lundi 24 novembre 2014

La France, un nouveau Royaume

Je souhaite dans ce texte m'attarder sur l'idée politique la plus marginale qui puisse exister en France, à savoir la restauration d'un Royaume de France.

Je n'évoquerais quasiment pas ici les institutions, le fonctionnement démocratique et l'équilibre des pouvoirs. Je l'ai largement détaillé dans plusieurs documents, et je réaffirme solennellement que cette idée de Royaume serait autrement plus démocratique dans ses fondements que tous les Régimes Républicains que nous avons connu jusque ici.

Je souhaite plutôt m'attarder sur l'aspect « romantique » de ce Royaume, ainsi que le fonctionnement de l'institution Royale.

Les Républicains qui se battent aujourd'hui pour que la France recouvre son indépendance, sont très mal à l'aise avec les indépendantismes régionaux. Et pour cause, ce n'est pas au moment où l'on se bât pour que la France redevienne un État pleinement Souverain, qu'il faut céder aux revendications régionalistes à même de diviser la Nation.

Cependant, à travers ces revendications, il y a l'Histoire de France qui vient frapper à nos portes, et nous aurions tort d'ignorer cette dimension. Car il est possible d'offrir aux régionalistes la réappropriation de l'Histoire de leurs territoires respectifs, tout en assurant l'unité du peuple Français dans son ensemble.

Pour cela, il faut concéder que la France est d'abord le fruit d'une très longue construction politique, faite de batailles, de mariages et de traités d'annexion. Si l'on aime la France réellement, on se doit d'aimer l'histoire de chacune de nos régions pour la faire vivre.

La proposition que je défends permet de se réapproprier intégralement l'ensemble de notre Histoire. Cela d'abord en redécoupant nos Régions en 16 Comtés et Duchés respectant très grossièrement ceux ayant existé par le passé. Si ce découpage est « grossier », c'est par ce que ces Duchés et Comtés ont vu leurs délimitations changer régulièrement au fil de l'Histoire, et que l'on se doit bien de jouer de la cartographie de nos départements pour dessiner ces nouvelles frontières.

Ci-dessous, une proposition non exhaustive de toutes les bonnes idées qui pourraient être imaginées sur une carte des Comtés et Duchés de France.



Ces 16 Duchés et Comtés seront administrés par un Préfet de Région, assurant la courroie de transmission entre l’État et les départements. Mais tout Comté ou Duché a forcément un Duc, une Duchesse, un Comte ou une Comtesse comme autorité morale. Morale, par ce qu'il est hors de question d'anoblir qui que ce soit en France pour lui accorder des pouvoirs politiques quelconques, pas plus d'ailleurs que des revenus particuliers. Il s'agit juste d'un titre de noblesse, mais nous allons voire quel sera son rôle, et comment peut-on prétendre à ce titre.

Tous les 10 ans ou à chaque fois qu'un décès survient pour un Compte, une Comtesse, un Duc ou une Duchesse, des élections régionales sont organisées afin d'anoblir une citoyenne ou un citoyen de la Région. Un an avant cette élection, un appel à candidatures est affiché dans toutes les mairies de France. N'importe qui peut prétendre au titre. Cependant, une institution Royale sera en charge de faire un premier tri des dossiers via un examen permettant de contrôler les connaissances minimales des prétendants sur l'Histoire de leur région et celle de France, quelques notions de philosophie, et de culture générale. Cet examen sera ouvert à tous les Français de plus de 21 ans.

A l'issue de cet examen, seuls les candidats pour chaque Région ayant réussi l'épreuve, peuvent continuer de franchir les étapes suivantes. A savoir, un suffrage par le sort permettant de réduire à 10 candidats pour chaque Région. Ces candidats disposeront alors de tribunes médiatiques pour s'exprimer. Attention, il ne s'agit pas d'un concours de beauté. Ce que les Français rechercheront ici, c'est une certaine personnalité, une certaine culture, en un mot, un certain esprit.

Les candidats pourront moyennant des indemnités assurées par l'institution Royale, aller à la rencontre des Assemblées Municipales de leur Région pour expliquer comment ils aimeraient défendre l'histoire de leur territoire, mais aussi quel type de Souveraine ou Souverain ils seraient pour la France s'ils devaient être un jour élu.

Cette campagne serait l'occasion de grandes festivités dans les villes et les villages. Le Peuple se cherche une Dauphine ou un Dauphin pour le Trône de France, et chacun espère offrir à la France, le meilleur esprit qui soit pour éventuellement assurer un jour cette charge.

A l'issue de cette campagne, un Suffrage en deux ou trois tours dans chaque Région à la même date, permet d'élire le ou la représentant(e) du Duché ou du Comté.

Ces 16 représentants régionaux une fois élus sont alors soumis à un dernier Suffrage en deux ou trois tours, celui du peuple tout entier. Une nouvelle campagne médiatique d'environ 3 mois, permet aux Français de connaître l'ensemble des représentants régionaux. Cette fois-ci, on ne votera pas avec une pointe de chauvinisme Régional, mais avec la pleine conscience qu'une Dauphine ou un Dauphin élu, aura immédiatement vocation à remplacer la Souveraine ou le Souverain en cas de décès, d'abdication ou de destitution. Sachant que la charge Royale bien qu'apolitique, comporte tout de même de grandes responsabilités, telles que pouvoir destituer un Gouvernement, empêcher ou autoriser une Guerre (et notamment à travers l'usage de l'arme atomique), ou encore faciliter l'organisation d'un Référendum, cette élection prend donc bien une tournure politique. Les Français cherchent la personne la plus capable sur le plan moral et intellectuel d'assurer de telles fonctions.

Si au bout de 10 années, la Souveraine ou le Souverain règne encore sur le pays, une nouvelle série de suffrages est alors organisée dans les Régions pour que de nouveaux Comtes, Comtesses, Ducs et Duchesses viennent remplacer les précédents qui pourront conserver leur titre de Noblesse. Une nouvelle Dauphine ou un nouveau Dauphin sera alors élu(e), le ou la précédente(e) pouvant conserver son Titre, mais devra renoncer au Trône de France.

Si la Souveraine ou le Souverain décède, abdique ou est destitué(e) par Référendum d'Initiative Populaire, la Dauphine ou le Dauphin élu par le peuple Français durant les 10 dernières années, assurent immédiatement sa charge. Ce nouveau Souverain a vocation à régner à vie, bien qu'il puisse abdiquer à tout moment. Ce Souverain se doit de respecter une neutralité politique et religieuse absolue, en ne faisant jamais état de ses croyances personnelles à ces sujets. L'institution appartient aux Français, elle est un phare sur leur Histoire ancienne, et en même temps, une solution d'apaisement de la Nation en cas de profonde division politique. Le Souverain transcendant les Gouvernements par son règne long, peut percevoir ce qui relève d'une crise politique passagère dans le pays, d'une crise plus profonde, où le peuple Français aura besoin d'entendre des paroles d’apaisement et appelant à l'unité nationale pour résoudre cette crise. D'autant que l'institution ayant le pouvoir de destituer les Gouvernements, elle doit susciter une certaine sympathie du peuple, là où les Gouvernements et plus généralement les politiciens la craignent fortement.

Si je m'efforce de bien expliquer le contrôle que le peuple a sur l'institution (puisqu'il peut la révoquer par Référendum d'Initiative Populaire), ainsi que ses fonctions politiques premières, je tiens cependant à signaler que son intérêt démocratique, est d'essence romantique. Le Président de la République ne porte en lui aucune dimension historique, aucun mythe. C'est une coquille vide et très souvent contestée. Le Souverain n'a aucun rôle politique s'agissant des lois, mais l'entendre parler dans son poste de radio, son téléviseur, c'est d'une certaine façon entendre 2000 ans d'Histoire nous parler. Cela permet de répondre en outre au conflit existant entre les personnes les plus hostiles au principe du « chef » et celles qui au contraire, souhaitent une autorité charismatique pour administrer un pays.

Le Souverain ou la Souveraine est bien l'autorité charismatique et spirituelle de la France. Mais son pouvoir politique est nul. L’institution ne peut être à l'origine d'aucune loi, et elle est révocable à tout moment.

A l'inverse le Gouvernement serait bien élu au Suffrage Universel pour 7 ans, mais on ne s'intéresse pas à la personnalité du Premier Ministre et de ses ministres. On ne s'intéresse qu'à leurs idées et leurs compétences. Pour éviter qu'à la première Réforme venue, le peuple puisse révoquer le Gouvernement, c'est bien le Souverain qui doit contrôler avec l'aide de la Cour Constitutionnelle, si celui-ci remplit sa mission fixée dans le cadre d'un mandat impératif. Toute réforme Gouvernementale n'ayant pas été explicitée dans le programme politique du Premier Ministre alors en campagne, est forcément soumise à l'aval du Parlement.

Si un Gouvernement est fortement contesté, le peuple peut exiger sa révocation par le Souverain via un Référendum d’Initiative Populaire. Ce dernier met alors ses fonctions en jeu s'il considère que le Gouvernement mène sa politique conformément à ses engagements électoraux, et sans violer la Constitution ou les intérêts fondamentaux du peuple Français. Dans ce cas, le Référendum est organisé sous un mois afin de savoir si le peuple maintient sa confiance ou non envers le Souverain. Si celui-ci est destitué, le dernier Dauphin élu le remplace immédiatement et exige la démission du Gouvernement sur le champs.

De nouvelles élections sont alors organisées.

Je conclue cette explication en rappelant que cette institution Royale serait donc associée à :
  • Une Cour Constitutionnelle de Magistrats et de citoyens tirés au sort
  • Un Gouvernement élu pour 7 ans avec un mandat impératif
  • Un parlement monocaméral tiré au sort tous les deux ans
  • Des Conseils Généraux élus ou tirés au sort
  • Des Assemblées Municipales constituées de tous les citoyens d'une même commune en âge de voter, et pouvant eux-mêmes rédiger et voter des Projets de Loi d'Initiative Populaire.




2 commentaires:

  1. Vous avez conscience que les monarchies européennes sont pro européennes.
    Ils ont toujours poussé a la construction européenne.
    Les monarchies ont contribué activement a la création de l'UE.

    PAUL

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    1. Oui, mais ces monarchies européistes sont liées très étroitement aux intérêts anglo-saxons... donc rien à voir avec la souveraineté d'un pays mais uniquement une question d'argent et d'alliances géopolitiques.

      Là il s'agit de s'inscrire dans tout ce qui a fait la force de la France au cours des siècles même si l'Ancien Régime a eu ses excès et ses lâchetés, mais après 2 siècles de Républiques ponctués par des pseudo monarchies et 2 Empires mis en places au profit d’intérêts financiers et non pour la Grrrrandeur de la France (voir les excellentes vidéos d'Henri Guillemin sur l'histoire de France, Bonaparte et la commune de Paris), on peut légitimement se poser la question de la validité du système républicain et du réel pouvoir du peuple sur celui-ci.

      La citation d'Alexis de Tocqueville citée dans un précédent billet par Sylvain Baron est symptomatique de ce système, le peuple ne décide qu'entre la peste et le choléra car tout ce qui pourrait servir ses vrais intérêts est soit ignorés par les médias (UPR, M'PEP, PRCF, Solidarité et Progrès ou encore peut être la Nouvelle Action royaliste puisque nous sommes dans le sujet) soit liquidé de quelque façon que ce soit (les révolutions colorées sont à la mode ces derniers temps...).

      Il ne reste donc que deux possibilités :

      -Une République basée sur le tirage au sort ou référendum d'initiative populaire afin de court-circuiter les systèmes médiatiques sous contrôle financiers.
      - Une monarchie telle qu'expliquée par Sylvain Baron ou un retour à l'Ancien Régime, car lié à des valeurs morales autres que le capital : morale laïque et historique par soucis de l’intérêt général dans le premier cas, ou morale chrétienne liée à la charité et l'amour du prochain (quel qu'il soit !) dans le second cas.

      Le passage vers ces deux solutions (ou trois si on retient le passé chrétien de la France et que l'on est croyant), se passera par un bon coup de défibrillateur sur le peuple français pour qu'il sorte de son hypnose de masse :

      Cela se fera peut être par la chute des marchés financiers et la ponction automatique des épargnes votées par le parlement européen pour rembourser la dette auprès des banques (2000 milliard de dette pour la France et plus de 3000 milliard d'épargne sur les comptes français, ils auraient tort de se priver... (merci Pompidou (loi Pompidou-Rothschild), merci Mitterrand (Traité de Maastricht) et merci aux fonds de garantie qui ne garantirons rien car ayant réinvesti cet argent sur ces même marchés qui risquent de s’écrouler.) c'est le serpent qui se mord la queue, l'Ouroboros.

      Les banques françaises ayant en moyenne un ratio des solvabilité de 1 sur 30 (pour 30 euros que l'on dépose chez elles, elles n'en gardent qu'un... les 29 autres sont utilisés pour faire de la spéculation), je vous laisse faire le compte de ce que vous pourrez récupérer sur votre compte après un "Bank Run".

      Ou encore par un sursaut due à la lente agonie de l'emploi, des retraites et des prestation sociales en France qui occasionne la paupérisation et la faim... (il suffit de voir les chiffres des restos du cœur pour s'en convaincre).

      En attendant, la pédagogie et des actions résistantes responsables sont les seules solutions (le système est tellement sournois que la moindre infraction aux lois risque de tuer dans l’œuf la légitimité des ces actions aux yeux de ceux que nous voulons réveiller.).

      En résumé nous ne sommes pas en démocratie ni dans une civilisation, car une civilisation a besoin d'une morale pour exister et nous en sommes à l'opposé (fric, consommation, sexe & pouvoir... quel programme! )

      La proposition de Sylvain Baron a le mérite de poser ce problème de morale et de l’intérêt du peuple et d’apporter une solution qui permet de refondre le système républicain dans le long passé monarchique de la France.

      Bien à vous,
      Alexis

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