Le 29 Novembre dernier, à l'occasion des manifestations s'étant déroulées pour dénoncer l'empreinte des lobbys sur les discussions relatives au changement climatique, ainsi que les mesures sécuritaires disproportionnées qu'a décrété François Hollande après les attentats du 13 Novembre dernier ; la préfecture de Paris (sur ordre du Ministre de l'Intérieur) a mobilisé un certain nombre de vos effectifs, avec visiblement des consignes vous enjoignant de traiter les manifestants avec le maximum de rudesse. Encore, une fois, c'est l'honneur de votre fonction qui s'en est trouvée dépréciée, et la légitimité du "tout répressif" qui été ainsi soutenue, contre des grands principes qui sont l'apanage des Etats en voie de démocratisation : A savoir la Liberté d'expression et la Liberté de réunion.
Qu'on ne se raconte pas d'histoires : la décision de François Hollande de décréter un état d'urgence de trois mois, ne vise aucunement à circonvenir à un péril imminent et durable, telle que par exemple (et en premier lieu) une guerre. La France n'est pas en guerre, sauf de façon illégale au sens du droit international et même de notre constitution, mais quoi qu'il en soit, aucun Etat ne nous a déclaré la guerre et envoyé des troupes sur notre sol. Notre intégrité territoriale n'est pas menacée - en ce sens - et par nature, un attentat terroriste reste un fait exceptionnel qui ne peut suffire à faire valoir une quelconque mesure d'état d'urgence de trois mois, sauf à des fins politiques bien malveillantes.
Ajoutons par ailleurs, que si des Etats comme la Suisse ou la Finlande n'ont aucun problème de terrorisme, c'est sans nul doute par ce que leurs dirigeants politiques s'attachent à ne pas s'ingérer dans des conflits extérieurs à leur pays ; ne soutenir en aucun cas des mercenaires fanatisés pour déstabiliser des Etats Souverains ; et veillent à conserver des relations de travail équitables et respectueuses avec les services de renseignement de chaque nation.
De notre côté, et cela depuis l'ère Sarkozy, avec une aggravation substantielle depuis que François Hollande a été placé au pouvoir par l'establishment médiatico-financier ayant financé et exécuté la propagande nécessaire à son élection ; la France a coupé ses relations avec les services de renseignements Syriens, a financé, formé et armé les terroristes que nous "combattons" en Syrie et au Mali, et fricote de façon très malsaine avec les Etats qui financent et soutiennent la mouvance "djihadiste" comme le Qatar, l'Arabie Saoudite, Israël, la Turquie, le Royaume-Uni et les U.S.A
M. Hollande ainsi que son ministre Laurent Fabius, ont semé les graines du chaos dans certains pays de façon pro-active, et nous récoltons aujourd'hui les fruits de ce véritable crime de haute trahison. Car il faut bien voir que les dizaines de personnes mortes dans des conditions atroces le 13 Novembre dernier, seraient encore aujourd'hui parmi nous, si notre diplomatie était axée sur la prévention de toute haine nationale à l'encontre de notre propre peuple. Le droit d'ingérence n'existe pas, seul le crime existe. Le premier et seul responsable de ces vies gâchées, reste et demeure le président de la République lui-même, au sens de l'article 5 de la Constitution et des articles 1 et 2 du Code de la Défense.
Revenons-en maintenant à vous et votre cœur de métier, qui est de garantir notre droit à la sûreté. Vous êtes au service du peuple, et non au service de la bande de mafieux qui s'est accaparée le pouvoir depuis plus de 40 ans, à grands renforts de propagande et de corruption. Ces gens qui nous gouvernent, et je suis certain que vous-mêmes n'en doutez pas, sont pour l'essentiel d'entre eux des criminels. Que ce soit par la trahison, la corruption ou le soutien au terrorisme, ces gens n'incarnent aucunement les aspirations et les intérêts du peuple, et ne peuvent s'accaparer la Souveraineté Nationale. Vous êtes cependant sous les ordres directs du Ministère de l'Intérieur et vous n'avez donc pas le choix, vous devez aller au turbin sitôt que le préfet est saisi par votre ministre de tutelle.
Cependant, vous avez la Liberté de juger de la proportion de la force à employer et êtes soumis à un code de déontologie. Le fait d'avoir intégré le corps des Compagnies Républicaines de Sécurité, quand bien même cela vous permet de jouir d'une superbe tenue de Robocop, ne vous retire ni le droit de vous éduquer sur ce qui fait la différence entre "une décision politique" et un crime, pas plus que cela ne vous retire la responsabilité morale, éthique, professionnelle et tout simplement humaine, de servir l'intérêt général en réduisant au maximum l'usage de la force. Pour rappel, voici ce que dit votre code de déontologie s'agissant du discernement dont vous devez faire preuve dans l'exercice de vos fonctions :
Article R. 434-10 - Discernement
Le policier ou le gendarme fait, dans l'exercice de ses fonctions, preuve de discernement.
Il tient compte en toutes circonstances de la nature des risques et menaces de chaque situation à laquelle il est confronté et des délais qu’il a pour agir, pour choisir la meilleure réponse légale à lui apporter.
Lorsque vous dévoyez votre fonction au point d'en devenir les chiens enragés de la petite mafia qui nous assujettit tous, cela contre des manifestants ne représentant aucun danger tant pour les personnes que pour les biens publics et privés, vous provoquez une série de conséquences dont il faut bien mesurer les effets à long terme :
1) Vous légitimez la violence gouvernementale faite aux personnes.
2) Vous signifiez aux Français que vous êtes en dehors de ce peuple et clairement son ennemi
3) Vous jetez sur l'ensemble de votre profession, y compris vos collègues n'étant ni C.R.S, ni même des flics au comportement de "cow-boy", un discrédit monumental ne faisant qu'accroître la défiance du peuple envers sa police. Ce qui est toujours dangereux lorsqu'un Etat est en situation pré-insurrectionnelle. Et c'est assurément le cas pour la France, aujourd'hui...
4) Vous laissez au peuple le soin de croire que vous seriez recrutés dans les Compagnies Républicaines de Sécurité, du fait d'un comportement et d'une cervelle de petite frappe, et certainement pas pour un ensemble de dispositions physiques et psychiques rehaussant quelque peu l'image que vous faites passer au grand public.
Qu'on s'entende bien : Dans tout rassemblement de plusieurs milliers de personnes, qu'il soit autorisé ou non, il y a toujours quelques individus au comportement violent qui ne méritent aucunement votre laxisme, bien au contraire. Mais personne ne pourrait vous prendre au sérieux, si vous tentiez de justifier votre propre violence policière sur d'aimables gauchistes qui à minima défendront des positions tout à fait respectables sur les questions sociales ou écologiques, ou mieux encore, le respect de nos libertés individuelles et collectives qui sont à la base garanties par notre bloc de constitutionnalité. En clair, quand des gens défendent notre ordre constitutionnel qui vaut pour tous, ou simplement la mise à l'arrêt des politiques anti-sociales ou nuisibles à l'environnement, ce sont les intérêts fondamentaux de la nation au sens de l'article 410-1 du Code Pénal que ces Français plus courageux et investis que la plupart d'entre nous défendent. Pouvez-vous revendiquer pour chacun d'entre vous, défendre avec acharnement hors de votre cadre professionnel de telles nécessités sociales et démocratiques, ne serait-ce que par ce que vous souciez de l'avenir de vos enfants ? Respectez les Français qui se battent pour de telles causes, ils défendent aussi vos intérêts à vous, policiers soumis au fumeux "devoir de réserve".
A l'ère d'internet, les images ne sont plus filtrées comme il y a un peu plus de 10 ans désormais. L'ensemble des violences policières sont désormais parfaitement enregistrées et diffusées, et même votre absence de réactivité face à de vrais casseurs est clairement vérifiable par n'importe quel internaute. Ainsi, lorsque vous ne réagissez pas à des agressions de journalistes amateurs par des hordes d'antifas dans cortèges du Front de Gauche, vous ne garantissez pas notre droit à la sûreté. Quand vous n’interpellez pas des "blacks blocs" dont on découvre qu'ils enfilent après leurs basses œuvres des brassards de police avant de discuter tranquillement avec certains de vos collègues, vous ne garantissez pas notre droit à la sûreté. Quant à l'inverse, vous gazez ou matraquez des manifestants qui ne sont ni armés, ni masqués, ni même ayant un comportement violent, vous abolissez de fait notre droit à la sûreté.
Les faits que je mentionne ne sont en rien imaginaires. Je vous ferais grâce des nombreuses vidéos, photographies et témoignages circulant sur internet, je pense que vous êtes assez conscients de la réalité du terrain et de ce que l'on vous demande de faire pour savoir que cette disproportion de la force qui vous est reprochée ne découle pas de simples légendes urbaines.
Permettez-moi maintenant de me faire l'avocat du peuple tout entier, qui comprend aussi vos propres personnes, vos familles, vos enfants et tous ceux que vous aimez :
VOUS AVEZ LE DEVOIR DE NOUS PROTÉGER !!!
Chaque fois que vous décidez en tant que professionnel du maintien de l'ordre public, de ne pas faire usage de la force (c'est à dire gazeuses et matraques) contre des manifestants qui ne sont encore une fois, ni armés, ni masqués, ni violents, vous garantissez à vos enfants qu'ils n'auront aucune raison de craindre un jour la police, s'ils devaient manifester de façon légale ou non, pour sauvegarder nos libertés. C'est votre devoir de père, d'époux, d'enfant, de citoyen et de professionnel de faire preuve de discernement pour limiter l'emprise politique de nos "représentants" sur la qualité de votre travail. Et quand bien même vos "autorités" pourraient vous pressuriser pour que vous vous montriez extrêmement rudes à l'égard de manifestants, c'est tout de même vous, en tant qu'individus, qui conservez le choix ultime de faire usage de vos armes non létales contre des personnes. Vous êtes responsables de vos actes et vous avez le devoir plus qu'aucun autre, de vous montrer extrêmement professionnels vis à vis de citoyens qui défendent nos intérêts fondamentaux à tous, qu'importe vos orientations politiques particulières.
Vous êtes policier avant même d'être "C.R.S". Faites honneur à votre uniforme, vous le portez au nom du peuple, il a été payé avec les impôts du peuple, et s'il symbolise l'autorité et le maintien de l'ordre, il ne vous retire pas votre responsabilité morale en tant qu'hommes parmi tous les autres.
Samedi 12 Décembre prochain, de façon tout à fait légitime, des gens vont venir à nouveau braver le fumeux "état d'urgence" entravant notre liberté d'expression et de réunion, cela pour vous garantir à vous, vos enfants et ceux que vous aimez, le droit fondamental de pouvoir dire merde aux ordures qui sont actuellement à la tête de l'Etat. A nouveau, vous serez appelés à venir réprimer sévèrement ces manifestations, et il serait temps que pour une fois, vous compreniez l'importance fondamentale qu'il y a de respecter l'intégrité physique des manifestants. Vous en avez la totale liberté ainsi que la responsabilité qui va avec.
Une amie à moi sera dans l'un de ces cortèges non déclarés (puisque de toute façon interdits du fait de l'état d'urgence). C'est un petit bout de femme qui n'a rien d'une excitée voulant casser du flic ou défoncer des vitrines. C'est une simple Française qui lorsqu'elle sera dans la rue pour chanter et scander ses revendications, ne fera aucune distinction entre les Français pour savoir qui devrait bénéficier d'un mieux démocratique et social. Dans son esprit, les policiers à l'égal de tous les Français, sont des citoyens qui jouissent des mêmes droits, et des mêmes devoirs. Je souhaiterais que ni elle, ni quiconque ne puisse revenir chez soi avec des hématomes sur le visage ou le corps, et puisse alimenter sur les réseaux sociaux, un dur réquisitoire contre vos agissements. Vous avez la possibilité et même le Devoir de rétablir le lien garantissant que personne en France ne craigne la police, et que bien au contraire, votre travail soit salué pour ce qu'il est : garantir parfois au péril de votre vie, notre sécurité. J'espère que mon appel sera entendu...
Sylvain Baron
Rien à ajouter Sylvain. Reviens-nous en pleine forme !
RépondreSupprimerTrès bonne lettre !
RépondreSupprimerTrès belle lettre Sylvain, j'en avais écrit une dans le même genre à l'époque de Occupy La Défense...
RépondreSupprimerhttps://blogs.mediapart.fr/gerard-foucher/blog/061111/lettre-ouverte-aux-policiers-et-gendarmes-de-france
Mais aujourd'hui, je crains bien qu'il ne soit guère utile d'essayer de convaincre des chiens fidèles et bien dressés que leurs maîtres sont des voleurs et des assassins. Leur loyauté et leur obéissance prendront toujours le dessus.
Je crois que nous avons un grave problème, c'est que les CRS, policiers et autres qui matraquent et blessent les gens qu'ils devraient protéger ne "font que leur devoir", et respectent ainsi les pires des engagements : la loyauté à la hiérarchie, le respect du chef, le crédit à payer...
Pas sur qu'ils comprennent ou est leur intérêt. Pas sûr qu'ils sachent qu'ils sont des citoyens. Pas sûr qu'ils aient envie de comprendre.
RépondreSupprimerEt surtout, pas sur que les flics déguisés en casseurs comprennent qu'ils sont nuisibles à la République et à la nation française.
Bravo.
RépondreSupprimerBelle lettre, sauf pour le ton un peu passif-agressif, vis à vis des CRS :
Cette lettre est censée en rallier certains à la cause du peuple : En étant aggressif à leur égard, tu te les mets à dos, de fait.
Je pense en particulier à cette boutade :
"quand bien même cela vous permet de jouir d'une superbe tenue de Robocop,"
C'est assez méprisant (même si vrai), vis à vis de leur poste.