mercredi 22 mai 2013

Les boules de pétanque du Front National

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A la suite d'un article que je publiais le 15 Mai dernier sur les incohérences du programme de M. Mélenchon, un débat assez conséquent s'institua entre les partisans du Front de Gauche et moi-même. Outre les questions de fond qui furent abordées bien plus sereinement que je ne l'imaginais, à maintes reprises, on me suggéra de me livrer à une analyse du programme de Mme Le Pen au moins similaire afin de contre-balancer un peu.

J'avais promis de le faire, j'espère que je contenterais mes contradicteurs d'alors, et que je donnerais matière à réfléchir aux partisans du Front National.

Les partisans du Front de Gauche m'invitèrent régulièrement à m'intéresser à l'histoire du Front National, et il est vrai qu'elle est digne d'intérêt du fait de toutes ses ambiguïtés. Cependant, du fait même du caractère ambigu des personnalités qui caractérisent la mouvance « d'extrême droite » des années 30 jusqu'aux années 60, je préfère éluder cette question, car ce serait aussi faire du tort à la gauche que d'évoquer les glissements vers le fascisme de certaines de leurs élites d'une autre époque. En outre, postulons que l'essentiel des sympathisants du Front National s'intéressent moins à l'histoire de ce parti qu'à ses propositions actuelles.

Globalement, le Front National développe donc un projet économique et « social » basé sur les points suivants :
  • Sortie de l'euro et récupération des éléments de Souveraineté nécessaires au pilotage de notre économie.
  • Lutte contre l'immigration
  • Politique sécuritaire forte
Le Front National promeut dans sa rhétorique des accents sociaux mais qui sont contredits sur bien des aspects, à commencer par l'hallucinante intervention de Marion Maréchal Le Pen à l'Assemblée Nationale le 16 Mai dernier. La petite dernière de la fratrie Le Pen présenta en effet devant les députés (payés à être absents) une analyse juste des dérives du capitalisme, avant d'expliquer très tranquillement pourquoi elle refuserait de voter en faveur du projet de loi contre les licenciements boursiers. Voila de quoi nous mettre en appétit :

Actons deux arguments chez la petite fille de M. Le Pen qui à la rigueur méritent débat (et actons au passage le népotisme qui sévit autant au Front National qu'au P.S) :

Le premier point que souligne Melle Le Pen, étant qu'une petite P.M.E peut aussi émettre des actions pour se développer, et qu'entre le moment où elle rémunère ses actionnaires, et le moment où elle prend une décision de licencier, il peut s'être passé une catastrophe économique pour l'entreprise, la contraignant à réduire sa masse salariale pour survivre.

L'argument en soi prouve que Melle Le Pen connaît mal le monde de l'entreprise. Les contrats passés avec des clients sont en général de plusieurs mois, voir plusieurs années, c'est d'ailleurs l'un des facteurs à même de rassurer des investisseurs sur la solidité d'une entreprise. En outre, un patron d'une petite PME malgré un contexte de crise, arrive plus ou moins à développer sa stratégie de développement à partir d'une assise commerciale solide en plus d'une prospection visant à enrichir son carnet de commande au jour le jour. De fait, la plupart des petites PME sont bien souvent en sous-effectif de personnel, car effectivement, en dehors de la solution très onéreuse de l'emploi intérimaire, les CDD et CDI peuvent s'avérer contraignants si le carnet de commande se tarit. Je suis certain que les presque deux millions d'ouvriers ayant voté pour Mme Le Pen aux dernières élections présidentielles en sont conscients. Mais, soyons galants, à 23 ans et n'ayant sans doute jamais eu l'occasion de faire ne serait ce que de la préparation de commande dans une entreprise, Melle Le Pen, ne pouvait adopter une réflexion issue d'un peu d'expérience de vie. Mais tout de même, s'il ne s'agissait que de protéger les petites P.M.E d'un texte de loi visant à protéger les salariés des grandes entreprises soumises au Diktat des marchés, pourquoi ne pas avoir proposé un amendement au texte afin d'exclure certaines catégories d'entreprises, et démontrer ainsi que le Front National se veut défenseur des salariés, autant que des entrepreneurs ?

Voici une occasion manquée. Le second argument m'a en revanche touché car il s'agit d'un débat de fond : Melle Le Pen expliquait que les communistes défendaient d'une certaine façon, un modèle de société où l'on aurait vocation à rester salarié à vie dans une même entreprise. Effectivement, c'est une vision plutôt malsaine de l'être humain que de lui proposer l'absence de motivation à varier ses expériences professionnelles au sein de différentes entreprises et même à travers différentes expériences de vie. Cependant, je tiens à faire remarquer que les communistes répondent en la personne de Bernard Friot à cette problématique avec l'institution du Salaire de Vie. Proposition profondément sociale et à même d'émanciper les Français en leur proposant de ne plus craindre la perte d'emploi, tout en favorisant la création d'entreprise par la liberté financière d'entreprendre, ou justement de changer d'entreprise. Cette proposition a en outre la particularité d'être une variante d'une solution préconisée par certains libéraux : « le revenu de base ». Elle est donc plutôt fédératrice.

Je n'ai trouvé nulle mention dans le programme du Front National d'une telle proposition, qui est pourtant possible à mettre en œuvre, grâce à notre système de répartition déjà pré-existant. En outre, ajouterais-je qu'en ces temps où le capitalisme effréné que dénonce Melle Le Pen, est en train de démanteler notre industrie, refuser aux côtés de l'oligarchie UMPS un texte qui aurait pu poser quelques freins bien utiles pour sauver de nombreux emplois, est le témoignage d'une profonde contradiction entre une posture sociale et une réalité quant aux intérêts défendus par le F.N.

Une fois traité ce point d'actualité mettant en lumière une première incohérence du Front National, rentrons dans les questions plus programmatiques :

Le Front National se fait (à juste titre) le chantre de la dénonciation de l'euro. Malheureusement, dès le départ, il énonce une idée reçue sur cette monnaie, au lieu d'une réalité technique. Quand on prétend vouloir gouverner la France, il me semble qu'il importe d'être précis et non entamer son analyse de l'euro de la façon suivante :

Dix années après son instauration dans la vie quotidienne des Français, l’Euro, comme monnaie unique, se révèle être un échec total malgré l’aveuglement des tenants de l’Europe de Bruxelles et de Francfort qui refusent d’admettre l’évidence.

Eh bien non, l'euro n'est pas une monnaie unique, mais une monnaie commune. Plus précisément, il s'agit d'un panier de 17 devises dont le peg est identique. C'est à dire que toutes ces monnaies s'échangent au taux 1 pour 1. Les obligations que nous émettons sont de la monnaie Française et non « européenne ». La B.C.E ne peut émettre d'obligations, cela lui est interdit par les traités. L'article 1 du Code Monétaire et Financier de la France précise que notre monnaie nationale s'appelle l'euro. Ce n'est pas le Code Monétaire et Financier d'un État Fédéral Européen souhaité par ces félons de l'UMPS, mais bien d'un État Souverain appelé la France. En outre, nous continuons de disposer de notre Banque Centrale. La seule chose qui a réellement changé depuis Maastricht, c'est que nous avons laissé les clés de notre politique monétaire à la B.C.E (ce qui est effectivement une pure folie) ainsi que le nom de notre monnaie nationale.

Dans son analyse des problèmes posés par l'euro, le Front National précise que Milton Friedman avait prévu que cette devise ne survivrait pas. Cela est vrai. Mais très étonnamment, le Front National s'appuie sur les dires d'un économiste Américain qui a imaginé le modèle monétariste que nous subissons en occident, avec la violence sociale que l'on sait, alors qu'un Prix Nobel d’Économie bien Français qui faisait le même constat, n'est même pas cité : Maurice Allais.

Moi qui croyait que le Front National souhaitait mettre à l'honneur le génie Français, c'est donc un Américain responsable de toutes les dérives de la création monétaire à outrance par les banques, qui est présenté comme la seule référence pour justifier la posture anti-euro. Voila une bien étrange référence pour un parti qui se dit "national".

Donc le Front National propose de sortir de l'euro Cela par le biais d'une négociation entre l'Allemagne et la France (les autres États Membres apprécieront l'importance qui leur est donnée) afin de démanteler la monnaie commune.

Sauf que du point de vue des traités, il n'existe aucune close de sortie de l'euro. La seule possibilité technique réelle, simplifiée et rapide est la sortie de l'Union Européenne qui est prévue par l'article 50 du Traité sur l'Union Européenne. C'est sans conteste un peu plus logique que cette proposition parfaitement risible que l'on peut lire dans le programme s'agissant de l'euro :

Afin d’accompagner la sortie de l’euro, un ministère chargé des Souverainetés devra prendre en charge techniquement et juridiquement la renégociation des Traités et la restauration de notre souveraineté nationale dans l’ensemble des domaines où elle a disparu, notamment monétaire.

Comme l'expliquait parfaitement M. Philippe Séguin dans son magnifique discours du 5 mai 1992 sur le projet du Traité de Maastricht, « On est Souverain, ou on ne l'est pas ». Ainsi, tout comme une politique écologique (j'y reviendrais) n'a nul besoin d'un ministère de l'écologie, un État Souverain n'a nul besoin d'un ministère des souverainetés pour faire valoir ce qui est un état de fait.

Ajoutons, et c'est d'ailleurs la même critique fondamentale que j'exposais aux sympathisants du Front de Gauche, que mettre d'accord 17 conflits d'intérêts sur une même logique économique, monétaire et sociale, est tout simplement impossible. Il n'y a donc rien à négocier. Où l'on sort complètement de cette institution, où l'on acte de longues et fastidieuses négociations qui au mieux ne déboucheront que sur un nouveau traité entretenant la démolition européenne. Au pire, les confrontations découlant d'une négociation vouée à l'échec, ne feront qu'exacerber des tensions que l'on peut éviter par une sortie pure et simple de l'Union Européenne.

Ce qui me permet d'ajouter une nouvelle incohérence dans la partie du programme liée à l'Europe :

« Il faudra que la contribution nette de la France au budget européen soit nulle, afin de dégager des marges pour le soutien notamment de notre agriculture ».

Voila sans doute la petite phrase qui m'a valu un grand éclat de rire en la lisant (comme quoi, le Front National a aussi de l'humour). Si le Front National ne propose pas de sortir de l'Union Européenne explicitement, il trouve le moyen d'édicter la plus irrationnelle des propositions qui consiste à souligner que la France continuera de contribuer au budget Européen, mais que les retours liés à cette contribution annuleront les sommes versées, notamment au profit de notre politique agricole.

Sachant qu'en 2007, dix pays étaient contributeurs net de l'usine à gaz, afin que dix-sept autres pays soient subventionnés (moins les énormes coûts de structures et de masse salariale des institutions européennes) ; expliquer tranquillement que la France, second contributeur net de l'U.E, annulera la péréquation européenne pour que nous récupérions entièrement les fonds alloués à l'institution est juste la preuve d'une immense gabegie financière.

Car réfléchissons bien à ce que cela signifie :

Avec le Front National au pouvoir, nous subventionnerons une coquille vide ayant d'immenses coûts structurels pour récupérer ensuite notre investissement. Il faudrait qu'on m'explique dans ce cas, pourquoi nous financerions des institutions n'ayant plus de capacité quant à redistribuer des fonds à 17 autres États Membres ? Et je me permettrais d'être un peu plus facétieux en considérant que les seules « dépenses administratives » de l'U.E se chiffrent à 8,4 Milliards d'euros. Hors, la France contribuant pour 18 % du budget européen, cela signifie que sa part représente environ 1,5 Milliards s'agissant des dépenses administratives. D'où la question : Que propose le F.N ? Imposer à l'Allemagne de faire don à la France de sa part des dépenses administratives afin que le programme du F.N soit totalement respecté ?

Enfin quand on parle de monnaie, il est évident que l'on parle aussi de dette. Car la dette, c'est de la monnaie ! Et le programme du Front National est riche d'enseignements car ce parti politique ne dénonce même pas la dette odieuse ! Il préfère sauver les épargnants.

Mais attention, quand on parle d'épargne, autant mettre le nez dans la réalité de celle-ci :

Globalement les moins de 30 ans ne parviennent pas à épargner, ils sont même en déficit de 8 %. Comprendre par là qu'ils vivent plutôt à découvert qu'avec un matelas financier pour faciliter leurs prises de risque. Pour peu qu'on y réfléchisse, c'est un contre-sens économique, puisque c'est la jeunesse qui est en général le moteur économique d'un pays, tant de part son esprit d'initiative, que sa force de travail.

Les 30-40 ans ne détiennent que 8 % de l'épargne totale en France. Les 40-50 ans détiennent 17 % de celle-ci, et les plus de 50 ans détiennent tout le reste soit plus de 70 %. Pour être complet, nous devrions ajouter que 20 % des ménages les plus aisés détiennent 35 % de la totalité de l'épargne en France. 

Nous observons donc que le gros des épargnants sont des seniors. Et les plus âgés détiennent plus de 25 % de l'épargne Française. On emporte par l'argent au paradis, mais pour autant, il y'a une inversion de logique économique, sans vouloir entrer dans le jeunisme imbécile. Les plus anciens ne redistribuent pas assez leur épargne pour un ensemble de raisons sociétales, économiques et psychologiques, et les plus jeunes ne bénéficient pas du matelas financier nécessaire à leur émancipation.

Voila donc les intérêts que souhaitent protéger Mme Le Pen en ne dénonçant pas la dette odieuse. Il ne s'agit pas de sanctionner les petits épargnants, ni même les entreprises ou encore les Français venant de vendre leur maison. Il s'agit de récupérer une bonne partie de cette monnaie qui dort au lieu de servir l'économie réelle, dans les épargnes des gens les plus aisés. Et deux façons permettent de le faire :
  1. Une annulation pure et simple de toute ou partie de la dette, avec une garantie de sauvegarde et de rémunération des épargnes des petits déposants et entreprises.

  2. En récupérant notre monnaie nationale, pratiquer une dévaluation par l'inflation, et adosser la rémunération de l'épargne des petits déposants à 1% + le taux d'inflation en plus d'indexer les salaires sur l'inflation.
Si le Front National s'intéressait en outre à nos propres Prix Nobel en économie, les cadres de ce parti sauraient que nous pouvons instituer un nouveau modèle monétaire appelé le 100 % money, qui ferait du nouveau Franc un outil monétaire réellement social. La dette de la France est tout simplement impossible à rembourser telle quelle. Et quand je lie dans le programme du F.N, comment ce parti compte gérer la dette publique, je suis particulièrement choqué de voir apparaître ceci :

La maîtrise dans la durée de l’endettement public sera inscrite dans une loi cadre qui instaurera à terme l’obligation d’un déficit structurel égal à zéro afin qu’aucune mesure budgétaire ne soit gagée par la croissance.

Il faudrait déjà qualifier ce qu'est un déficit structurel. D'autant que la France avant de vouloir appliquer cette politique imbécile d'austérité, avait l'habitude de gérer son budget dans le cadre d'une économie procyclique. Cela signifie que lorsque la croissance faiblissait, nous dépensions plus d'argent pour relancer la machine, et lorsque la croissance s'améliorait, nous faisions des économies. Cela indépendamment du problème posé par l'article 123 du Traité de Lisbonne qui nous condamne à l'usure des marchés et fait donc exploser notre dette.

Hors, l'on sait qu'un déficit de zéro est par nature impossible à envisager car le budget de l’État n'est pas gagé sur des dépenses et des recettes fixes, même lorsqu'il s'agit de dépenses structurelles. Le versement des allocations familiales ou de logement est par exemple une dépense structurelle. Tout comme le versement du R.S.A. Mais le nombre des bénéficiaires varient d'une année à l'autre, tout comme les recettes de l’État. Si donc, le nombre de bénéficiaires des diverses allocations devait augmenter, mais pas les recettes, le Front National empêcherait nos députés de voter un déficit qui soutiendrait pourtant la consommation et plus encore notre protection sociale ? Ce que propose le Front National n'est rien de moins que ce qui nous est imposé par l'Union Européenne avec l'infâme Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (T.S.C.G) qui vise à empêcher nos parlements nationaux de voter des budgets en déficit pour le bien de la Nation !

Si sortir de l'U.E signifie appliquer la même politique totalitaire et rigoriste au profit des rentiers, autant laisser l'UMPS continuer de nous envoyer dans le mur, ils font cela très bien.

Continuons de commenter les questions économiques à travers les vues de reconquête industrielle du Front National :

Pour commencer, constatons que le Front National s'enferme dans l'absurdité de renégocier les traités :

une renégociation des traités européens mettra fin au dogme de « la concurrence libre et non faussée », qui promeut en réalité la loi de la jungle.

Encore une fois, avec 27 conflits d'intérêts à satisfaire, je souhaite bien du plaisir à Mme Le Pen pour faire valoir la primauté des intérêts de notre pays sur les autres. Mais passons à la proposition la plus hallucinante :

Cette politique se fera parallèlement à la mise en place de protections intelligentes aux frontières face à la concurrence internationale déloyale (droits de douane ciblés et quotas d’importation), c’est-à-dire vis-à-vis des pays qui nous concurrencent de façon déloyale (par exemple la Chine ou certains pays d’Europe de l’Est, mais non les pays de niveau économique, social et environnemental comparable comme l’Allemagne ou les États-Unis).

Il n'y rien de comparable entre les économies Françaises, Germaniques et États-uniennes. Ni sur les questions sociales, ni sur les questions environnementales, pas plus que sur le poids de chacune de ces économies. Le libre échange n'a que deux motifs que l'on peut considérer comme valables entre les pays :
  1. Un libre échange de proximité entre des régions frontalières s'harmonisant avec une relocalisation de l'économie afin de réduire notre dépendance au pétrole.

  2. Les échanges de matières premières et produits finis en excédent, et correspondant à des marchandises qui ne peuvent être produites dans les pays concernés. Par exemple, la France produit du blé en excédent, mais ne produit pas de cacao. L'absence de restrictions douanières dans le cadre d'un accord de libre échange sur ces produits entre deux pays aux productions spécialisées est donc pertinent.
Aussi, en suggérant que l'Allemagne qui a bradé durant des années ses salaires, et plus encore les U.S.A qui sont assurément en guerre économique ouverte avec nous, et souhaitent nous imposer un libre échange forcené puissent obtenir le droit d'accords de libre échange total avec la France, on commence à mieux comprendre quel type de protectionnisme souhaite établir le Front National. Autant il est vrai que nous pouvons avoir des accords de libre échange sur nombre de marchandises et selon des points de vue de relocalisation économique avec l'Allemagne, autant s'il faut instituer une fermeté commerciale avec au moins un pays dans le Monde : C'est bien avec les États-Unis d'Amérique. D'autant que leur monnaie de singe, leur politique étrangère détestable, ainsi que leurs normes sociales et environnementales mériteraient que nous leur fassions subir le même embargo sur leurs produits, que celui qu'ils imposent au peuple Cubain. En outre, le Front National n'est pas fichu d'offrir au moins quelques grandes orientations industrielles alors qu'à l'ère d'un pétrole appelé à se raréfier, il faut des objectifs rassurants pour l'avenir. Je me permet donc de faire mon auto-promotion en faisant valoir ce que j'aurai aimé lire quant à un projet de reconquête industrielle pour la France.

Abordons un dernier point de détail sur l'économie, car le programme du Front National est un florilège de boules de pétanque (et non de perles) :

Extrait de l'analyse du Front National s'agissant de l'écologie, ce qui va logiquement vous faire sourire au vu des explications plus haut :

L’enjeu environnemental est très lié aux questions économiques, à la maîtrise internationale des migrations, au développement des pays pauvres et émergents. La question écologique doit dès lors s’inscrire dans la cohérence générale d’un projet politique, et elle doit être en conformité avec les autres propositions, si l’on veut sincèrement mener une politique efficace en la matière. Comment concevoir que des partis mondialistes, farouchement favorables à la dérégulation de l’économie mondiale et à l’internationalisation des productions, puissent prétendre défendre une politique favorable à l’environnement ?

Et maintenant, voyons une contradiction apportée dans la même analyse, ça vaut son pesant de cacahuètes :

L’écologie ne doit en aucun cas être synonyme de décroissance. Il convient au contraire de ne jamais négliger les implications des mesures écologiques sur la croissance économique, en visant systématiquement les décisions écologiques les plus favorables au développement de l’économie nationale. A cet égard, toute création d’impôt au nom de l’écologie doit être refusée.

Le bon vieux dogme de la croissance éternelle maintenu au nom de je ne sais qu'elle génie mathématique. Les ressources sont épuisables, mais puisque même pour le Front National, gouverner ça n'est certainement pas prévoir, il est donc urgent de ne rien changer !

Eh bien si, il faut décroître, que cela fasse mal aux idéologues libéraux ou non, c'est non seulement une absolue nécessité, mais pire encore : que nous le voulions ou non, cela se fera. Et nous avons le choix entre les affres d'une récession durable dans le cadre d'un modèle qui ne marche pas et une décroissance planifiée permettant de maintenir un équilibre social cohérent avec un impact de plus en plus en réduit sur les ressources. Et pour arriver à ces fins, non seulement nous devons effectivement nous permettre durant une petite décennie une croissance forte sur de la ré-industrialisation intelligente, mais il faudra créer une fiscalité « écologique » et surtout énergétique permettant d'influencer notre consommation dans le bon sens et faire disparaître toutes les secteurs marchands sources de gaspillages ou de déprédation « écologique ».

Je serais très tenté de poursuivre cette analyse sur les questions sociales, sociétales et démocratiques vues sous le prisme du F.N, mais je me rends compte que le seul volet économique m'a amené à noircir l'équivalent de sept pages. Aussi, je ne voudrais pas épuiser les quelques lecteurs ayant résisté jusque là. Aussi, je me fais garant de rédiger un second volet sur ces autres sujets si on me le réclame, il y'aurait beaucoup à dire.

Je souhaite donc conclure en lançant un appel à tous ces jeunes et ouvriers qui pensent voter pour une reconquête économique et sociale en portant leur suffrage vers le Front National.

Le Front National n'est rien d'autre qu'un parti capitaliste à papa qui tient à préserver les acquis des rentiers et maintenir notre vassalité par rapport aux États-Unis d'Amérique. D'ailleurs, le Front National ne propose pas de sortir de l'OTAN, mais uniquement de son commandement intégré. C'est un bon indice d'une attitude de larbins des U.S.A qu'ont les dirigeants du F.N, tout comme leurs « ennemis jurés » de l'UMPS.

Le programme du Front National, malgré une dénonciation des traités européens, ne permettra pas d'amener un mieux être social. Au contraire, tant dans les faits à l'Assemblée Nationale, que dans ses vues programmatiques, le F.N risque très certainement de renforcer un déclin social et continuer de privilégier les rentiers.

J'invite donc tous les sympathisants du F.N à choisir deux options :
  1. La première est de laisser tomber cette fratrie qui vous joue de la flûte pour vous diriger vers tous les autres partis proposant une sortie de l'U.E et l'euro, sans attaquer notre modèle social (Mpep, P.O.I, P.R.C.F et U.P.R). Il y'en a pour tous les goûts, faites vos recherches sur internet, lisez les programmes et choisissez.

  2. La seconde est de rejoindre le Front de Gauche qui a deux avantages à faire valoir. D'abord sa capacité à chatouiller les fesses des syndicats pour résister contre l'oligarchie UMPS, ensuite, une vision bien plus audacieuse sur les questions sociales et écologiques. Apportez leur vos millions de voix, mais exigez en contre-partie que le Front de Gauche cesse de nous vendre sa soupe européïste en ne nous proposant pas de récupérer notre monnaie nationale, et plus encore notre Souveraineté pleine et entière sur notre politique monétaire et commerciale.
Vous avez un réel poids électoral, et même si ça les place dans une situation inconfortable, les sympathisants du Front de Gauche, comme ceux des autres partis politiques cités, ne vous considèrent pas comme d'affreux fachos avec lesquels il est impossible de discuter. Ces partis politiques luttent contre le Front National, pas contre ses sympathisants (sauf ceux qui bien sûr revendiquent un racisme débile, mais ils ne sont pas si nombreux).

Si vous souhaitez que les choses changent au profit de tous, et que de réelles propositions vous soient faites par rapport à des enjeux sociaux, énergétiques et alimentaires très sérieux, alors oubliez la logique F.N. Le modèle économique prôné par ce parti politique est tout aussi sauvage et capitaliste que celui imposé par l'Union Européenne.

Au passage, et pour réellement conclure, quitte à vous barrer de ce parti qui fait les yeux doux aux ultra riches de notre pays ainsi qu'aux U.S.A, embarquez Florian Philippot et Grégory Gennaro, ce sont les seuls cadres du F.N ayant une once d'intelligence et de modération à faire valoir.

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