mercredi 24 août 2016

Lettre à Jacques Aschenbroich - Directeur Général de Valéo

J'ai pour habitude de faire part de transparence vis à vis des personnalités du monde politique, économique ou intellectuel que je sollicite pour obtenir leur soutien. Cela pour justifier que les lettres qui restent mortes engagent autant le désintérêt de leurs destinataires, que la motivation qui est la mienne pour trouver les fonds nécessaires à notre bataille.


Ici, il s'agit d'une demande d'aide financière pour l'association "Les Décrocheurs" que je supervise, adressée à Jacques Aschenbroich, Directeur Général de Valéo, qui avait eu l'occasion de s'exprimer sur sa fibre patriotique...

Monsieur,

Dans une publication datant du 30 Novembre 2014 sur le site internet dumagasine Challenges, vous répondez à la question « qu'est-ce qu'avoir la fibre patriote [pour un chef d'entreprise] ? » les propos suivants :

« C’est faire un acte de foi dans son pays, quand notre tropisme est par nature international ».

Je ne suis pas chef d'entreprise, bien que si la naissance ou mon parcours de vie m'en avait donné les moyens matériels, j'aurais sans doute pu réussir dans l'entrepreneuriat du fait de mon esprit créatif. A mon simple niveau de citoyen, la question du patriotisme n'est donc pas seulement une nécessité économique et sociale, mais d'avantage une logique démocratique. En droit international, cette logique se traduit par le principe d'auto-détermination des peuples, et dans la constitution de la Vème République, au-travers de la souveraineté nationale.

Dans la même publication, vous formulez des critiques à peine déguisées sur une caste politique plus préoccupée par le temps électoral que par les intérêts de long terme de la nation, notamment pour ce qui concerne le développement industriel de la France.

Je partage votre point de vue, et je suis même sans nul doute bien plus critique encore puisque depuis l'année 2011, je me suis engagé sur les chemins de la résistance à l'égal de milliers d'autres jeunes Français dont vous n'entendrez jamais parler dans les grands médias. Une résistance qui n'est pas de nature politique dans le sens où la démarche de ceux que je me fais fort de représenter - faute de réelle cohésion de ce que nous sommes - mais de nature démocratique. Ce qui est un débat plus profond. Nous avons certes des idéaux économiques (plutôt régulateurs), une réelle vision de ce que devrait être notre diplomatie (le choix de l'indépendance et du principe de non ingérence dans les affaires des nations), mais ce qui nous fédère réellement, c'est une volonté de justice et d'avènement de la démocratie.

Justice, dans le sens où il n'est plus tolérable aujourd'hui qu'une petite caste de politiciens puisse régner sans partage sur la France, pratiquer des intelligences avec des puissances étrangères, la corruption, le népotisme et le viol répété de notre constitution, cela sans craindre la férule des tribunaux. Cette véritable oligarchie contrairement à bien d'autres dans le monde, n'a même pas le soucis de défendre les intérêts nationaux. Bien au contraire, furieusement hostile à la France, elle prostitue notre pays à tous les vents et annihile notre souveraineté dans des traités iniques au-travers d'une idéologie à la fois morbide et apatride qui n'a rien à envier à l'ère soviétique.

Démocratie, dans le sens où il ne s'agit pas seulement pour nous de libérer la France de la tutelle des traités européens pour rétablir la souveraineté du peuple, mais bien au-delà mettre en route un projet constituant qui permettra à notre peuple de pouvoir à minima légiférer indépendamment de sa représentation politique, disposer d'une justice réellement indépendante, d'un pluralisme d'opinion réel dans les médias publics, et enfin la capacité de pouvoir révoquer les dirigeants qui nous trahissent par référendum, lorsque manifestement cela s'avère nécessaire.

Ces considérations n'ont rien à voir avec du populisme. D'une part parce que nous sommes une dissidence éduquée sur l'histoire, la démocratie, l'économie et la géopolitique, mais en outre parce que ces leviers démocratiques existent déjà de façon dispersée partout dans le monde. Accuse-t-on par exemple le peuple suisse de populisme du fait qu'il puisse initier des référendums sur nombre de sujets ? Est-ce que la démocratie directe dans ce pays empêche les entreprises de pouvoir se développer librement ? N'y a-t-il pas une Cour Constitutionnelle en Allemagne et aux États-Unis agissant comme un réel contre-pouvoir ? Le référendum révocatoire n'est il pas constitutionnalisé au Venezuela ? Peut-on accuser les médias britanniques de manquer de pluralisme lorsque certains grands journaux ont défendu bec et ongles la nécessité de sortir de l'Union européenne ?

A notre sens, le fait de rendre du pouvoir au peuple ne contraint nullement l'impérieuse nécessité de disposer d'un gouvernement pouvant agir avec célérité et efficacité sur les questions les plus régaliennes, ou encore imprimer une vision économique, comme c'était encore le cas il y a quelques décennies, lorsque nous disposions d'un Commissariat au Plan.

Cela ne contrevient pas non plus à la logique de disposer d'un parlement pour accélérer le processus législatif et contrôler l'action du gouvernement. Cependant, nous évoquons désormais l'idée de suffrage par le sort pour disposer de députés moins intéressés par leur carrière politique qu'à servir la nation, puisqu'ils seront réellement représentatifs de sa diversité et de ses intérêts.

Monsieur,

Si je me suis permis en liminaire de ce courrier de vous présenter un peu l'objet de notre combat, c'est dans le seul espoir que vous puissiez être sensibilisé sur cette nécessité de conquérir plus de démocratie, tant pour nous tous, que pour la léguer à nos enfants. Lorsque la représentation politique d'un pays s'acharne à démolir la souveraineté de son peuple, et par ses alliances incertaines, à le conduire sur les sentiers de la guerre, résister n'est pas une option, c'est un devoir.

Vous étonnerez sans doute que je me revendique pragmatique en considérant qu'un changement de paradigme n'interviendra certainement pas par le biais d'une élection. Les médias sont au service de notre oligarchie, la promeuvent et censurent toutes les alternatives politiques existantes. Le système électoral en lui-même porte les gardes-fous qui empêchent les mêmes alternatives de pouvoir récolter les parrainages nécessaires pour concourir à l'élection présidentielle. Et pour les formations politiques qui parviendraient malgré tout à récolter les parrainages de plus de 500 élus assez courageux, c'est à nouveau la barrière médiatique qui viendra annihiler toute chance de faire entendre d'autres voix au peuple français.

A ce titre, je crois en la révolution. Non pas celle des piques et des fourches, mais celle qui se fonde autant sur la mobilisation populaire, que sur le Droit, les symboles et un zeste d'imagination. A ce titre, j'ai rédigé un essai sur le droit de résistance à l'oppression dont je ne peux faute de moyens vous faire parvenir une copie, mais qui décrit diverses méthodes pour le peuple, lui permettant de se soulever pacifiquement.

Je suis aussi le Secrétaire National d'une association ci-nommée « LesDécrocheurs » qui anime ou ambitionne de mener à bien les initiatives suivantes :

  • Une forme de désobéissance civile par le décrochage de drapeaux européens de l'espace public pour rétablir symboliquement l'indivisibilité de notre souveraineté en France ;
  • Des procédures au tribunal administratif pour justifier de l'illicité de cet emblème politique contesté, en sachant que nous ne l'avons pas reconnu tant dans notre Constitution que dans les traités européens, eux-mêmes ;
  • L'organisation de tribunaux populaires, c'est à dire la théâtralisation de procès contre certains de nos dirigeants s'agissant d'affaires bien réelles, que les tribunaux ne poursuivent pas aujourd'hui alors que leurs crimes sont manifestes, graves et répétés ;
  • L'organisation de référendums d'initiative populaires permettant de poser la question à des résidents de certaines municipalités, s'ils souhaitent rester ou sortir de l'Union européenne et de l'euro.
Les actions que nous menons déjà ou que nous souhaitons engager ont un réel coût monétaire. D'abord parce que nous devons payer des honoraires d'avocats ou de juristes compétents pour les mener à bien. Ensuite parce qu'elles nécessitent parfois la location d'équipements et matériels indispensables à notre militantisme, ce qui sera par exemple le cas s'agissant des référendums que nous comptons organiser (urnes, isoloirs, salles, etc). Enfin, parce que la plus grande partie de notre travail consiste à communiquer, ce qui représente des coûts importants en impression de documents (tracts, affiches, courriers, etc).

L'association « Les Décrocheurs » ne prétend pas investir des candidats à de quelconques élections, puisque nous laissons aux partis politiques le soin de le faire, là où nous nous bornons à réveiller les consciences et jouer des tribunaux sur ce que la loi nous permet déjà de revendiquer à juste titre. D'une certaine façon, nos besoins restent donc très relatifs puisque nous n'avons aucune campagne électorale à financer pour mener à bien nos projets. Cependant, ce sont tout de même des dizaines de milliers d'euros qu'il nous faut impérativement trouver par le mécénat et les dons de nos soutiens, pour parvenir à nos objectifs dans des délais raisonnables.

Je suis parfaitement conscient que votre carrière entamée dans la haute administration, votre position de directeur général pour le compte d'une multinationale, votre tranche d'âge, votre statut social et sans nul doute vos précieuses relations politiques, auraient toutes les raisons de vous décourager à nous soutenir. Les combats que nous poursuivons sensibilisent en premier lieu les catégories socio-professionnelles les plus basses (ouvriers, employés) et la jeunesse. Cependant, j'ai la faiblesse de considérer que les généralités sont faites pour trouver leurs exceptions à la règle, et j'ose espérer que votre attachement à la France, votre regard inquiet sur l'avenir notamment pour vos enfants et petits enfants, saura vous motiver à nous aider de toutes les façons possibles.

A ce titre, je serais honoré de pouvoir présenter nos initiatives de façon plus étayée, si vous consentiez à me proposer un rendez-vous à ces fins.

Dans l'espoir que mon courrier saura éclairer votre fibre patriotique,

Bien cordialement,

Sylvain Baron

Secrétaire National de l'Association « Les Décrocheurs »


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