lundi 26 février 2018

Des raisons politiques légitimant la Révolution

Dans une précédente publication sur format vidéo où j'appelais à entamer un rapport de force à partir du 4 Mai prochain sous les fenêtres de la Maison de la Radio, l'une des revendications que je formulais portait sur la destitution d'Emmanuel Macron. Très succinctement, je donnais trois arguments motivant celle-ci. Deux portaient sur des crimes que l'on peut lui reprocher et une autre était plus "politique". Je compte éluder ici une fastidieuse démonstration juridique sur le crime de haute trahison et de financement du terrorisme que j'évoquais, pour me concentrer sur le motif le plus essentiel, à savoir l'usurpation de son mandat présidentiel. Plus précisément, je vais tenter de démontrer pourquoi il est souhaitable de destituer Emmanuel Macron, indépendamment des considérations morales, juridiques et politiques qui sous-tendent à son illégitimité à gouverner la France.

L'argument moral et politique est donc l'usurpation de sa fonction. Et comme justification simple, il suffit de nous rappeler de quelle propagande médiatique a jouit cet homme pour s'assurer que la part de notre peuple la plus bête et suiviste, le propulse au pouvoir. Si je me permet ce jugement très dur sur l'électorat d'Emmanuel Macron, je me le permet d'autant plus que c'est une couche sociologique qui se bornera à subir notre révolution et n'a pas la culture politique et militante suffisante pour réussir une contre-révolution. L'opposition, comme à chaque élection a été sous-médiatisée et diffamée. Il y avait deux véritables opposants à écouter durant cette campagne électorale, à savoir Jacques Cheminade et François Asselineau. Tous deux censurés depuis des années par l'oligarchie politico-médiatique là où les contestataires de façade comme Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon, ont toujours bénéficié d'une médiatisation minimum. Cela car l'oligarchie est rassurée par leurs considérations plus que clivantes sur certains sujets polémiques. Ni Mme Le Pen, ni M. Mélenchon ne sont à même de fédérer les Français du fait que malgré leurs points d'accord sur ce qui peut relever de l'intérêt général, ils se livrent une guerre idéologique sur des sujets secondaires, cela au plus grand profit de l'establishment politico-médiatique voyant son horizon dégagé de toute entrave à son pouvoir d'influence, grâce à une opposition populaire qui se déchire entre elle. Cela fait des décennies que ce jeu de dupes se poursuit, et cela continuera encore jusqu'à ce que la France soit définitivement démembrée et ingurgitée par un super Etat européen en construction.

Comme pour Nicolas Sarkozy et François Hollande, cette élection nous a donc été volée, puisque les opposants politiques les plus sérieux sont censurés et que les Français ne peuvent entendre un discours politique qui soit clair, fédérateur et à l'antithèse de la doxa mondialiste et libérale, et ignorent donc quel crédit ils peuvent apporter à des opposants rangés au statut de "petits candidats".

Cela s'appelle de la manipulation de l'opinion publique, et dans ce cadre, cela s'apparente à un vice démocratique certain sur les élections présidentielles. Ceux qui sont élus à la tête du pays, ne sont en rien légitimes, ils sont sponsorisés et accèdent à la fonction suprême par une forme de triche rendue légale par l'absence de lois contraignantes sur la médiatisation des opinions et personnalités politiques sur le service public de l'information, voire carrément par un cadre juridique très protecteur pour la propagande au profit des félons de la République. En témoigne la récente loi Urvoas sur la pseudo équité de temps parole entre les candidats à la présidentielle, qui ruine un peu plus encore le droit à un maigre espace médiatique des opposants à l'oligarchie.

En disant cela, je n'apprends rien à personne et je ne fais que ressasser un scandale démocratique que nous connaissons tous. Mais c'est un scandale qui dure tout de même depuis plusieurs décennies et auquel nous nous sommes à ce point habitués, que nous considérons que cela s'inscrit dans une certaine normalité à laquelle il faut bien consentir. Un syndrome de Stockholm se jouant sur plusieurs dizaines de millions de Français en somme. 

Je dis souvent que je suis l'un des rares révolutionnaires de ce pays, au plus grand agacement de nombre de militants politiques, qui voient dans mon discours une forme de prétention ou d'arrogance. Ça n'est pourtant pas le cas, et il me faut à nouveau poser une définition simple de ce qu'est dans les faits une révolution politique pour bien comprendre pourquoi je prétends être révolutionnaire :

Une révolution est une crise politique générée par une minorité agissante, conduisant à l'éviction d'une représentation politique contestée, cela par la destitution du chef d'Etat du pays concerné. L'oligarchie évincée à sa suite n'est qu'une conséquence de l'épuration qui découle de sa destitution.

En affirmant être révolutionnaire, je m'inscris donc dans la logique politique définie ci-avant. Rien de plus. La difficulté étant pour des gens de mon espèce, que peu importe les arguments juridiques, moraux ou politiques qui sous-tendent à notre révolte, nous sommes totalement marginaux face à une population qui est rendue apathique et asservie à une tyrannie qui a systématisé son usurpation continue du pouvoir. Le pire étant que même parmi les militants politiques se disant opposés à l'oligarchie en place, une écrasante majorité consent à ce qui fait système du fait d'un ordre juridique et constitutionnel établi en ce sens. Les révolutionnaires ne sont donc pas seulement minoritaires au sein d'une population générale, mais aussi au sein même des réseaux politiques dans lesquels ils sont inscrits.

J'en suis parfaitement conscient, mais ça n'est pas parce que l'écrasante majorité de mes semblables consent à accepter un scandale démocratique et social au long cours du fait que cela fasse système tant dans les lois que dans les pratiques politico-médiatiques de l'oligarchie, que pour ma part, j'accepte d'abolir ma propre part de discernement et me voiler la face sur la réalité des choses. Ce qui est scandaleux reste scandaleux. Ce qui est immoral reste immoral. Aucun argument juridique, constitutionnel ou même de sage communication ne peut altérer ma salubrité d'esprit et la logique intellectuelle qui en découle. Ce n'est pas parce que la majorité consent à son asservissement, que ce que je pense et défend s'éloigne de la vérité. D'ailleurs, que ce soit dans les sciences ou les considérations politiques, la majorité des avancées ont été permises par des gens qui défendaient leur point de vue contre la majorité de leurs contemporains durant des années. Car le temps de l'acceptation de toute vérité est long, terriblement long. Je ne souffre pas du syndrome de Stockholm et que l'on me pardonne donc de considérer que si le pouvoir est usurpé par des traîtres à la nation, qu'il soit par conséquent pertinent et même vital pour cette dernière de faire saisine de son droit de résistance.

Une fois la logique mentale et démocratique de la révolution définie, poursuivons désormais sur la logique plus politique s'articulant autour de revendications n'ayant plus rien à voir avec l'oligarchie à évincer, mais avec les mesures à prendre pour restaurer l'Etat et sa mission d'intérêt général. Parmi les revendications délivrées dans mon appel, j'ai évoqué la sortie de l'OTAN, de l'UE et l'euro, l'institution d'un processus constituant, et du temps d'antenne accordé à notre opposition politique pour expliquer aux Français avec tout le temps qui nous sera nécessaire, la logique de nos revendications. Il va de soi que si nous défendons les seules revendications politiques actuelles, sans exiger la révocation d'Emmanuel Macron, nous irons droit dans le mur. Des réformes politiques sont conduites par des femmes et hommes au pouvoir, non par des opposants qui n'ont aucun mandat particulier pour les mener à bien. En sachant qu'Emmanuel Macron et la cohorte de félons avec qui il est partie liée, se refuseront de toute façon à accepter nos revendications, nous n'avons pas le choix que d'évincer ces fripouilles pour installer au gouvernement et même au parlement, notre propre représentation politique. Tout vide sanitaire appelle à un renouvellement du personnel politique. 

Ce qui effraie beaucoup de gens dans nos réseaux, c'est l'absence de visibilité sur les suites d'une révolution politique ayant entraîné l'éviction d'une oligarchie qui nous assujettissait jusque là. Il n'y a pourtant aucune raison d'être craintif, car quand bien même nous n'aurions pas prévu de gouvernement provisoire à instituer, la Constitution et le succès politique des insurgés fera le reste :

1) En cas de vacance de la présidence de la République, l'article 7 de la Constitution dispose que le président du Sénat reprend la main, le temps d'organiser de nouvelles élections présidentielles. C'est donc durant cette transition, que forts de leur succès politique, les insurgés trouveront le temps d'investir des candidats à l'élection présidentielle à venir, ainsi qu'aux élections législatives qui suivront. 

2) La Constitution ne dit rien sur les ministres et le premier ministre en cas de vacance de la présidence de la République. Si Emmanuel Macron est destitué du fait d'une révolution réussie, il est totalement improbable que les insurgés souhaitent maintenir Edouard Philippe et son gouvernement. Le président du Sénat pour sa part (actuellement Gérard Larcher) sera sous pression. La seule ambition de ce dernier sera de pouvoir se retirer dignement après son court mandat présidentiel opéré, cela sans être inquiété par la vague d'épuration découlant de la Révolution proprement dite. Ce qui signifie donc que si les insurgés lui imposent un premier ministre et un gouvernement au complet, son intérêt sera de ne pas s'y opposer pour rester dans les bonnes grâces des révolutionnaires.

3) Nous pouvons aisément nous mettre d'accord sur une représentation politique provisoire. Mais cela au-travers d'un exercice totalement inédit en France et le plus simple pour moi, reste de l'expliquer par l'exemple. Je vais donc vous proposer un gouvernement de transition en nommant pour chaque ministère, des personnalités que je considère comme les plus à même de nous fédérer. Et c'est parce que vous ne serez pas forcément d'accord sur toutes les personnalités citées, qu'il conviendra dans le cadre d'assemblées populaires instituées directement sur nos lieux de rassemblement, de proposer d'autres ministrables, et que nous votions tous pour trancher nos choix. Voici donc quel gouvernement idéal j'ai en tête :

Premier Ministre : Marie France Garaud
Ministre de l'Intérieur : Alexandre Langlois
Ministre de la Défense : Régis Chamagne
Ministre des Affaires étrangères : François Asselineau
Ministre de la Justice : Philippe Pascot

Ministre de l'Economie et des Finances : Jacques Sapir
Ministre de l'Industrie : Jacques Cheminade
Ministre de l'Agriculture : Lydia Bourguignon
Ministre du Budget : Jacques Nikonoff
Ministre des Affaires Sociales : Bernard Friot

Ministre de la Santé : Henri Joyeux
Ministre de l'Education : Franck Lepage
Ministre de la Culture : Alexandre Astier

Secrétariat d'Etat à la Constituante : Etienne Chouard

Les seuls ministères sur lesquels je manque de références sont très clairement celui de l'Outre-Mer et de la pêche. Et j'en appelle à nos compatriotes connaissant des intellectuels ou personnalités politiques bien au fait de ces thématiques, à proposer quelques noms.

Toujours est-il que je ne vous ai évoqué aucun programme politique, si ce n'est les revendications portant sur la restauration de notre indépendance nationale et d'établissement d'un processus constituant. Cependant, en proposant une représentation politique qui puisse assurer une transition au sein d'un gouvernement provisoire, je propose se faisant une coloration politique particulière sur des réformes tout azimut à produire dans le futur. Par ailleurs, les personnalités que je cite sont fiables. Cela fait des années qu'elles font de la pédagogie au peuple sur des sujets divers et variés, la majorité d'entre elles n'ont pas de position partisane ou d'ambitions politiques affichées, et toutes sont expérimentées et volontaristes à changer les choses pour le mieux.

Ce que notre dissidence doit réussir à faire pour se projeter dans l'après-révolution, c'est organiser le plébiscite de son gouvernement idéal. Et il y'a urgence en la matière, ce qui est le dernier argument favorable à la Révolution.

En effet, cela fait des décennies que de gouvernement en gouvernement, les irresponsables politiques dont nous avons écopé nous envoient dans le mur écologique, social et démocratique. Nous avons peu de temps pour prévenir les crises énergétiques, financières et alimentaires qui en découleront. Nous ne devons pas seulement reprendre le pouvoir pour rétablir la Souveraineté du peuple sur notre pays, mais aussi pour planifier une relance industrielle et agricole qui anticipe les crises majeures que nous aurons plus que prochainement à encaisser. Nous n'avons pas le temps d'attendre qu'une élection présidentielle nous permette de placer un candidat à la fois fédérateur et réformateur au pouvoir, d'autant que comme évoqué plus haut, nous savons pertinemment que les élections ne sont point libres et non faussées. Comme en 2007, en 2012 et en 2017, les élections de 2022 et les suivantes, seront monopolisées par un même establishment politico-médiatique et nous n'aurons encore que nos yeux pour pleurer. Dans l'attente, la forge de la précarité sociale, des guerres de basse intensité et la démolition de la France se poursuivra jusqu'à ce que le mur du pétrole ou de la finance siffle la fin de la partie, non sans mettre au tapis tout un pan de notre population.

Patienter dans l'espoir qu'une élection change la donne, est un suicide à petit feu. Agir par une insurrection populaire méticuleusement planifiée, qui se veut stratégique et pacifique dans ses fondements, c'est nous donner quelques chances d'éviter le pire qui reste encore à venir.

Alors bien évidemment, en exigeant la destitution d'Emmanuel Macron et malgré tous les arguments que je viens d'expliciter, il se trouvera toujours des militants politiques pour contester cette revendication jugée comme trop radicale. Mais qu'importe, dans un rapport de force, on exige le plus en sachant pertinemment que l'on obtiendra un succès partiel ou total en fonction de la puissance de la mobilisation. Ce qui signifie que cette revendication ne doit pas être un frein, mais au contraire un encouragement pour obtenir un succès à minima sur les autres revendications politiques, d'une façon ou d'une autre.

Raison pour laquelle je vous appelle à cesser de légitimer les fripouilles au pouvoir et chercher des artifices intellectuels pour les laisser libres d'agir à leur guise contre nos intérêts fondamentaux. Ces gens sont des traîtres à la patrie, ils ne gouvernent que parce que nous consentons à reconnaître la validité d'élections truquées, et il serait temps que nous nous rappelions que dans l'Histoire de France, ce sont des minorités agissantes qui à plusieurs reprises, ont changé le destin de notre peuple. La meilleure reconnaissance que nous pouvons avoir pour nos aïeux, ça n'est pas de louer leurs efforts et parfois le don de leur vie pour faire advenir des progrès sociaux et démocratiques substantiels, c'est de nous montrer dignes d'eux en reproduisant ce qu'ils ont réussi avec un tant soit peu de courage et de lucidité.




1 commentaire:

  1. Bravo, cher Sylvain! Mais que de chemin il reste à parcourir!
    Très beau projet, très cohérent auquel je souscris pleinement. Mais n'est-il pas, justement, trop ambitieux pour ces "bourrins" de Français? Je sais "qu'il n'est point besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer! ". Pourtant une grosse "déprime" me saisit souvent quand je vois l'état d'esprit de mon entourage. Bon courage quand même!

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