mardi 6 juin 2023

Puisque personne ne parle d’un plan de paix…

Le 24 février 2022, Vladimir Poutine, après avoir porté reconnaissance de la Russie aux Républiques Populaires de Louansk et Donetsk, ordonne à son armée d’intervenir en Ukraine. Cette crise, la plus grave en Europe depuis l’agression de l’OTAN contre la Serbie à la fin des années 90, ne semble pas pouvoir trouver en Occident et, pour le moins, en France des défenseurs de la Paix mais au contraire, met en exergue une propagande de guerre qui n’a qu’une seule finalité : forcer les vassaux européens des Etats-Unis à s’inscrire dans ce conflit.

Depuis 2014 (et bien avant en vérité), les USA manœuvrent contre l’Europe et la Russie en particulier en ayant installé un gouvernement qui lui soit favorable à l’issue de la révolution fantoche « Euromaïdan ». Bien sur dans nos grands médias, personne ne vous parlera d’une certaine Victoria Nuland et de son rôle dans ce conflit, et m’y étant déjà attardé dans la rédaction de mon livre « Révolte ! » je ne compte nullement revenir sur la genèse de cette guerre. Il est cependant essentiel de rappeler que nous parlons bien ici d’une guerre par proxy entre la Russie et les USA en Ukraine. On ne peut donc envisager un plan de paix sans tenir compte de la réalité des acteurs de ce conflit.

Récapitulons cependant quels sont les motifs de cette guerre du point de vue de la Russie :

La meilleure façon de comprendre le point de vue des autorités russes est de l’illustrer avec une analogie que les Français comprendront un peu mieux. Imaginons que, dans un futur proche, un gouvernement nationaliste flamand prenne le pouvoir en Belgique avec le soutien de l’Allemagne. Que ce même gouvernement, ne cachant nullement sa francophobie, vote des lois interdisant l’enseignement du français dans la partie francophone de Belgique et permette à quelques néonazis d’aller massacrer des Wallons hostiles à ce gouvernement. Comment nous, en tant que Français, réagirions nous ? Voilà quel fut le dilemme de la Russie qui ne comptait nullement envahir l’Ukraine et encore moins accorder sa reconnaissance aux séparatistes du Dombass durant plusieurs années. Le règlement de cette situation se devait de rester politique avec les accords de Minsk qu’aucune des parties ne respectera réellement.

Nous ne reviendrons pas sur les détails qui ont poussé Vladimir Poutine à engager son armée dans cette guerre fratricide, nous savons pour le moins que les Russes ont largement fait connaître leurs exigences :

- Que le statut de l’Ukraine reste neutre (qu’elle ne devienne pas le larbin des USA contre la Russie et n’intègre pas l’OTAN).
- Que les exactions dans le Dombass contre les populations russophones cessent instamment.
- Que les milices néonazies soutenues par les oligarques ukrainiens et occidentaux ne puissent plus porter atteinte aux populations russes (culturellement au-delà d’une langue partagée)
- Que l’Ukraine se dote d’une constitution permettant la cohabitation pacifique entre les populations réellement « ukrainiennes » et les « minorités » russes, hongroises, polonaises ou tatares qui ne sont pas moins ukrainiennes dans leurs droits.

S’agissant de l’Ukraine, son exigence est bien plus simple puisque une partie de son territoire est occupée par la Russie : elle souhaite donc que cette dernière retire ses troupes.

Si nous n’avions livré aucune arme et munitions en Ukraine, ce conflit serait terminé depuis l’été 2022, sans qu’il soit fondamentalement nécessaire pour la Russie d’annexer des territoires en vertu du « prix du sang versé ». Mais tel ne fut pas le cas, et le retour à la Paix en devient nettement plus complexe. Toutefois, en considérant tous ces paramètres qui, à priori, ne laissent entrevoir aucune issue favorable, je vais tenter de formaliser les conditions d’un traité de paix possible. Mais gardons à l’esprit que cette guerre a été voulue par les USA et que c’est d’abord cet acteur qu’il faut impérativement faire sortir du jeu. Je vais donc imaginer que je sois Président de la République pour que la France, par-delà les motivations belliqueuses d’un certain nombre de pays occidentaux, puisse agir avec force vers le retour à la paix.

En premier lieu, et quand bien même je suis connu pour ma volonté de nous sortir de l’UE et l’OTAN, c’est sur une logique diplomatique proche de celle des Turcs aujourd’hui ou de De Gaulle hier, qu’il nous faudrait jouer. A savoir, rester dans ces institutions pour devenir la minorité de blocage. La France, en étant le second contributeur net de l’UE, peut se permettre de mettre au pas les autres Etats-membres et ramener à la niche les roquets de la Commission européenne qui sont en fait des agents d’influence pour le compte des USA. Notre statut de puissance nucléaire nous permet aussi de parler d’égal à égal avec ce dernier pays, quoi qu’on en dise. La première étape, donc, c’est de créer un immense bazar diplomatique dans le giron occidental en faisant savoir que :

- La France n’apportera plus aucun soutien en armements et munitions à l’Ukraine
- Elle bloquera toutes les initiatives et versements de fonds européens en faveur de l’armée ukrainienne.
- Elle empêchera tout candidat à l’intégration dans l’OTAN d’y rentrer.

Ceci est le premier étage de la fusée.

Le second consistera bien évidemment à rétablir nos relations diplomatiques et économiques avec la Russie et lever la totalité des sanctions contre ce pays. Autrement, nous n’aurons aucune influence à faire valoir sur la Russie puisque nous sommes actuellement considérés (à juste titre) comme des cobelligérants et non comme une puissance, à minima, neutre. Je tiens juste ici à relever, qu’en dépit de la propagande occidentale, la Russie ne ment pas sur le statut de cobélligérance de notre pays en violation de traités ratifiés par la France puisque l’article 4 des conventions de la Haye de 1907 sur le statut des puissances neutres dispose que : « Des corps de combattants ne peuvent être formés, ni des bureaux d’enrôlements ouverts, sur le territoire d’une Puissance neutre au profit des belligérants ». Or, la France ne fait pas que fournir des armements, elle forme des combattants ukrainiens sur son propre territoire à ces armements.

Évoquons maintenant le dernier étage de la fusée qui comportera son véritable lot de difficultés.

Ayant restauré notre indépendance diplomatique et notre neutralité de facto, nous pourrons être écoutés en ce sens par les deux parties. Le problème étant au départ territorial, c’est donc sur ce point qu’il s’agirait de négocier une sortie de crise qui soit honorable pour toutes les parties. Les fous furieux qui tiennent absolument à humilier la Russie ne sont nullement crédibles lorsqu’ils parlent de paix et j’insiste sur le fait que ces gens devraient être jetés en prison pour apologie de crimes contre l’humanité (art. 211-2 du Code pénal), seul crime pouvant être assimilé à la propagande de guerre. Et moi Président, sachez que je n’hésiterai nullement à faire en sorte que ces gens soient jugés et goûtent à la prison. Ils ont sur leur conscience des milliers de jeunes gens morts. Qu’ils soient Ukrainiens ou Russes. Notons donc que dans cette dernière étape, l’Ukraine perdrait un grand soutien si la France se désengageait. Nous ne sommes pas qu’une manufacture d’armes : nous sommes aussi une puissance mythique, historique et ayant un droit de veto au Conseil de Sécurité de l’ONU. L’Ukraine ne peut donc pas se permettre d’ignorer notre position.

Il nous faut donc dégager ce qui est encore envisageable de ce qui ne l’est plus du tout pour chacune des deux parties. Ainsi, l’on peut être certain que la Russie refusera mordicus de lâcher la Crimée où se trouve une base militaire russe essentielle pour elle. La Crimée n’a d’ailleurs jamais été ukrainienne. Elle fut ottomane durant un certain temps avant d’être conquise en 1783 par les Russes et offerte en cadeau à l’Ukraine par Khrouchtchev en 1954. En 2014, à la suite du putsch contre Ianoukovitch, la Russie comprenant dans quelle direction se jetait l’Ukraine, organise un référendum en Crimée permettant l’annexion de celle-ci sachant que l’essentiel de la population criméenne est russe et que le résultat lui était acquis.

Il faut donc distinguer la question de la Crimée du reste des territoires occupés par la Russie en Ukraine. Sauf à vouloir éteindre les discussions avant qu’elles n’aient commencé.

S’agissant du Dombass et de la Novorossia en général (globalement, le sud-est de l’Ukraine) , la situation est plus complexe. Il est vrai que si l’État ukrainien n’a réellement débuté son existence qu’à l’aune de la naissance de l’URSS, la culture et la langue ukrainienne (nous parlerons plutôt des Cosaques pour être plus précis) pré-existait déjà essentiellement sur la rive gauche du Dniepr, mais aussi sur la rive droite. La première république (encore autonome) d’Ukraine est établie sur une petite partie du territoire actuel, que l’on pourrait décrire comme une Galicie élargie. Cependant, lorsque la République Socialiste soviétique d’Ukraine lui succède en 1922, le pays encore en construction s’étend désormais jusqu’au Dombass tout en perdant la Galicie. Les années qui suivront lui permettront d’intégrer la Galicie et d’autres territoires roumains et hongrois en particulier.

L’Ukraine, à tout point de vue, est une construction artificielle menée par les Soviétiques. Cependant, son peuple existe, elle dispose d’un territoire qu’il aurait été loyal de sanctuariser et, pour le moins, le droit international reste violé par la Russie dès lors qu’elle a fait le choix d’envahir son voisin. Enfin, on peut entendre que la perte du Dombass a de quoi écœurer les Ukrainiens et ils resteront fermement résolus à poursuivre la guerre, jusqu’à l’épuisement total de leurs forces et/ou la reconquête de ces territoires. Ainsi, quand bien même mon affection naturelle pointe vers la Russie, je ne peux pas admettre le discours laissant à entendre que le Dombass est fondamentalement russe. Car en dépit des circonstances historiques et des réalités culturelles et linguistiques de la région qui valideraient ce discours, de nombreux habitants du Dombass et de la Novorossia en général, se sentent Ukrainiens. Le président Zelensky vient lui-même de cette région et est à ce titre parfaitement russophone, tout comme de nombreux officiers militaires ukrainiens qui n’entendent pas laisser la Russie conquérir ce territoire. Mais il est aussi vrai que de très nombreux habitants de cette région se sentent «Russes » et d’ailleurs, plus d’un million de réfugiés de guerre sont partis en Russie et non pas en Europe de l’ouest. C’est un indicateur que l’on ne peut négliger.

Cependant, rappelons qu’entre 2014 et 2022, malgré les nombreux appels du pied des séparatistes du Dombass, Vladimir Poutine a constamment refusé la logique de l’annexion territoriale. Pour la bonne et simple raison, qu’en dépit de la propagande occidentale, les autorités russes privilégiaient un règlement politique de la situation et souhaitaient simplement, qu’au-delà de la cessation des exactions et discriminations supportées par les habitants du Dombass, les intérêts de sécurité de la Russie soient sanctuarisés. D’où la volonté des Russes que l’Ukraine resta un pays parfaitement neutre et, pour le moins, en rien hostile à la Russie de façon générale. Il se trouve d’ailleurs que les plus sanglants géopolitologues américains tels que Zbigniew Brzezinsky ou Henri Kissinger, ont toujours averti que l’Ukraine, si elle devait intégrer l’UE et l’OTAN, crisperait la Russie dans ses derniers retranchements et la pousserait à la guerre.

Aussi, lorsque nos politiciens et journalistes feignent d’ignorer les vues américaines (notamment la doctrine Wolfovitz) sur l’Ukraine, mais aussi les avertissements qui avaient été publiés dans leurs ouvrages respectifs par les plus éminents géopolitologues américains, on ne peut pas dire que les intentions occidentales soient pbienveillantes. D’ailleurs, Messieurs Hollande, Porochenko et Mme Merkel ont tous reconnu il y a quelques mois, que les accords de Minsk n’avaient pas vocation (selon eux) à garantir la paix, mais bien à préparer la guerre contre la Russie. Cette hostilité permanente à la Russie doit instamment cesser ! Elle est parfaitement criminelle.

Toujours est-il que cette trame de fond géopolitique a laissé croire à certains acteurs importants en Ukraine, qu’ils avaient les mains libres pour provoquer délibérément la Russie. Raison pour laquelle la France doit absolument faire preuve de clarté avec les Ukrainiens : Leur intégration dans l’UE et l’OTAN, même dans un futur éloigné, c’est niet ! Voilà qui les obligera à mettre de l’eau dans leur vin et réexaminer la situation. Maintenant, comment dénouer le conflit territorial et inviter la Russie à revoir ses propres considérations ?

D’abord en la prenant enfin au sérieux et même l’entendre parfaitement sur ses revendications de sécurité. Dans ma propre logique, les Etats baltes, à défaut de pouvoir les expulser de l’UE et l’OTAN, doivent se voir imposer un statut d’États neutres dont la sécurité est garantie tant par les Etats de l’ouest de l’Europe que la Russie elle-même. Si l’ensemble du voisinage de ces pays est contraint par traité à respecter l’intégrité territoriale et l’indépendance de ces Etats, alors la Russie pourra s’estimer un peu plus sereine sur le respect de sa propre intégrité territoriale. Mais cela ne lui suffira pas, puisque les dispositifs militaires américains installés en Pologne et en Allemagne (entre autres) irritent la Russie qui y voit (à juste titre) une attitude ouvertement belliqueuse de l’OTAN à son égard avec une menace restant permanente à proximité de ses frontières. Il se trouve que la France, forte de son expérience plus que mitigée sur la « bienveillance » supposée des Américains à son égard, peut tout à fait y voir une menace pour elle-même. Nous serions donc légitimes à exiger le retrait des matériels et troupes US de notre continent. Ce qui suppose ouvrir la querelle diplomatique avec les USA mais aussi ses inféodés que sont les États baltes (Pologne incluse) et l’Allemagne. L’ouverture d’un tel conflit doit débuter par une vaste campagne de communication. Rien n’empêche à un chef d’État français de mettre en lumière toutes les manœuvres américaines hostiles à nos intérêts nationaux ; leurs violations sempiternelles du droit international ; leurs mensonges, etc.

En soi, cela ne peut que gêner la diplomatie américaine qui se trouvera acculée dans ses propres vérités les plus dérangeantes et lui imposer une marche arrière si elle tient à conserver des relations globalement satisfaisantes avec la France dans le futur. D’autant que notre pays est un pilier stratégique dans leurs propres considérations. Brzezinsky ne se cache d’ailleurs pas dans son ouvrage « le Grand échiquier » que la France est un « Etat-pivot » dont il faut canaliser son affection naturelle pour la Russie en favorisant la conception allemande (plus en harmonie avec leurs intérêts) de « la construction européenne ». En premier lieu, donc, il s’agit de faire savoir que nous ne sommes pas dupes de leurs manœuvres et ingérences hostiles contre l’Europe et la France en particulier, mais aussi ajouter dans la balance, que la France envisage fermement de se rapprocher des BRICS et non alignés, voire s’inscrire dans le traité de coopération de Shangaï en vue de dédollariser sa propre économie. C’est d’ailleurs le bon timing : jamais les USA n’ont été autant marginalisés auprès des nations qu’ils espéraient tenir sous leur coupe. En témoigne le réchauffement des relations entre l’Iran et l’Arabie Saoudite sous l’égide de la Chine, mais aussi le fait que la majorité des pays du Monde ont refusé d’adopter les sanctions contre la Russie ou envoyer des armes et munitions à l’Ukraine. L’hégémonie américaine sur le monde n’est pas une condamnation éternelle dans les relations internationales, bien au contraire, avec beaucoup trop de nations qui leurs sont hostiles et cherchent à dédollariser leur économie, l’estocade finale peut tout à fait être portée contre les USA par la France. Sans en arriver là, il est important de réaliser que la France a encore des cartes dans son jeu pour imposer aux USA un sage retrait du continent européen et un changement complet de doctrine vis-à-vis du reste du monde.

S’agissant de l’Allemagne, il me semble pertinent d’agir avec plus de doigté. Cette dernière craint plus que tout le démantèlement brutal de l’UE qui lui laisserait une ardoise financière absolument calamiteuse. Cela du fait même du mécanisme de l’euro qui ne lui est favorable tant que cette institution demeure. Si l’UE est détruite, l’Allemagne deviendra extrêmement endettée et connaîtra la récession la plus grave qu’elle ait eu à connaître depuis l’expérience calamiteuse de la République de Weimar. Beaucoup d’Allemands sont par ailleurs hostiles à l’ingérence de leur pays « en faveur » de l’Ukraine. Sachant, enfin, que les Allemands cultivent une forme de malaise vis-à-vis de leur propre histoire récente, il n’y a pas grand-chose à faire pour exploiter, par la parole publique, cette situation politique. Le démantèlement de l’UE se fera bien un jour, mais l’on peut envisager de retarder la question et préparer cela proprement pour toutes les parties. En revanche, l’Allemagne n’accepte le protectorat américain que pour deux raisons stratégiques :

La première étant que durant des décennies, cela lui a permis d’allouer le maximum de ressources à son économie au détriment de son armée. La seconde étant que sous couvert des garanties de sécurité procurées par les USA, elle n’a pas à craindre les deux puissances nucléaires qui la ceinturent, à savoir la France (vieille rivale) et la Russie.

Dans ce cadre, il est possible de négocier avec l’Allemagne un traité de sécurité mutuelle lui donnant un droit de regard sur toute volonté de la France de faire usage de son armement atomique contre un État tiers en contrepartie d’une expulsion exigée des soldats et matériels américains de ses bases, notamment celle de Ramstein. En clair, garantir à l’Allemagne qu’elle n’aura jamais rien à craindre de la France sur le plan militaire et pourra même obtenir son soutien en cas de conflit avec un Etat tiers, à la condition que les Américains quittent son territoire.

Les choses seront sans doute plus compliquées avec la Pologne. Et au vu du larbinisme intégral de leurs élites politiques aux intérêts des USA se confondant avec les leurs (de leur point de vue), sa volonté de se doter d’une armée extrêmement puissante et les relations extrêmement dégradées qu’elle entretient avec la Russie, je crois plutôt en la fermeté de la France pour infléchir ses positions. Rien ne nous empêche de la menacer de sanctions économiques et de lui garantir qu’aucun soutien militaire ne lui sera apporté si elle provoque la Russie à la guerre. Pire encore, la France pourrait s’engager aux côtés de la Russie en cas de conflit entre ces deux pays. Nous devons exiger des dirigeants polonais qu’ils se conduisent en personnes soucieuses de la paix et de la bonne entente entre les Etats et non comme des promoteurs de guerre civilisationnelle. Quant au reste des Etats baltes, ils sont trop insignifiants pour que l’on s’en préoccupe. Ils ne pourront que s’aligner sur une tendance générale.

Maintenant, parlons à l’Ukraine et proposons lui ceci :

1) Le cessez-le-feu immédiat est le préalable à toute négociation. Cela vaut bien évidemment pour la Russie.

2) La question de la Crimée est, à dessein, éludée dans un premier temps.

3) La Russie devra lui restituer les territoires annexés dans toutes les régions (hors Crimée) occupées à l’issue d’un délai de 30 ans au plus tard. Rappelons que ce ne serait pas une nouveauté dans les relations internationales : Après 155 ans d’occupation, les Anglais ont bien restitué à la Chine la ville de Hong-Kong.

4) A charge pour la Russie de financer durant ce délai, les réparations de guerre tant dans les territoires occupés qu’en Ukraine non occupée.

5) La France se porte garante du respect de tels accords de paix et reconnaît, par le fait même que la Russie s’engage à honorer les frais de reconstruction, le statut de « victime » de l’Ukraine. La France pourrait proposer par ailleurs, cela sous l’égide de l’ONU, d’envoyer des casques bleus comme force d’interposition entre les deux parties, chargées de veiller au respect des accords contractés quant au cessez-le-feu.

La contrepartie étant que l’Ukraine abandonne ses velléités d’intégrer l’UE et l’OTAN ; qu’elle garantisse enfin la sécurité à ses populations russophones, une stricte égalité civique entre tous les Ukrainiens, ainsi que le respect des singularités culturelles et linguistiques des « minorités » sous sa protection. A contrario, nous pouvons tout simplement menacer l’Ukraine d’envoyer des soldats français en soutien de la Russie pour terminer cette guerre très rapidement. Toujours en étant dans l’OTAN ! Ne craignez pas les mesures de rétorsion, la Turquie n’a rien à faire dans l’OTAN et pourtant, on l’y maintient car il y aurait trop à perdre pour les USA.

Si nous donnons des gages d’amitié à la Russie et plus encore de sécurité, il est possible de lui faire envisager (comme c’était initialement le souhait de Vladimir Poutine) de se retirer du territoire ukrainien. Malgré les référendums, malgré les sacrifices consentis par la Russie dans cette guerre. Cela car elle aurait a plus à gagner sur le long terme avec un très bon traité de sécurité entre elle et le reste de l’Europe, mais aussi de voir ses relations économiques pleinement rétablies avec le vieux continent. En clair, il faut que la Russie gagne quelque chose de solide à cette guerre, quand bien même elle devrait se retirer du territoire ukrainien. Autrement, il n’y aurait plus grand-chose à justifier politiquement, et le pouvoir russe resterait ennuyé à l’idée de présenter à sa population un mauvais traité de paix. Soit elle conserve les territoires concquis, soit elle obtient le traité de sécurité mutuelle tant espéré depuis des années et une parfaite neutralisation politique et militaire de l’Ukraine.

On me rétorquera à raison que les russophones ukrainiens ayant fait allégeance à la Russie se sentiront trahis si cette dernière se retire en plus de se retrouver dans une très grande insécurité vis-à-vis du pouvoir ukrainien Si la question de leur sécurité peut être garantie par des casques bleus mobilisés dans tous les territoires concernés, quoi qu’il arrive, le plus délicat restera leur sentiment d’appartenir à la Russie. Et il n’y a pas d’autres solutions que de proposer à la Russie d’accueillir sur son territoire originel ses nouveaux citoyens puisqu’elle devrait restituer les territoires occupés, à l’Ukraine à terme. Ainsi, elle ne pourrait être accusée de trahir les populations russophones voyant l’intervention de la Russie comme une Libération, puisque défendant ses intérêts de première importance, elle propose une solution intermédiaire à ces populations du fait de son retrait des territoires occupés actuellement.

Cela reste néanmoins la réelle difficulté à dépasser pour un tel plan de paix. On peut influencer les dirigeants russes et ukrainiens, mais quelle influence avons nous sur les sentiments d’une population ?

L’on pourrait détailler toujours plus la proposition, mais cela est affaire de diplomates. A notre niveau de citoyens un peu érudits sur la genèse de ce conflit, nous ne pouvons que fixer les grandes lignes d’un plan de paix. Je reste néanmoins curieux de toute autre proposition alternative tant que ces deux conditions sont respectées :

1) Le cessez-le-feu est toujours la condition préalable à votre proposition
2) Quel que soit votre sentiment, vous tiendrez compte des griefs de chacune des parties et viserez toujours à proposer une porte de sortie « honorable » tant pour M. Zelensky que pour M. Poutine.

Je publierais ici-même, sur ce blog, toutes les propositions de plan de paix que je trouverais pertinentes en fonction du respect des deux critères explicités ci-avant. En espérant que ce texte donnera quelques espoirs à ceux qui souhaitent la Paix en Europe, je laisse la possibilité pour ceux que la lecture de longs textes indisposent, un lien vers une vidéo où je reprends ces éléments.

Pour me soumettre vos propositions, faites-les moi parvenir sur un fichier word ou libre office sur ce mail : syldartha@gmail.com









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