Les partis politiques sont des entités qui violent les principes d'unicité de la République et même de laïcité si l'on se risque à dérouler la totalité du raisonnement. A l'égal des religions, les partis politiques sont des communautés de croyance, mais qui se font concurrence pour remporter le pouvoir suprême en France.
De fait, les partis politiques ne peuvent que s'opposer aux aspirations de la majorité du peuple si l'on considère qu'il suffit de 15 % des voix de la population pour imposer un gouvernement et un parlement à tous.
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Cantonales 2015 - Source : http://jcfrog.com/ |
Pourtant, les partis politiques - et plus encore les entités les moins médiatisées - sont des formidables viviers de cerveaux et de bras pour animer le débat public sur des choix de société et mettre en alerte les Français quand les périls menacent.
Mais ils ne rendent pas compte du nombre d'associations, de groupes de discussion sur les réseaux sociaux, ou encore de mouvements de pensée qui se disent "apolitiques" tout en s'accrochant à des valeurs et des causes profondément politiques. Il y a ainsi et notamment parmi les abstentionnistes, beaucoup de gens qui ont une conscience politique, mais qui se refusent à faire le jeu de la division en soutenant un parti politique quelconque. Comment motiver de telles bonnes volontés à se fédérer dans un même Mouvement politique si le parti qui en est à l'origine s'ostracise lui-même ?
Faut-il abolir les partis politiques ?
Dans l'absolu, je pense que oui mais les choses ne sont pas si simples. Le problème du parti politique, c'est qu'il est considéré comme légitime à investir des candidats pour des mandats locaux et nationaux, alors que chaque citoyen devrait pouvoir prétendre à un jour exercer un mandat, sans avoir à labelliser ses idées sous une étiquette partisane quelconque. La majorité des Français ne prétendent pas à exercer un mandat, car il leur semble à juste titre que courir derrière un mandat politique, même local, peut être une aventure financière et personnelle plus que périlleuse. Ce n'est pas par ce que nos concitoyens n'ont pas de bonnes idées ou des qualités personnelles à offrir à notre pays qu'ils ne s'investissent pas "politiquement", c'est par ce qu'ils sont fauchés et n'ont pas le sentiment que leurs idées puissent réellement influer sur la vie nationale. Lorsque des mandataires élus par environ un tiers de la population, violent les référendums fédérant plus de la moitié de celle-ci, il est logique que les Français succombent d'autant plus facilement au désintéressement des affaires de leur propre pays ou du moins n'accordent plus aucun crédit au partis politiques quant à servir l'intérêt général :
Si les partis politiques ne s'ostracisaient pas à choisir parmi leurs adhérents des personnes à investir pour des mandats nationaux mais au contraire proposaient des personnalités extérieures à leurs associations, il y aurait bien des querelles d'ego et des rivalités qui ne viendraient plus troubler la raison d'être des partis politiques : nous faire réfléchir sur ce que nous voulons pour notre pays, et nous maintenir vigilants sur ce qui menace notre contrat social.
Les partis politiques peuvent-ils continuer à exister en Démocratie ?
La Constitution actuelle a les graves défauts de ne pas séparer correctement les pouvoirs, et n'en donner pratiquement aucun au peuple. Elle proclame bien nos droits fondamentaux, mais nous en déshabille immédiatement dans sa rédaction. Elle institutionnalise sans le dire la dictature alternée des grands partis politiques et contraint tous les autres au choix de la servitude pour "manger à la gamelle", ou bien à l'inexistence médiatique pure et simple.
Mais si le tirage au Sort est le mode de suffrage pour le Parlement, que la démocratie participative est instituée par le bas, et que l'on fait le choix de "désigner" plutôt que d'élire notre appareil exécutif, les partis politiques ne seront plus jamais une entrave à la bonne marche de la démocratie.
De la Désignation Populaire comme mode d'investiture
Pour expliquer ce système d'investiture, je vais immédiatement me référer à des penseurs que j'apprécie et que je considère comme compétents pour exercer un mandat ministériel :
J'aimerais pouvoir désigner Marie-France Garaud au Ministère des Affaires Etrangères.
J'aimerais pouvoir désigner Lydia Bourguignon au Ministère de l'Agriculture.
J'aimerais pouvoir désigner Jean-Marc Jancovici au Ministère de l'industrie.
Ces trois personnes n'ont aucune sympathie partisane connue, ou du moins revendiquée dans ce qui influence leurs travaux et réflexions. Mais elles sont réellement de meilleurs ministrables que des éléphants du PS ou de l'UMP à qui le président remet un marocain en fonction de leur loyauté partisane. Les intérêts corporatistes orientent la formation du Gouvernement aujourd'hui, là où la désignation populaire peut les éliminer totalement.
Si nous pouvions permettre à l'ensemble des citoyens, de pouvoir désigner dans notre corps social et intellectuel, des personnalités que nous souhaiterions voir exercer des mandats ministériels particuliers, la légitimité d'un tel Gouvernement serait autrement supérieure que celle d'un Gouvernement formé par la décision d'un seul homme.
Le mode de désignation peut se généraliser fortement au niveau de la vie politique communale et trouver ses filtres au niveau national. Ces derniers peuvent être liés à des désignations sous forme de pétition devant recueillir quelques milliers de signatures pour que la personne désignée puisse être présentée à un suffrage électif qui serait continu, cela afin que les scores des citoyens désignés pour un même mandat ministériel, soient départagés en temps réel jusqu'à ce que le dit-mandat ministériel soit vacant.
Dès lors, la personnalité désignée à ce mandat recueillant le plus de voix favorables, pourrait occuper le poste devenu vacant. Bien entendu, il doit être possible pour un citoyen désigné à un mandat ministériel de refuser d'exercer celui-ci. Il me parait cependant sage d'empêcher à un citoyen soumis au jeu de la désignation, de pouvoir se défiler trop aisément à son investiture, particulièrement si ses idées et sa personnalité semblent susciter un véritable enthousiasme dans les suffrages continus.
Imaginons par exemple qu'Etienne Chouard soit désigné à un quelconque mandat ministériel. L'homme est pour ceux qui le connaissent un peu, excessivement pudique et mal à l'aise avec la notoriété. Comme un certain nombre d'intellectuels, il a sans doute le sentiment qu'il ne serait pas intègre par rapport aux idéaux qu'il défend, si lui-même prétendait à un mandat politique. Pourtant, de très nombreuses personnes en France seraient sincèrement ravies et rassurées si Etienne Chouard devait exercer un mandat ministériel qui correspondrait à ses qualités propres.
Si Etienne Chouard, désigné par pétition citoyenne au suffrage pour un tel poste ministériel, et recueillait une majorité de votes favorables par rapport à toutes les autres personnalités désignées pour le même mandat, alors peut-être qu'au jour fatidique où il serait autorisé à décliner l'investiture qui lui serait faite par des citoyens, il pourrait accepter au contraire d'aller jusqu'au bout du suffrage. Sa probité et sa conscience ne seraient pas remises en question puisqu'il n'aura prétendu à rien, et se sera contenté d'accepter de servir son pays avec toutes les difficultés que cela comporte.
La désignation populaire est donc un mode de sélection de nos dirigeants exécutifs, qui peut permettre à n'importe quel citoyen sans discrimination de fortune ou d'opinion politique de prétendre pouvoir exercer à égale chance avec les autres, une fonction politique majeure pour son pays.
Elle suppose cependant un système médiatique lui-même contrôlé pour partie par le peuple, et favorisant l'éducation populaire constante, par le renouvellement de conférenciers, femmes et hommes politiques, économistes et intellectuels invités à s'exprimer.
C'est bien beau de rêver, mais tout cela n'existe pas...
Et nous en revenons donc au principe de réalité. Examinons les solutions qui sont à notre disposition pour changer les choses. Elles sont multiples, mais imposent quoi qu'ils arrive que nous conquérions le pouvoir en fonction des règles minimales que chacun connait de notre Système institutionnel. Un ensemble d'idées ne peut s'ériger au pouvoir que par le biais d'un représentant, dont l'investiture au mandat de président de la République, ne sera assurée que par l'effort collectif de tout un appareil politique derrière lui. Les sommes à réunir pour faire campagne sont colossales, et être en capacité de s'affranchir de la censure des grands médias pour exister, exige nécessairement la mobilisation du plus grand nombre.
La prise du pouvoir peut bien s'exercer dans des circonstances et par des voies exceptionnelles, mais elle exige pour les corps constitués une finalité de type référendaire. Il faut qu'un scrutin national achève de légitimer une représentation politique d'un ensemble d'idées plébiscitées par le peuple.
Un parti politique reste un ensemble de cotisations et de forces militantes pour faire en sorte que leurs idées soient représentées dans un scrutin.
Mais si un parti politique devait être à nouveau créé pour s'ajouter à ceux déjà existants, il devrait selon moi s'imposer différentes obligations pour attirer à lui le plus de sympathie des Français :
1) Il doit être ouvert au non adhérents et proposer au-delà d'un programme, des ministrables qui ne soient pas forcément issus de ses propres adhérents et soutiens reconnus. La désignation de ces ministrables doit être ouverte à tous les Français, adhérents ou non au parti politique créé.
2) Tous les adhérents du parti politique à créer doivent pouvoir contribuer au programme par des amendements sur des motions différentes en fonction des réflexions de chacun. Le programme commun est la motion qui a recueilli une majorité de voix dans un Congrès. D'autres travaux doivent pouvoir porter sur des modèles de constitution différents, dont les rédactions se seront faites en relation étroite avec tous les citoyens qui souhaiteront y contribuer.
3) Le but de toute association politique est notoirement la préservation du droit de résistance à l'oppression, si l'on se réfère à la déclaration des droits de l'homme faisant partie de notre bloc de constitutionnalité. Il ne peut pour le parti politique qui revendique vouloir mettre fin à des périls qui menacent la Nation, se montrer trop soucieux de "son image" au gré des élections territoriales. Les seules mandats utiles à conquérir dans le Système actuel pour pouvoir l'assainir profondément ensuite, sont le mandat présidentiel, les mandats de députés, et les mandats de maires.
Dans le temps présent, il n'est pas question de faire une campagne électorale en vue de 2017, mais de faire une campagne militante très active afin d'éveiller la population sur la mondialisation à la sauce U.E/OTAN/FMI/OMC, et les moyens de lutter efficacement contre cette dictature totalement Orwellienne qui croyait pouvoir s'assurer notre servitude éternelle.
Un parti à créer n'aurait de valeur ajoutée sur ses "rivaux", que si est lui-même composé de gens réellement activistes et prêts à donner d'eux-mêmes au-delà d'une cotisation, pour d'abord mettre un terme aux méfaits des mafieux qui sont au pouvoir, tant qu'il en est encore temps.
Certes une Charte doit inspirer nos valeurs communes et condamner toutes formes de discriminations pour inspirer celles-ci, mais elle ne doit en rien nous empêcher d'agir. Aussi, ce parti politique se doit d'être organisé en Cellules Souveraines, et dont les responsables nationaux seront eux-mêmes désignés en interne, puis soumis à scrutin en congrès, pour être porte-paroles ou chargés de fonctions administratives ou d'animation militante. Mais la règle d'or est que toute Cellule locale ou départementale est indépendante dans son organisation militante ainsi que sur le choix de ses portes paroles et animateurs. Le Bureau National n'est qu'une instance exécutive se contentant d'administrer et communiquer sur les médias nationaux en notre nom à tous. Cette instance à une fonction de larbin national au profit des Cellules et Délégations. Dans sa circonscription, une Cellule est composé de 1 à 9 militants dans un secteur territorial se réduisant du département à son quartier au fur et à mesure de la progression du mouvement. La Cellule devient une délégation au 10ème militant et peut trancher autrement que par consensus avec les votes de chacun sur une décision.
Un militant seul peut faire énormément de choses. L'esprit d'initiative est le meilleur moteur, les supports papiers fournis par le bureau national ou composés par les membres de la Cellules eux-mêmes, sont le premier moyen d'informer la population par un peu de boitage, tractage, voire la distribution du journal du parti directement. Inutile de signifier à ce stade que décrocher un drapeau européen ou franciser un billet de banque est pour moi une forme de militantisme tout à fait acceptable à digérer pour "l'image" du parti à créer, et même utile pour provoquer des procès dont nous aurions avec nos cotisations, de quoi régler les frais de procédures et d'avocats nous permettant ainsi de plaider le Droit de Résistance à l'oppression et en profiter pour faire le procès à notre Oligarchie Politique.
Un parti politique doit réellement organiser la Résistance, et pas seulement s'enthousiasmer sur son propre bouillonnement intellectuel. Les idées sont bien mieux débattues avec son voisin qu'avec un contact Facebook. Il s'agit de sortir le peuple de sa léthargie, il ne peut être question pour un adhérent de ce parti politique de ne rien faire lui-même de concret. Une simple lettre au président de la République envoyée en commun avec toutes les autres Cellules à des dates fixes, est une façon de participer au discrédit à jeter sur le pouvoir en place. Un tract dans une boite à lettre, ne coûte que très peu de temps dans des heures à faire autre chose sur une semaine.
Ce n'est donc pas le nombre d'adhérents qui fera sa qualité, mais bien le haut degré d'investissement et de spontanéité de ses militants qui créera le Mouvement. Cela passe par une Liberté totale pour chacun de faire comme bon lui semble pour représenter "l'image" de ce nouveau parti, tant qu'il s'active concrètement à la promotion des valeurs et idéaux que nos textes proclameront en public. La Liberté de faire induit la Responsabilité de faire, et de le faire bien. Il ne s'agit pas seulement de communiquer. Nous sommes en guerre sociale, nous devons attaquer par le droit et l'audace, tout ce qui peut discréditer les idéologues européïstes qui pullulent au sommet de nos institutions.
Bon alors on le fait ou pas ce parti politique ?
Disons qu'il y a quelques coups de téléphone et des courriels qui s'échangent et que la question commence à faire débat entre quelques personnes. Il y a encore d'autres coup de fils et courriels à échanger, avant de pouvoir mesurer si cela vaut le coup.
Cela tiendra surtout à votre envie que cela arrive pour motiver certaines personnes.
Quoi qu'il arrive, si vous pensez que vous ne mobiliserez jamais vous même pour quelques actions épisodiques, ne soutenez pas cette idée ! Bien plus que d'argent, ce sont des citoyens qui participent à une oeuvre de résistance à l'oppression par leur organisation commune dont la France a besoin. Je ne connais aucun autre parti pris politique pragmatique qui soit celui de défendre les intérêts de la nation. Il ne s'agira pas de considérer le parti comme étant la cause à défendre, mais uniquement un banal outil servant à nous mettre en ordre de bataille pour pousser vers la sortie François Hollande.
Si le texte est largement partagé, nous saurons bien nous faire une idée de votre enthousiasme pour que nous battissions une machine à démoraliser nos "représentants" au moyen d'un parti politique exprimant comme volonté claire de sortir de l'U.E, l'OTAN, favorable à une constituante, et ne présentant aucun autre candidat que ceux qui auront été désignés par tous avec le plus de succès.
S'agissant de ma propre conscience, je ne pourrais être en paix avec elle que si vous êtes réellement nombreux à vouloir que je m'investisse dans un tel projet.
Amitiés à tous,
Sylvain