J'ai pour habitude de faire part de transparence vis à vis des personnalités du monde politique, économique ou intellectuel que je sollicite pour obtenir leur soutien. Cela pour justifier que les lettres qui restent mortes engagent autant le désintérêt de leurs destinataires, que la motivation qui est la mienne pour trouver les fonds nécessaires à notre bataille.
Ici, il s'agit d'une demande d'aide financière pour l'association "Les Décrocheurs" que je supervise, adressée à Jacques Aschenbroich, Directeur Général de Valéo, qui avait eu l'occasion de s'exprimer sur sa fibre patriotique...
Monsieur,
Dans une
publication datant du 30 Novembre 2014 sur le site internet dumagasine Challenges, vous répondez à la question « qu'est-ce
qu'avoir la fibre patriote [pour un chef d'entreprise] ? » les
propos suivants :
« C’est
faire un acte de foi dans son pays, quand notre tropisme est par
nature international ».
Je ne suis
pas chef d'entreprise, bien que si la naissance ou mon parcours de
vie m'en avait donné les moyens matériels, j'aurais sans doute pu
réussir dans l'entrepreneuriat du fait de mon esprit créatif. A mon
simple niveau de citoyen, la question du patriotisme n'est donc pas
seulement une nécessité économique et sociale, mais d'avantage une
logique démocratique. En droit international, cette logique se
traduit par le principe d'auto-détermination des peuples, et dans la
constitution de la Vème République, au-travers de la souveraineté
nationale.
Dans la même
publication, vous formulez des critiques à peine déguisées sur une
caste politique plus préoccupée par le temps électoral que par les
intérêts de long terme de la nation, notamment pour ce qui concerne
le développement industriel de la France.
Je partage
votre point de vue, et je suis même sans nul doute bien plus
critique encore puisque depuis l'année 2011, je me suis engagé sur
les chemins de la résistance à l'égal de milliers d'autres jeunes
Français dont vous n'entendrez jamais parler dans les grands médias.
Une résistance qui n'est pas de nature politique dans le sens où la
démarche de ceux que je me fais fort de représenter - faute de
réelle cohésion de ce que nous sommes - mais de nature
démocratique. Ce qui est un débat plus profond. Nous avons certes
des idéaux économiques (plutôt régulateurs), une réelle vision
de ce que devrait être notre diplomatie (le choix de l'indépendance
et du principe de non ingérence dans les affaires des nations), mais
ce qui nous fédère réellement, c'est une volonté de justice et
d'avènement de la démocratie.
Justice,
dans le sens où il n'est plus tolérable aujourd'hui qu'une petite
caste de politiciens puisse régner sans partage sur la France,
pratiquer des intelligences avec des puissances étrangères, la
corruption, le népotisme et le viol répété de notre constitution,
cela sans craindre la férule des tribunaux. Cette véritable
oligarchie contrairement à bien d'autres dans le monde, n'a même
pas le soucis de défendre les intérêts nationaux. Bien au
contraire, furieusement hostile à la France, elle prostitue notre
pays à tous les vents et annihile notre souveraineté dans des
traités iniques au-travers d'une idéologie à la fois morbide et
apatride qui n'a rien à envier à l'ère soviétique.
Démocratie,
dans le sens où il ne s'agit pas seulement pour nous de libérer la
France de la tutelle des traités européens pour rétablir la
souveraineté du peuple, mais bien au-delà mettre en route un projet
constituant qui permettra à notre peuple de pouvoir à minima
légiférer indépendamment de sa représentation politique, disposer
d'une justice réellement indépendante, d'un pluralisme d'opinion
réel dans les médias publics, et enfin la capacité de pouvoir
révoquer les dirigeants qui nous trahissent par référendum,
lorsque manifestement cela s'avère nécessaire.
Ces
considérations n'ont rien à voir avec du populisme. D'une part
parce que nous sommes une dissidence éduquée sur l'histoire, la
démocratie, l'économie et la géopolitique, mais en outre parce que
ces leviers démocratiques existent déjà de façon dispersée
partout dans le monde. Accuse-t-on par exemple le peuple suisse de
populisme du fait qu'il puisse initier des référendums sur nombre
de sujets ? Est-ce que la démocratie directe dans ce pays
empêche les entreprises de pouvoir se développer librement ?
N'y a-t-il pas une Cour Constitutionnelle en Allemagne et aux
États-Unis agissant comme un réel contre-pouvoir ? Le
référendum révocatoire n'est il pas constitutionnalisé au
Venezuela ? Peut-on accuser les médias britanniques de manquer
de pluralisme lorsque certains grands journaux ont défendu bec et
ongles la nécessité de sortir de l'Union européenne ?
A notre
sens, le fait de rendre du pouvoir au peuple ne contraint nullement
l'impérieuse nécessité de disposer d'un gouvernement pouvant agir
avec célérité et efficacité sur les questions les plus
régaliennes, ou encore imprimer une vision économique, comme
c'était encore le cas il y a quelques décennies, lorsque nous
disposions d'un Commissariat au Plan.
Cela ne
contrevient pas non plus à la logique de disposer d'un parlement
pour accélérer le processus législatif et contrôler l'action du
gouvernement. Cependant, nous évoquons désormais l'idée de
suffrage par le sort pour disposer de députés moins intéressés
par leur carrière politique qu'à servir la nation, puisqu'ils
seront réellement représentatifs de sa diversité et de ses
intérêts.
Monsieur,
Si je me
suis permis en liminaire de ce courrier de vous présenter un peu
l'objet de notre combat, c'est dans le seul espoir que vous puissiez
être sensibilisé sur cette nécessité de conquérir plus de
démocratie, tant pour nous tous, que pour la léguer à nos enfants.
Lorsque la représentation politique d'un pays s'acharne à démolir
la souveraineté de son peuple, et par ses alliances incertaines, à
le conduire sur les sentiers de la guerre, résister n'est pas une
option, c'est un devoir.
Vous
étonnerez sans doute que je me revendique pragmatique en considérant
qu'un changement de paradigme n'interviendra certainement pas par le
biais d'une élection. Les médias sont au service de notre
oligarchie, la promeuvent et censurent toutes les alternatives
politiques existantes. Le système électoral en lui-même porte les
gardes-fous qui empêchent les mêmes alternatives de pouvoir
récolter les parrainages nécessaires pour concourir à l'élection
présidentielle. Et pour les formations politiques qui parviendraient
malgré tout à récolter les parrainages de plus de 500 élus assez
courageux, c'est à nouveau la barrière médiatique qui viendra
annihiler toute chance de faire entendre d'autres voix au peuple
français.
A ce titre,
je crois en la révolution. Non pas celle des piques et des fourches,
mais celle qui se fonde autant sur la mobilisation populaire, que sur
le Droit, les symboles et un zeste d'imagination. A ce titre, j'ai
rédigé un essai sur le droit de résistance à l'oppression dont je
ne peux faute de moyens vous faire parvenir une copie, mais qui
décrit diverses méthodes pour le peuple, lui permettant de se
soulever pacifiquement.
Je suis
aussi le Secrétaire National d'une association ci-nommée « LesDécrocheurs » qui anime ou ambitionne de mener à bien les
initiatives suivantes :
- Une forme de désobéissance civile par le décrochage de drapeaux européens de l'espace public pour rétablir symboliquement l'indivisibilité de notre souveraineté en France ;
- Des procédures au tribunal administratif pour justifier de l'illicité de cet emblème politique contesté, en sachant que nous ne l'avons pas reconnu tant dans notre Constitution que dans les traités européens, eux-mêmes ;
- L'organisation de tribunaux populaires, c'est à dire la théâtralisation de procès contre certains de nos dirigeants s'agissant d'affaires bien réelles, que les tribunaux ne poursuivent pas aujourd'hui alors que leurs crimes sont manifestes, graves et répétés ;
- L'organisation de référendums d'initiative populaires permettant de poser la question à des résidents de certaines municipalités, s'ils souhaitent rester ou sortir de l'Union européenne et de l'euro.
Les actions
que nous menons déjà ou que nous souhaitons engager ont un réel
coût monétaire. D'abord parce que nous devons payer des honoraires
d'avocats ou de juristes compétents pour les mener à bien. Ensuite
parce qu'elles nécessitent parfois la location d'équipements et
matériels indispensables à notre militantisme, ce qui sera par
exemple le cas s'agissant des référendums que nous comptons
organiser (urnes, isoloirs, salles, etc). Enfin, parce que la plus
grande partie de notre travail consiste à communiquer, ce qui
représente des coûts importants en impression de documents (tracts,
affiches, courriers, etc).
L'association
« Les Décrocheurs » ne prétend pas investir des
candidats à de quelconques élections, puisque nous laissons aux
partis politiques le soin de le faire, là où nous nous bornons à
réveiller les consciences et jouer des tribunaux sur ce que la loi
nous permet déjà de revendiquer à juste titre. D'une certaine
façon, nos besoins restent donc très relatifs puisque nous n'avons
aucune campagne électorale à financer pour mener à bien nos
projets. Cependant, ce sont tout de même des dizaines de milliers
d'euros qu'il nous faut impérativement trouver par le mécénat et
les dons de nos soutiens, pour parvenir à nos objectifs dans des
délais raisonnables.
Je suis
parfaitement conscient que votre carrière entamée dans la haute
administration, votre position de directeur général pour le compte
d'une multinationale, votre tranche d'âge, votre statut social et
sans nul doute vos précieuses relations politiques, auraient toutes
les raisons de vous décourager à nous soutenir. Les combats que
nous poursuivons sensibilisent en premier lieu les catégories
socio-professionnelles les plus basses (ouvriers, employés) et la
jeunesse. Cependant, j'ai la faiblesse de considérer que les
généralités sont faites pour trouver leurs exceptions à la
règle, et j'ose espérer que votre attachement à la France, votre
regard inquiet sur l'avenir notamment pour vos enfants et petits
enfants, saura vous motiver à nous aider de toutes les façons
possibles.
A ce titre,
je serais honoré de pouvoir présenter nos initiatives de façon
plus étayée, si vous consentiez à me proposer un rendez-vous à
ces fins.
Dans l'espoir
que mon courrier saura éclairer votre fibre patriotique,
Bien
cordialement,
Sylvain Baron
Secrétaire
National de l'Association « Les Décrocheurs »
Comme toujours : parfait !
RépondreSupprimer