dimanche 17 juin 2018

Le compte Tipee d'un Révolutionnaire.


Je suis bénéficiaire de l'ASS (Allocation Spécifique de Solidarité). Elle correspond peu ou prou à un R.S.A dévalué de 50 €, soit une somme de 500 € mensuelle. Avec cette somme, une fois payé un loyer de 150 € dans une habitation sans eau courante, ni électricité et dont l'état général est globalement insalubre, il me faut aussi payer 30 € pour faire recharger successivement un jeu de deux batteries (solaire + batterie plomb standard) chaque soir + 50 € pour mon abonnement téléphone et internet.

Me reste donc moins de 280 € pour subvenir à mes besoins alimentaires et d'hygiène chaque mois, payer les cycles de laverie, mes clopes, et me déplacer en région bordelaise pour des activités personnelles. Chacun jugera de la souplesse de gestion que cette "Allocation Spécifique de Solidarité" me permet pour vivre.

Je ne dispose plus du permis de conduire pour exercer ma précédente activité de chauffeur routier, ni pouvoir me montrer réactif sur la plupart des offres d'emploi d'autant que je n'ai aucun diplôme particulier à faire valoir sur "le marché" du travail. Je n'ai pas de BAC, ni même un brevet ou un CAP pour m'aider. Etant par ailleurs un esprit trop libre pour redevenir un banal salarié n'ayant aucune prise sur le sens, le temps et la qualité accordée à mon labeur, c'est par le maraîchage et différents services aux particuliers que je tente de reprendre progressivement le contrôle de ma vie matérielle tout en restant en accord avec ce que je suis et ce que j'apprécie faire.

Si je souhaitais pouvoir acquérir la terre qui soit idéale à mes activités d'agro-foresterie (j'ai une formation d'ouvrier forestier et un projet de permaculture dont les contours sont bien formalisés en mon esprit), il me faudrait jouer d'une somme de 30.000 € au moins, permettant d'acheter à la fois quelques hectares de terre, payer les frais de notaire, disposer du matériel agricole minimal nécessaire et une caravane me permettant d'être à l'abri le temps des travaux de construction d'un habitat en dur d'environ 20 m².

Mes activités dans la biographie exigeraient moins de 500 € de capitalisation initiale pour que nous puissions avec une amie infographiste, disposer du trésor de guerre nécessaire pour payer des droits sur images, faire de premiers essais d'impression, et nous orienter progressivement sur une démarche de création d'entreprise avec les frais que cela supposera.

Il me manque des outils essentiels pour faciliter mes travaux de jardinage chez les particuliers et mes propres activité de maraîchage (je cultive des crosnes du Japon), et avec moins de 500 €, je pourrais disposer d'une débroussailleuse, faire réparer ma tronçonneuse et acheter quelques outils plus rustiques qui me manquent. 

Il y'a aussi mes lunettes de vue qu'il me faudrait refaire, un tour chez le dentiste, des vêtements et chaussures qu'il me faudrait racheter, et le luxe serait de pouvoir renouveler mon informatique et disposer de quelques équipements assurant bien mieux mon indépendance énergétique. Trouver un habitat digne jouxtant quelques ares de terrain à exploiter dont le loyer me serait accessible serait un apport significatif pour mon moral, tout comme disposer d'un peu de monnaie de réserve lorsqu'il s'agit d'offrir un verre à quelqu'un que l'on rencontre ou simplement s'autoriser un plaisir quelconque améliorant l'ordinaire. Je ne suis franchement pas dépensier si l'on considère qu'en dehors des équipements durables, je n'ai pas de besoins autres que physiologiques et sociaux minimum à défrayer. 

Si l'on se réfère à ma vie militante, je suis en revanche volontiers dépensier, et les échelles de valeurs discutées ne sont plus les mêmes. Tout se paye, y compris les Révolutions lorsqu'on en a les moyens. Le manque de bénévoles pour satisfaire au bien public étant criant, on peut aisément y combler en rémunérant des infographistes et monteurs audio-visuels, des "community managers" et des colleurs d'affiche en considérant un salaire brut de 50.000 € annuel par personne si elles font du plein temps. De même que louer une scène, du matériel sonographique, payer des artistes un peu connus pour attirer des foules et d'autres qui le sont moins, mais tout aussi talentueux pour les faire rester, cela peut se chiffrer à plusieurs dizaines voire centaines de milliers d'euros de frais QUOTIDIENS s'il s'agit d'occuper une place publique en faisant fi de l'apathie de nos réseaux politiques. Dans la même veine, je n'aurais vraiment aucun scrupule à payer des figurants si c'est nécessaire. Macron a bien fait la même chose pour ses meetings.

Si l'on veut faire le procès des pourris, et notamment ceux qui disposent d'un mandat très sensible au sein des institutions de l'Etat, il nous faut pouvoir nous allouer les services de très bons avocats, et les honoraires de ces gens sur une procédure menée jusqu'au bout, peuvent largement s'envoler à plusieurs dizaines de milliers d'euros. 

Enfin, ne parlons pas des frais d'impressions de tracts, communiqués et affiches, de courriers, de transport pour se déplacer entre des événements à travers la France afin de sensibiliser sur une méthode de combat, la gestion des sites web et leur hébergement, etc. Militer coûte cher sur des dizaines d'opérations à faible coût apparent, mais dont le cumul impacte très clairement le budget d'un précaire qui vit avec 500 € par mois.


Je ne suis pas hostile fondamentalement à ce que lorsque l'Etat verse une allocation de subsistance (dont il y aurait beaucoup à dire sur le foisonnement inutile, la lourdeur administrative pour y avoir accès et leur montant indigne), qu'il y'ait une contrepartie demandée en temps de travail minimum.

Mais dans ce cadre, c'est n'est plus un travail "bénévole", mais contraint, si l'Etat peut faire coercition pour imposer à quelqu'un d'aller fournir ce travail (qu'on supposera naïvement d'utilité publique), ou pour le priver de son droit à une allocation minimum de subsistance, en cas de refus de "travailler".

Un travail bénévole n'a aucune contrepartie monétaire, et ne suppose aucune contrainte ou menace pour être obtenu de quelqu'un. Un bénévole donne de son temps pour faire oeuvre de bien. Lorsque je consacre des efforts à organiser une manifestation, à distribuer des tracts ou venir expliquer des notions essentielles sur le droit à l'auto-détermination des peuples à différentes catégories de population, ceci est une action strictement bénévole.  Et bien que je revendique que mes actions soient profondément d'utilité publique, il parait évident qu'un Révolutionnaire ne trouvera aucun subside de l'Etat pour encourager son action.  Mais de la même façon, nombre d'associatifs œuvrant sur des causes particulières, ne trouvent aucune rémunération de leur activité, pas plus qu'un soutien matériel à leurs actions. L'Etat fait donc défaut là où le travail bénévole existe déjà, sans être reconnu d'utilité publique. 

Du point de vue de l'impôt et de l'allocation de la monnaie, il est cependant admissible de considérer que si une personne n'est inscrite dans aucune activité d'utilité publique, qu'une allocation, même universelle, ou pour ce que les théoriciens de l'a-monétisation de la Société imaginent à partir de droits et devoirs civiques stricto-sensu sur le temps travail échangé, il soit logique de lui imposer de fournir un effort au profit de la collectivité. Le droit à un environnement sain et la santé, suppose par exemple des éboueurs et une filière sanitaire ainsi que des personnels soignants pour la faire fonctionner. Ils ne produisent aucune matière première alimentaire ni aucune technologie particulière, et pourtant, autant l'instituteur que la simple secrétaire administrative, sont indispensables au fonctionnement de la Société. Ils sont donc légitimes à exiger par convention, d'être rétribués d'une façon ou d'une autre pour leurs efforts assurant le bien-être de tous. Nous consentons à l'impôt pour cette raison (entre plusieurs milliers d'autres dans une civilisation aussi avancée et complexe que la notre). L'impôt peut être monétisé pour faciliter les échanges entre un producteur de poulet et un voyagiste payant lui-même un accès à une technologie de transport et ses infrastructures, ou versé sous la forme de ce qu'on appelait autrefois "la Corvée", c'est à dire un travail direct. La monnaie n'étant rien d'autre que l'attribution d'une valeur sécable du temps de travail, à même de garantir un étalon d'échange commode à une communauté nationale. Quoi qu'il arrive, nous devons fournir un effort personnel un certain nombre d'heures par an (le plus difficile à théoriser pour une économie équilibrée et efficiente socialement et écologiquement), pour que chacun dispose de ses droits d'accès à l'ensemble des biens et services essentiels à sa dignité de vie propre. 

Le droit privé associé à la convention qu'est la monnaie facilitant la libre entreprise, un très grand nombre de nécessités publiques et de confort sont résolues par des producteurs, artisans, commerçants et petites PME spécialisées. Dans ce cadre, la monnaie est réellement indispensable à nos échanges, car elle devient le seul étalon fixe qui permette de garantir la valeur de nos droits sociaux (salaires et systèmes de cotisation sociale) dans la sphère privée. Si l'on suppose une Société où il est interdit de posséder les moyens de notre production, mais dont le libre accès est garanti à  à ces derniers pour toutes celles et ceux qui veulent fournir un travail satisfaisant des nécessités publiques ou privées, ce qui est dès lors exigible par tous, n'est pas nécessairement de la monnaie en échange d'un service rendu, mais du temps de travail (ainsi qu'un énorme saut qualitatif sur le plan spirituel et civilisationnel). 

Pour forger de la monnaie, il faut de toute façon du travail puisque ce dernier en détermine la valeur, en déplaçant toutefois une partie du consentement à l'impôt sur la monétisation de "la Corvée". Puisque nous ne devons plus donner de notre temps et notre sueur à la réfection des routes ou l'entretien du moulin de la seigneurie, alors nous attribuons une valeur monétisable à notre temps de travail réel, et nous acceptons qu'une part de la monnaie créée à ces fins, soit allouée à l'Etat afin qu'il permette au soldat, au juge, à l'enseignant et au médecin, de disposer d'un revenu pour leur propre travail, tout en restant à l'abri de l'influence d'intérêts privés et prédateurs, pouvant corrompre leur activité très sensible sur le plan politique. Le même impôt monétisé payera l'ouvrier se chargeant de refaire la chaussée ou ravaler un bâtiment public.

Les Hommes quoi qu'on en dise, sont bien des animaux politiques. Simplement parce que nous sommes des entités pensantes et capables de projection, soit d'abstraction. Faire de la politique suppose concevoir un mécanisme social qui, une fois établi par une règle inscrite dans un ensemble de lois déjà existantes, est à même de générer un changement positif par rapport à ce qui est déjà existant. Et il est vrai que les lois, particulièrement lorsqu'elles portent sur l'organisation du commerce, la création et la ventilation de la monnaie ainsi que la fiscalité, ont un effet réel sur la vie économique d'un pays. Des millions d'acteurs économiques s'adaptent à un changement opéré avec juste quelques mots inscrits dans un projet de loi qui est adopté par une assemblée ou le peuple tout entier.

Puisque nous vivons en Société et que nous sommes interdépendants, il me parait normal que l'Etat pour établir la comptabilité claire de ce qu'il perçoit et retourne de et à nous tous, puisse disposer de chacun d'entre nous, d'un temps de travail minimum accordé à la chose publique, que l'on monétisera (déléguera) ou non. S'il y'a des déchets sur les routes, il faut non seulement des associations pour sensibiliser, des poubelles à installer et vider sur plus d'aires de stationnement, et des gens pour collecter les immondices et dépolluer nos rivières et forêts. Même le dernier des "parasites" peut bien donner quelques heures de sa vie chaque année, à contribuer à un tel effort. La réalité, c'est que "les parasites" n'existent pas. Il y'a certes des gens qui procrastinent et se laissent vivre de façon indolente, mais non seulement ils représentent une part très marginale de la Société, mais en outre, une bonne part d'entre eux ne trouve aucune incitation à sortir de sa léthargie dans l'organisation de l'Etat social existant. Tous consomment et payent de fait de l'impôt via la T.V.A

La majorité des actifs qui sont sans emploi sans être étudiants, travaillent quelques heures par jour au moins. Que ce soit dans leurs démarches de recherches d'emploi, pour rendre un service à un proche, ou au-travers du bénévolat pour une association ou une cause, nous travaillons tous d'une certaine façon. 

Par ailleurs, puisque le "progrès" consiste à dire que l'ensemble des Hommes doivent pouvoir disposer d'un droit inaliénable et imprescriptible à des conditions de vie dignes dans un environnement qui soit juste et démocratique, nous sommes donc aussi soumis au Devoir de contribuer à un tel projet collectif. Si tout le monde dispose du Droit d'accéder à un toit, à de l'eau courante, à de l'énergie, à l'alimentation et aux soins, dans ce cas, chacun doit s'assurer qu'autrui, lié par ce pacte commun sur nos droits individuels et collectifs, puisse disposer de notre propre force de travail permettant de garantir de façon directe ou indirecte, le respect de ses propres droits. Je consens donc à l'impôt en contribuant pour près d'un cinquième de mon restant à vivre, puisque je paye la TVA comme tout le monde, soit ce qui constitue le premier poste de recettes dans le budget de l'Etat. Pour peu que nous fassions une Révolution en France et simplifions les allocations de subsistance actuelles en une seule qui soit modulable et digne, je suis aussi favorable à verser un temps de travail supplémentaire qui soit contraint, livré de façon directe ou monétisée (par une taxe), à la nation.

La taxe ayant toutefois l'intérêt de supprimer la contrainte dès lors que je peux me permettre de choisir les activités que je souhaite exercer. Je me borne à rétrocéder une part de la valeur monétisée de ce travail à l'Etat, mais je suis libre de décider de ce que je fais. Comme peu de gens apprécient se lever aux aurores pour récolter les détritus de ses concitoyens, de telles tâches ingrates ne peuvent qu'être valorisées très fortement sur le plan monétaire (c'est à dire une rémunération horaire qui soit clairement incitative) ou contrainte en guise d'impôt par le travail. Si le caractère ingrat ou difficile d'une tâche est fortement valorisé sur le plan de la rémunération, et que les revenus varient entre les individus en fonction des activités et de l'investissement de chacun,  alors la dépense publique sera précautionneuse et la mieux ventilée que possible pour réaffecter l'impôt à la salubrité de nos villes et villages.  Mais il reste certain que personne ne se lèvera aux aurores pour effectuer une tâche ingrate de façon "bénévole"

Toute contrainte de l'Etat suppose une indemnisation juste. 

L'on peut consentir à effectuer son service national, et quelques heures par an, à donner de nous-mêmes dans des actions d'utilité publique, cela parce qu'en dépit de la possibilité d'entreprendre ou de trouver aisément une activité salariée qui soit rémunératrice, une personne dispose de son libre temps pour servir l'ensemble de la communauté. Mais gardons à l'esprit que nous ne naissons en rien pour travailler ou être les choses de la Chose publique, mais pour simplement expérimenter la vie. Elle peut-être faite d'amour et d'eau fraîche, de sensations, de goût immodéré pour les arts, et de milliers d'autres choses inutiles, mais tout à fait indispensables à notre bonheur et plus encore à donner du Sens à notre existence. Ce qui signifie que si nous sommes contraints du fait que nous apparaissons au monde dans un environnement matériel, politique, culturel et social pré-existant à nous-mêmes, à devoir nous adapter et consentir à donner une part de notre temps de vie à la communauté toute entière, l'essentiel de notre existence doit nous appartenir en Utopia réelle.

C'est en ce sens que le débat sur la restauration de "la Corvée" par le Conseil d'Etat appelle à une réflexion d'ensemble.  D'une part sur ce qu'est la Vie pour un être humain, du Sens qu'elle a, et comment la communauté politique dans laquelle ce dernier est inscrit, doit œuvrer pour permettre à chacun de expérimenter l'existence dans la plénitude et l'abondance. N'étant plus des femmes et hommes de Cromagnon vagabondant à demi-nus dans les forêts profondes du paléolithique, il est évident que nous ne devons pas nier la complexité de notre Société actuelle, mais nous y adapter autant que faire se peut. Nous sommes dispensés de chasser ou cueillir des baies pour tous, mais l'on peut fournir des efforts ou les livrer plus commodément sous forme de monnaie à l'Etat, ainsi qu'à d'autres acteurs économiques privés dont on requiert leurs propres efforts et compétences. Dans ce cadre, il faut non seulement quantifier le temps de travail minimum qui soit exigible à la Chose publique, que cela soit sous forme de monnaie ou d'activité directe, mais aussi déterminer une politique monétaire et budgétaire qui garantisse à tous (y compris "les parasites") les droits fondamentaux prévus par notre bloc de constitutionnalité ou restant à y inscrire. 

Pour ma propre part, je considère que mes propres droits fondamentaux à une allocation de subsistance qui soit digne, sont bafoués. De même, le fait que les dispositifs facilitant mon accès aux soins supposent des lourdeurs administratives décourageantes et n'ayant pas lieu d'être, que le logement public n'existe plus et que l'accès au "logement social" - ou ghettos insalubres - suppose des mois ou années d'attente sur des listes, que je ne puis accéder au crédit public pour entreprendre et acheter ma terre, tout cela participe à ne pas être en situation de DEVOIR à l'Etat, mais au contraire d'être en attente que l'Etat respecte mes droits fondamentaux. En outre, ayant déjà des activités bénévoles et exerçant bien des activités entrepreneuriales qui ont vocation à terme à se concrétiser et générer de la valeur pouvant être fiscalisée, au vu du temps temps que j'y investis, il me semble que je suis plus que créancier sur un Etat totalement débiteur à mon égard. 

A tout égard, je travaille et je satisfais même à deux ambitions sociales avec mes activités (l'alimentation et la transmission de mémoires familiales) et il me paraîtrait juste que si ces dernières soient au stade de développement (pas de récolte avant l'hiver, ni de revenus substantiels de travaux écrits avant un certain nombre d'ouvrages rendus), que non seulement l'Etat s'assure que je puisse disposer d'une allocation de subsistance qui soit réellement digne, mais aussi des moyens de développer mes projets entrepreneuriaux. 

Un travail bénévole est gratuit. Je ne demande donc pas à l'Etat de subventionner mon militantisme en tant qu'activité. Mais s'il s'agit d'assurer la diversité des opinions en France, le soutien aux lanceurs d'alerte (ce qui selon la définition que chacun se fera, vaut pour mon propre compte), la promotion de la citoyenneté et de la démocratie, alors les MOYENS qui me sont nécessaires devraient eux aussi m'être alloués. Toute activité d'utilité publique mérite d'être soutenue par l'Etat, ou autrement dit par NOUS via nos impôts. Mais la dissociation doit rester en ce qui relève du bénévolat, et des moyens accordés à des entités rendant un service public à leur façon. Les bénévoles n'exigent aucune rémunération de leur mobilisation, mais seront toujours ravis de disposer des financements nécessaires à leurs activités.

Pour ma propre part, vous comprendrez bien qu'en l'état actuel des choses, je ne puis obtenir les moyens de rendre mon bénévolat efficient, que par vous tous, indépendamment de l'Etat qui ne répond plus à ses devoirs, du fait qu'une oligarchie malveillante s'accapare le pouvoir.

On pourra se permettre de redessiner l'Utopia tous ensemble et jusque dans nos lois, lorsque la Révolution sera advenue. Je ne suis pas corruptible, mais il est vrai que si je manque déjà de ressources pour assurer ma dignité d'existence, cet inconfort matériel est encore plus criant lorsqu'il s'agit de frapper puissamment dans des actions bénévoles à entreprendre. Rassembler des milliers de gens au bon endroit et les faire devenir des Millions en quelques jours, c'est à ma portée. Je sais comment faire, et je ne souhaite même plus à devoir justifier pourquoi je suis sans doute le meilleur chef d'orchestre d'une insurrection à faire advenir. Mais soit je dispose de votre confiance et votre bénévolat général lorsqu'il faut répondre présent à un rendez-vous donné, soit vous déléguez à quelqu'un d'autre votre présence, en me donnant les moyens d'inciter cette personne à venir ou agir en tant que partie prenante d'une stratégie révolutionnaire.

Si la bonne fortune devait me rendre millionnaire demain, que ce soit par votre soutien ou part un autre hasard heureux, mis à part rembourser de vieilles dettes, m'acheter ma terre et peut être un voilier, une nouvelle guitare et les quelques biens me faisant défaut pour me sentir aussi indépendant que libre et digne, je ne me vois pas utiliser l'essentiel d'un tel trésor de guerre dans des futilités de consommation, ou des opérations immobilières ou financières de grande ampleur, car ça ne fait tout simplement pas sens avec ce que je suis. Je structurerai simplement mieux mes activités associatives et économiques pour en abonder les comptes et me maintenir un reste à vivre suffisant à mes nécessités sociales et physiologiques incompressibles. 

Il est impossible de prouver dans un univers politique corrompu que le sens de l'honneur existe encore chez certains d'entre nous, et qu'il est même plus cher à nos yeux que les mirages du confort matériel. Sans doute parce que je suis très imparfait, mais que aussi parce que je suis en revanche intègre et déterminé, je tiens absolument à ce que dans ma démarche révolutionnaire, mon honneur ne puisse être remis en défaut. C'est la seule chose qui me reste aujourd'hui puisque je n'ai plus rien depuis tant d'années. C'est aussi la seule  contrepartie que je puisse garantir à qui me soutiendra sur mon compte "Tipee". Je vous appelle à non seulement suppléer un peu à la maigre allocation que me verse l'Etat alors que je tente de développer mon indépendance économique, mais aussi et surtout à me donner les MOYENS de faire trembler l'oligarchie, par des mobilisations de masse et des procédures très hostiles à son égard. Je sais quels talents payer, quels leviers soulever, quelles structures démarcher pour arriver au bout d'un processus qui parait inimaginable et parfaitement utopique pour l'écrasante majorité de nos concitoyens. Y compris vous qui me lisez peut-être. 

Celles et ceux qui me suivent savent que je me bats pour rétablir l'indépendance de notre pays et faire advenir une constitution qui soit démocratique. Non pour faire de la politique à proprement parler, et encore moins "faire carrière" dans cet univers. Celles et ceux qui travaillent avec moi savent que si je suis vigilant à maintenir une cohérence dans un processus général, je le fais sans autoritarisme, ni même volonté de tout faire ou adopter une posture de "meneur". Ça n'est tout simplement pas dans ma personnalité, et je suis trop bien placé pour comprendre à quel point la Révolution est un processus où les relations d'interdépendance des compétences et soutiens, est exacerbé. Je ne suis donc pas à proprement parler "essentiel" à la Révolution, mais j'estime en être le meilleur stratège contemporain pour le cas particulier de la France.  Je considère par ailleurs que nous n'avons plus de temps à perdre. Ayant appris à ne plus me sentir coupable de ma pauvreté autant qu'à mépriser assez l'argent pour ne lui retenir qu'un caractère purement utilitaire et temporel, je puis désormais faire appel à votre générosité sans plus jamais me sentir humilié. Un jour, je serais sans doute plus à mon aise matériellement, et je donnerais aussi comme cela m'arrive déjà, un peu d'argent à des personnes et/ou à des causes pour lesquelles je suis sensibilisé.  Pour l'instant, je ne donne à tous que du temps de travail en vue de faire advenir la Révolution.

J'aimerais désormais travailler plus sereinement en terme de dignité de vie, et disposer des moyens de financer les événements, compétences et supports nécessaires à la stratégie révolutionnaire que je médite et expérimente à petit feu depuis des années.

Si vous me faites confiance, c'est depuis ce compte que vous pouvez m'aider à travailler le mieux que possible tant à l'organisation de la Révolte, qu'à mon propre essor personnel. Je remercie par avance toutes celles et ceux qui miseront quelques FRANCS sur moi. J'en serais digne, tout simplement.








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