lundi 29 août 2016

La France de Kafka

Certains de mes lecteurs l'ignorent sans doute, mais je suis "Sans Domicile Fixe". Le fait de m'être engagé dans l'activisme à plein temps mais aussi la perte de mon permis Super Lourd suite à un contrôle de gendarmerie sur le cannabis - le T.H.C reste présent dans les graisses et le sang même plusieurs jours après consommation - dans un pays où le chômage est endémique, explique en grande partie cette condition sociale que j'accepte bon gré, mal gré, tant que je parviens à me débrouiller avec l'allocation de solidarité (A.S.S) du pôle emploi pour survivre. 

Cette allocation est équivalente au R.S.A et est donc d'environ de 500 €, ce qui est évidemment trop peu pour trouver un logement en France. Il va sans dire que ma situation peu stable, et je le reconnais, mon manque de suivi des démarches administratives exigées par l'Etat, influe sur mon comportement vis à vis des administrations. J'ai ainsi omis en début d'année, de rendre ma déclaration de ressources aux impôts, sachant que je ne suis de toute façon pas imposable au vu de mes très faibles revenus.

Durant les mois de Juin et Juillet, je marchais à travers la France pour recueillir des témoignages de Français sur ce qu'ils pensent de la situation politique de notre pays, dans le cadre du Collectif "Citoyens Debout" . C'est durant cette période que j'ai reçu un document du pôle emploi dont je n'ai pu prendre connaissance que mi-août me demandant un avis d'impôt sur l'année 2015 pour renouveler mon ASS. Ce n'est que début août que j'ai constaté le problème avec un second courriel m'informant que mon ASS était suspendue faute d'avoir pu livrer ce document dans les temps impartis, bien que cette administration a en mémoire dans sa base de données, la trace des indemnités qu'elle m'a octroyé pour l'année 2015. Je tiens à illustrer ici comment le Système administratif Français détruit les hommes en vous livrant les échanges de courriel que j'ai eu avec les administrations concernées. Voici donc pour commencer le message m'informant de la suspension de l'ASS :

Effectivement, je découvre bien vite que je n'ai reçu que 60 € de la part du pôle emploi sur mon compte bancaire correspondant au restant dû sur quatre jour de l'ASS. Inutile de vous dire ce que cela signifie de vivre durant un mois avec seulement 60 € (dont l'essentiel a été prélevé dans ma facture de téléphone). J'appelle donc le centre des impôts de la région dont je dépendais en 2015 pour expliquer mon problème, où l'on me répond qu'aucun avis d'impôt ne peut être communiqué avant le mois de novembre du fait de contraintes informatiques propres au Trésor Public. Cependant, la dame que j'ai eu au téléphone, accepte de me communiquer par courriel un document approchant, permettant de rendre compte de mes revenus pour l'année 2015 afin que je puisse le transmettre au Pôle Emploi, qui je le rappelle a forcément trace de ces derniers, puisque précisément, l'ensemble de mes revenus pour cette année là m'avaient été versés par cette administration :


Document que je transmets aussitôt au pôle emploi par courrier et courriel avant de recevoir la réponse suivante ce jour :


Je vous livre ici la réponse que j'ai donc communiqué au pôle emploi dans l'espoir de débloquer la situation sur des motifs qui ne soient pas purement administratifs :

"Madame,

En réponse à votre courriel indiquant que le document fourni et tamponné par le centre des impôts pour justifier de mes revenus en 2015, n'est pas suffisant pour que vous puissiez réactualiser mes allocations, je vous informe que l'agent des finances publiques qui a eu la gentillesse de produire ce document et à qui je fais suivre en copie ce courriel, ne peut pour des raisons propres à son administration, fournir un avis fiscal avant le mois de Novembre.

Ce qui signifie que pour une question de zèle procédurier malgré le fait que : le pôle emploi connaisse mes revenus de l'année 2015 sachant qu'il est l'unique organisme à la source de ces derniers ; que je vous ai fourni ce que je pouvais dans les limites qui sont les miennes ; vous affirmez être dans l'incapacité de jauger de mes ressources alors qu'il n'y a pas grand effort de recherche  à entreprendre pour débloquer une telle situation.

Madame, je viens de passer un mois absolument stressant SANS AUCUNE RESSOURCE POUR VIVRE
En l'an 2016, j'espère que vous êtes parfaitement consciente que ne pas disposer de monnaie pour survivre, c'est littéralement être condamné à mourir. Je suis déjà dans les faits SDF. Une solution de collocation se dessinait pour moi en région parisienne pour le 15 Septembre, mais vous me dites donc que je serais dans l'incapacité de payer le loyer qui me sera demandé, autant que la nourriture, les factures de téléphone pour rester joignable, bref, d'être au-delà de l'indigence la plus totale car vous ne trouvez aucun moyen de débloquer cette situation ?

Je vous prie Madame, de bien vouloir faire le lien entre cette situation administrative proprement kafkaïenne et la réalité humaine qui en découle, afin de trouver les ressources nécessaires pour débloquer la situation. Vous n'êtes pas sans savoir que la CAF me demandera strictement la même chose que le pôle emploi en terme d'avis fiscal en plus d'un document de vos services justifiant que mes droits à l'ASS sont définitivement terminés. Que le traitement administratif prendra encore du temps avant que quiconque me donne de quoi SURVIVRE (et j'insiste lourdement sur le mot).

Vous me pardonnerez donc d'insister et de vous livrer en image jointe, le retour de courriel du centre des impôts de Bordeaux, où vous trouverez le courriel de Madame Bourbon, qui au mieux pourra vous confirmer que le POLE EMPLOI (votre administration) a bien déclaré aux services fiscaux pour l'année 2015 la somme qui est mentionnée dans le document que je vous ai fait parvenir et qu'il n'est pas possible de livrer d'autres documents avant le mois de Novembre.

Veuillez comprendre qu'entre le mois de Septembre et Novembre, sans ressources, je vais littéralement mourir.

Dans l'espoir que vous trouverez une solution à ce problème (qui en outre s'est déjà posé et résolu avec le même document fiscal il y a deux ans), bien cordialement,

Sylvain Baron"

Si je vous fais part de cet aspect de ma vie privée, c'est parce que je sais ne pas être le seul à subir ce genre de difficultés constantes de la part du pôle emploi et qu'il est parfois plus simple d'illustrer le régime kafkaïen de notre système social par la copie des échanges avec les administrations que chercher à expliquer pourquoi et comment l'on peut être totalement sans ressources dans un pays comme la France. Ne vous inquiétez pas pour moi pour autant, si d'ici demain, je n'obtiens pas une réponse satisfaisante, je vais faire ce que j'ai toujours fais en pareil circonstances : le siège de l'administration concernée.

Je suis de ceux qui défendent le principe d'une allocation universelle à vie autant qu'une meilleure communication entre les services administratifs. Je constate en effet que la CAF ou le pôle emploi (ou d'autres entités) n'ont aucun problème pour repérer un trop perçu du fait que les services des impôts ou l'URSSAF communiquent à ces administrations ce qu'elles connaissent de notre situation, mais à l'inverse, lorsqu'il s'agit pour les premières de détecter dans leur propre base de données les revenus que nous percevons, elles se trouvent étrangement dépourvues et incapables de garantir à tout un chacun un minimum de stabilité financière et sociale.  


Le zèle procédurier que l'on rencontre en France est un véritable rouleau compresseur à même de briser les hommes. Cette situation n'est plus durable, et je sais que beaucoup de gens ont finit à la rue ou suicidés parce que notre système social faillit à sa mission de lutte contre l'extrême précarité. Vous n'imaginez pas quelle est ma colère actuellement (ni mon niveau de stress), mais à tous ceux qui subissent les mêmes atermoiements, je vous fais part de ma compréhension la plus totale et vous invite à ne rien lâcher.

Sylvain




Regard sur la "Dissidence"

Voila près de six années désormais, je m’immergeais dans le bouillon de "la dissidence". A cette époque, je n'imaginais pas que j'y laisserai des plumes, que ce soit en matière financière, sociale ou encore même dans ce que j'étais en tant qu'homme. Aujourd'hui, une sensation de vide me gagne désormais, et je ne suis pas bien sûr que le grand brasier qui a brûlé en mon âme puisse à nouveau être ravivé. Il faut dire aussi que c'est moins la nécessité du combat que la dissidence elle-même qui a achevé de me pousser à la résignation...

Pour bien comprendre le regard que je porte aujourd'hui sur cette expérience de vie, encore faut-il savoir d'où je viens. En l'an 2010, j'étais encore chauffeur routier. Je venais de m'installer dans une maison que je louais avec ma petite amie de l'époque dans un village de 2500 âmes à quelques encablures de Bordeaux. A cette époque, l'essentiel de mon passe-temps, c'était la musique. Je sortais régulièrement dans des bars de la ville pour aller jouer et chanter avec des amis musiciens. C'était aussi une époque où j'envisageais d'économiser suffisamment pour acheter un voilier avec mon amie, pour un jour nous offrir un tour du Monde et fuir une vie un peu trop rangée. Je travaillais plus de 50 h par semaine, j'étais souvent épuisé quand je rentrais à la maison au vu de mes horaires semi-nocturnes, semi-diurnes ce qui affectait de plus en plus ma vie sociale.

Mais qu'importe, mes sujets de discussion autant que mes activités étaient nettement plus insouciants et j'avais le sourire beaucoup plus facile. 

Néanmoins, depuis l'enfance, j'ai toujours été un grand curieux. Petit, c'était d'abord les sciences naturelles qui me fascinaient. Je m'intéressais jusqu'à l'âge de 15 ans à la biologie et l'écologie (non en tant que vision politique mais bien en tant que science expliquant les interactions entre les êtres vivants). Puis je finis par me passionner pour l'astrophysique. Je voulais comprendre quels mystères se cachaient derrière ce ciel étoilé que j'aimais contempler le soir. J'ai lu tout ce qui pouvait avoir été écrit en termes de vulgarisation scientifique sur les quarks, les gluons, les trous noirs, les quasars et autres objets improbables de notre univers dont nous ne sommes qu'une résultante encore plus improbable. Puis je suis revenu à des centres d'intérêts plus terre à terre. Je m'inquiétais alors que j'entamais ma vie professionnelle, de constater les énormes gaspillages de matières premières qu'impliquaient notre système économique global. Alors le soir, sur les aires d'autoroute où je découchais, je continuais de m'informer pour savoir sur quelles limites physiques nous surfions en termes de matières premières énergétiques, minérales, biologiques et agricoles, mais aussi sur les technologies qui pourraient nous permettre des évolutions sensibles. Et plus j'avançais dans mes lectures, plus je commençais à m'intéresser à la politique. C'est à l'âge de 30 ans que je découvris alors l'UPR de François Asselineau. J'avais déjà rédigé un premier essai sur ce qu'il me semblait urgent de réformer, et encore aujourd'hui, je n'ai pas changé d'avis, je reste un "décroissant". Mais j'étais déjà assez informé pour faire la relation entre le système ultra-libéral promouvant le libre échange et le consumérisme, et l'Union européenne. A défaut d'apporter une vision qui corresponde à mes vues économiques propres, François Asselineau proposait pour commencer de sortir de l'Union européenne et de l'euro, tout en me permettant de mettre un pied dans le droit européen. J'ai donc pour la première fois de ma vie intégré un parti politique pour le soutenir et ce fut un aller sans retour dans la dissidence. 

Traquer les signatures pour un candidat, j'ai donné et vu ce qu'il en était. Des maires qui vous raccrochent au nez, une majorité qui vous signifient qu'ils n'accorderont leur signature à personne, et tout le reste qui séquestrent la leur pour les grandes formations politiques habituelles, même si elles n'en ont pas besoin d'autant. Le week-end, je tractais sur la place de la Victoire à Bordeaux. Je fini par organiser une conférence pour François Asselineau en réservant la salle, en collant des affiches pour annoncer sa venue, bref je turbinais comme un bon militant. Mais tout cela me semblait insuffisant et déjà j'imaginais de nouvelles formes de militantisme comme la Révolte Monétaire. Après tout, j'avais passé des années à composer des chansons, je pouvais bien placer ma créativité ailleurs. D'ailleurs, j'abandonnais progressivement ma passion pour la guitare et le chant. A la place, j'absorbais de toute urgence des quantités d'information sur la géopolitique, le droit, la démocratie, la monnaie et l'économie qui étaient restées hors de mon champs de réflexion jusque-là. Et plus je bouffais de l'information, plus j'étais virulent contre l'inertie de la population, mais aussi du bureau national de mon parti politique que je trouvais trop timorée. Ma petite amie d'alors vécut de plus en plus mal les changements qui s'opéraient en moi et constatait bien que je souffrais d'une forme de dépression. Un jour, je craquais sous ses yeux. Je pleurai à chaudes larmes ma peur panique que les fous de ce monde nous entraînent dans une nouvelle guerre mondiale tôt ou tard. Elle prit de haut mon angoisse, et notre relation pris fin à ce moment. De même que je claquais la porte peu de temps après à l'UPR qui à aucun moment ne semblait vouloir faire évoluer son militantisme. J'avais proposé que l'on crée un journal militant, mais jamais rien ne fut entrepris en ce sens. C'est à cette époque que je mis sur pied avec quelques amis le journal "Poil à Gratter !" que nous réussîmes à faire vivre sur pas moins de 12 publications. Mais le manque de soutien bénévole et financier finirent par avoir raison de ma motivation à continuer, et aujourd'hui encore, le journal reste en dormance à défaut de pouvoir obtenir les moyens nécessaires pour le faire vivre. A cette époque, j'avais aussi intégré le M'pep, formation politique de gauche prônant aussi la sortie de l'U.E constituée essentiellement d'anciens communistes et de militants d'ATTAC, qui ne se retrouvaient plus en adéquation avec les vues européïstes du PCF d'aujourd'hui. J'espérais que l'horizontalité des débats et décisions permettraient de meilleures actions militantes, et j'étais ravi à l'idée de pouvoir converser avec des gens comprenant mes vues éco-socialistes. Mais le M'pep était bien plus un mouvement intellectuel qu'autre chose. Certes, avec des camarades bordelais, nous tractions, boîtions, faisions du porte à porte, mais au final, nous ne sortions pas des sentiers battus. J'y resterais une bonne année avant de rendre ma carte, découragé.

Durant toute cette période, j'envoyais des courriers presque quotidiennement à des institutions ou des personnalités, tantôt pour leur demander du soutien, tantôt pour les engueuler vertement de nous trahir. C'était aussi l'époque où je décrochais mes premiers torchons. Mon éducation politique était déjà largement achevée, je ne suivais plus l'actualité comme c'est toujours le cas aujourd'hui, si ce n'est pour surveiller l'évolution de certains indicateurs importants sur l'économie et la géopolitique. Je structurais l'activité des "Décrocheurs" constatant que nous étions de plus en plus nombreux à décrocher du torchon, en créant une association ayant pour but de garantir pour commencer notre couverture judiciaire, mais aussi nous permettre de passer à l'offensive sur le terrain du droit. Là aussi, le soutien financier ne fut jamais à la hauteur des ambitions que j'avais pour instruire les procès qui pourraient nous aider à nous battre sur un sentier moins électoral et nous en arrivons à aujourd'hui. 

Il y a un peu plus d'un mois, j'ai terminé une marche de 430 km de Clermont Ferrand à Paris où j'ai pu rencontrer des centaines de Français et discuter avec eux, me permettant de prendre le poul de la nation. Je n'évoquerai pas ici ce qu'il s'en dégage, mais je suis désormais parfaitement conscient que sans entreprise d'envergure de la dissidence pour éveiller les consciences, nous sommes foutus. Je me suis acharné à organiser des mobilisations devant les grands médias nationaux, dans l'espoir que nous finirions à un moment ou à un autre à être nombreux à venir pour faire pression, mais jamais je ne fus entendu. 

Toute la philosophie militante qui m'avait accompagné jusqu'à aujourd'hui, n'était pas de réveiller dans un premier temps le peuple français, mais bien d'engager notre dissidence à se mobiliser sur des actions pertinentes et capables de changer la donne. 

Mais aujourd'hui je déchante totalement, et il me faut dire ce que j'ai vécu dans ces milieux que j'ai longtemps mystifié comme plus "ouverts", "militants", "engagés" ou même "conscients" des réalités géopolitiques actuelles.

La vérité est que si une petite frange de la dissidence est aussi active que saine dans ses interactions humaines, la majorité a de quoi faire relativiser notre intelligence collective. Si j'ai été harcelé sur les réseaux sociaux et même sur certaines manifestations par les antifas, je peux ajouter que c'est aussi dans les milieux dissidents que j'ai vécu les plus grandes désillusions. Des gens dont je tairais le nom ont raconté les pires saloperies à mon sujet sans qu'il y ait la moindre once de vérité derrière leurs accusations. Ils continuent encore de le faire aujourd'hui pour des raisons que j'ignore. D'autres n'ont cessé de m'emmerder avec l'horizontalité qu'il faudrait mettre partout, dans toutes les actions. Je n'y étais pas vraiment hostile et m'effaçais même lorsque j'avais l'impression que je prenais trop de place. Mais ça ne suffisait pas. On a été jusqu'à me reprocher de donner des conférences et de vouloir faire mousser mon ego, alors que j'ai toujours été à l'aise sur cette question là. J'ai beau ne rien chercher de particulier en terme de reconnaissance, on me prête des complexes et des désirs qui ne sont pas les miens. On m'a reproché et on me reproche encore de réclamer de l'argent pour faire tourner l'association "Les Décrocheurs". Argent que je ne touche pas personnellement sur mon compte, mais qui permet notamment d'assurer les honoraires d'un avocat ayant défendu des militants. Non pas que je n'aurai pas pu assurer cette défense moi-même, fort de mes connaissances sur le droit à ce sujet, mais je n'ai jamais voulu céder à un trop plein de confiance qui pourrait desservir la cause. Je ne suis pas diplômé en droit, je préférais laisser des professionnels faire. Dans ces mêmes réseaux dissidents, émettre une opinion sur des sujets sensibles m'a valu toutes les réflexions les plus stupides du monde. Me voila désormais raciste aux yeux de certains, alors que rien ne m'énerve plus que les xénophobes de tous poils. J'ai certes des avis tranchés sur certains sujets difficiles, mais qui restent de très loin mesurés par rapport à ce que je peux lire ou entendre, et ils n'engagent que moi. Le plus clair du temps, ce que j'ai constaté était un plaisir évident pour beaucoup de "dissidents", de s'intéresser plus aux personnes qu'aux idées. J'ai été mystifié par beaucoup sur ce que je pouvais penser, faire ou qui je pouvais fréquenter, mais lorsqu'il s'agissait d'entendre mes appels à se mobiliser sur des revendications simples et consensuelles, il n'y avait personne.

La "dissidence" passe finalement son temps à commenter l'actualité ; critiquer les personnes issues de ses propres rangs comme si les saloperies véhiculées par les antifas ne suffisaient pas ; appeler à ce que des "leaders d'opinion" travaillent de concert sans s'intéresser aux raisons humaines et politiques qui empêchent cela d'advenir ; mystifier l'horizontalité pour tout et n'importe quoi comme si cela était la seule voie possible pour organiser nos mobilisations ; mélanger des théories très "new age" à des considérations politiques et pleurer sur cette révolution qui ne vient pas sans comprendre qu'elle en est la principale responsable.

Bien sur, il y a tous ceux qui aident réellement, ne jugent pas, restent terre à terre sur la bataille à mener, mais combien sont-ils face à une masse de dissidents peut-être éveillés sur de nombreux sujets, mais se comportant au final comme les oligarques que nous dénonçons aujourd'hui ? La dissidence est un milieu où règne l'invective constante, la paranoïa, la passion de critiquer tout ce qui est entrepris et plus encore les personnes, tout en véhiculant un défaitisme constant sur l'avenir de la France.

Je pensais avoir été un dissident, mais au vu de ce que sont ces réseaux "méta-politiques", je préfère ne plus m'assimiler à ces derniers. J'ai bien trop bu dans le chaudron pour me sentir capable de revenir en arrière dans ma vie sociale et me ranger. Mais je doute de pouvoir continuer ce que j'ai entrepris. La colère m'avait donné le courage de supporter ma condition sociale pour rester dans la bataille, mais aujourd'hui, je sais ne rien pouvoir espérer d'une dissidence qui manque de hauteur de vue, de fraternité et de motivation à se lever.

Je préfère ne pas annoncer l'arrêt définitif de toutes mes activités ici. Il est encore trop tôt pour le dire, mais si je devais trouver en moi encore quelques flammèches à raviver, ça ne serait plus à la dissidence que je m'adresserais, mais bien aux Français directement. J'ai au moins eu l'occasion de discuter avec des centaines de gens qui ne sont pas aussi politisés que cette "dissidence", et je sais qu'il sera d'avantage plus facile de les convaincre que l'on peut tout changer, qu'à un gigantesque réseau de gens qui ont certes toutes les clés pour amorcer une révolution, mais préfèrent démolir ceux d'entre eux qui proposent de l'initier.

Nous avons la dissidence la plus stupide du monde...

vendredi 26 août 2016

Qu'est-ce qu'être Français ?

A tort ou à raison, je m'engouffre ces derniers temps dans les quelques thèmes polémiques agités par les médias visant à nous détourner de questions bien plus essentielles. J'ai décidé d'élargir ma réflexion cette fois-ci au débat le plus casse-gueule qui soit et qui est pourtant le centre de gravité de l'essentiel de nos problèmes de démocratie et de vivre-ensemble en France. J'y soumettrai des propositions ouvertes plus que des avis arrêtés et exhaustifs. Il me faudrait sans doute pouvoir faire le tour du monde pour affiner cette réflexion, et l'on me pardonnera de manquer de perspective pour m'engouffrer sur un tel sujet : celui de l'identité culturelle des Français...

D'emblée, commençons par dire que contrairement à des normes réglementaires ou légales, rien n'est plus mouvant que la notion d'identité culturelle. En outre, cette notion évolue au fil des siècles, et il serait difficile de jurer que les repères culturels qui sont les nôtres aujourd'hui, soient à l'égal de ceux des Français d'hier. On peut donc postuler que ce qui établit une culture populaire d'un pays, ne peut se juger qu'à l'aune de repères contemporains. Au-delà d'un siècle ou deux de distance, beaucoup trop d'éléments nouveaux et de métamorphoses de la Société auront conduit à des mutations de ce socle culturel si difficile à identifier.

Pour autant, il est indéniable qu'être Français n'est pas seulement une question de citoyenneté, mais bien aussi de culture. Pourquoi nous estimons-nous dépaysés lorsque nous partons en voyage au Japon, au Mexique ou en Centrafrique ? Assurément parce que nous nous heurtons à des mœurs et des façons de penser qui peuvent relever de particularités individuelles en France, mais pas de conceptions partagées par l'essentiel d'entre nous. De la même façon, en quoi des étrangers qui visitent notre pays, pourraient eux-mêmes se sentir dépaysés ? Qu'est ce qu'ils identifient comme des spécificités relatives à une culture bien Française et à nulle autre pareille ? Pourquoi y a-t-il comme en ce moment des crispations identitaires sur la place de l'islam en France, là où de tels débats n'auraient aucun sens ailleurs ? Qu'est-ce qui explique qu'un pays aussi politisé que le notre puisse pourtant dépérir du désintérêt pour la politique des Français ? Nous pourrions ajouter une litanie d'interrogations sur les conditionnements intellectuels de notre peuple. Nous ne pourrons effleurer que la surface en entrant dans ce débat.

Établissons d'emblée que le premier des conditionnement est notre ordre juridique et politique. Par exemple, la laïcité a établi sans conteste une révolution mentale chez les Français : le désintérêt marqué pour une religion qui s'était pourtant installée jusque dans notre appareil d'Etat durant plus de 1500 ans. Le catholicisme n'inspire aujourd'hui qu'une minorité d'entre nous, et l'on peut extrapoler au fait que la majorité des Français de confession musulmane ne sont pas particulièrement pieux. Une très grande majorité ne fait pas les cinq prières quotidiennes exigées par leur religion, une minorité va régulièrement à la mosquée, et beaucoup boivent volontiers de l'alcool. Ce qui signifie que l'ensemble des Français ont un rapport de distance par rapport à leurs origines confessionnelles, quoi qu'on en dise, et qu'importe ce qu'une minorité très prosélyte voudrait à laisser entendre. Est ce que cela signifie que les Français manquent de spiritualité ou que la majorité sont athées ? Une étude récente laisserait à penser que non. Globalement un bon tiers de Français s'estiment athées (ce qui est déjà beaucoup), un autre tiers croit en une force supérieure sans y mêler le fait religieux, enfin l'on constate que même parmi ceux qui revendiquent volontiers leur appartenance à une religion, c'est encore une minorité qui se montre pratiquante. Nous avons donc bien une majorité de Français croyant en Dieu ou quelque chose approchant, mais aussi un désir de s'émanciper de toutes les doctrines religieuses que l'on considérera comme désuètes ou  contraignantes. La laïcité est un concept beaucoup plus ancien que certains de ses défenseurs "républicains" veulent bien laisser croire. La réflexion sur cette nécessité de vivre-ensemble était déjà introduite par Jean Bodin, homme contemporain des guerres de religions et de la St Barthélémy, comme le rappelle Jacques Sapir. On ne s'étonnera pas que durant les siècles qui ont suivi, les rois de France ne craignaient nullement de se fâcher avec les autorités religieuses, et que les Français contestaient de plus en plus fortement le pouvoir des Jansénites, magistrats appliquant de façon rigoriste la charia de l'époque à la sauce chrétienne. La quête de l'émancipation face à l'arbitraire religieux, n'est donc pas une considération relativement moderne pour les Français, mais bien un marqueur de notre identité culturelle qui trouve sa source dans des époques très éloignées de nous. Même s'il n'y a pas un rejet marqué de la religion, nous revendiquons notre émancipation face à son arbitraire du fait qu'elle fut un combat de plusieurs siècles. Le prosélytisme d'une quelconque religion sur la sphère publique est dès lors vécu comme une provocation. L’avènement de l'islam en France est ainsi particulièrement mal vécu, sans doute du fait qu'une partie de ceux qui revendiquent cette religion, en revendiquent aussi sa politisation sur l'espace public.

De l'éradication de l'arbitraire religieux dans nos vies, découle en partie "la légèreté" de nos mœurs. Nous aimons les choses douces de la vie et nous enivrons volontiers dans les plaisirs du marivaudage, de la sexualité et de certains psychotropes (le cannabis supplantant peu à peu l'alcool) et nous avons très souvent un regard assez dur sur ceux qui prétendent moraliser ce qui relève de notre vie privée. Le puritanisme n'a pas bonne presse en France, et d'ailleurs nous avons une réputation de peuple relativement libertaire aux yeux de beaucoup d'étrangers.

Mais paradoxe puissant, les libéralités que apprécions dans la sphère intime, nous les réfutons dans la sphère politique. Bien que nous ayons accepté les évolutions consacrant nos libertés individuelles, nous n'en sommes pas moins pour une majorité d'entre nous favorables à un Etat fort, gouverné au sens premier du terme par des dictateurs éclairés, comme en témoigne une autre récente étude sur le sujet. Les plus récents exemples marquant positivement dans nos consciences cette culture du chef charismatique, restent Georges Clémenceau et Charles De Gaulle. Mais ils font suite à une longue histoire politique centralisatrice et jacobine. Nous eûmes non seulement des rois pour nous gouverner durant des siècles, mais aussi des hommes d'Etat particulièrement saisissants de Richelieu à Colbert, en passant par Robespierre, Talleyrand et Léon Gambetta. Cette longue histoire politique de la France nous rappelle intuitivement que ce sont bien des hommes rares et voués corps et âme au bien public, qui sont le socle d'une gouvernance satisfaisante. Les Français sont d'avantage confiants en la capacité du pouvoir exécutif à produire des réformes conformes à leurs intérêts qu'en leur parlement. Au pays d'Etienne de la Boétie, l'anarchie comme doctrine politique n'a donc aucune chance de fédérer la majorité d'entre nous.

Une autre facette de notre culture est notre propension à haïr ce que nous sommes, tout du moins le dénigrer. Le gauchisme n'est pas issu de rien, et il faut bien en méditer la source. Commençons par faire remarquer que la France est très exposée dans sa vocation universelle par sa géographie. Notre pays situé à l'extrême ouest de l'Eurasie est largement tourné vers la mer. Au sud, la Méditerranée, à l'ouest, l'Océan Atlantique, au nord, la Manche et la Mer du Nord. Là où l'Allemagne et la Russie fondèrent leurs velléités impériales d'avantage sur des considérations continentales, la France préféra s'étendre au-delà des océans. Et cela induit un regard particulier sur notre rapport à l'autre. Les Russes et les Allemands ont dans leur histoire, envahit des espaces terrestres de manière progressive et jouxtant leurs frontières. Les distinctions culturelles qu'ils rencontraient au fur et à mesure de leur progression restaient proches de ce qu'ils connaissaient déjà en leur pays, si bien qu'ils se sentaient la légitimité d'imposer leur propre culture en prenant le parti pris que le reste du monde leur ressemblait. Les Français pour leur part, à l'égal des Britanniques ou des Espagnols, devaient traverser des mers et des océans, et se confronter immédiatement à des repères culturels et civilisationnels largement étrangers aux leurs. Ce qui impliquait l'obligation de s'intéresser aux peuplades colonisées, ne serait-ce que par logique militaire. Deux exemples me viennent ainsi immédiatement pour illustrer ce que cela a pu induire sur le temps long. Tout d'abord, les Musulmans Français d'Algérie qui à l'égal des populations des territoires d'Outre-Mer, bénéficiaient d'un statut particulier faisant d'eux des Français disposant de droits globalement équivalents aux métropolitains, mais sans citoyenneté reconnue. En revanche, on reconnaissait d'emblée leurs spécificités culturelles. Un autre exemple est la fondation de la culture créole. Pour qu'elle puisse exister, il fallut qu'un métissage tant culturel, qu'ethnique et linguistique se fasse. Ce qui suppose une relation beaucoup plus ouverte vis à vis des populations Africaines s'agissant de leurs anciens maîtres esclavagistes. Croire que seule la barbarie, le viol et l'oppression peuvent expliquer ces métissages et la genèse de la culture créole, serait faire fi de la complexité des relations qui pouvaient s'établir entre les enfants des maîtres esclavagistes et les enfants des esclaves. Les populations blanches et noires évoluaient sur un même territoire, parfois sans rapport de domination les unes par rapport aux autres. Il ne s'agit pas de nier les affres de l'histoire, mais en mesurer la complexité et les paradoxes du fait de nos humanités respectives. Si les Anglais n'étaient pas réputés se mélanger aux populations qu'ils supervisaient, ce ne fut pas le cas avec les Français. A l'égal des Espagnols et des Portugais, peut-être du fait de nos spécificités latines, sitôt le temps de la barbarie passée, nous revenions à nos aspirations pour les douceurs de la vie : le rhum que l'on boit en chantant, les amours naissantes entre insulaires indépendamment d'un statut socio-ethnique, et l'ivresse des sens. Il est donc vrai que le peuple Français a une propension à l'universalisme, et que celui-ci n'est pas forcément à sens unique, c'est à dire dans le rôle du grand civilisateur. 

Ajoutons un autre phénomène historique qui a largement imprégné nos consciences. En moins de 150 ans, nous avons perdu trois grandes guerres européennes, et deux coloniales, cela malgré notre toute puissance technologique et démographique. Il y a d'abord la guerre franco-prussienne de 1870-1871 où il ne fallut quelques mois à notre adversaire pour obtenir notre capitulation, assortie de la cession de l'Alsace-Moselle. Cette défaite fut vécue comme un réel traumatisme pour les Français. Traumatisme renouvelé lors de la première guerre mondiale, car nos propres forces et notre seul génie militaire et technologique, ne suffirent pas à remporter ce conflit. Non seulement nous dûmes chercher des dizaines de milliers de combattants dans nos colonies (les tirailleurs sénégalais), mais c'est bien en nous alliant à la Grande Bretagne et en obtenant le renfort de ses troupes aux frontières les plus au nord de la France, que nous parvînmes après des millions de morts dans les tranchées, à obtenir la reddition de l'Allemagne. Ce fut une victoire à l'arrachée, non une guerre éclair et glorieuse. Enfin notre défaite très rapide lors de la Seconde Guerre Mondiale jetant 10 Millions de civils sur les routes a achevé d'imprimer dans nos consciences que nous étions incapables de nous défendre seuls. Plus tard, c'est face à la résistance indochinoise puis algérienne que la France se retirera des territoires concernés, ce qui ajoutera à notre sentiment d'impuissance militaire.

Il faut cependant dire que ces guerres étaient bien plus souhaitées par notre représentation politique d'alors que par les Français eux-mêmes, exception faite de la première guerre mondiale qui avait un goût de revanche. Ce n'était pas spécifiquement notre survie qui était en jeu, mais des intérêts plus capitalistiques qu'autre chose qui avaient motivé ces sanglants conflits. Nous faisions la guerre contraints et forcés, sans réelle conviction. A l'inverse, les guerres napoléoniennes furent pendant un certain temps une succession de victoires militaires du fait que nous avions à la foi en un général charismatique pour les mener, mais aussi une révolution à exporter en plus d'une revanche à prendre sur l'Autriche. Les derniers conflits dans lesquels nous nous sommes projetés ayant largement saigné la France, ont eu pour effet de nous faire douter de nous mêmes. La France qui durant des siècles était la première puissance d'Europe (et pourrait tout à fait le redevenir) n'était plus que l'ombre d'elle-même. La République avait déjà annihilé notre prestige en tant que vieux Royaume, elle terminait désormais d'achever notre rang de de super-puissance militaire. Il y a donc une certaine logique lorsque l'on juxtapose une profonde tendance à l'universalisme et le sentiment de ne valoir plus rien lorsqu'il s'agit de livrer bataille, à ce que les générations qui ont forgé la France durant le dernier demi-siècle, se désintéressent de la patrie et cherchent à trouver dans l'autre, un pis-aller à notre propre sentiment d'exister et de compter sur la scène internationale. Ajoutons que des années de propagande visant à nous culpabiliser sur notre histoire, n'auront pu qu'ajouter à notre propre reniement. 

Culturellement, le Français d'aujourd'hui ne croit pas en son pays et désacralise ce qui fait sa singularité, et son désir d'exister en tant que peuple. 

Nous pourrions chercher d'autres éléments propres à notre culture contemporaine, et nous en trouverions aisément. Nous restons un peuple occidental, nous nous enorgueillons de nos intellectuels et versons même trop volontiers dans l'intellectualisme. On nous reproche parfois une certaine dose d'arrogance et de manquer de politesse. Des aspects beaucoup plus subtils encore de notre Culture pourraient trouver matière à être disséqués.

Je vous ferais grâce de poursuivre plus en avant cette introspection de ce que nous sommes, mais pour relever tout de même qu'il serait temps que nous nous reconnaissions comme étant un peuple à part entière et que cela devrait suffire à nous convaincre de faire corps pour résister à ceux qui veulent dépecer notre pays et nous retirer toute souveraineté. Si la France a malgré ses blessures, toujours réussi à maintenir son rang dans le concert des nations et influencer culturellement d'autres peuples sur des considérations politiques, c'est bien parce qu'il y a aussi du beau en nous. Nous devons nous y référer, car dans divers pays du monde, on se demande encore quand les Français redeviendront ce peuple révolutionnaire, inspiré, et en paix avec lui-même...


jeudi 25 août 2016

Alerte antifasciste au Burkistan !

Je ne peux m'empêcher de revenir sur le débat du moment, qui pourtant sort totalement de mon domaine habituel de réflexion, et plus encore d'action. Cela pour une raison bien simple, c'est que je trouve qu'il illustre un malaise identitaire qu'il serait temps de décrisper de tous côtés.

Donc, le grand feuilleton médiatique de l'été, nous l'avons bien compris, c'est le "burkini". Au départ, et cela durant plusieurs jours, j'ai soigneusement évité sur les réseaux sociaux de m'exprimer à ce sujet, en considérant que l'on finirait bien par passer à autre chose et qu'il n'y avait pas lieu d'alimenter une polémique absolument stérile.

Mais non, le feuilleton dure encore et toujours, et chaque jour qui passe nous amène à toujours plus de bouffonnerie. D'un côté, des associations communautaires se saisissent du sujet pour crier tantôt au péril islamophobe, tantôt aux remugles machistes sur ces pauvres petites choupinettes qui se vêtissent d'un burkini ; de l'autre, on va jusqu'à verbaliser les femmes fardées de cet accoutrement, ce qui ne peut que donner du crédit au discours victimisant des premiers.

Comme il est vrai qu'à titre personnel, je considère que ce vêtement représente bien plus un message politique visant à exprimer un rejet des valeurs occidentales et laïques de la France, qu'une nécessité religieuse absolue et historique pour les gens de confession musulmane, je ne suis pas tendre avec celles qui le portent. Cependant, contrairement à Valls, Cazeneuve et leur copain Christian Estrosi, je suis respectueux de la loi et plus encore de notre constitution. A ce titre, je ne vois absolument pas sur quelle base juridique l'on peut interdire à quelques excitées de se farder comme bon leur semble pour aller à la plage. Elles pourraient se déguiser en clown (ce qui est presque du pareil au même à mes yeux) que ça ne changerait rien à l'affaire. L'article 225-1 du Code Pénal dispose que :

"Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques [...] de leur apparence physique, [...] de leurs mœurs, [...] de leurs opinions politique [...] de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée".

Et je n'évoquerais pas ici les grands articles des droits de l'homme ou de notre constitution qui enfoncent le clou. Le Code Pénal en soi suffit parfaitement à donner le cadre (sauf évidemment pour nos politiciens qui se pensent au-dessus des lois). Ce n'est donc pas sur la légalité de cet accoutrement de guignol qu'il y a lieu de débattre. La question qui est débattue est la suivante : Est ce que le burkini, au même titre que la burqa ou la djellaba, représente d'avantage pour celles qui le portent, un moyen de communiquer une revendication politique qui encense un islam politique et rigoriste, cela en opposition aux valeurs laïques et occidentales de la France ? Je note au-demeurant, que nombre de femmes, qui plus est de confession musulmane, sont elles-mêmes vent debout contre cet accoutrement (et souvent nettement plus radicales que moi) en dénonçant une tentative de normaliser la soumission des femmes à l'homme, tel que certains imams radicaux le prônent dans leurs prêches.

Pour ma part, je pense que l'écrasante majorité des femmes qui portent une burqa ou désormais un burkini, le font avec leur plein consentement. Je relève d'ailleurs que les meilleurs arguments contradictoires que j'ai pu entendre au sujet de ce vêtement, est que cela permet aux musulmanes très pieuses, de pouvoir à la foi respecter leurs croyances et s'offrir la possibilité de se baigner comme tout le monde. Cependant, parle-t-on vraiment de pureté spirituelle dans l'affaire, rien n'est aussi sûr. D'abord, que dit le Coran à ce sujet ?

Le verset 31 de la sourate 24 - An Noor (la lumière) édicte que :

31. Et dis aux croyantes de baisser leurs regards, de garder leur chasteté, et de ne montrer de leurs atours que ce qui en paraît et qu’elles rabattent leur voile sur leurs poitrines ; et qu’elles ne montrent leurs atours qu’à leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sœurs, ou aux femmes musulmanes, ou aux esclaves qu’elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes. Et qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds de façon que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures.

Ce verset recommande aux femmes de cacher leur poitrine (non leur visage) avec un voile. Il s'agit bien des seins puisque (détail amusant) le même verset va jusqu'à préciser qu'il vaut mieux éviter de frapper du pied, ce qui pourrait laisser deviner une poitrine agressive se balançant au gré de ce martèlement fortuit. Cependant, le même verset suggère aussi que le voile était pré-existant à l’avènement de l'islam, autrement, le prophète n'en parlerait pas, ou recommanderait aux femmes d'en tisser dans le but qu'on lui a assigné. Ce qui signifie que le fameux voile islamique est au départ un vêtement traditionnel qui n'a rien à voir avec la religion. On peut supposer qu'il était d'avantage purement utilitaire dans une contrée où la moindre tempête de sable exigeait que l'on se protège le haut du corps et la tête. Il était peut-être aussi le moyen de cacher la beauté des femmes aux autres hommes par des maris tiraillés par la jalousie, cela au sein d'une peuplade qui n'avait pas attendu l’avènement de l'Islam pour adopter des mœurs très patriarcales.

La formulation de ces versets n'utilise pas de termes tel que "oblige" ; "impose" ou encore "contraint". Dire à quelqu'un quelque chose s'apparente plus à une recommandation qu'à une obligation. Il n'est pas fait mention du bas du corps, ni même de vêtements particuliers à porter pour camoufler ces attributs féminins que l'on ne saurait voir, si ce n'est un voile. Le visage n'est absolument pas mentionné.

Lorsque l'on lit un peu l'exégèse du Coran relatif aux versets évoquant la question du voile, l'on retient que ce qui compte n'est pas tant que les femmes cachent leur apparence, mais qu'elles se montrent vertueuses dans leur spiritualité. Ainsi, une femme peut très bien pour la forme adopter des us vestimentaires propres à une peuplade particulière d'une autre époque, mais si sa conduite à l'égard de Dieu n'est pas sincère, ce n'est certainement pas le fait de se voiler qui rachètera ses fautes. En clair, ce qui compte avant tout est la pureté de sa conduite et de sa foi, bien plus que de se farder d'un voile qui n'est qu'un accessoire ne revêtant aucune obligation particulière. En outre, ce vêtement est préconisé pour éviter les offenses de toutes formes que peuvent avoir les hommes à leur égard. Mais l'on peut tout de même admettre qu'en notre époque et en notre pays, les femmes voilées n'ont pas à craindre d'ordinaire que des hommes se conduisent mal à leur égard. Pour enfoncer le clou, en quoi un cinglé ayant décidé de violer une femme, motiverait son choix uniquement sur celles qui ne sont pas voilées ? Les cinglés sont des cinglés, nous n'allons pas commencer à rationaliser leurs comportements ou adapter les nôtres pour ne pas exciter leurs passions.

J'en reviens donc à mes considérations : l'on peut admettre que par tradition "religieuse", des femmes étant nées et ayant grandi en France, tiennent à se couvrir les cheveux et la poitrine pour respecter dans l'à peu-près une recommandation du Coran. L'Islam étant un repère culturel exogène à la France au-départ, il y a une certaine logique à ce que les us et coutumes qui soient relatifs à cette religion, se confondent néanmoins avec les traditions vestimentaires des Françaises. Rappelons que la culture islamique arrive réellement (c'est à dire de façon massive) en France qu'à partir de 1962 après la ratification des accords d'Evian qui permettra à des Français Musulmans d'Algérie de s'installer sur notre territoire et obtenir d'office la citoyenneté française. En à peu près vingt années, ce flux migratoire fera absorber à notre pays plus de 800.000 ressortissants algériens. Phénomène qui se poursuivra avec le rapatriement familial jusqu'à nos jours pour atteindre plus d'un million d'expatriés. Au-delà des primo-arrivants, il y a aussi les enfants qui sont nés en France, à qui les familles ont transmis les repères culturels qui étaient les leurs en Algérie. Ce qui fait que l'on peut évoquer aujourd'hui, sans considération de nationalité, qu'il y a sans doute plus de cinq millions de musulmans en France, pour ne pas dire beaucoup plus. Mais, moi qui fut enfant dans les années 80 et adolescent durant les années 90 dans une banlieue proche de Paris, je peux certifier que si l'on constatait bien que des femmes portaient le voile sur leurs cheveux à cette époque, je ne voyais pratiquement pas de musulmanes porter la burqa, ni d'hommes se vêtir d'une djellaba. Tout simplement parce que les premières générations de musulmans arrivés en France, s'habillaient à l'occidentale pour l'essentiel d'entre elles. 

La burqa (je parle bien du vêtement noir cachant intégralement le visage d'une femme) était étranger aux coutumes des migrants, et bien peu considéraient la djellaba comme un vêtement adapté pour se fondre dans la masse sans être montré du doigt. Les premières générations voyaient souvent les pères de famille trouver un travail tandis que les femmes s'occupaient d'élever les enfants. Ces gens étaient plutôt discrets, humbles et reconnaissants du fait que la France les avait accueilli tout en leur donnant la possibilité de travailler et fonder une famille en toute quiétude. N'oublions pas que beaucoup quittaient l'Algérie pour éviter des représailles car ils avaient soutenu politiquement voire militairement l'Algérie Française. Ce sont les fameux Harkis. 

En clair, le repli identitaire et religieux exacerbé que nous constatons aujourd'hui, n'est pas le fait des premières générations de musulmans arrivés en France, mais bien d'une stricte minorité de leurs enfants et petits enfants. Nous avons assisté ces dernières années à l'implémentation d'imams ultra-rigoristes dans des quartiers sensibles, qui ont profité de la désagrégation sociale largement organisée par nos irresponsables politiques, pour véhiculer un ensemble de foutaises qui ne pouvaient que toucher des gamins en quête d'identité. D'un côté, il y a la ghettoïsation de nos banlieues qui marginalise les descendants des premiers musulmans arrivés sur notre territoire, de l'autre toute une propagande qui vise constamment à culpabiliser les Français d'un passé colonial tout en promouvant le communautarisme au sein même d'une nation qui ne reconnait aucune distinction entre les citoyens qui soit fondée sur des repères ethniques ou confessionnels. Une telle potion ne pouvait que générer à terme des comportements irrationnels chez de jeunes Français issus de l'immigration qui ne savent plus à quel sein identitaire et culturel se vouer.

On les empêche tant par des facteurs sociaux extrêmement dégradés que par un discours stigmatisant constamment notre histoire, de se montrer reconnaissants vis à vis de leur propre pays, celui où ils sont nés et qui leur a octroyé une éducation, une protection sociale et un Etat de droit globalement protecteur de leurs libertés individuelles. Si l'on ajoute la tendance de notre représentation politique à s'engouffrer dans des guerres ignobles contre des populations arabo-musulmanes en Afrique et au Moyen-Orient, et à ne pas s'émouvoir d'une véritable campagne d'islamophobie véhiculée par nos grands médias nationaux depuis quelques années, on peut comprendre que certains de nos compatriotes se sentent stigmatisés et ne trouvent que pour seule réponse, un désir de provocation, voire de confrontation avec des valeurs Françaises dont on leur avait dit qu'elles étaient humanistes, laïques et pacifiques à l'école.

Bien heureusement, la majorité des musulmans en France ne sont pas stupides. D'abord parce que leurs parents et grands parents ne les ont pas éduqués à adopter les préceptes d'un islam rigoriste, mais aussi et surtout, parce que beaucoup ont tout simplement trouver les moyens de s'émanciper de leurs ghettos par les études, le travail, les amis ou en fondant une famille. Par ailleurs, il y a un fossé énorme entre le comportement de nos irresponsables politiques, et les mœurs réelles des Français dits de "souche". S'il se trouvera toujours quelques imbéciles pour succomber aux sirènes du racisme ordinaire, la majorité d'entre nous établissons notre relation avec autrui, non sur des critères ethniques ou confessionnels, mais uniquement sur la base d'un respect mutuel. Au final, l'intégration se fait naturellement malgré la somme des contraintes exposées plus haut, tout simplement parce que le peuple français subit les mêmes difficultés et éprouve les mêmes joies qu'importe les origines de chacun. Dès l'école, nous sommes habitués à vivre ensemble, à parler la même langue, apprendre la même histoire, étudier les mêmes droits de l'homme, et la vie se poursuivant, nous travaillons et nous unissons dans une mixité qui reste soumise à un socle commun. 

Alors pourquoi me montrer dur avec celles et ceux qui font le choix de se farder de djellaba, burqa ou burkini ? Précisément parce que je leur reproche de desservir autant la cause  des musulmans de France par leur comportement, que finalement succomber à une bêtise crasse qui, non contente de ne rien résoudre, ne fait qu'exacerber les tensions communautaires tant souhaitées par les oligarques qui se rient de nos divisions. La majorité des Français de confession musulmane ne sont pas stupides et ont bien compris à quel jeu jouaient les marionnettistes en haut lieu. Loin d'y céder, ils répondent de la meilleure des façons en aimant malgré tout leur propre pays, en étant à l'aise dans le milieu culturel dans lequel ils ont évolué (cela jusque dans leur tenue vestimentaire) et pour certains, en s'investissant politiquement dans une résistance non pas sur revendications communautaires, mais bien sur des revendications sociales et démocratiques, soit d'intérêt général. Je prétends que celles et ceux qui succombent dans le repli religieux exacerbé jusque dans leur accoutrement, sont bien des idiots. Ils adoptent des us et coutumes que leur religion n'impose absolument pas et qui étaient même étrangers à leurs parents et grands parents. Ils excitent la propagande islamophobe des médias et en réponse, le racisme d'une autre catégorie d'imbéciles, cela au détriment de la totalité des musulmans de France.

Evidemment, il se trouvera toujours des gauchistes, des musulmans eux-mêmes victimes de cette fracture identitaire ou simplement des bien-pensants, qui ne pourront s'empêcher de me signifier que traiter de "souillon" qui se farde de ce genre de vêtements, ne peut que prouver le racisme latent qui serait le mien. A ceux là, je ne leur demande même pas de réfléchir à leur courte vue d'esprit sur ma liberté d'opinion à ce sujet. J'entends plus aisément les critiques visant à dire que :

- L'insulte est en soi une autre forme d'idiotie dont je me rends coupable ;
- Qu'alimenter la polémique ne sert en rien les intérêts d'une cause plus grande que je défends ;
- Qu'il y a sans nul doute des musulmanes qui ne véhiculent aucun message politique anti-France lorsqu'elles font usage d'un burkini sur une plage.

Je prends acte de ces critiques et donne raison à celles et ceux qui les émettent. Néanmoins, cela n'altère pas mon opinion générale sur le sujet, et je préfère encore la légèreté de mes critiques sur les réseaux sociaux vis à vis des burkinettes, plutôt que les discours à la foi trop sérieux et victimisant adressés à une toute petite minorité de musulmans qui ne mérite pas mieux que quelques vannes adressées avec sourire. 

A bons entendeurs,

Sylvain Baron


mercredi 24 août 2016

Lettre à Jacques Aschenbroich - Directeur Général de Valéo

J'ai pour habitude de faire part de transparence vis à vis des personnalités du monde politique, économique ou intellectuel que je sollicite pour obtenir leur soutien. Cela pour justifier que les lettres qui restent mortes engagent autant le désintérêt de leurs destinataires, que la motivation qui est la mienne pour trouver les fonds nécessaires à notre bataille.


Ici, il s'agit d'une demande d'aide financière pour l'association "Les Décrocheurs" que je supervise, adressée à Jacques Aschenbroich, Directeur Général de Valéo, qui avait eu l'occasion de s'exprimer sur sa fibre patriotique...

Monsieur,

Dans une publication datant du 30 Novembre 2014 sur le site internet dumagasine Challenges, vous répondez à la question « qu'est-ce qu'avoir la fibre patriote [pour un chef d'entreprise] ? » les propos suivants :

« C’est faire un acte de foi dans son pays, quand notre tropisme est par nature international ».

Je ne suis pas chef d'entreprise, bien que si la naissance ou mon parcours de vie m'en avait donné les moyens matériels, j'aurais sans doute pu réussir dans l'entrepreneuriat du fait de mon esprit créatif. A mon simple niveau de citoyen, la question du patriotisme n'est donc pas seulement une nécessité économique et sociale, mais d'avantage une logique démocratique. En droit international, cette logique se traduit par le principe d'auto-détermination des peuples, et dans la constitution de la Vème République, au-travers de la souveraineté nationale.

Dans la même publication, vous formulez des critiques à peine déguisées sur une caste politique plus préoccupée par le temps électoral que par les intérêts de long terme de la nation, notamment pour ce qui concerne le développement industriel de la France.

Je partage votre point de vue, et je suis même sans nul doute bien plus critique encore puisque depuis l'année 2011, je me suis engagé sur les chemins de la résistance à l'égal de milliers d'autres jeunes Français dont vous n'entendrez jamais parler dans les grands médias. Une résistance qui n'est pas de nature politique dans le sens où la démarche de ceux que je me fais fort de représenter - faute de réelle cohésion de ce que nous sommes - mais de nature démocratique. Ce qui est un débat plus profond. Nous avons certes des idéaux économiques (plutôt régulateurs), une réelle vision de ce que devrait être notre diplomatie (le choix de l'indépendance et du principe de non ingérence dans les affaires des nations), mais ce qui nous fédère réellement, c'est une volonté de justice et d'avènement de la démocratie.

Justice, dans le sens où il n'est plus tolérable aujourd'hui qu'une petite caste de politiciens puisse régner sans partage sur la France, pratiquer des intelligences avec des puissances étrangères, la corruption, le népotisme et le viol répété de notre constitution, cela sans craindre la férule des tribunaux. Cette véritable oligarchie contrairement à bien d'autres dans le monde, n'a même pas le soucis de défendre les intérêts nationaux. Bien au contraire, furieusement hostile à la France, elle prostitue notre pays à tous les vents et annihile notre souveraineté dans des traités iniques au-travers d'une idéologie à la fois morbide et apatride qui n'a rien à envier à l'ère soviétique.

Démocratie, dans le sens où il ne s'agit pas seulement pour nous de libérer la France de la tutelle des traités européens pour rétablir la souveraineté du peuple, mais bien au-delà mettre en route un projet constituant qui permettra à notre peuple de pouvoir à minima légiférer indépendamment de sa représentation politique, disposer d'une justice réellement indépendante, d'un pluralisme d'opinion réel dans les médias publics, et enfin la capacité de pouvoir révoquer les dirigeants qui nous trahissent par référendum, lorsque manifestement cela s'avère nécessaire.

Ces considérations n'ont rien à voir avec du populisme. D'une part parce que nous sommes une dissidence éduquée sur l'histoire, la démocratie, l'économie et la géopolitique, mais en outre parce que ces leviers démocratiques existent déjà de façon dispersée partout dans le monde. Accuse-t-on par exemple le peuple suisse de populisme du fait qu'il puisse initier des référendums sur nombre de sujets ? Est-ce que la démocratie directe dans ce pays empêche les entreprises de pouvoir se développer librement ? N'y a-t-il pas une Cour Constitutionnelle en Allemagne et aux États-Unis agissant comme un réel contre-pouvoir ? Le référendum révocatoire n'est il pas constitutionnalisé au Venezuela ? Peut-on accuser les médias britanniques de manquer de pluralisme lorsque certains grands journaux ont défendu bec et ongles la nécessité de sortir de l'Union européenne ?

A notre sens, le fait de rendre du pouvoir au peuple ne contraint nullement l'impérieuse nécessité de disposer d'un gouvernement pouvant agir avec célérité et efficacité sur les questions les plus régaliennes, ou encore imprimer une vision économique, comme c'était encore le cas il y a quelques décennies, lorsque nous disposions d'un Commissariat au Plan.

Cela ne contrevient pas non plus à la logique de disposer d'un parlement pour accélérer le processus législatif et contrôler l'action du gouvernement. Cependant, nous évoquons désormais l'idée de suffrage par le sort pour disposer de députés moins intéressés par leur carrière politique qu'à servir la nation, puisqu'ils seront réellement représentatifs de sa diversité et de ses intérêts.

Monsieur,

Si je me suis permis en liminaire de ce courrier de vous présenter un peu l'objet de notre combat, c'est dans le seul espoir que vous puissiez être sensibilisé sur cette nécessité de conquérir plus de démocratie, tant pour nous tous, que pour la léguer à nos enfants. Lorsque la représentation politique d'un pays s'acharne à démolir la souveraineté de son peuple, et par ses alliances incertaines, à le conduire sur les sentiers de la guerre, résister n'est pas une option, c'est un devoir.

Vous étonnerez sans doute que je me revendique pragmatique en considérant qu'un changement de paradigme n'interviendra certainement pas par le biais d'une élection. Les médias sont au service de notre oligarchie, la promeuvent et censurent toutes les alternatives politiques existantes. Le système électoral en lui-même porte les gardes-fous qui empêchent les mêmes alternatives de pouvoir récolter les parrainages nécessaires pour concourir à l'élection présidentielle. Et pour les formations politiques qui parviendraient malgré tout à récolter les parrainages de plus de 500 élus assez courageux, c'est à nouveau la barrière médiatique qui viendra annihiler toute chance de faire entendre d'autres voix au peuple français.

A ce titre, je crois en la révolution. Non pas celle des piques et des fourches, mais celle qui se fonde autant sur la mobilisation populaire, que sur le Droit, les symboles et un zeste d'imagination. A ce titre, j'ai rédigé un essai sur le droit de résistance à l'oppression dont je ne peux faute de moyens vous faire parvenir une copie, mais qui décrit diverses méthodes pour le peuple, lui permettant de se soulever pacifiquement.

Je suis aussi le Secrétaire National d'une association ci-nommée « LesDécrocheurs » qui anime ou ambitionne de mener à bien les initiatives suivantes :

  • Une forme de désobéissance civile par le décrochage de drapeaux européens de l'espace public pour rétablir symboliquement l'indivisibilité de notre souveraineté en France ;
  • Des procédures au tribunal administratif pour justifier de l'illicité de cet emblème politique contesté, en sachant que nous ne l'avons pas reconnu tant dans notre Constitution que dans les traités européens, eux-mêmes ;
  • L'organisation de tribunaux populaires, c'est à dire la théâtralisation de procès contre certains de nos dirigeants s'agissant d'affaires bien réelles, que les tribunaux ne poursuivent pas aujourd'hui alors que leurs crimes sont manifestes, graves et répétés ;
  • L'organisation de référendums d'initiative populaires permettant de poser la question à des résidents de certaines municipalités, s'ils souhaitent rester ou sortir de l'Union européenne et de l'euro.
Les actions que nous menons déjà ou que nous souhaitons engager ont un réel coût monétaire. D'abord parce que nous devons payer des honoraires d'avocats ou de juristes compétents pour les mener à bien. Ensuite parce qu'elles nécessitent parfois la location d'équipements et matériels indispensables à notre militantisme, ce qui sera par exemple le cas s'agissant des référendums que nous comptons organiser (urnes, isoloirs, salles, etc). Enfin, parce que la plus grande partie de notre travail consiste à communiquer, ce qui représente des coûts importants en impression de documents (tracts, affiches, courriers, etc).

L'association « Les Décrocheurs » ne prétend pas investir des candidats à de quelconques élections, puisque nous laissons aux partis politiques le soin de le faire, là où nous nous bornons à réveiller les consciences et jouer des tribunaux sur ce que la loi nous permet déjà de revendiquer à juste titre. D'une certaine façon, nos besoins restent donc très relatifs puisque nous n'avons aucune campagne électorale à financer pour mener à bien nos projets. Cependant, ce sont tout de même des dizaines de milliers d'euros qu'il nous faut impérativement trouver par le mécénat et les dons de nos soutiens, pour parvenir à nos objectifs dans des délais raisonnables.

Je suis parfaitement conscient que votre carrière entamée dans la haute administration, votre position de directeur général pour le compte d'une multinationale, votre tranche d'âge, votre statut social et sans nul doute vos précieuses relations politiques, auraient toutes les raisons de vous décourager à nous soutenir. Les combats que nous poursuivons sensibilisent en premier lieu les catégories socio-professionnelles les plus basses (ouvriers, employés) et la jeunesse. Cependant, j'ai la faiblesse de considérer que les généralités sont faites pour trouver leurs exceptions à la règle, et j'ose espérer que votre attachement à la France, votre regard inquiet sur l'avenir notamment pour vos enfants et petits enfants, saura vous motiver à nous aider de toutes les façons possibles.

A ce titre, je serais honoré de pouvoir présenter nos initiatives de façon plus étayée, si vous consentiez à me proposer un rendez-vous à ces fins.

Dans l'espoir que mon courrier saura éclairer votre fibre patriotique,

Bien cordialement,

Sylvain Baron

Secrétaire National de l'Association « Les Décrocheurs »


lundi 22 août 2016

Ma non-candidature aux présidentielles 2017


Mes chers concitoyens,


Je vous annonce par la présente ma non-candidature à la présidence de la République Française. Etant parfaitement conscient que cela ne pourra que susciter des déceptions pour tous ceux qui prennent un certain plaisir à railler mes initiatives, je me dois de fournir des explications qui permettront aux quelques milliers de personnes qui me font l'honneur de suivre mes publications sur ce blog, d'en comprendre la portée.


Tout d'abord, soyons clairs : une campagne électorale coûte une véritable fortune à soutenir, et ma position de précaire limite très drastiquement mes capacités à me faire entendre. Je peux au mieux financer une centaine de tracts mensuellement, ce qui constitue au sens de l'article 14 de la Convention européenne des Droits de l'Homme, une discrimination évidente sur la fortune entre notre oligarchie et le simple citoyen que je suis.

Par ailleurs, il me faudrait obtenir 500 parrainages d'élus qui devraient en plus révéler publiquement leur soutien, ce qui aurait de quoi les refroidir au vu des pressions que cela pourrait susciter en haut lieu. Dès lors qu'il n'y a aucune obligation pour un élu d'une collectivité territoriale d'accorder son parrainage, ni même de simplement recevoir et entendre tout représentant d'un candidat à l'élection présidentielle, une vague intuition me fait supposer que cela reviendrait à dépenser beaucoup d'énergie pour obtenir un grand rien.

Ajoutons que la réforme récente de la loi relative aux élections présidentielles, implique que pour obtenir un droit à être entendu sur les médias (y compris publics), il me faudrait justifier des résultats obtenus à de précédentes élections auxquelles j'aurai dû concourir comme n'importe quel carriériste de la politique, ce que je n'ai jamais été, tant par désintérêt que manque de moyens évidents. Ainsi, là où existait déjà une censure tacite des candidats alternatifs aux plus hautes fonctions de l'Etat, il y a désormais pour les organes de propagande de l'oligarchie, une autorisation légale à censurer tous les citoyens concourant à l'élection présidentielle qui n'ont jamais brigué ou obtenu un mandat quelconque à des élections récentes. Là encore, il me semble qu'il s'agirait de dépenser beaucoup d'énergie pour finalement, ne jamais pouvoir faire valoir un quelconque programme à l'ensemble du peuple français. 

Quant au programme, parlons-en justement. Car même à supposer que les entraves financières, juridiques et médiatiques ne constitueraient pas un barrage puissant au pluralisme politique, il me faudrait tout de même convaincre des dizaines de millions de Français qu'outre sortir de l'U.E ; l'euro ; l'OTAN, l'OMC et le FMI, nous aurions tout à gagner à instaurer un modèle économique fondé sur "la décroissance" plutôt que la récession. Cela supposerait des nationalisations de nombreuses entreprises stratégiques pour la France, telles que les régies de transport public, de distribution d'eau et d'énergie, l'industrie pharmaceutique, l'ensemble des industries d'armement et aérospatiales qui sont partiellement contrôlées par des Etats tiers, mais aussi l'ensemble du système bancaire. Après des décennies de propagande néo-libérale, imaginer pouvoir convaincre un peuple que l'Etat stratège ne signifie pas pour autant une soviétisation de la Société, il n'y aurait bien que quelques irréductibles communistes et gaullistes pour entendre une telle logique. Pas de quoi remporter une élection, en somme.

En outre, la décroissance étant un modèle qui se veut à l'antithèse de la promotion du consumérisme , de l'individualisme et des gaspillages, les automobilistes seraient vent debout contre toute réforme des limitations de vitesse à la baisse sur les autoroutes, quand bien même celles-ci seraient aussi nationalisées et donc rendues gratuites à l'usage. Il y aurait aussi des millions de passionnés de shopping qui ne comprendraient pas pourquoi des produits sous prétexte de gagner en qualité et en proximité de production, devraient se renchérir, quand bien même cela créerait des emplois et s'accompagnerait en outre de l'introduction d'un Salaire à Vie tel que Monsieur Bernard Friot le propose. A ce sujet d'ailleurs, il y aurait des millions de nos concitoyens qui seraient sensibles à toute une propagande portant à croire de l'infaisabilité financière d'une telle réforme, quand bien même nous aurions le plein contrôle politique de la monnaie après restauration des prérogatives de la Banque de France en ce sens. Ajoutons pour terminer, que la partie la plus polémique de la décroissance, stipule dans la cohérence de son modèle que pour économiser des matières premières et de l'énergie et faire croître notre indépendance alimentaire, le plus sûr des moyens consiste à réformer l'attribution des allocations familiales de telle façon à réduire le taux de natalité en France et par conséquent, faire décroître progressivement notre population. Les religieux et dogmatiques de la croissance démographique éternelle et sans freins, seraient à leur tour vent debout contre mes propositions, sans compter tous ceux qui se plaindraient que les relances ponctuelles de la natalité pour éviter le vieillissement de la population, serait le gage d'inégalités possibles pour les familles qui ne seraient plus en mesure de procréer à l'occasion d'une relance démographique intervenant à un rythme au moins décennal. 

Parmi mes vues plus structurelles de l'économie, je me fâcherais aussi avec les marin-pêcheurs, puisque je proposerais un plan industriel visant à construire une marine marchande constituée de petits voiliers (motorisés) pouvant transporter de 1 à 5 conteneurs au maximum, pour préparer l'ère de l'après pétrole, et inciterais une grande partie des professionnels de la mer à se reconvertir dans le transport maritime par des mesures incitatives, mais aussi coercitives, par exemple en augmentant la TVA sur le prix de la plupart des poissons dont il est prouvé que la ressource commence à manquer.

Je me fâcherais aussi avec les écolo-couillons, qui à défaut d'un minimum de connaissances techniques et scientifiques, restent persuadés que l'on peut arrêter brutalement l'ensemble de nos réacteurs nucléaires, pour alimenter notre tissu industriel et nos habitations des seules énergies éoliennes et solaires sans que cela génère un nombre incalculable de problèmes à gérer. Je serais bien obligé de leur faire comprendre que si nous devons bien apprendre à démanteler nos centrales les plus anciennes, il y aura toujours des déchets nucléaires à stocker quelque part - à plus forte raison si l'on démantèle des réacteurs - et la nécessité de développer outre les énergies renouvelables, des centrales à thorium, des nouveaux barrages hydro-électriques, des usines de méthanisation, voire des centrales à charbon combinées avec des installations récupérant le gaz carbonique généré pour produire du pétrole de synthèse, notamment au moyen de micro-algues dédiées à ces fins (technologie B.F.S). Si chaque nouvelle infrastructure à développer, devait en retour de gamelle attirer des zadistes qu'il ne faudrait pas contraindre par la force de la loi sous prétexte d'un avènement démocratique réduisant drastiquement l'autorité du pouvoir exécutif sur des projets d'intérêt nationaux, alors quel intérêt de concourir à une élection pour défendre des idées qui imposeraient de toute façon une certaine ambiguïté quant à mes espérances sur la démocratie directe et en même temps la nécessité pour un gouvernement de pouvoir agir librement. Quand bien même l'on pourrait proposer que l'essentiel des panneaux photovotaïques et les éoliennes (désormais construits en France) soient installés chez les particuliers plutôt qu'au-travers d'infrastructures prenant des espaces considérables à la nature pour un maigre rendement comparativement aux grands moyens de production d'énergie, il se trouverait toujours des Français pour hurler au fascisme industriel et noter que l'Etat devrait bien faire appel à des géants de la construction comme Bouygues ou Areva pour développer de nouveaux types de centrales électriques.

Les agriculteurs seraient aussi la part de l'électorat qui me bouderait certainement le plus, puisque je nommerais à leur ministère de tutelle, Claude ou Lydia Bourguignon, pour réformer totalement le modèle agronomique des grandes productions céréalières et oléagineuses, tout en municipalisant le maximum de foncier agricole, afin que les terres soient allouées gratuitement et sans fiscalité au maximum de citoyens souhaitant développer une exploitation à taille humaine, c'est à dire où les nécessités de mécanisation et de dispersion de produits phyto-sanitaires seraient réduites de façon considérable. Et même si j'interdirais aux grandes centrales d'achat des supermarchés et aux boursicoteurs de pouvoir fixer les prix des matières premières agricoles pour garantir à nos exploitants qu'ils seraient désormais les seuls décideurs à ce sujet, ils s'en trouveraient une majorité qui contesterait la dé-privatisation progressive du foncier agricole, l'incitation à planter des haies, à développer l'agro-foresterie et les polycultures. Quant aux éleveurs, ces derniers seraient tout aussi énervés de constater une ambition de réduire fortement la part de la viande dans notre alimentation par une TVA plus élevée sur la majorité des produits carnés, en plus de normes visant à garantir plus fermement encore le bien-être animal, toujours par la réduction de la taille des exploitations, mais aussi des subventions incitant les producteurs à abattre leurs animaux eux-mêmes, et s'assurer que l’équarrissage et la découpe se fassent soit sur l'exploitation directement, soit dans des coopératives de proximité dédiées à cet effet. Croyez vous sincèrement que de telles vues sur l'agriculture et l'élevage aient une seule chance d'être audibles chez des gens courant après les subventions de la PAC, étant très attachés à l'extension de leur patrimoine foncier et visiblement hostiles à la restauration de la paysannerie en France ?

Outre l'économie, il y a aussi les enjeux internationaux qui pourraient m'attirer les foudres de l'ensemble des citoyens d'extrême droite (partisans convaincus du PS, du Centre et de l'UMP), puisqu'il s'agirait d'apporter l'aide de la France à des "tyrans" tels que Bashar el Assad et Vladimir Poutine pour nettoyer définitivement la Syrie des takfiristes qui sévissent sur place, et donc ne plus soutenir par conséquent les vues atlantistes et néocoloniales de nos dirigeants d'aujourd'hui, qui promeuvent la déstabilisation du Moyen-Orient et le refroidissement de nos relations avec la Russie. On me reprocherait même comme premier voyage diplomatique, de partir à Moscou pour tenter de réchauffer fortement les relations entre la France et la Russie, et accessoirement, veiller à ce que les navires Mistral puissent être livrés, si toutefois le Kremlin devait y trouver encore un intérêt aujourd'hui. La sortie de l'OTAN imposerait que la France rejoigne le mouvement des non-alignés, développe des coopérations militaires et diplomatiques minimales avec la Chine, l'Iran et la Russie, ainsi que la plupart des pays d'Amérique du Sud, ne serait-ce que pour refroidir les ardeurs géopolitiques des USA dans le Monde. A ce titre, nous proposerions d'accorder à Edward Snowden et Julian Assange l'asile politique, et devrions entamer une purge très sévère de tous les traîtres qui sévissent dans nos institutions médiatiques, diplomatiques, judiciaires, politiques et militaires, et se rendent coupables d'intelligences non seulement avec les USA, mais aussi avec l'extrême droite Israélienne. Ce qui imposerait de dissoudre le CRIF et expulser les éléments sionistes du territoire national. Par ailleurs, la lutte contre le terrorisme implique de réchauffer nos relations avec le monde arabo-musulman, ce qui commence par une implication forte de la France dans la résolution du conflit israélo-palestinien. Outre un embargo qu'il s'agirait de déclencher sur l'ensemble des produits fabriqués en Israël, une négociation serait entamée avec les autorités palestiniennes afin de proposer que la bande de Gaza devienne pour quelques années un protectorat Français, ce qui obligerait l'armée israélienne à cesser immédiatement les bombardements sur ces populations opprimées, sauf à vouloir déclencher une guerre avec la France. Nous aurions alors toute latitude pour faire savoir aux Israéliens que la France se propose d'accompagner les négociations permettant de créer soit deux Etats distincts où la Cis-Jordanie et la Bande de Gaza seraient bien reliés au sein d'un même territoire national frontalier à Israël, soit un seul et même grand Etat palestinien laïc, permettant aux actuels israéliens et palestiniens, de pouvoir instaurer une même communauté politique. Dans le cas où la solution des deux Etats séparés serait retenue, la France suggérerait que Jérusalem ne puisse être divisée en deux en fonction des revendications des deux parties, mais devienne une ville-Etat à l'image du Vatican, d'Andorre ou de Monaco, qui soit totalement indépendante afin de garantir la paix entre les deux nations. Les islamophobes, les sionistes et les atlantistes de notre pays représentant une énorme frange de l'extrême droite Française seraient donc agacés par de telles revendications politiques, et il ne serait pas aisé de convaincre que la France doive s'interdire de prétendre imposer la démocratie par les bombes au Moyen-Orient, qu'elle n'a pas à juger de la légitimité des dirigeants des pays concernés, et ne peut pour garantir sa propre sûreté intérieure, que prendre grand soin de ses relations avec le Monde arabo-musulman. Cette situation aurait de quoi faire monter le poivre au nez des néoconservateurs américains, d'autant que la France qui dispose d'une grande partie de son territoire dans les Caraïbes, réchaufferait aussi très fortement ses relations et ses échanges économiques avec Cuba et Haïti. On sait ce que sont capables de faire les USA aux dirigeants politiques qui ne se comportent pas en vassaux à leur égard...

Il y aurait aussi la question de l'Afrique où je ne pourrais que désintéresser la majorité des Français qui se fichent complètement de ce que nous faisons sur place. Leur expliquer qu'il faut mettre un terme à l'impérialisme du FRANC CFA, au soutien des tyrans en échange de contrats sur les matières premières qui laissent exsangues les économies africaines liées à la France, cela demanderait beaucoup de temps, et n'intéresserait finalement qu'une diaspora Africaine plutôt minoritaire et peu éduquée en France. En revanche, les gauchistes d'extrême droite s'insurgeraient qu'en contre partie d'un assainissement de l'influence Française sur le continent noir et l'aide sincère et désintéressée au développement du micro-crédit et des infrastructures énergétiques, éducatives et ferroviaires de l'espace francophone Africain, un net frein à l'immigration clandestine soit posé, avec des propositions de raccompagnement à la frontière des migrants légaux et illégaux, non sans une aide conjointe des pays impliqués à donner toutes les chances aux personnes ramenées en leur pays quant à pouvoir s'émanciper sur leur propre territoire national. L'extrême droite apatride de notre pays préfère de loin véhiculer la haine de notre propre communauté politique et culturelle, et soutenir l'immigration clandestine et la misère qui s'en suit en France, tant pour les nationaux que les migrants qui, rappelons-le, seraient nécessairement une chance pour la France et une calamité pour leur propre pays. Croyez vous sincèrement qu'une telle politique pourrait convaincre cette frange de l'extrême droite qui met au-dessus des intérêts sociaux des Français et des Africains eux-mêmes, ses valeurs soit disant humanistes ?

Enfin viendrait la question de la Démocratie. Il s'agirait dans un premier temps de faire adopter de toute urgence des réformes constitutionnelles permettant d'introduire tour à tour :

- Le référendum d'initiative populaire législatif et révocatoire ;
- Séparer définitivement le pouvoir judiciaire du pouvoir exécutif et rendre responsable devant la Justice, l'ensemble des élus de la Nation, y compris le président et son gouvernement ;
- Un parlement tiré au sort en usant des mêmes mécanismes existants déjà pour les jurés d'assise ;
- Transformer le C.S.A en Cour Supérieure de l'Audio-Visuel qui serait constituée de magistrats, de journalistes et de citoyens tirés au sort pour faire autorité sur les médias publics et privés sur le pluralisme politique en France ;
- L'interdiction pour le Parlement de voter les réformes constitutionnelles qui ne pourraient être approuvées que par voie de référendum ;

Cela avant de réformer l'éducation nationale pour qu'elle puisse inclure dans ses programmes une véritable formation à l'économie, la philosophie du droit et la constitution à nos enfants avec des programmes pédagogiques adaptés. Il serait alors temps de lancer un processus constituant pleinement participatif (sans représentation parlementaire pour rédiger et voter les textes) dans toutes les mairies de France, qui déboucheraient sur un référendum au bout de quelques années afin d'approuver une nouvelle constitution pour la France.

Effectivement, sur un tel élément de programme, je sais qu'énormément de Français seraient ravis. Mais est-ce que cela suffirait à ce qu'ils fassent de moi leur mandataire au sommet de l'Etat, rien n'est moins sur.

Voila pourquoi chers concitoyens, je ne me présenterai pas à la présidence de la République. Non seulement il existe une inégalité de fait entre les citoyens ordinaires et les carriéristes de la politique à pouvoir concourir à une quelconque élection, mais en outre, ma radicalité sur les grandes questions économiques et diplomatiques font de moi un être marginal et forcément peu crédible pour une majorité de Français apathiques, totalement conditionnés au Système et déjà prêts à voter pour la vermine que les grands médias aux ordres encenseront durant la période électorale.

Pour toutes ces raisons, je vous encourage à conserver votre indépendance d'opinion politique, à demeurer mes plus fidèles opposants intellectuels sur tous les sujets où nous resterons manifestement en désaccord, et à me rejoindre dans la Révolution, qui n'aura que pour seule ambition d'instaurer un Gouvernement de Transition conforme à quelques revendications politiques communes, et plus encore, la Démocratie en France, seul point qui pourra réellement faire consensus entre nous tous.

Révolutionnairement votre,

Sylvain Baron