à peine après leur mise en oeuvre.
Ainsi donc, puisque la fonction suprême reste inaccessible aux plus grands esprits l'essentiel du temps, nous ne voyons apparaître des souverains exceptionnels que durant des moments tout aussi exceptionnels de l'Histoire. Pourtant, la France, terre si fertile pour enfanter des grands esprits, pourrait tout à fait hisser à son sommet de façon plus régulière, des femmes et des hommes visionnaires, habiles et irrémédiablement portés sur l'intérêt général, si toutefois nos institutions avaient été dessinées pour que corrupteurs et parvenus, cyniques et médiocres filles et fils de, se trouvaient naturellement empêchés d'accaparer les mandats les plus essentiels à la vie politique française.
Puisque la Vème République est l'un de ses legs à la nation, on pourrait donc relativiser ici le génie du Général de Gaulle, qui quand bien même avait compris que le régime des partis était de nature à promouvoir les fanatiques et les traîtres, nous a laissé en héritage une Constitution qui dès son article 4, rendait aux partis politiques le pouvoir de s'accaparer les rênes de la France :
"Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie".
Mais l'on constatera qu'en tous lieux et en toutes époques, les plus grands qui eurent un jour à gouverner une nation, eurent rarement le loisir de faire table rase d'un passé immensément complexe ne pouvant qu'altérer leur volonté propre. Cela du fait qu'un pays n'est pas un système mécanique malléable au gré des concepts, mais bien un système humain noyé dans ses us et coutumes, ses repères culturels et politiques où fourmillent toutes les tendances les plus viles en chacune de ses composantes. Le génie pour un chef d'Etat, consiste à manœuvrer dans ces eaux troubles pour faire advenir l'essentiel, c'est à dire la garantie de la paix perpétuelle, ainsi que des progrès sociaux, économiques et démocratiques substantiels par rapport à une époque donnée. La politique est sans doute la seule discipline où le génie ne peut s'imposer dans toute sa puissance, tout simplement parce que d’innombrables volontés humaines s'opposent à sa pleine réalisation.
De Gaulle nous a tout de même laissé en héritage la dissuasion nucléaire garantissant une paix de très long terme ; le suffrage universel pour élire le chef de l'Etat ainsi que des progrès sociaux et économiques substantiels. Sa vision était à spectre large, son autorité respectée par une frange importante du peuple, et sa volonté de servir l'intérêt général absolument indéniable.
Aujourd'hui en 2018, nous approchons du moment critique où l'Histoire va à nouveau souffler ses bourrasques les plus sanglantes, après une phase de long déclin qui avait fini par susciter l'apathie du peuple. L'étincelle qui allumera tous les brasiers futurs va advenir, parce que les circonstances politiques et sociales s'y prêtent tout simplement :
- Un énième félon s'est installé au pouvoir avec le soutien de médias corrompus et de puissances financières, industrielles et étrangères particulièrement prédatrices. Ce dernier qui se réclame d'une "pensée complexe" est en fait un banal cancrelat sans vision et engoncé dans thèses libérales et mondialistes désormais surannées. A l'instar de ses deux derniers prédécesseurs, la majorité du peuple lui dénie toute légitimité à ses fonctions. Ce dernier étant cependant encore plus arrogant que les autres, il creuse lui-même sa tombe politique et probablement judiciaire...
- La pauvreté et la précarité ne cessent de croître en notre pays du fait même de cet ordre libéral et mondialiste, ce qui est le terreau social essentiel de toutes les révolutions.
- Le conflit intergénérationnel qui oppose la jeunesse à ses aînés sur le plan politique va bientôt se terminer avec le décès de ces derniers au cours des prochaines années. Il faut bien entendre ici, que c'est la tranche d'âge 60 - 80 ans qui vote toujours pour les mêmes salopards, est fermement convaincue que "la construction européenne" est un projet universaliste indépassable, et qui du fait d'avoir jouis des 30 glorieuses au point de se constituer un patrimoine assurant son confort matériel et moral d'aujourd'hui, ne comprend pas pourquoi la jeunesse conteste l'ordre libéral qui n'impacte que la population active d'aujourd'hui.
- Sur le plan géopolitique, l'Union européenne poursuit lentement mais surement son déclin. Le Royaume-Uni, troisième contributeur net de cette usine à gaz va tirer sa révérence dès le début de l'année prochaine, et nombre de menaces existentielles augmentent pour l'U.E avec une Italie au bord de la banque-route ; une Espagne qui voyant son unité se fragmenter risque de la retrouver par une poussée nationaliste nécessaire dans les prochaines années ; des pays baltes qui ne cachent pas que l'U.E n'a vocation qu'à servir leurs intérêts nationaux mais certainement pas dissoudre leur souveraineté ou altérer leur budget de fonctionnement, et bien sur, une France qui n'en déplaise aux déclinistes de mon propre pays, reste le pays le plus politisé et contestataire de cet ordre établi, au sein même de sa population. Quatre formations politiques réclament la sortie de l'U.E et l'OTAN en France ; trois autres contestent les formes de l'U.E actuelle ; notre dissidence est même déjà ancrée dans l'étape d'après, en faisant vœu d'établir un processus constituant. Ceux qui comme moi ont des contacts dans d'autres pays enclavés dans l'U.E, savent que les Français sont les champions de la contestation de cet ordre mondialiste en Europe.
- Enfin, tout au plus d'ici 10 à 15 ans, les pénuries de matières premières et notamment énergétiques, vont commencer à se faire ressentir de façon très douloureuse, ce qui ne peut que faire anticiper toutes les crises sociales et militaires les plus sévères de demain. Nous sommes si conscients des enjeux, qu'une part de notre volonté de restaurer l'Etat, suit une logique de reprise de contrôle de notre destinée commune face à ces périls mortels qui menacent la nation.
Pourtant, en apparence, l'inertie semble l'emporter sur la nécessité révolutionnaire. En apparence seulement, car dans des centaines de milliers de foyers, des femmes et des hommes brûlent d'un désir ardent de balayer une oligarchie toute entière. Et si chacun préférerait que ce moment de transition se déroule sans trop de heurts, personne ne souffrira que la Révolution soit accouchée dans la douleur. En particulier pour ceux qui en subiront tous les affres : soit les puissants d'aujourd'hui et leurs supplétifs contre-révolutionnaires constitués en milices ("black bloc", "antifas", etc) ou partis véhiculant leur haine de la nation et de notre unité. Si parmi ces gens, certains devaient périr de notre colère trop longtemps contenue et brusquement exultée, par avance, nous nous excusons de ne pas nous en émouvoir et considérer que ce sera un mal bien nécessaire.
Si l'on pourrait considérer que le fait révolutionnaire véhicule lui-même une grande part de complexité, sa réalité part pourtant d'une pensée simple : une minorité agissante se décide à prendre la rue et ne plus la quitter, tant que la tyrannie du moment n'est pas destituée. Moi-même, je ne révolutionne strictement rien dans la philosophie politique, en me faisant le chantre de la Révolution jusque dans les formes stratégiques que je propose : occuper l'espace médiatique par un rapport de force engagé avec les journalistes du service public de l'information eux-mêmes, de telle façon à avertir le peuple que l'insurrection a débuté, qu'il est désormais temps d'instituer une grève générale et occuper avec nous les places et bâtiments les plus pertinents, cela jusqu'à ce que la chute du gouvernement soit rendue effective. La seule nouveauté que j'apporte - pour le moins en France, mais cela n'est pas vrai dans le reste du monde - c'est cette nécessité d'assiéger un grand média public, et qui plus est, dans le plus pur respect de l'état de droit. Cela afin de désarmer l'adversaire de tout recours légal à la force publique contre nous. Les révolutionnaires authentiques SAVENT qu'ils leur faut s'associer la complaisance voire la collaboration des institutions régaliennes de leur pays, c'est à dire en premier lieu l'Armée et si possible la police. Car un peuple ne défait pas sa représentation politique directement. L'Armée cesse simplement de lui obéir dès lors que cela suffit à restaurer l'ordre public. Pleinement conscients de cette logique institutionnelle, les révolutionnaires souhaitent donc créer un désordre... dans la discipline. Car sans rigueur opérationnelle, la Révolution échoue, à minima dans sa transition politique espérée.
Mais l'impulsion révolutionnaire reste d'une simplicité enfantine. C'est le seul moment où finalement, le peuple se fait réellement souverain collectivement, en ce sens que sa dissidence éclairée se DÉCIDE enfin à entamer sa légitime insurrection. Ça n'est rien d'autre qu'une décision collective. Ceux qui prennent cette décision n'ont pas besoin de grandes théories politiques ou d'analyses subtiles des difficultés du moment, pour ressentir en eux cette pulsion révolutionnaire qui les appelle. Cela parce que durant toutes les années où la Révolution couvait dans les chaumières, chacun s'éduquait et nourrissait de grands débats politiques pour l'avenir. Ce qui signifie que chacun part en conscience des choses et des réformes à produire au moment même de prendre la rue. La Révolution s'apparente plus à une opération militaire qu'à une discussion politique. C'est avec son corps et sa VOLONTÉ que l'on fait la Révolution, pas avec de grandes théories.
Lorsque celle-ci aboutit finalement, on assainit l'essentiel des problèmes politiques du moment non pas avec des lois nouvelles, mais simplement en purgeant les institutions des traîtres et corrompus qui la composent. C'est aussi d'une simplicité enfantine dans son idée, quoi que sa réalisation suppose un certain nombre de difficultés à lever. Des dizaines de milliers de problèmes problèmes politiques réglés en quelques jours par une purge propre et sans bavure, n'est-ce pas la quintessence de la simplicité ? Au final, la complexité de la politique refait son apparition quand toutes les étapes décrites ci-avant, ont été respectées par les révolutionnaires.
En conclusion, je souhaite à travers ce billet, d'une part maintenir mon appel à tenir le siège de la Maison de la Radio (s'inscrire sur ce lien) pour ce qui constitue la première étape opérationnelle et stratégique que nous devons faire aboutir, mais plus globalement, rappeler à chacun que l'on ne fera table rase d'une situation politique particulièrement complexe et destructrice, qu'avec la simplicité de notre décision. La révolution ne tient qu'à ça : que chacun se décide à y œuvrer. Et je vous appelle donc clairement à vous décider enfin.
"Pensez printemps !"
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