A chaque jour son nouveau cri d'alarme. Avant hier ce fut une rixe qui coûta la vie à un jeune garçon et permit tous les rattrapages politiques les plus ignobles. Hier ce fut une télévision publique Grecque que son gouvernement fermait brutalement, faisant peser un lourd présage sur l'avenir de toute l'Europe.
Chaque nouvelle publication évoquant une trahison fait agiter des millions de doigts sur les claviers. Le Peuple éduqué, qu'il soit communiste, socialiste, décroissant, anarchiste, royaliste ou gaulliste s'insurge de concert contre une oligarchie de voyous, dont le maintien dans les institutions de l'actuelle République ne tient plus qu'à un fil.
La France est une cocotte minute et tout le monde le sait. De la Dissidence éclairée à l'ouvrier abattu qui ne comprend rien à ce dépeçage de la Nation, de l'activiste exalté au politicard qui déjà, surveille notre Armée et tente vainement de nous faire croire qu'il s'oppose à une institution qu'il a lui même engendré et qu'il soutient avec ferveur. Tout le monde le sait...
Pendant ce temps là, la Dissidence règle ses comptes et tente de démonter patiemment la propagande. La Gauche de ce pays était une cible facile pour l'oligarchie mondialiste. Il suffisait de faire vibrer sa corde internationaliste pour lui faire croire en une éternelle "autre Europe".
Mais les nœuds se dénouent peu à peu, car rien ne peut aller à l'encontre d'un Peuple qui malgré ses dissensions, se parle, et cherche à concilier ses points de vue. D'un Parti Communiste agonisant sont nés le Pôle de Renaissance Communiste Français, le Parti Ouvrier Indépendant et le Mpep. Leurs militants ne sont pas moins internationalistes que les sympathisants du Front de Gauche, mais leur œuvre de pédagogie commence à porter ses fruits. Si Monsieur Mélenchon annonçait demain qu'il acceptait le principe de la sortie de l'U.E, l'euro et l'OTAN, la totalité de ses partisans salueraient son courage et sa clairvoyance.
Il en va de même pour Monsieur Dupont-Aignan et Madame Le Pen. La Dissidence éclairée, d'où qu'elle vienne et qu'importe ses opinions, est bien plus unie que ce que l'on souhaite nous faire croire. Les postures alter-européïstes d'hier sont des coquilles vides que chacun tente de légitimer tantôt par le principe de Constituante permettant le retrait pur et simple de l'U.E, tantôt par des déclarations de presse de ses candidats respectifs.
En vérité, ce n'est même plus la sortie des Traités Européens qui divise et effraie, c'est ce que l'on ferait après. Car il y'a un grand vide de projection pour des gens a qui l'on a toujours demandé de haïr l'autre en fonction d'une opinion politique différente.
Et pourtant, ce vide se comble car les mêmes conférences, les mêmes penseurs, les mêmes idées naviguent d'une chapelle à l'autre. Le communiste Bernard Friot a réussi malgré lui à chatouiller la fibre sociale du Peuple qui s'instruit, cela dans tous les bords politiques. Claude et Lydia Bourguignon sont connus de tous les dissidents, et tous souhaiteraient voir leur modèle agronomique appliqué, en plus de la permaculture pour les légumes, et des terres octroyées à tous ceux qui sont fatigués d'une vie citadine stressante. Frédéric Lordon nous émerveille de sa sagesse et de sa tranquillité pour nous suggérer de dénoncer la dette contractée par les fripouilles en col blanc. Etienne Chouard a su nous interroger sur la pertinence du scrutin électif, ne serait-ce que pour mandater des députés. Jean-Marc Jancovici, certes contesté par des anti-nucléaires, n'en demeure pas moins entendu sur les différentes stratégies pouvant nous permettre d'économiser beaucoup de pétrole.
Et ce ne sont que les penseurs les plus connus, bien d'autres sont entendus et apportent leur lot de bonnes idées.
Aujourd'hui, l'heure n'est plus à la querelle. Il ne s'agit plus de savoir qui a le meilleur représentant à proposer pour une élection qui n'interviendra que dans quatre longues années, mais quel programme allons nous bâtir ensemble pour l'imposer au pseudo Président actuel, quitte à le destituer par une Résistance pacifique s'il n'obéit par au Peuple Souverain de France.
Les réseaux sociaux sont sans doute la plus merveilleuse technologie qui ait permis l'essor d'une véritable Démocratie Directe. Pour l'instant, la Dissidence tente de s'attacher à ses vieilles querelles pour faire exister encore un peu ce qu'elle croît être des aspirations différentes. Mais au bout de chaque dispute, les mêmes constats se recoupent : la Dissidence a plus de valeurs communes qu'elle n'a de réelles oppositions.
Bien entendu, il y'aura toujours des sujets qui généreront des débats contradictoires et souvent passionnés. Mais demandez à l'ouvrier qui vote Front National ou au professeur d'école électeur du Front de Gauche, s'ils souhaitent que les banques soient nationalisées et que le gros de notre dette soit répudiée. Tous les deux de concert hurleront un grand oui !
D'ailleurs, demandez leur d'énumérer toutes les entreprises stratégiques qu'ils souhaiteraient voir nationalisées, et vous rirez de les voir lancés sur un concours quant à celui qui aura le dernier mot. Ces Français que l'oligarchie souhaitaient voir se diviser sur quelques sujets sociétaux, ont pourtant tellement de points de vue en commun qu'il est totalement improbable que le temps ne parviendra pas à les faire asseoir à une table des négociations pour bâtir un programme unitaire. Il ne faut donc pas désespérer. Il faut s'imposer l'écoute, le respect des opinions partisanes, et la confrontation des propositions. On ne construit rien sans proposer une idée, sans la jeter dans le bouillon intellectuel de l'autre camps, et s'accorder ensuite sur les amendements populaires qui lui sont faites.
Internet est une immense Assemblée Nationale. Mais nous avons l'avantage de l'écrit pour nous discipliner et construire nos arguments. Nous avons la compréhension de nos différences pour savoir accepter des consensus. Pour peu que chacun y réfléchisse, ce n'est même pas sur un programme d'un C.N.R 2013 que nous pourrions trouver des difficultés. Car quand celui-ci sera rédigé par les forces de gauche et de droite, cela en passant par les milieux alternatifs, restera la question sensible des représentants à nommer. Il y'aurait alors deux solutions :
La première - et je pense que ce serait le mieux - de ne nommer que des seconds couteaux ou des personnes ayant l'esprit de consensus dans chacun des clans politiques, en plus des meilleurs techniciens de l'assainissement que j'ai cité plus haut. Ces gens seraient notre Gouvernement Populaire, ils auraient mandat pour quatre ans, et se devraient d'assainir la France pour nous.
La seconde serait de nommer les responsables politiques de chacune de nos chapelles et leur octroyer une tâche particulière. Mais ce serait selon moi une grave erreur, car ces gens ont contribué volontairement ou non à nous diviser. Ils portent en eux les germes de nouvelles divisions à un moment où le Peuple aurait tout intérêt à se fédérer, car il faut bien entendre qu'il y'aura de la sueur et des larmes durant cette période de transition.
Quoi qu'il en soit, il ne faut pas perdre espoir, car les idées ont fait leur chemin. Rester dans l'entre-soi pour débattre est sans intérêt. Il faut discuter avec ses "opposants". La politique de la main tendue est toujours la meilleure.
Bien sûr il y'aura toujours des désaccords, des querelles et parfois malheureusement les insultes des plus exaltés. Mais vous devez en appeler à votre sagesse et passer outre ces désagréments. Il est une nécessité de chercher tous ensemble ce qui peut nous mettre d'accord, plutôt que de se battre sur ce qui nous divise. Proposez vos solutions, et acceptez les critiques. Quand le tour d'une question est fait, ayez à cœur de définir sur quels points socio-économiques et géopolitiques vous étiez finalement d'accord. Ce sera notre plus petit socle commun. Oubliez vos attaches partisanes et débattez entre simples Français. Vous verrez alors que la patience, le respect accordé même à celui qui vous insulte, finit toujours par porter ses fruits.
Car il ne s'agit pas seulement de nous ! Partout en Europe et principalement sur les rives de la Méditerranée, d'autres peuples sont en souffrance. Tous les Français ne sont certes pas internationalistes mais nous sommes un Peuple assurément universaliste. Comment pouvons nous laisser le fier Peuple Grec qui a inventé la Démocratie se mourir du fait de nos querelles intestines sur ce Diable Européïste ? Comment pouvons nous laisser l'Afrique subir tous les outrages du fait de nos chamailleries sur un petit bout du Monde qui est bien trop riche de diversité pour devenir une seule et même Nation, alors que les Tchadiens et les Sénégalais partagent avec nous une même langue ? Si les Africains avaient une haine si grande par rapport aux erreurs de nos aïeux, croyez vous qu'ils auraient souhaité conservé une langue commune avec nous ? Certes le reste de l'Europe nous est proche géographiquement, mais c'est bien sur le Monde entier que la France a intérêt à s'ouvrir.
Si la France quittait l'Union Européenne, la Grèce pourrait immédiatement rétablir le contrôle des capitaux et battre une foison de Drachmes pour faire cesser cette spirale récessive infernale. Et il en irait de même pour l'Espagne, le Portugal, l'Italie, Chypre, la Slovénie et l'Irlande.
Car sans la France, l'Union Européenne n'est plus. Cela ne signifie pas la fin d'une amitié, ce serait au contraire la reconstruction d'une Solidarité sur la base du respect de nos indépendances nationales respectées. Car la France comme les autres pays de l'arc Méditerranéen ne peut que s'affaiblir si elle ne dispose pas de sa boite à outil pour gérer son bien être social. L'euro est un outil politique et une arme de destruction sociale massive des Banksters. Il est le Symbole qu'il nous faut détruire. Nous pouvons le faire, ce n'est pas si compliqué. Nous n'avons même pas besoin de nos représentants pour l'abandonner dans les faits.
Gardez espoir, car loin de diviser, cette affaire est entendue. Le sens critique l'emporte sur les déclarations de nos responsables politiques. L'intelligence et le désir d'émancipation sont des trésors partagés par tous. Il n'y a désormais plus d'affreux gauchistes et plus aucun salaud de droite. Il y'a des Français révoltés qui discutent et cherchent les moyens de raccrocher les wagons.
Gardez espoir, car de toute façon, nous le savons tous : nous sommes en train de vivre un grand moment d'Histoire !
Gardez espoir, car de toute façon, nous le savons tous : nous sommes en train de vivre un grand moment d'Histoire !
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