Dans une précédente publication, je reproduisais sur ce blog, un courrier accusatoire que j'adressais à Emmanuel Macron par voie postale. En moins de 48 h, plus de 500 partages sur les réseaux sociaux et plus de 20.000 vues ont plus que démontré que le sujet suscite un réel intérêt dans tous les réseaux qui s'opposent à la politique de Macron. Cependant, parmi les commentaires les plus amères ou interrogatifs, j'ai pu déceler un questionnement sur l'intérêt de faire parvenir un courrier à charge, à l'intention de notre "représentation" politique. Je tiens ici à y répondre.
Dans un premier temps, admettons que si 45 Millions d'électeurs se montraient vigilants sur l'action de nos dirigeants, et faisaient part de leur sentiment par courrier ou courriel chaque fois que nécessaire, aucune révolution ne serait indispensable en France. Des milliers de lettres ou mails quotidiens s'accumulant pour exiger des comptes, ça pose un politicien sur les bons rails. En sachant que ces derniers n'ont qu'une seule ambition : survivre et faire carrière. Le but du jeu est donc pour eux de froisser le moins d'électeurs que possible.
Extrapolons encore. Lorsqu'il s'agit de mettre un élu face à ses crimes (ici, il est entendu qu'on ne parle plus d'orientations politiques), le pouvoir du nombre joue à plein. Imaginons que le courrier que j'ai fais parvenir à Emmanuel Macron, se trouve suffisamment partagé pour que des centaines de magistrats et avocats en France, finissent par en prendre connaissance : n'y aurait il pas une certaine logique statistique, à ce qu'au moins l'un d'entre eux s'intéresse aux faits et arguments juridiques cités pour investiguer un peu plus, voire lancer quelques procédures utiles ?
Allons plus loin encore. Je suis un révolutionnaire, ce qui signifie en clair que mon combat vise la défaisance du chef de l'Etat et toute l'oligarchie avec. Un révolutionnaire ne manifeste pas contre les lois scélérates qu'impose une tyrannie en place, il veut décapiter directement cette dernière. Mais une telle exigence est tout de même très sensible sur nombre de considérations éthiques, politiques, juridiques et morales qui y font face. En ce sens qu'il serait injuste de ma part de souhaiter la révocation d'un chef d'Etat ou gouvernement qui ne ferait qu'appliquer une politique que je conteste, sans toutefois violer la Constitution ou nous trahir de toutes les façons possibles. En clair, le droit de résistance à l'oppression se légitime tout de même sur des crimes bien réels reprochés à la représentation politique contestée. Pas sur une opposition politique ou idéologique particulière. Or, puisque je suis un révolutionnaire droit dans mes bottes à ce sujet, il parait évident que je me dois de justifier mes vues en caractérisant les crimes commis par les usurpateurs actuellement à la tête de l'Etat. La légitimité de l'insurrection populaire s'appuie sur cette étape préalable et indispensable.
Une fois les crimes d'une oligarchie définis, il est donc nécessaire de rétablir la normalité républicaine, en mettant tout en vigueur pour obtenir la destitution et le jugement des personnalités décriées. Nos élus adorent se référer à l'Allemagne comme modèle pour établir leurs politiques publiques. Pour ma part, j'apprécie de me référer à la loi fondamentale allemande pour ce qui concerne le droit de résistance, qui dans son article 20 est défini comme suit :
« 1) La République fédérale d'Allemagne est un État fédéral démocratique et social.
2) Tout pouvoir d’État émane du Peuple. Le Peuple l'exerce au moyen d'élections et de votations, et par des organes spéciaux investis des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.
3) Le pouvoir législatif est lié par l'ordre constitutionnel, les pouvoirs exécutif et judiciaire sont liés par la loi et le droit.
4) Tous les Allemands ont le droit de résister à quiconque entreprendra de renverser cet ordre, s'il n'y a pas d'autre remède possible ».
Il faut savoir ici que les juristes considèrent le droit de résistance comme un droit qui légitime la violence insurrectionnelle. La Constitution grecque est très claire à ce sujet par exemple, notamment au-travers de son article 120 :
« l’observation de la Constitution est confiée au patriotisme des Hellènes, qui ont le droit et le devoir de résister par tous les moyens contre toute personne poursuivant son abolition par la violence ».
Evidemment, pour ceux qui connaissent mes dispositions d'esprit, je suis hostile à la violence, d'autant qu'elle n'est pas nécessaire. Cependant, ce que je cherche à faire remarquer ici, c'est un principe important s'agissant du droit de résistance :
Toute action illégale voire violente d'une minorité agissante, doit se légitimer sur le fait que toutes les possibilités légales ont été entreprises auparavant. Ce qui me permet d'en revenir à mon sujet de départ, soit la pertinence qu'il y a à faire parvenir un courrier de remontrance à nos oligarques et au passage, s'assurer que toutes les composantes du peuple soient alertées des crimes et abus commis par la représentation politique. Ainsi, à la suite de ce courrier, je compte envoyer un courriel à l'ensemble de nos députés pour attirer l'attention sur les méfaits de M. Macron. Cela dans le but de les inciter à se constituer en Haute Cour pour juger ce dernier et le destituer. C'est la procédure légale.
Evidemment, nous sommes tous conscients que cela n'adviendra pas sous de telles formes. Mais au moins, nous pourrons dire avoir tenté les options légales en premier lieu, avant de poursuivre sur des modes d'action plus offensifs et populaires.
Donc pour en revenir à la question de départ, à quoi cela sert-il d'écrire à nos oligarques pour les mettre face à leurs crimes :
1) Se montrer prévenant à leur égard. Je suis un pragmatique : si le moindre effort pour rétablir l'ordre républicain consiste à pressuriser une représentation politique, quand bien même coupable de réels crimes de lèse-nation, je préfère encore cette possibilité (ce qui n'est possible que dans le cadre d'une action collective) pour la motiver à mettre fin à ses propres abus, et restaurer ce qui a été aliéné.
2) Alerter l'opinion publique. Le fait de diffuser une copie des courriers de ce type sur l'espace public qu'est internet, c'est évidemment le meilleur moyen d'alerter ses concitoyens sur des abus et crimes qu'ils peuvent ignorer. C'est aussi la meilleure façon de nourrir leur colère, leur envie de se mobiliser, et légitimer leur insurrection à venir.
3) Rendre le pouvoir d'agir à tous. Si les politiciens m'exaspèrent lorsqu'ils se réfèrent à la morale ou aux valeurs pour justifier les lois qu'ils établissent, c'est bien parce que je ne crois qu'en une seule façon de légitimer son action politique propre : l'exemplarité. Je ne parle pas ici d'être exemplaire en tant qu'individu à la vie courante, cela très clairement, je suis loin de l'être. Mais je veux dire par là, que lorsqu'on invite chacun à se mobiliser ou à accepter une idée, il est essentiel de montrer l'exemple. Soit ne pas attendre que chacun fasse quelque chose pour soi-même agir. Sur une action aussi bête qu'écrire une lettre destinée à la présidence de la République, je ne peux inviter chacun à agir de la sorte, si moi-même je ne fais rien à ce sujet. Par ailleurs, tout le monde n'a pas forcément les dispositions ou connaissances nécessaires pour rédiger de tels courriers, et dans ce cadre, je considère ma propre correspondance comme un modèle libre à reprendre et exploiter. Soit pour que chacun alerte ses concitoyens sur ce que je dénonce, ou mieux encore, me suive dans la même procédure en reproduisant le courrier à l'identique ou selon les formes qui lui conviendront mieux, pour le faire parvenir à son tour aux mêmes instances, voire à d'autres tout aussi pertinentes. Et c'est ici que d'une action individuelle finalement assez simple, il est possible d'initier une action collective par l'exemplarité.
Allons au bout de cette dernière logique pour conclure ce billet. Admettons que quelques milliers de citoyens seulement, se mettent en tête d'écrire chaque jour ou chaque semaine à de mêmes institutions en abordant un même sujet, voire en reproduisant un texte commun, qu'est ce que cela signifierait en terme de pression politique ?
Des services administratifs saturés de courrier ; des oligarques qui s'en inquiètent ; la possibilité d'une réaction intelligente ou au contraire profondément stupide, qui permettra soit que le problème se règle de lui-même, soit une volonté de mobilisation plus forte encore, parmi les citoyens qui auront souhaité contribuer à une telle démarche.
Je reprends ici, un extrait d'une publication sur le site internet de l'Elysée pour bien faire comprendre mon point de vue :
"Tous les jours, le Président de la République reçoit entre 1.500 et 2.000 lettres ou courriels de personnes, qui attendent en retour une réponse rapide et personnalisée à leurs requêtes, leurs témoignages, ou leurs réflexions".
Lorsque j'explique que quelques milliers de citoyens mobilisés sur une action collective et régulière comme envoyer des courriers à la présidence de la République, peut engager une réelle pression politique, il me semble que les chiffres mentionnés plus haut par l'Elysée le justifient amplement. Il n'est en rien difficile de déborder leurs services, en sachant que le personnel administratif n'a pas d'autre choix que de lire chacune des correspondances reçues, au cas où par exemple, des menaces de mort seraient véhiculées dans un seul de ces courriers.
Si nous débordons l'Elysée de courrier, à n'en pas douter, cela suscitera l'intérêt des services concernés mais aussi l'inquiétude de Macron et ses conseillers. Comprenez bien que tout effort collectif, suppose la possibilité d'une mobilisation croissante qui soit toute aussi collective. Au final, le stade de la correspondance reste celui de la mise en alerte. Nous nous montrons prévenants avant d'engager un rapport de force plus concret jusque dans la rue. C'est donc un avertissement tacite qui serait donné à l'oligarchie, que reproduire des courriers faisant part de nos récriminations et/ou exigences.
En clair, écrire à la présidence de la République et tant qu'à faire, rendre publique sa correspondance a bien un intérêt réel dans un processus révolutionnaire à enclencher. Evidemment, je sais ne pas disposer d'assez de notoriété (et donc d'influence) pour mobiliser chacun à faire de même, mais peut-être que si vous vous passez le mot, et que comme moi, vous souhaitez en vérité engager un rapport de force plus authentique, vous trouverez une certaine logique à ce que nous nous rassemblions devant la Maison de la Radio à partir du 10 Mai prochain, pour exiger la destitution de Macron ; réclamer la tenue d'un référendum sur la sortie de l'U.E, l'euro et l'OTAN ; l'établissement d'un processus constituant décentralisé à toutes les communes de France et pleinement participatif (pas d'assemblée constituante donc) ; et la fin de la censure et la propagande politique véhiculée par nos médias publics. Je vous invite donc à "penser printemps" et vous inscrire sur le lien suivant afin de nous faire entendre du peuple tout entier, que ce soit sur nos revendications ou plus simplement, notre appel à nous rejoindre dans cette mobilisation :
Avec l'espoir que ce billet saura répondre à certaines interrogations, j'adresse mes vœux de combativité à tous ceux qui me font l'amitié de suivre mes travaux.
les moutons suivent toujours et il ne faudra pas autant de mondes que l on pense pour sortir de cette mascarade .
RépondreSupprimerles moutons suivent toujours et il ne faudra pas autant de mondes que l on pense pour sortir de cette mascarade .
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerje viens de découvrir votre lettre, d'une grande justesse, via un commentaire sur un autre site. Je regrette de ne pas en avoir eu connaissance avant car des articles juridiques que vous citez seraient venus étayer ma très récente saisine de la Commission des Requêtes de la Cour de Justice de la République au sujet de l'ingérence illégale de la France en Syrie, de 2012 à nos jours et aux non moins illégaux bombardements du 13/14 avril. J'ai également envoyé un mail circonstancié à environ 600 députés et sénateurs afin de solliciter qu'ils exercent la charge pour laquelle ils ont été élus et notamment, celle du contrôle de la politique mise en oeuvre par l'exécutif. En conséquence, au sujet de l'ingérence en Syrie, je rappelle aux députés qu'ils ont le devoir d'ouvrir une ou plusieurs enquêtes parlementaires; ce dont se sont lâchement affranchis les député de la précédente législature. Le Droit et la Constitution sont piétinés par le gouvernement, si les députés font de même, alors c'est la porte ouverte à la dictature ou à l'anarchie. Bien à vous.