lundi 22 août 2016

Ma non-candidature aux présidentielles 2017


Mes chers concitoyens,


Je vous annonce par la présente ma non-candidature à la présidence de la République Française. Etant parfaitement conscient que cela ne pourra que susciter des déceptions pour tous ceux qui prennent un certain plaisir à railler mes initiatives, je me dois de fournir des explications qui permettront aux quelques milliers de personnes qui me font l'honneur de suivre mes publications sur ce blog, d'en comprendre la portée.


Tout d'abord, soyons clairs : une campagne électorale coûte une véritable fortune à soutenir, et ma position de précaire limite très drastiquement mes capacités à me faire entendre. Je peux au mieux financer une centaine de tracts mensuellement, ce qui constitue au sens de l'article 14 de la Convention européenne des Droits de l'Homme, une discrimination évidente sur la fortune entre notre oligarchie et le simple citoyen que je suis.

Par ailleurs, il me faudrait obtenir 500 parrainages d'élus qui devraient en plus révéler publiquement leur soutien, ce qui aurait de quoi les refroidir au vu des pressions que cela pourrait susciter en haut lieu. Dès lors qu'il n'y a aucune obligation pour un élu d'une collectivité territoriale d'accorder son parrainage, ni même de simplement recevoir et entendre tout représentant d'un candidat à l'élection présidentielle, une vague intuition me fait supposer que cela reviendrait à dépenser beaucoup d'énergie pour obtenir un grand rien.

Ajoutons que la réforme récente de la loi relative aux élections présidentielles, implique que pour obtenir un droit à être entendu sur les médias (y compris publics), il me faudrait justifier des résultats obtenus à de précédentes élections auxquelles j'aurai dû concourir comme n'importe quel carriériste de la politique, ce que je n'ai jamais été, tant par désintérêt que manque de moyens évidents. Ainsi, là où existait déjà une censure tacite des candidats alternatifs aux plus hautes fonctions de l'Etat, il y a désormais pour les organes de propagande de l'oligarchie, une autorisation légale à censurer tous les citoyens concourant à l'élection présidentielle qui n'ont jamais brigué ou obtenu un mandat quelconque à des élections récentes. Là encore, il me semble qu'il s'agirait de dépenser beaucoup d'énergie pour finalement, ne jamais pouvoir faire valoir un quelconque programme à l'ensemble du peuple français. 

Quant au programme, parlons-en justement. Car même à supposer que les entraves financières, juridiques et médiatiques ne constitueraient pas un barrage puissant au pluralisme politique, il me faudrait tout de même convaincre des dizaines de millions de Français qu'outre sortir de l'U.E ; l'euro ; l'OTAN, l'OMC et le FMI, nous aurions tout à gagner à instaurer un modèle économique fondé sur "la décroissance" plutôt que la récession. Cela supposerait des nationalisations de nombreuses entreprises stratégiques pour la France, telles que les régies de transport public, de distribution d'eau et d'énergie, l'industrie pharmaceutique, l'ensemble des industries d'armement et aérospatiales qui sont partiellement contrôlées par des Etats tiers, mais aussi l'ensemble du système bancaire. Après des décennies de propagande néo-libérale, imaginer pouvoir convaincre un peuple que l'Etat stratège ne signifie pas pour autant une soviétisation de la Société, il n'y aurait bien que quelques irréductibles communistes et gaullistes pour entendre une telle logique. Pas de quoi remporter une élection, en somme.

En outre, la décroissance étant un modèle qui se veut à l'antithèse de la promotion du consumérisme , de l'individualisme et des gaspillages, les automobilistes seraient vent debout contre toute réforme des limitations de vitesse à la baisse sur les autoroutes, quand bien même celles-ci seraient aussi nationalisées et donc rendues gratuites à l'usage. Il y aurait aussi des millions de passionnés de shopping qui ne comprendraient pas pourquoi des produits sous prétexte de gagner en qualité et en proximité de production, devraient se renchérir, quand bien même cela créerait des emplois et s'accompagnerait en outre de l'introduction d'un Salaire à Vie tel que Monsieur Bernard Friot le propose. A ce sujet d'ailleurs, il y aurait des millions de nos concitoyens qui seraient sensibles à toute une propagande portant à croire de l'infaisabilité financière d'une telle réforme, quand bien même nous aurions le plein contrôle politique de la monnaie après restauration des prérogatives de la Banque de France en ce sens. Ajoutons pour terminer, que la partie la plus polémique de la décroissance, stipule dans la cohérence de son modèle que pour économiser des matières premières et de l'énergie et faire croître notre indépendance alimentaire, le plus sûr des moyens consiste à réformer l'attribution des allocations familiales de telle façon à réduire le taux de natalité en France et par conséquent, faire décroître progressivement notre population. Les religieux et dogmatiques de la croissance démographique éternelle et sans freins, seraient à leur tour vent debout contre mes propositions, sans compter tous ceux qui se plaindraient que les relances ponctuelles de la natalité pour éviter le vieillissement de la population, serait le gage d'inégalités possibles pour les familles qui ne seraient plus en mesure de procréer à l'occasion d'une relance démographique intervenant à un rythme au moins décennal. 

Parmi mes vues plus structurelles de l'économie, je me fâcherais aussi avec les marin-pêcheurs, puisque je proposerais un plan industriel visant à construire une marine marchande constituée de petits voiliers (motorisés) pouvant transporter de 1 à 5 conteneurs au maximum, pour préparer l'ère de l'après pétrole, et inciterais une grande partie des professionnels de la mer à se reconvertir dans le transport maritime par des mesures incitatives, mais aussi coercitives, par exemple en augmentant la TVA sur le prix de la plupart des poissons dont il est prouvé que la ressource commence à manquer.

Je me fâcherais aussi avec les écolo-couillons, qui à défaut d'un minimum de connaissances techniques et scientifiques, restent persuadés que l'on peut arrêter brutalement l'ensemble de nos réacteurs nucléaires, pour alimenter notre tissu industriel et nos habitations des seules énergies éoliennes et solaires sans que cela génère un nombre incalculable de problèmes à gérer. Je serais bien obligé de leur faire comprendre que si nous devons bien apprendre à démanteler nos centrales les plus anciennes, il y aura toujours des déchets nucléaires à stocker quelque part - à plus forte raison si l'on démantèle des réacteurs - et la nécessité de développer outre les énergies renouvelables, des centrales à thorium, des nouveaux barrages hydro-électriques, des usines de méthanisation, voire des centrales à charbon combinées avec des installations récupérant le gaz carbonique généré pour produire du pétrole de synthèse, notamment au moyen de micro-algues dédiées à ces fins (technologie B.F.S). Si chaque nouvelle infrastructure à développer, devait en retour de gamelle attirer des zadistes qu'il ne faudrait pas contraindre par la force de la loi sous prétexte d'un avènement démocratique réduisant drastiquement l'autorité du pouvoir exécutif sur des projets d'intérêt nationaux, alors quel intérêt de concourir à une élection pour défendre des idées qui imposeraient de toute façon une certaine ambiguïté quant à mes espérances sur la démocratie directe et en même temps la nécessité pour un gouvernement de pouvoir agir librement. Quand bien même l'on pourrait proposer que l'essentiel des panneaux photovotaïques et les éoliennes (désormais construits en France) soient installés chez les particuliers plutôt qu'au-travers d'infrastructures prenant des espaces considérables à la nature pour un maigre rendement comparativement aux grands moyens de production d'énergie, il se trouverait toujours des Français pour hurler au fascisme industriel et noter que l'Etat devrait bien faire appel à des géants de la construction comme Bouygues ou Areva pour développer de nouveaux types de centrales électriques.

Les agriculteurs seraient aussi la part de l'électorat qui me bouderait certainement le plus, puisque je nommerais à leur ministère de tutelle, Claude ou Lydia Bourguignon, pour réformer totalement le modèle agronomique des grandes productions céréalières et oléagineuses, tout en municipalisant le maximum de foncier agricole, afin que les terres soient allouées gratuitement et sans fiscalité au maximum de citoyens souhaitant développer une exploitation à taille humaine, c'est à dire où les nécessités de mécanisation et de dispersion de produits phyto-sanitaires seraient réduites de façon considérable. Et même si j'interdirais aux grandes centrales d'achat des supermarchés et aux boursicoteurs de pouvoir fixer les prix des matières premières agricoles pour garantir à nos exploitants qu'ils seraient désormais les seuls décideurs à ce sujet, ils s'en trouveraient une majorité qui contesterait la dé-privatisation progressive du foncier agricole, l'incitation à planter des haies, à développer l'agro-foresterie et les polycultures. Quant aux éleveurs, ces derniers seraient tout aussi énervés de constater une ambition de réduire fortement la part de la viande dans notre alimentation par une TVA plus élevée sur la majorité des produits carnés, en plus de normes visant à garantir plus fermement encore le bien-être animal, toujours par la réduction de la taille des exploitations, mais aussi des subventions incitant les producteurs à abattre leurs animaux eux-mêmes, et s'assurer que l’équarrissage et la découpe se fassent soit sur l'exploitation directement, soit dans des coopératives de proximité dédiées à cet effet. Croyez vous sincèrement que de telles vues sur l'agriculture et l'élevage aient une seule chance d'être audibles chez des gens courant après les subventions de la PAC, étant très attachés à l'extension de leur patrimoine foncier et visiblement hostiles à la restauration de la paysannerie en France ?

Outre l'économie, il y a aussi les enjeux internationaux qui pourraient m'attirer les foudres de l'ensemble des citoyens d'extrême droite (partisans convaincus du PS, du Centre et de l'UMP), puisqu'il s'agirait d'apporter l'aide de la France à des "tyrans" tels que Bashar el Assad et Vladimir Poutine pour nettoyer définitivement la Syrie des takfiristes qui sévissent sur place, et donc ne plus soutenir par conséquent les vues atlantistes et néocoloniales de nos dirigeants d'aujourd'hui, qui promeuvent la déstabilisation du Moyen-Orient et le refroidissement de nos relations avec la Russie. On me reprocherait même comme premier voyage diplomatique, de partir à Moscou pour tenter de réchauffer fortement les relations entre la France et la Russie, et accessoirement, veiller à ce que les navires Mistral puissent être livrés, si toutefois le Kremlin devait y trouver encore un intérêt aujourd'hui. La sortie de l'OTAN imposerait que la France rejoigne le mouvement des non-alignés, développe des coopérations militaires et diplomatiques minimales avec la Chine, l'Iran et la Russie, ainsi que la plupart des pays d'Amérique du Sud, ne serait-ce que pour refroidir les ardeurs géopolitiques des USA dans le Monde. A ce titre, nous proposerions d'accorder à Edward Snowden et Julian Assange l'asile politique, et devrions entamer une purge très sévère de tous les traîtres qui sévissent dans nos institutions médiatiques, diplomatiques, judiciaires, politiques et militaires, et se rendent coupables d'intelligences non seulement avec les USA, mais aussi avec l'extrême droite Israélienne. Ce qui imposerait de dissoudre le CRIF et expulser les éléments sionistes du territoire national. Par ailleurs, la lutte contre le terrorisme implique de réchauffer nos relations avec le monde arabo-musulman, ce qui commence par une implication forte de la France dans la résolution du conflit israélo-palestinien. Outre un embargo qu'il s'agirait de déclencher sur l'ensemble des produits fabriqués en Israël, une négociation serait entamée avec les autorités palestiniennes afin de proposer que la bande de Gaza devienne pour quelques années un protectorat Français, ce qui obligerait l'armée israélienne à cesser immédiatement les bombardements sur ces populations opprimées, sauf à vouloir déclencher une guerre avec la France. Nous aurions alors toute latitude pour faire savoir aux Israéliens que la France se propose d'accompagner les négociations permettant de créer soit deux Etats distincts où la Cis-Jordanie et la Bande de Gaza seraient bien reliés au sein d'un même territoire national frontalier à Israël, soit un seul et même grand Etat palestinien laïc, permettant aux actuels israéliens et palestiniens, de pouvoir instaurer une même communauté politique. Dans le cas où la solution des deux Etats séparés serait retenue, la France suggérerait que Jérusalem ne puisse être divisée en deux en fonction des revendications des deux parties, mais devienne une ville-Etat à l'image du Vatican, d'Andorre ou de Monaco, qui soit totalement indépendante afin de garantir la paix entre les deux nations. Les islamophobes, les sionistes et les atlantistes de notre pays représentant une énorme frange de l'extrême droite Française seraient donc agacés par de telles revendications politiques, et il ne serait pas aisé de convaincre que la France doive s'interdire de prétendre imposer la démocratie par les bombes au Moyen-Orient, qu'elle n'a pas à juger de la légitimité des dirigeants des pays concernés, et ne peut pour garantir sa propre sûreté intérieure, que prendre grand soin de ses relations avec le Monde arabo-musulman. Cette situation aurait de quoi faire monter le poivre au nez des néoconservateurs américains, d'autant que la France qui dispose d'une grande partie de son territoire dans les Caraïbes, réchaufferait aussi très fortement ses relations et ses échanges économiques avec Cuba et Haïti. On sait ce que sont capables de faire les USA aux dirigeants politiques qui ne se comportent pas en vassaux à leur égard...

Il y aurait aussi la question de l'Afrique où je ne pourrais que désintéresser la majorité des Français qui se fichent complètement de ce que nous faisons sur place. Leur expliquer qu'il faut mettre un terme à l'impérialisme du FRANC CFA, au soutien des tyrans en échange de contrats sur les matières premières qui laissent exsangues les économies africaines liées à la France, cela demanderait beaucoup de temps, et n'intéresserait finalement qu'une diaspora Africaine plutôt minoritaire et peu éduquée en France. En revanche, les gauchistes d'extrême droite s'insurgeraient qu'en contre partie d'un assainissement de l'influence Française sur le continent noir et l'aide sincère et désintéressée au développement du micro-crédit et des infrastructures énergétiques, éducatives et ferroviaires de l'espace francophone Africain, un net frein à l'immigration clandestine soit posé, avec des propositions de raccompagnement à la frontière des migrants légaux et illégaux, non sans une aide conjointe des pays impliqués à donner toutes les chances aux personnes ramenées en leur pays quant à pouvoir s'émanciper sur leur propre territoire national. L'extrême droite apatride de notre pays préfère de loin véhiculer la haine de notre propre communauté politique et culturelle, et soutenir l'immigration clandestine et la misère qui s'en suit en France, tant pour les nationaux que les migrants qui, rappelons-le, seraient nécessairement une chance pour la France et une calamité pour leur propre pays. Croyez vous sincèrement qu'une telle politique pourrait convaincre cette frange de l'extrême droite qui met au-dessus des intérêts sociaux des Français et des Africains eux-mêmes, ses valeurs soit disant humanistes ?

Enfin viendrait la question de la Démocratie. Il s'agirait dans un premier temps de faire adopter de toute urgence des réformes constitutionnelles permettant d'introduire tour à tour :

- Le référendum d'initiative populaire législatif et révocatoire ;
- Séparer définitivement le pouvoir judiciaire du pouvoir exécutif et rendre responsable devant la Justice, l'ensemble des élus de la Nation, y compris le président et son gouvernement ;
- Un parlement tiré au sort en usant des mêmes mécanismes existants déjà pour les jurés d'assise ;
- Transformer le C.S.A en Cour Supérieure de l'Audio-Visuel qui serait constituée de magistrats, de journalistes et de citoyens tirés au sort pour faire autorité sur les médias publics et privés sur le pluralisme politique en France ;
- L'interdiction pour le Parlement de voter les réformes constitutionnelles qui ne pourraient être approuvées que par voie de référendum ;

Cela avant de réformer l'éducation nationale pour qu'elle puisse inclure dans ses programmes une véritable formation à l'économie, la philosophie du droit et la constitution à nos enfants avec des programmes pédagogiques adaptés. Il serait alors temps de lancer un processus constituant pleinement participatif (sans représentation parlementaire pour rédiger et voter les textes) dans toutes les mairies de France, qui déboucheraient sur un référendum au bout de quelques années afin d'approuver une nouvelle constitution pour la France.

Effectivement, sur un tel élément de programme, je sais qu'énormément de Français seraient ravis. Mais est-ce que cela suffirait à ce qu'ils fassent de moi leur mandataire au sommet de l'Etat, rien n'est moins sur.

Voila pourquoi chers concitoyens, je ne me présenterai pas à la présidence de la République. Non seulement il existe une inégalité de fait entre les citoyens ordinaires et les carriéristes de la politique à pouvoir concourir à une quelconque élection, mais en outre, ma radicalité sur les grandes questions économiques et diplomatiques font de moi un être marginal et forcément peu crédible pour une majorité de Français apathiques, totalement conditionnés au Système et déjà prêts à voter pour la vermine que les grands médias aux ordres encenseront durant la période électorale.

Pour toutes ces raisons, je vous encourage à conserver votre indépendance d'opinion politique, à demeurer mes plus fidèles opposants intellectuels sur tous les sujets où nous resterons manifestement en désaccord, et à me rejoindre dans la Révolution, qui n'aura que pour seule ambition d'instaurer un Gouvernement de Transition conforme à quelques revendications politiques communes, et plus encore, la Démocratie en France, seul point qui pourra réellement faire consensus entre nous tous.

Révolutionnairement votre,

Sylvain Baron





3 commentaires:

  1. Superbe texte.

    Pourquoi pas mettre ce texte dans l'urne au moment des présidentielles de 2017.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Pour ma part, ce sera aucun vote sachant que même le vote blanc n'est pas pleinement reconnu.
      ;)

      Supprimer
  2. bonjour
    Félicitation, concis et claire.
    Pour autan, vous pourriez penser aux législatives, ne serait-ce que pour donné plus écho à votre tribune, et reléguer avec le poids venue de l'intérieur, le travail de contrôle et l'analyse d'une cellule de vielle.

    RépondreSupprimer

Quelque chose à ajouter ?