jeudi 6 novembre 2014

Lettre ouverte à Nicolas Doze

Monsieur Doze,

Je vous écris car vous incarnez à mes yeux le genre de journaliste ayant un minimum de neutralité sur un certain nombre de sujets, et par ce que vous comprenez parfaitement les difficultés que posent les traités européens. Chose rare dans votre corporation. Énumérons brièvement ces problèmes :

  1. L'article 63 du TFUE nous empêche de contrôler les mouvements de capitaux, ce qui ne nous permet pas de réguler l'évasion fiscale, d'empêcher des délocalisations d'usines, empêcher l'achat de biens immobiliers par de grandes fortunes étrangères faisant ainsi grimper le prix du mètre carré dans certaines villes, et ce qui cause de grave déséquilibres financiers dans le bilan des banques centrales de la Zone Euro du fait de la fuite des capitaux depuis les pays du Sud vers l'Allemagne entre autres pays

  2. Les articles 28 à 32 du TFUE nous empêchent de réguler les flux de marchandises à nos frontières, ce qui nous empêche de faire baisser par la fiscalité l'atout compétitif déloyal de pays dont les coûts de main d’œuvre et les normes sociales et environnementales sont moindres qu'en France. Outre le chômage structurel que cela génère dans notre pays, cette incapacité à pouvoir favoriser la production de biens et services au niveau national induit de facto un gaspillage monumental de pétrole du fait de l'importation de marchandises depuis des contrées très éloignées, que nous ne produisons désormais plus. Le pétrole étant une ressource épuisable, il n'y a strictement aucune logique économique rationnelle à promouvoir son gaspillage sous l'autel du « libre échange »

  3. Les articles 37 et 101 à 109 du même traité nous interdisent tout contrôle des prix sur nos « monopoles nationaux » et imposent leur mise en concurrence avec le privé. Il est évident que l'idée sous-jacente est de dérentabiliser au maximum nos entreprises et services publics jusqu'à justifier leur privatisation.

  4. L'article 39 du TFUE promeut une agriculture productiviste avec le moins de main-d’œuvre que possible, mais en revanche le plus de mécanisation et de produits chimiques pour pallier à cette force de travail humaine qui disparaît. Cela met notre agriculture sous le joug de multinationales n'ayant que faire de questions telles que l'indépendance alimentaire d'une Nation, de normes agronomiques aussi productives qu'efficaces en matière de respect de la biodiversité, et bien sûr d'un taux d'emploi élevé dans l'agriculture. Je suppose que vous avez des enfants, et la moindre des choses que peuvent exiger des citoyens à leurs représentants, c'est bien de garantir leur indépendance alimentaire depuis la production jusqu'à la distribution de nos aliments.

  5. L'article 123 du TFUE nous empêche d'user normalement de notre banque centrale, de telle façon à passer outre la privatisation de notre dette publique pour satisfaire des intérêts mercantiles et payer une rente à de vieux épargnants qui sont peu nombreux à disposer de plusieurs dizaines de milliers d'euros dans leurs placements. Nous ne pouvons pas mener une politique inflationniste dans l'esprit de ce que nous enseigne la courbe de Phillips, et pour une fois les traités ne sont pas responsables de la désindexation des salaires sur l'inflation.
Je ne parlerais pas ici des difficultés posées par le taux de change de l'euro sur lequel nous n'avons aucune prise. J'éluderais aussi le fait qu'il n'y a plus de Commissariat au plan avec le souci de mener à bien de grands projets industriels ou infrastructurels d'utilité publique dans une vision de long terme. Nous sommes au-delà du Diktat de l'instant, nous sommes sous l'empire des échanges à la nano-seconde pour dégager des profits purement spéculatifs. Les quelques financiers préférant placer leur argent sur de véritables projets ne pouvant se rentabiliser qu'à l'issue de quelques années, sont désormais placés dans le même panier que les euroïnomanes des places boursières qui bien que conscients que cette folie financière ne pourra pas durer éternellement, continuent d'entretenir cette économie casino tant que les grands banquiers centraux de ce Monde accepteront de ruiner les peuples pour qu'une minorité d'intérêts privés puissent continuer de se gaver sur la fabrique de la misère.

L'économie n'est pas une science exacte. C'est une science sociale. Même en situation d'hyper-inflation, une Nation peut se redresser et poursuivre ses échanges, car sous le masque apparent des chiffres, se cachent de véritables êtres humains organisés en communautés politiques, et prêts à faire tous les efforts possibles dès lors qu'ils sont assurés d'avoir des nouilles dans leur assiette, un logement pour dormir au chaud, et de l'énergie pour disposer d'un peu de confort de vie. En clair, l'économie n'est rien d'autre qu'une série de choix politiques. Et lorsque les choix qui sont faits par nos dirigeants consistent à démanteler la France et tous ses mécanismes de régulation économique sous l'autel d'une doctrine mondialiste, dont « les États-Unis d'Europe » ne sont qu'une phase intermédiaire, il devient une urgence vitale que nos journalistes alertent la population.

Certes vous avez reçu une fois M. Asselineau, et vous recevez régulièrement des gens comme Jacques Sapir, Olivier Berruyer, Charles Gave, Olivier Delamarche et tant d'autres analystes qui ne cessent d'expliquer qu'il faut en finir avec ce nouvel U.R.S.S en Europe. En revanche, pas de Frédérick Lordon, pas de Jacques Nikonoff, peut-être une fois Aurélien Bernier, mais jamais la voix d'un communiste comme si ces derniers n'avaient pas un point de vue économique intéressant à faire connaître.

Quoi qu'il en soit, puisque nos médias ont abandonné les Français, que l'écrasante majorité des journalistes sont d'une médiocrité affligeante – et je pèse mes mots - et que nous n'avons le droit qu'à l'épouvantail médiatique qu'est le Front National pour prendre en otage la pensée eurolucide qui existe belle et bien en France, alors il n'est plus question pour de plus en plus de Français, d'accorder un quelconque crédit à notre Système politico-médiatique. On ne s'en sortira pas par une élection, puisqu'un climat de censure et de propagande vise à installer ad vitaem eternam des politiciens corrompus et carriéristes, qui violent continuellement la Constitution en dépeçant la Souveraineté du peuple pour des raisons idéologiques, par bêtise ou par intérêt.

Nous ne sommes plus en démocratie, et sachez que déjà des centaines de personnes en France s'activent à initier une véritable insurrection. Non pas en brûlant des banques ou en faisant les guignols dans des manifestations de toutes façon réprimées. Mais en attaquant les symboles politiques de la dictature qui espérait nous déposséder de notre Liberté à disposer de nous-mêmes. Je vous fais parvenir en pièce jointe l'un de ces symboles décrochés sur un mat, comme de nombreux autres qu'ont pu recevoir M. Hollande, le Conseil Constitutionnel, le directeur de l'information de France Télévisions, la CIA ou encore les Ministères de la Défense et celui de l’Éducation Nationale. Des drapeaux européens vont tomber continuellement et être rendus à leurs idéologues. Par ailleurs, nous rétablissons le FRANC exactement comme les banques le feront lorsque la zone euro explosera : un coup de tampon sur les billets du sceau FRANCS. Nos effectifs augmentent chaque jour et viendra un moment où ni nos politiciens, ni les médias ne pourront nous ignorer.

Je vous prie de bien vouloir transmettre à M. Attali lorsque vous l'inviterez, ce torchon bleu aux étoiles d'or, avec tous mes vœux de malheur à son égard.

Dans l'attente, je ne puis que vous suggérer de considérer que les Français les plus éduqués en matière de démocratie et d'économie, sont en train de s'organiser progressivement sur les réseaux sociaux pour reprendre le contrôle du pays.

Il serait donc sage pour nos journalistes d'envisager que le démantèlement de l'Union Européenne ne se fera peut être pas en douceur et sera sans doute lié à un processus Révolutionnaire. Or, on a jamais vu une Révolution se terminant autrement que par l'élimination physique ou sociale des traîtres à une patrie. Personne ne prône la violence parmi nous. Mais nous savons que ce que nous faisons pourra nous échapper du jour au lendemain puisque nous souhaitons mettre tout un peuple en ordre de bataille contre nos médias et politicards qui nous asservissent à leur doctrine européïste.

Pensez à vous, à vos enfants, et permettez à des personnalités politiques défendant la nécessaire sortie de l'U.E, l'euro et l'OTAN de s'exprimer sur votre antenne. La meilleure issue à ce qui peut advenir reste le jeu d'une élection. Si nos journalistes ne contribuent pas à faire entendre une diversité d'opinions de façon équilibrée, alors l'issue sera forcément insurrectionnelle.

En espérant que vous prendrez très au sérieux mon courrier, veuillez accepter Monsieur, mes salutations les plus cordiales,

Sylvain Baron

Les décrocheurs


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