Ce chiffre est le nombre
d'adhérents au P.S ayant voté pour l'une des 5 motions du parti avant les dernières primaires. Une motion est une ligne directrice, un
programme qui, s'il est sanctionné par un vote favorable des
adhérents, se devra d'être défendu lors d'une campagne
présidentielle future. Wikipédia affirme que le P.S reconnaissait
173.486 adhérents en 2012, mais « les militants »
représentent en fait la moitié de ces effectifs, si l'on considère la participation interne au scrutin dont il est question ici.
Les habitants des pays de l'ex bloc soviétique nous expliqueraient sans doute ceci à propos du parti socialiste : si tu prends ta carte, tu pourras faire valoir tes idées, trouver plus facilement des postes dans la fonction publique (notamment territoriale) et c'est toi qui décidera du programme du P.S, si bien sur beaucoup de copains sont d'accord avec toi.
Car si ça magouille
sévère pour imposer les vues atlantico-européïstes à des
« militants » pantouflards et des jeunes gens que
l’enthousiasme rend un peu crédules, il n'en reste pas moins que
le PS est un écosystème organisé autour des aspirations des
militants. On se réunit, on refait le monde pour savoir comment
régler le grave problème du sexisme au sein de la corporation des
éboueurs de la côte d'azur, ou comment obtenir pour le prochain
Meeting du Président, le quota de tronches d'arabe, de black, de vieux, ou de
jeune tout en veillant à la parité sur les paires de couilles et de nichons disponibles.
On a des problèmes sérieux au P.S et on s'échine à créer le poster Socialo-Bénéthon pour prouver une position antiraciste et de mixité sociale acceptable à faire valoir au grand public. Il arrive même qu'on s'intéresse à l'économie devant la machine à café du Conseil Régional des Pays de la Loire. On peut par exemple refaire le monde en critiquant l'euro, c'est pô interdit.
On a des problèmes sérieux au P.S et on s'échine à créer le poster Socialo-Bénéthon pour prouver une position antiraciste et de mixité sociale acceptable à faire valoir au grand public. Il arrive même qu'on s'intéresse à l'économie devant la machine à café du Conseil Régional des Pays de la Loire. On peut par exemple refaire le monde en critiquant l'euro, c'est pô interdit.
Si évidemment, Raymond, proche de la retraite et cadre au Conseil Général de la Côte d'Or, considère que l'euro ne lui a jamais empêché de payer sa maison, le débat ne l'embête pas. Tant que tu as ta carte, tu fais parti du Club, tu es un Socialiste, un vrai de vrai.
Et on a réellement les idées larges au P.S. La preuve selon cette étude Ifop de janvier 2011, près de 24 % des électeurs du Parti Socialiste ne verraient aucun inconvénient à ce que la France sorte de l'euro. Dans ce cas, puisqu'il suffit de prendre sa carte pour imposer notre programme, il me semble que rien ne nous empêche d'envahir le P.S...
Ayant vécu les joies du militantisme politique lorsque je m'immergeais dans le bouillon, je suis le premier à dire que la petite carte, le petit drapeau, la jolie charte et les slogans, c'est franchement pas ma sauce. Y'a pas de vilain ennemi politique, y'a que des gens qui cherchent à exister à travers une chapelle qui leur correspond... à peu près. Donc envahir le P.S ne signifierait pas faire les couillons aux meetings du Président (encore que, ça pourrait être marrant), mais plutôt se saisir d'un outil institutionnel, médiatique et syndical pour préparer l'assainissement...
Le P.S est une coquille vide. Un parti sans programme dont la corruption a tellement pourri la dynamique, qu'il est condamné à mourir. L'UMP subit une agonie encore plus rapide. Le pourcentage de retraités qui soutient ce parti est très élevé par rapport à toutes les autres catégories d'âge. Cela peut être par ce que nos vénérables grands parents sont assez crédules pour croire que les mafieux de l'UMP sont un héritage de la pensée Gaulliste. Alors que les soixante-huitards qui partent à la retraite, radotent encore sur leur Révolution Libérale qui n'a pas abouti. Cela en refusant de constater tous les reculs sociaux et démocratiques que nous avons mangé dans la gueule depuis quarante ans grâce à cette génération de capricieux.
Au P.S, on a aussi des soixante-huitards, la plupart ont sans doute la soixantaine à vingt années près, et ont obtenu la consécration : un mandat électoral. Qu'on juge :
274 députés
128 sénateurs
10.457 maires sur un total de 36.568 communes
1462 Conseillers Généraux
Sans doute plus de 800 Conseillers régionaux, car leurs larbins du parti communiste avec d'autres formations sont venus jouer les renforts sur des listes communes en 2010. Il est impossible de trouver le décompte précis, sauf à dresser un fastidieux inventaire pour chaque région, mais là je suis lâche, démerdez vous !
On remarquera que le seul nombre de maires suffit à donner
un bon huitième des « militants ». En d'autres termes, si tu rentres au P.S avec 7 copains se poilant de la blague faite au système, au moins une personne dans votre fine équipe finira par obtenir un mandat rapidement.
L'état de nécessité
est un blog où il m'arrive de m'épancher, mais dont la vocation
première restera toujours d'appeler à l'insurrection. Non pas
l'insurrection sous forme de masse populaire criarde et armée de
fourches dans les rues, mais bien par des outils plus subtils comme
le droit, la monnaie, les médias, le courrier, et aujourd'hui, la
Carte d'Adhérent du P.S
A peine 1000 nouveaux adhérents très inspirés politiquement peuvent faire bouger les lignes. 10.000 peuvent déstabiliser le très sélect Club du Siècle, et 50.000 peuvent envoyer Sarko, Hollande et Fabius en prison à coup de pieds au cul bien sentis.
Vous pensez que je déraille, mais en vérité, l'idée n'est pas nouvelle. Si je suppose que cette vue d'esprit a été formalisée depuis bien avant l'antiquité, de façon plus récente, j'ai pu la lire dans le livre « C'est maintenant » de Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean. Mieux encore :
Il y'a au sein du Parti Socialiste un bonhomme du nom de Marc Jutier, qui est plus qu'en harmonie avec la dissidence eurocritique, et qui se propose d'organiser cette stratégie d'envahissement à l'intérieur même du PS avec un programme à faire voter pour les prochaines primaires.
Je connais M. Jutier pour avoir discuté avec lui au téléphone, et si comme tous les gens engagés en politique, il a parfois des points de personnalité qui peuvent agacer, il n'en reste pas moins un homme en colère contre les dérégulations financières, les pertes de souveraineté, le système monétaire actuel, le libre échange, et plus encore, les trahisons de toutes les fripouilles qu'elles soient de droite ou de « gauche ».
Le programme est encore possible à bâtir et cette stratégie de l'envahissement peut déboucher sur quelque chose de concret uniquement si la Dissidence cesse de s'identifier à moultes chapelles politiques et se clairsemer sous de trop nombreux drapeaux. L'important n'est pas la carrosserie de l'autobus, mais bien son moteur. Et le seul moteur qui peut véhiculer du changement dans ce pays, c'est l'intelligence collective et de l'organisation.
Nous sommes plus de 30.000 sur les réseaux sociaux à ne pas être encartés au Front de Gauche ou au Front National. Et dans les deux partis épouvantail servant à contenir les votes protestataires, il y'a de plus en plus de gens prêts à chercher un esprit de consensus pour que nous sortions de ce gouffre européen et capitaliste. Au bas-mot, j'estime que plus de 100.000 personnes pourraient envahir le P.S si plusieurs voix importantes montraient le chemin à tous.
A partir de là, il n'y aurait plus qu'à construire ensemble un programme, le voter, décider d'un(e) présidentiable qui satisfasse tout le monde et l'éléphant rose se montrerait enfin déchaîné pour l'intérêt national.
Vous souhaitez un bon job en mairie ?
Vous souhaitez restaurer notre monnaie nationale ?
Vous souhaitez quitter l'OTAN ?
Alors adhérez au Parti
Socialiste, camarades !
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