samedi 18 mai 2019

La résistance perd l'un de ses plus valeureux soldats : Lucien Pons nous a quitté

Nous apprenons le décès brutal de Lucien Pons, emporté à l'âge de 68 ans seulement, le 15 Mai dernier. Force de la nature, militant acharné de la restauration de notre indépendance nationale vis-à-vis de l'U.E et l'OTAN, toutes celles et ceux qui le connaissaient restent interdits face à sa disparition.

Diplôme de l'Ecole Normale, Lucien enseignait les mathématiques. Il était aussi passionné de rugby, mais c'est sans doute son intérêt pour l'Histoire qui l'a amené sur les sentiers de la dissidence politique.

Le Républicain qu'il était a vu rapidement durant les années 90, vers quel gouffre démocratique, institutionnel et social, nous emmenait la construction européenne. Il s'engagera d'abord pour le MRC de Jean-Pierre Chevènement, puis le quittera pour intégrer peu de temps après le Parti Socialiste. Peut-être dans l'espoir de pouvoir influencer ses militants sur la région de Nice où il demeurait, à la nécessaire contestation de l'Union européenne et de l'OTAN. Sans succès...

Ami proche du journaliste Jacques Cotta, Lucien Pons va comme lui dépenser l'essentiel de son temps à l'éducation populaire et au militantisme. Il poursuivra plus tard son aguerrissement politique au sein de l'association ATTAC, puis en adhérant au M'pep de Jacques Nikonoff qu'il quittera en 2015 pour se consacrer pleinement à l'association qu'il animait avec quelques camarades : le comité pour un nouveau CNR.

Lorsque le mouvement des Gilets Jaunes débutera, il s'y investira corps et âme, allant jusqu'à assurer la veille nocturne sur son rond-point niçois. Il manifestera comme l'essentiel d'entre nous, et subira deux gardes à vue dans des conditions indignes. Elles resteront pour lui une expérience éprouvante. Homme de cœur et épris de Justice, il avait pris physiquement la défense de Geneviève Legay, militante d'ATTAC de 73 ans, blessée lors d'une charge de police contre les Gilets Jaunes niçois, ce qui lui vaudra son second et dernier séjour en garde à vue.

Lors de sa dernière apparition publique le 6 Avril dernier à St Nazaire, ses plus anciens camarades de combat relèvent l'état de fatigue dans lequel il se trouvait.

Sa crainte la plus forte ayant motivé l'essentiel de son combat, était que notre alliance contre nature au sein de l'OTAN, ne pouvait que nous amener à une future guerre généralisée à terme. Point de vue que je partage toujours avec lui.

Rappelons qu'il militait pour que tous les partis et militants hostiles à l'U.E, l'euro et l'OTAN, forment un C.N.R en dépit de leurs querelles partisanes du moment, et c'est bien le message que nous devrions entendre aujourd'hui à l'heure de sa disparition.

Lucien aimait l'Italie sous toutes ses formes et voyageait régulièrement avec sa compagne (elle-même italienne) sur la péninsule. Lors des moment heureux, il aimait partager avec ses amis une bonne bouteille de vin italien.

Il laisse derrière lui sa compagne ainsi que deux enfants, mais aussi toute une dissidence à qui sa chaleur, sa gentillesse et son honnêteté (autant que sa puissance) intellectuelle manqueront beaucoup.

Je ne peux que conclure cet hommage, en diffusant une vidéo datant de l'Université d'Automne du M'pep en 2012, où vous pourrez faire connaissance avec l'érudition et les convictions de ce grand Monsieur, que j'eu le plaisir de croiser à quelques reprises sur ma route. 



1 commentaire:

  1. Lucien Pons ? C'était un ami. A l'occasion de l'université d'automne, je me souviens combien longuement nous avions discuté, à 3 ou 4 à un bout de table. Nous avions souvent échangé des lettres. Pas facile, quand de Nantes à Nice cela représentait bien des kilomètres.
    Amitiés
    Jean-Claude

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